En 1992, était publié le fameux Catéchisme
de l’Église catholique (quelques sept cent cinquante
pages !) Ce texte de référence, que Jean-Paul
II avait voulu, est une catéchèse renouvelée
aux sources de la foi. Renouvelée, car il prend en
compte l’ouverture voulue par le concile Vatican II
(1962-1965). Le pape estimait nécessaire qu’un
ouvrage présente de façon complète l’enseignement
de l’Église. Fidèles, catéchistes,
prêtres, religieux, chercheurs de la vérité,
tous ont ainsi à leur disposition une référence
sûre.
L’ouvrage fut fort vendu : on le trouvait en livre
de poche, dans bien des librairies et dans les points-presse
des gares ! Il est toujours disponible dans les librairies
dignes de ce nom. Ainsi donc, bien des gens (parmi eux, on
sait qu’il y a des non chrétiens) veulent savoir
ce que l’Église dit.
Afin de le mettre en valeur, le pape proposa que l’on
rédige un compendium, une sorte d’ « abrégé
» ! Voilà qui vient d’être fait.
La traduction française est enfin parue. L’ouvrage
est plus mince que le premier. Il présente, de façon
concise et sûre, le contenu de notre foi. Il s’agit
donc d’un instrument à la disposition de tous
ceux qui veulent satisfaire leur soif de vérité
et de justice, connaître le Chemin de Vie. Il est bref
et clair.
Bien sûr, il faut le lire en référence
avec le Catéchisme. Mais le compendium offre surtout
l’avantage d’être rédigé sous
forme de questions-réponses (au nombre de cinq cent
quatre-vingt-dix-huit !), procédé que les journaux
emploient maintenant fréquemment. Un index en facilite
le côté pratique. Ce dialogue est fait pour attirer
le lecteur, l’inviter à aller plus loin dans
la découverte. On y trouve des réponses que
tous nous ferions bien de relire, en particulier sur la profession
de foi chrétienne. Ca ferait une bonne mise à
niveau.
En effet, bien des personnes baptisées se déclarent
croyantes, mais sont incapables de rendre compte pour peu
que ce soit de leur foi. Des parents avouent leurs difficultés
pour répondre aux questions de leurs enfants. De plus
en plus, les gens s’adressent au curé pour les
baptêmes, mariages et obsèques mais ne savent
même pas dire le Notre Père. Pire, certains prétendent
que toutes les religions se valent. Or, l’affirmation
est fausse, car la foi chrétienne nous tourne vers
le Christ, le Fils de Dieu. Être baptisé c’est
savoir que nous ne pouvons connaître l’éternité
que par le Christ. Être baptisé c’est vouloir
entrer dans l’Église que Jésus a voulue.
Les non baptisés ont certes part à l’éternité,
si, sans faute de leur part, elles ignorent l’Évangile
du Christ et son Église, et recherchent Dieu sincèrement
en s’efforçant de faire sa volonté (cf.
n. 171). Être chrétien et ne pas l’être,
ce n’est donc pas la même chose. C’est sans
doute ce qu’essaye de redire le compendium.
Et si en cette année 2005-2006, que l’Église
a retenue comme année de la mission, chacun essayait
de faire un début de mise à niveau de sa foi
!
Denis Baudot
|
Quelques extraits du compendium
2. Pourquoi y a t il en l’homme le désir
de Dieu ?
En créant l’homme à son image, Dieu lui-même
a inscrit dans son cœur le désir de le voir. Même
si un tel désir est ignoré de l’homme,
Dieu ne cesse d’attirer l’homme à lui pour
qu’il vive et trouve en Lui la plénitude de vérité
et de bonheur qu’il ne cesse de chercher. Par nature
et par vocation, l’homme est donc un être religieux,
capable d’entrer en communion avec Dieu. Ce lien intime
et vital avec Dieu confère à l’homme sa
dignité fondamentale.
66. En quel sens l’homme est-il créé
à « l’image de Dieu » ?
L’homme est créé à l’image
de Dieu en ce sens qu’il est capable de connaître
et d’aimer librement son créateur. Sur la terre,
il est la seule créature que Dieu a voulue pour elle-même
et qu’il a appelée à participer à
sa vie divine, par la connaissance et par l’amour. Parce
qu’il est créé à l’image
de Dieu, l’homme a la dignité d’une personne
; il n’est pas quelque chose, mais quelqu’un,
capable de se connaître, de se donner librement et d’entrer
en communion avec Dieu et avec autrui.
168. Qui fait partie de l’Église catholique
?
Tous les hommes, sous diverses formes, appartiennent ou sont
ordonnés à l’unité catholique du
peuple de Dieu. Est pleinement incorporé à l’Église
catholique celui qui, ayant l’Esprit du Christ, est
uni à elle par les liens de la profession de foi, des
sacrements, du gouvernement ecclésiastique et de la
communion. Les baptisés qui ne réalisent pas
pleinement cette unité catholique sont dans une certaine
communion, bien qu’imparfaite, avec l’Église
catholique.
274. Que représente l’Eucharistie dans
la vie de l’Église ?
Elle est la source et le sommet de toute la vie chrétienne.
Dans l’Eucharistie culminent l’action sanctifiante
de Dieu envers nous et le culte que nous lui rendons. L’Eucharistie
renferme tout le bien spirituel de l’Église :
le Christ lui-même, notre Pâque. La communion
de la vie divine et l’unité du Peuple de Dieu
sont exprimées et réalisées par l’Eucharistie.
A travers la célébration eucharistique, nous
nous unissons déjà la liturgie du Ciel et nous
anticipons la vie éternelle.
363. Qu’est-ce que la liberté ?
C’est le pouvoir donné par Dieu à l’homme
d’agir ou de ne pas agir, de faire ceci ou cela, de
poser ainsi soi-même des actions délibérées.
La liberté caractérise les actes proprement
humains. Plus on fait le bien, et plus on devient libre. La
liberté tend à sa perfection quand elle est
ordonnée à Dieu, notre bien suprême et
notre béatitude. La liberté implique aussi la
possibilité de choisir entre le bien et le mal. Le
choix du mal est un abus de notre liberté, qui conduit
à l’esclavage du péché.
482. Que réclame la paix dans le monde ?
La paix dans le monde réclame une distribution équitable
et la protection des biens des personnes, la libre communication
entre les êtres humains, le respect de la dignité
des personnes et des peuples, la pratique assidue de la justice
et de la fraternité.
504. Quelles sont les conditions du droit à
la propriété ?
Le droit à la propriété existe à
condition que la propriété soit acquise ou reçue
de manière juste et que demeure primordiale la destination
universelle des biens afin de satisfaire les besoins fondamentaux
de tous les hommes.
536. En quoi Abraham est-il un modèle de prière
?
Abraham est un modèle de prière parce qu’il
marche en présence de Dieu, qu’il l’écoute
et qu’il lui obéit. Sa prière est un combat
de la foi parce que, même dans les moments d’épreuve,
il continue de croire en la fidélité de Dieu.
En outre, après avoir reçu sous sa tente la
visite du Seigneur qui lui confie ses desseins, Abraham ose
intercéder pour les pécheurs avec une confiance
audacieuse.
584. Pourquoi disons-nous « Notre Père
» ?
« Notre » exprime une relation complètement
nouvelle avec Dieu. Quand nous prions le Père, nous
l’adorons et nous le glorifions avec le Fils et l’Esprit.
Dans le Christ, nous sommes « son » peuple, et
lui, il est « notre » Dieu, dès maintenant
et pour l’éternité. En effet, nous disons
« notre » Père parce que l’Église
du Christ est la communion d’une multitude de frères
qui ne font qu’ « un seul cœur et une seule
âme » (Ac 4,32).
|