Charles
de Foucauld
En octobre 1886 Charles de Foucauld retrouve la foi au terme de
douze années d’incroyance et découvre avec émerveillement
que ce Dieu auquel il avait tourné le dos dans sa jeunesse
n’a pas cessé de l’attendre et de le chercher
pour lui ouvrir ses bras, tel le père de l’enfant prodigue.
Deux ans plus tard « en marchant dans les rues de Nazareth »
il est bouleversé par une autre rencontre ! Voici qu’il
découvre que le Dieu transcendant, le tout autre qu’il
avait pressenti en terre d’Islam, s’est fait le tout
proche au point de devenir l’un de nous : Jésus de
Nazareth.
Désormais pour lui, chercher le visage de Dieu ce sera très
concrètement mettre ses pas dans ceux de Jésus, descendre
avec lui à Nazareth pour se laisser conduire par lui vers
le Père. Il s’est engagé dans un chemin jamais
terminé qui le conduira de l’ermitage à la fraternité,
de la clôture stricte à une vie de plus en plus mêlée
et il va découvrir progressivement que ce visage de Dieu
qu’il a tant cherché se révèle à
lui dans le pauvre et le petit.
Quelques mois avant sa mort il écrira que la phrase d’Evangile
qui a le plus bouleversé sa vie c’est celle-ci : «
Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens c’est
à moi que vous le faites. » Il rapprochera cette
parole de Jésus de celle par laquelle il se rend présent
dans l’Eucharistie « Ceci est mon corps, ceci est mon
sang. »
Toute sa vie a été unifiée et pacifiée
par une foi vive en cette double présence :
- Jésus passionnément cherché et écouté
dans le silence et la veille des longues heures d’adoration,
- Jésus passionnément aimé et suivi dans
son chemin d’incarnation afin de devenir comme lui proche
t solidaire des plus abandonnés.
En 1914, éclate la première guerre mondiale. Frère
Charles sait qu’il se trouve dans un environnement dangereux.
Au soir du 1er décembre 1916, à la porte de son ermitage,
il est pris en otage par un groupe de rebelles. Dans un moment de
panique, celui qui le garde tire et Frère Charles tombe,
victime de la violence. Mort solitaire comme celui du grain de blé
mais signe d’espérance que la fraternité humaine
est plus forte que toutes les haines qui déchirent les peuples.
Frère Charles avait écrit : « ‘Quand
le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste
seul. S’il meurt, il porte beaucoup de fruits. »
Frère Charles meurt seul mais à sa suite des chrétiens
de tous pays et de toutes cultures ont entendu et entendent le même
appel. Actuellement nous sommes dix-huit communautés de religieux,
religieuses, prêtres et laïcs qui forment la famille
spirituelle Charles de Jésus.
Pour nous, les Petites sœurs de Jésus, nous avons commencé
en 1939 à Touggourt avec Petite sœur Magdeleine et nous
sommes actuellement 1267 Petites sœurs de soixante-sept nationalités
et présentes dans soixante-sept pays.
Les Petites sœurs de Jésus ont dans l’Église
la mission spécifique de témoigner du mystère
de Jésus dans sa naissance à Bethléem, et dans
sa vie à Nazareth,
- par une vie de prière centrée sur Jésus
: comme Lui, nous faisons de la vie ordinaire le lieu de rencontre
avec le Père,
- par une vie simple et laborieuse, vécue en proximité
avec leurs voisins d’immeubles ou de quartier et dans un
compagnonnage et une solidarité en milieu de travail,
- et par une vie humblement et gratuitement offerte à
tous et à toutes, sans distinction de races, de peuples
ou de milieux.
Depuis le début, nous avons différentes formes de
fraternités : en milieu ouvrier, rural dans les cités
pauvres des banlieues ; chez les nomades : gitans, cirques, etc.
Parmi elles, « les fraternités d’adoration »
où « la permanence dans la prière est la forme
essentielle de la mission des Petites sœurs qui y vivent. »
Nous cherchions à ouvrir une telle fraternité quand
un appel du père Pontier, alors évêque de Digne,
nous est parvenu (à l’issue du synode de 1994). Soucieux
de la présence de l’Église dans les zones de
montagne, il nous a proposé de venir à Annot.
Depuis 1995, nous sommes trois Petites sœurs vivant la vie
du village avec beaucoup de partages d’amitié. Les
fraternités d’adoration sont aussi lieux d’accueil
pour la prière, et nous y avons une chambre indépendante
et silencieuse près de notre chapelle où des Petites
s œurs d’autres régions de France et du monde
viennent pour un temps de prière plus ou moins long, occasions
pour nous et nos voisins de rencontres qui nous ouvrent à
l’universel.
La béatification de Frère Charles le 13 novembre
est une grande joie : reconnaissance officielle du don qu’est
pour toute l’Église la vie du père de Foucauld.
Lui qui s’est voulu le frère universel, passionné
du salut du monde, saisi par le mystère de l’Eucharistie
: sacrement de sa présence corporelle qu’il ne peut
séparer du « sacrement du frère ».
Joie que cette béatification soit célébrée
en cette année plus centrée sur l’Eucharistie.
Les Petites sœurs de Jésus d’Annot
Petites sœurs de Jésus
Avenue de la Gare
04240 Annot
Téléphone : 04 92 83 38 88
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