Régulièrement,
des paroissiens viennent nous demander d’inscrire des
intentions de messe. Et nous posent cette question : «
Combien la messe ? ». À chaque fois, je suis
heurté par cette interrogation qui témoigne
pourtant de beaucoup de bonne volonté. Je cite alors
volontiers une réaction du bienheureux Antoine Chevrier,
saint prêtre lyonnais du dix-neuvième siècle
: « Le sacrifice de la messe ne se vend pas, c’est
le sang de Notre Seigneur Jésus-Christ ! Tout l’or
du monde, tout l’argent du monde ne paierait pas le
saint sacrifice de la messe… »
Certes, les fidèles qui sollicitent
la prise en compte d’une intention de messe sont invités
à faire une offrande… mais c’est pour aider
le prêtre qui célèbre l’Eucharistie
à vivre dignement. Cette offrande (appelée aussi
« honoraire ») qui accompagne la demande de messe
est une très ancienne pratique. Déjà
dans les textes de l’Ancien Testament, il est dit que
les prêtres recevaient une part des sacrifices faits
à Dieu, car le peuple juif considérait que ceux
qui célébraient devaient pouvoir vivre de l’autel.
Dès les premiers siècles du christianisme, quand
le culte eucharistique s’est développé,
l’Église a invité les fidèles à
contribuer à l’exercice de ce culte par des offrandes,
en nature ou en espèce. Et aujourd’hui toujours,
les « honoraires de messe » constituent une part
essentielle du traitement versé aux prêtres.
Participer à la subsistance des prêtres
est déjà en soi une belle chose. Mais l’offrande
de messe doit d’abord être comprise comme une
prière de louange à Dieu. « Eucharistie
» signifie « rendre grâce ». Offrir
une messe, c’est donc d’abord vouloir «
dire merci » au Christ qui a donné sa vie pour
tous les hommes, afin qu’ils connaissent le don gratuit
de l’amour de Dieu pour chacun. Cette offrande est faite,
de surcroît, avec une intention particulière
: pour remercier Dieu, pour obtenir son secours ou pour le
salut d’un défunt. Dans tous les cas, on offre
une part de soi : un peu de son avoir, mais surtout beaucoup
de son cœur.
P. Christian Delorme, prêtre à
Lyon
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