|

Quand les cloches de l’église
de Sigonce prient !
Voici ce texte qu’un habitant
de Sigonce nous a remis tel un précieux trésor. Alors
que, comme conseiller municipal, il dirigeait les travaux de restauration
du toit de l’église, il avait été intrigué
par des inscriptions gravées dans le bronze des cloches.
Il les retranscrivit fidèlement. Et voici que ces paroles
en lengo nostro s’adressent encore à nous, à
travers bientôt deux siècles ! Effectivement lors de
leur bénédiction, les cloches de nos églises,
non seulement reçoivent un nom, mais elles sont considérées
un peu comme des personnes. On dit qu’elles sont « baptisées
», elles ont même parrains et marraines !. Elles reçoivent
aussi l’onction du Saint-Chrême qu’on utilise
pour les sacrements du baptême, de la confirmation et même
de l’ordination des prêtres ! Ainsi personnifiées,
c’est tout un langage qu’elles adressent à la
communauté, quand elles sonnent.
Josefina,
Ougenia, Angelina soun mei noum
Alberic Petit es moun peirin
Ougenia Blanc es ma méirino
L’an de Jésus-Christ 1844
E dins tou mes dou Saint Rousari, en Denis Cabrier mero,
me reçoupe Messiro Pau Anxionnaz ; curat me batéjo
Simpre Trignoularaï les festo dou Bouen Diou
Tintaraï l’Angelus matin, miejou, lou sero
Plouraraï per lei mouert
Cantaraï per lei vieu
E per lou marrit tems sounaraï la priero.
O Nouesto Damo sauvo nouesto amo
O Santa Crous, assoustas nous
San Claude ten preguen manten nous dins tou ben.
Longo maï, Sigoncié se fes co vous dieu
Seigur dins lous païs auren la pas de Diou
Parent, amis, veisin s’aren coumo de fraïre, estaca d’affectioun
Que ren poura desfaïre.
Joséphine, Eugénie, Angeline est mon
nom,
Albéric Petit est mon parrain
Eugénie Blanc est ma marraine
Au mois du saint Rosaire ( octobre )
de l’an de Jésus-Christ 1844,
Denis Cabrier étant maire,
le curé Paul Anxionnaz me baptisa.
Toujours je sonnerai les fêtes du Bon Dieu,
je tinterai l’Angelus, matin, midi et soir,
je pleurerai ( le glas ) pour les morts,
et je chanterai pour les vivants !
Et pour le mauvais temps j’appellerai à la prière.
Ô Notre-Dame sauve notre âme,
Ô Sainte Croix assistez-nous.
Saint Claude ( patron de Sigonce ) nous t’en prions garde-nous
dans le bien.
Sigonciens, si vous faîtes ce que je vous dis,
sûrement dans votre pays vous aurez la Paix de Dieu.
Parents, amis, et voisins vous serez comme des frères,
unis dans l’affection que rien ne pourra défaire.
François Marot, curé
de Forcalquier
|
|