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De mon origine à nos jours, que de remaniements
j'ai subis ! Il semblerait que je fus reconstruite par les clunisiens
sur les restes d'un autre édifice plus vaste, dont les
bases m'ont servi de support. Mon clocher abrite deux cloches
dont l'une date du seizième siècle.
Mon nom est Saint-Martin-de-Paracols, nom du titulaire de l'église
au Moyen Âge.
À cette époque, je dépendais du prieuré
de Carluc, lui-même rattaché à l'abbaye de
Montmajour.
Je suis une église romane et la datation
de ma reconstruction s'inscrit à la fin du onzième
et au début du douzième siècle.
Mon bâtiment menaçant ruine, j'ai bien failli ne
plus exister et être rasée pour laisser place à
un parking. Mais l'entrepreneur chargé d'effectuer un devis
pour chiffrer le coût des travaux de démolition ressentit
une gêne à entreprendre cette tâche et en informa
d'ardents défenseurs qui négocièrent avec
le maire de l'époque pour me racheter.
C'est en juin 1968 que je fus vendue à ces particuliers
qui, grâce à leur amour de mon architecture et de
mon passé, ont entamé, avec des deniers personnels
et une aide attribuée pour la sauvegarde des chefs d'œuvre
en péril, une première restauration, me permettant
d'accueillir quelques fidèles et visiteurs. Inscrite aux
Monuments historiques depuis 1972, je fus revendue avec mon presbytère,
vers 1986, à la commune de Saint-Martin-les-Eaux. En collaboration
avec l'Agence des bâtiments de France, des travaux de restauration
purent débuter courant septembre 1987. Afin d'être
encore plus accueillante, une deuxième tranche de travaux
permit le rejointoiement de mes façades.
Maintenant que vous savez comment je suis arrivée
dans ce vingt-et-unième siècle, laissez-moi vous
conter la suite. D'abord, pourquoi m'appelle-t-on église
? Parce que je suis un édifice consacré chez les
catholiques au culte divin. Et c'est encore le cas aujourd'hui.
Je bénéficie des soins attentionnés des membres
d'une association créée pour défendre mes
intérêts, présidée par un résident
secondaire, Monsieur Pierre-Jean Bernard.
Je suis unique, certainement aussi, parce que je
suis ouverte toute l'année, parfois même très
tard. En temps normal, de 8 h à 19 h, jusqu'à la
traditionnelle sonnerie de l'Angélus, sonné par
mes deux « sacristains » de service que sont le président
Pierre-Jean Bernard et le vice-président Bernard Battandier
qui, suivant leurs disponibilités, se relayent pour que
soit respectée cette tradition. Mon livre d'or reçoit
les messages de tous, visiteurs ou fidèles, et sera la
mémoire de ce lieu unique qu'est mon bâtiment.
Un reportage, réalisé par la télévision
de pays du Luberon à l'initiative du correspondant local,
permettra de garder un souvenir visuel de l'époque, marquant
le début des années 2000. Je suis une vieille dame,
mais mon curé actuel, Gilbert Mayenc, basé à
Mane, vient célébrer plusieurs offices dans l'année
: messes, baptêmes et mariages.
Les membres de l'association ne manquent pas de
s'associer avec les autres paroisses pour réaliser une
messe inter-paroissiale ; chaque année, une crèche
est réalisée dans mon chœur; Marie-Renée
et Bernard me fleurissent régulièrement, m'illuminent
avec un éclairage composé de bougies lors des différents
offices ; mes visiteurs n'hésitent pas à allumer
un cierge ou une bougie, ou à emporter avec eux une carte
postale me représentant au milieu des maisons du village.
Musiques et chants divers résonnent sous
mes voûtes séculaires. Mozart, Bach, Haendel doivent
être fiers de cette initiative. Leurs compositions associées
à des chants traditionnels de Noël sont très
appréciées de tous. Il suffit de feuilleter le livre
d'or pour comprendre tout le bonheur et l'amour que, grâce
à toutes les bonnes volontés, je peux nie permettre
d'offrir à chacun, chaque jour de mon existence.
Un site internet (http://eglise-st-martin.apinc.org)
vous permettra de me rencontrer virtuellement. En espérant
avoir déclenché chez vous l'esprit de curiosité
qui vous conduira à venir me découvrir et vous recueillir,
prier, chanter ou laisser votre esprit entrevoir et ressentir
tout ce qui se dégage de ce lieu, je vous dis « À
bientôt ! »
L'église de Saint-Martin-les Eaux, fière d'être
encore debout, et très heureuse de diffuser tant de bonnes
choses à ceux qui savent en être réceptifs.
Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !
Ce texte est tiré de Nouoste Clouchié, revue de
la paroisse de Mane, en juin 2005