Alajuela, Noël 2011
Voici déjà 2012 !
Bonne et belle année à chacun,
à chacune, sous le regard de Dieu !
Bien chers parents et amis,
En écrivant cette lettre circulaire, nous repassons dans notre cœur vos visages et vos vies, les présentant au Seigneur qui vient parmi nous, et déjà nous nous réjouissons d’avoir en retour des nouvelles des uns et des autres.
En avril, nous célèbrerons déjà cinq années de présence priante en Amérique Centrale. Incroyable ! Toute la communauté va bien et a bien vécu cet enracinement personnel et communautaire en terre latine. Les amis sont fidèles, et nous nous sentons adoptées.
L’année a été marquée par la mise en route de la construction du monastère, dont nous vous parlions déjà à la fin de l’an dernier. Celle qui s’ouvre verra sans doute, « si Dieu veut », comme l’on dit couramment ici, l’achèvement de celui-ci.
Le 15 août, Monseigneur San Casimiro, notre évêque, a béni la première pierre et le futur chantier, avec l’équipe architectes-constructeurs au complet, notre communauté et celle de nos voisins les franciscains. A vrai dire, le permis de construire n’est arrivé vraiment que huit jours plus tard, le 22, pour la fête de Marie Reine !
Depuis ce temps, nos semaines sont rythmées par les visites sur le chantier. Ce n’est pas loin : 50 mètres derrière notre maison actuelle. Il est pourtant bien isolé de notre vie quotidienne en silence et en clôture. Dès juillet, l’entreprise a tendu tout au long de l’espace du futur chantier une grande palissade, faite d’une sorte de toile comme de moustiquaire (saran), verte, tendue sur des poteaux, afin que les sœurs puissent continuer leur travail au jardin, et les ouvriers n’avoir aucune occasion de pénétrer dans notre zone de vie. Comme, en plus, ouvriers et matériaux entrent par le portail des franciscains, plus grand et plus haut que le nôtre (à eux, merci !), cela fonctionne très bien.
Chaque mardi matin, à 7h, réunion de chantier avec les architectes, l’entrepreneur, l’ingénieur, trois d’entre nous, et éventuellement d’autres corps de métier. Enfin, le dimanche après-midi, alors qu’il n’y a personne sur le terrain – sauf le gardien de l’entreprise, l’un des maçons qui dort sur place-, et s’il ne pleut pas encore, c’est toute la communauté qui fait sa visite, évalue l’avancement, essaye de s’imaginer, au milieu des trous et des poutres, le « monastère » où nous vivrons l’an prochain.
En cette période de fin d’année où nous écrivons, les trois quarts des structures métalliques sont terminées, la moitié de la toiture est posée. Au début de l’année, on posera les plafonds et on coulera la dalle des planchers. Les murs attendent leur tour, mais cela ne saurait tarder : les plaques de fibrociment couleur tuile et gris sont en fabrication, et devraient être prêtes dans quinze jours.
Car, oui, il est curieusement construit, notre monastère. Comment expliquer ? Peut-être pourrait-on dire qu’au 21ème siècle, avec les matériaux d’aujourd’hui, on construit comme on le faisait autrefois en bois, -toutes les maisons d’ici étaient en bois-, les poutres étant aujourd’hui d’acier, et les planches de fibrociment.
Cette construction « légère » l’est à la fois pour la bourse de la communauté et pour l’activité sismique, et nous permettra d’avoir un monastère qui s’intègre bien dans un pays pauvre et dans une spiritualité mariale.
Maintenant, nous mettons le cap sur... l’inauguration ! Les travaux devraient être terminés au mois de mai/juin – quoique la saison des pluies, plus forte et plus longue cette année, ait un peu retardé l’ensemble. Nous espérons pouvoir faire bénir le nouveau moutier en juillet/août. Si le cœur vous en dit, c’est une occasion unique de faire connaissance avec le Costa Rica, et nous nous réjouirions fort de revoir les uns ou les autres. C’est loin ? C’est un peu vrai, mais c’est un pays si attachant ! Et puis, ceux qui ne se sentiraient pas de faire le voyage seuls peuvent prendre contact avec le Père Honoré, curé de Gréoux les Bains, venu déjà plusieurs fois, et qui veut bien prendre la tête d’un petit groupe.
Pour le reste, la vie suit son cours. Des jeunes sont passées cette année encore, plus ou moins longuement, avec beaucoup de sympathie, voire d’enthousiasme, et puis, une vie si simple… pour laquelle il faut tout quitter, y compris sa famille… Bref, pour l’instant personne n’a encore fait le pas, mais nous poursuivons le chemin avec confiance.
Le jardin potager s’est agrandi et a élargi son activité. Nous avons mangé nos radis, nos salades, nos choux, (hum, ceux-là ont « un peu » monté, mais ont très bien fait office d’épinards), et nous mangerons bientôt nos premiers poireaux. Mais nous avons aussi découvert les arbres à haricots (blanc et rouges, qui se mangent frais ou secs, excellents), qui viennent de donner leur première récolte, et qui produisent toute l’année. Et nous avons appris à manger sous diverses préparations notre manioc, nos chayottes et diverses ayotes.
Nous découvrons aussi dans notre jardin, différentes plantes médicinales que nous aurions sûrement négligées si des amis ne nous les avaient signalées « ah ! de la sabila jaune, quelle chance ! » (en fait de l’aloe vera, une sorte de cactus à longues feuilles) c’est excellent pour les brûlures et pour les douleurs d’estomac, ou du saragundi, joli arbre à fleurs jaunes dont les feuilles en infusion sont très prisées pour les infections, etc.
La chapelle, l’oratoire plutôt, pour petit qu’il soit, commence à être un peu plus fréquenté. Un peu pour la messe, mais surtout, à notre étonnement, pour les complies, à 21 heures. Plusieurs couples ont découvert ce temps de paix et de silence au terme de la journée, et la possibilité d’arriver un peu plus tôt pour se recueillir dans le silence devant le saint Sacrement, et ils en parlent autour d’eux...
En cette période de Noël, il n’y a pas de jour où l’on ne nous apporte un gâteau, un sac de tamales, ou... Dans toutes les maisons à cette époque on fabrique ces spécialités, une pâte de maïs fourrée de viande, de riz, d’ingrédients divers, cuits et présentés dans une feuille de bananier soigneusement pliée et ficelée. Chacun les fait et en offre à ceux qui passent ou à ceux qu’il visite, et en reçoit autant. Autrefois, cela évitait aux mamans de cuisiner les jours de fête.
Il y aurait encore bien des choses à raconter, ce sera pour l’an prochain ! Nous espérons que cette missive vous rejoindra au creux de vos vies, et y sèmera un petit souvenir amical.
Encore belle et bonne année !
A la sainte Famille nous confions toutes vos intentions,
Vos sœurs annonciades du Costa Rica
P.S. Merci de partager ces nouvelles avec ceux qui ne les auraient pas reçues ! Amitiés à tous.
Monasterio de la Anunciada
Aptdo 1838 Tél. : 00 (506) 24 31 49 14
4050 - Alajuela direct de France : 08 21 53 71 13
Costa Rica (Amérique Centrale) anunciada@ice.co.cr
Pour plus de photos sur l’avancement de la construction, voir le blog de la paroisse de Gréoux-les-Bains : www.catho04.fr/greoux-valensole