Qu’est-ce
qu’un pape ?
En grec, pappas
veut dire père.
Il n’est pas faux de dire qu’avec Jean-Paul II,
nous venons de perdre un père. En occident, ce nom
de pape a été réservé au successeur
de l’apôtre Pierre, à Rome, à partir
de 1073. Le pape est donc l’évêque de Rome,
le « père » des Romains. D’ailleurs,
élu, il se rend dès que possible à la
basilique Saint-Jean-de-Latran, qui est sa cathédrale,
pour en prendre possession.
Le pape est surtout le chef du collège (l’ensemble)
des évêques. Le Christ a mis Pierre à
la tête du collège des apôtres pour qu’avec
lui les apôtres forment un collège qui soit uni.
Le pape et les évêques forment entre eux un collège.
Ensemble, ils ont la charge de l’Église universelle,
même si chaque évêque reçoit la
charge particulière d’un diocèse. Mais
chacun des évêques n’a d’autorité
que s’il est uni au Pape.
Le pape est donc celui qui, à la tête du collège
des évêques, a en charge l’unité
de foi et de communion. On parle ainsi de la primauté
du pape (du latin primus, premier) : il est le premier de
tous les évêques ; il exerce un véritable
patriarcat sur l’Église latine. On dit d’ailleurs
qu’il est le patriarche de l’occident. C’est
pourquoi il nomme les évêques, il institue la
discipline ecclésiastique, et comme le Christ, comme
tout évêque, il enseigne. Il affermit la foi
des fidèles pour qu’ils ne défaillent
pas.
Incontestablement, avec la vacance du Siège apostolique,
nous venons d’expérimenter la nécessité
d’avoir un pape : ne vivions-nous pas une attente intense,
une espérance ? Mais, dans le fond de notre cœur,
qu’attendons nous du pape ? Un père, un chef,
un primat, celui qui fait l’unité ? Une simple
référence spirituelle ou un pasteur qui a quelque
chose à dire au monde et à l’Eglise ?
Notre manière de parler du pape dépend de l’idée
que nous en avons. Ainsi, sommes-nous prêts à
écouter ce que dira Benoît XVI, qui sera sûrement
différent de Jean-Paul II ? Il est donc important,
en ces jours qui viennent, de retrouver la figure du pape
et son rôle.
La prière pour le pape et pour son ministère
doit nous aider à redécouvrir que dans l’Église,
il « préside à la charité ».
Merci, Jean-Paul II.
Merci pour votre sourire plein de bonté.
Merci pour tout ce que vous nous avez dit.
Merci d’avoir cherché à réveiller
notre « foi fatiguée ».
Merci d’avoir cherché à défendre
l’homme, la vie.
Merci de vous être tant dépensé pour rejoindre
les chrétiens à l’autre bout du monde.
Merci pour cet esprit de dialogue avec les chrétiens
des autres Églises, les autres croyants et les non
croyants.
Merci d’avoir su toucher le cœur des jeunes.
Merci d’avoir su dire pardon au nom de l’Église.
Merci pour le Jubilé de l’an 2000.
Merci d’avoir su rester fidèle, y compris dans
les souffrances de votre maladie.
Merci d’avoir fait connaître la place que vous
donniez à Marie, dans votre prière. Au ciel,
veillez sur nous.
Nous vous attendions, Benoît XVI.
Merci d’avoir accepté d’être notre
nouveau pasteur.
Comme Jean-Paul II, réveillez notre « foi fatiguée
».
Comme Benoît XV, ardent artisan de la paix, dites nous
encore la nécessité d’y travailler plus
que jamais.
Redonnez à notre monde occidental le goût des
choses vraies, simples et belles.
Éclairez le discernement des hommes de ce temps qui
relativisent tout.
Aidez nous à retrouver l’esprit de fidélité
à la foi des apôtres, à notre engagement
baptismal, à l’Église.
Soyez une lumière pour l’humanité, un
témoin de l’amour de Dieu pour tous.
Montrez-nous le chemin de l’unité en toutes choses,
dans notre vie et entre les Églises.
Puisque vous êtes théologien, aidez nous à
dire, avec des mots de notre nouveau siècle, notre
foi et la manière de vivre l’Évangile.
Continuez à être le défenseur de la vie.
Entraînez les jeunes : ils n’attendent que cela
; dites leur notre espérance ; quand ils vous retrouveront
à Cologne, dans votre pays, ils vous écouteront.
Soyez assuré de notre prière pour vous et pour
votre ministère de successeur de Pierre.
Denis Baudot
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