Les chrétiens qui participent
à la messe savent que l’on y célèbre
le Christ mort et ressuscité. Ils y remercient le Seigneur
pour ses bienfaits, ils s’unissent à l’offrande
du Christ et ils y reçoivent ses dons. Ainsi, ils repartent
fortifiés pour la route.
Quand ils demandent un sacrement, ils savent
qu’ils demandent le don de Dieu. Mais, que veulent célébrer
les jeunes parents qui demandent le baptême pour leur
enfant, les jeunes qui demandent à se marier à
l’église, ou encore ceux qui demandent des funérailles
religieuses pour un proche ? Souvent ils restent sur le seuil
de l’Église, ayant du mal à se dire croyants.
Pastoralement parlant, on les appelle des « festifs
saisonniers ». Ils ont besoin de rites : rite de la
vie, rite de l’engagement, rite du passage de la mort.
Et cela va de pair avec le besoin de se retrouver en famille.
L’Église les accueille, parce qu’elle veut
leur montrer le Christ.
Mais il y a un malentendu. Car, lors de ces trois «
étapes », l’Église célèbre
quelque chose, tandis que les familles sont brutalement placées
devant leur difficulté à croire, à comprendre
ce que l’Église fait et dit.
Le baptême est le sacrement de la foi
par excellence : les jeunes parents (pas tous, mais la plupart)
ont du mal à dire la profession de foi.
Le mariage est le sacrement de l’alliance
de Dieu avec les hommes : les jeunes futurs découvrent
que le mariage est une affaire de foi, dans le sens de fidélité
à la parole d’engagement donnée (le consentement
matrimonial).
Enfin, certaines familles endeuillées
ne veulent pas que leur cher disparu parte
« sans rien » (on entend l’expression),
mais elles ne sont pas toujours prêtes à entendre
l’invitation à garder l’espérance,
à croire en la résurrection.
Pour les « pasteurs » (curés
etc.), le défi est toujours plus lourd : chaque fois,
il faut arriver à redire le Christ, la foi, ce que
fait l’Église, répondre aux objections.
Parfois, c’est un travail usant.
Qu’importe, il est bon de toujours dire
d’une façon ou d’une autre que nous célébrons
le Christ. C’est pourquoi, l’Église posera
toujours quelques exigences pour que les célébrations
ne soient pas dépourvues de sens. Sur le secteur paroissial,
nous essayons de travailler dans ce sens.
Bonne semaine sainte à tous et bonne
fête de Pâques !
Denis Baudot
Mars 2005
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