Lors de la messe, le
rite de la paix montre que « les fidèles implorent
la paix et l’unité pour l’Église
et toute la famille des hommes et s’expriment leur amour
mutuel avant de participer au pain unique » (Présentation
générale du missel romain, n° 56). C’est
ce qu’exprime l’oraison qui l’introduit
:
« Seigneur Jésus-Christ, tu as dit à tes
Apôtres : ‘Je vous laisse la paix, je vous donne
ma paix’ ; ne regarde pas nos péchés mais
la foi de ton Église ; pour que ta volonté s’accomplisse,
donne-lui toujours cette paix, et conduis-la vers l’unité
parfaite, toi qui règnes pour les siècles des
siècles ».
Le baiser de paix est attesté
très tôt dans l’Église, comme en
témoignent par exemple la Première apologie
de saint Justin (Rome, vers l’an 150) ou les Constitutions
apostoliques (Antioche, fin du quatrième siècle).
Mais il n’a pas lieu partout au même moment :
dans certaines traditions, il se déroule parfois avant
la présentation des offrandes (« … Va d’abord
te réconcilier avec ton frère … »).
La liturgie orientale a maintenu ce rite de paix avant la
prière eucharistique, tout comme le nouveau rite zaïrois
; l’occident le propose avant la communion. C’est
le Missel romain promulgué par le Pape Paul VI en 1969
qui redonne au rite de la paix sa signification pour tous.
Il est annoncé par le diacre. Toutefois, il reste facultatif.
La forme de ce geste doit être
adaptée aux mentalités et mœurs des divers
peuples. Il ne s’agit pas d’un bonjour ou une
salutation. Ce n’est pas le moment d’aller saluer
celles et ceux que l’on n’aurait pas salués
avant la messe, et moins encore le moment d’aller régler
tel ou tel point avec quelqu’un. Il s’agit d’échanger
un signe de la paix que le Seigneur lui-même nous donne.
Cela suppose donc d’abord d’accueillir intérieurement
la paix du Seigneur que le prêtre vient de nous donner
en son nom, puis de manifester symboliquement que cette paix
doit se vivre entre nous.
À strictement parler, on n’échange
pas « un signe de paix » : on se donne, par un
signe, la paix du Seigneur. « Dans la charité
du Christ, donnez-vous la paix. » Peut-être
faut-il trouver un geste différent de nos salutations
habituelles : par exemple, avec les deux mains ; ou encore,
en posant la main sur l’épaule de l’autre.
Il convient surtout de veiller à ne pas prolonger ce
rite de la paix en se croyant obligé de le partager
avec tout le monde, ou en l’accompagnant d’un
chant. Cela aurait le double inconvénient de lui faire
perdre son sens symbolique et de compromettre le rite suivant.
d’après Clarisse
Dusapin
Mai 2005
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