À vous que notre vie interpelle, nous allons dire ce que
nous faisons jour après jour. Nous essaierons de vous expliquer
un peu pourquoi nous avons choisi cette vie.
Mais ce choix est une réponse à un appel. Et pourquoi
Dieu nous a appelées, cela c’est son mystère
!
La Chartreuse Notre-Dame
La chartreuse Notre-Dame a été
construite en 1978 dans les Alpes de Haute-Provence, entre Manosque
et Forcalquier. Qui veut s’y rendre sort du village de
Reillanne en prenant la route départementale 14 qui conduit
à Banon.
Au bout de six kilomètres, il faut chercher à
droite de la route le chemin qui aboutit au monastère.
Pas d’autre indication qu’une croix discrète:
un ermitage de Chartreuse désire rester caché.
Un bois de pins peut servir de repère: le chemin le précède
et le longe. |
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Des deux côtés du chemin, de petits chênes succèdent
aux pins. Voici enfin une pancarte : « Chartreuse Notre-Dame
». À un kilomètre environ, le monastère
apparaît: de petites maisons derrière une clôture,
puis un long bâtiment qui doit être dépassé
quand on veut entrer à l’église.
Disons tout de suite qu’il n’est pas possible d’aller
plus loin : notre porte s’ouvre très rarement. Mais
puisque vous nous faites l’amitié de vous intéresser
à nous, en lisant cette page, vous pourrez tout de même
imaginer un peu ce qu’il y a derrière cette porte infranchissable...
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Derrière ? Des maisons et des jardins tout
simples. Une particularité cependant : les maisons sont
disposées autour d’un cloître qui les relie
entre elles. Bien loin de ressembler aux cloîtres romans
ou gothiques, le cloître de la chartreuse Notre-Dame est
fait d’un toit de tuiles reposant sur des poutres. |
Des portes sont placées à une
quinzaine de mètres les unes des autres, tout au long
du cloître. Ouvrons l’une d’elles. Devant
nous, un passage ouvert identique au cloître conduit
à une petite maison. Un jardin clos de murs la sépare
de la maison voisine.
Maison et jardin constituent la « cellule ».
Une cellule est une partie d’un corps vivant, songez-vous
peut-être... En effet, dans les cellules voisines vivent
des moniales et nous aimons penser que ces cellules font corps.
C’est la même vie en chacune. |
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Quand elle entre dans la maison, la moniale pénètre
dans une pièce très claire. L’aménagement
et divers outils laissent entendre que c’est un lieu de travail.
Nous l’appelons « atelier ».
La porte d’en face s’ouvre sur une deuxième
pièce. Une table, une chaise, un lit, un coin de prière...
A-t-elle besoin de plus la moniale venue en chartreuse pour chercher
Dieu dans la solitude ? Facile est la route qu’il mène
à Dieu, car pour y avancer, il faut non se charger, mais
se décharger. Ainsi ont fait saint Bruno et les premiers
chartreux.
Harmonie dans la diversité
Depuis l’origine, notre Ordre, tel un corps dont les membres
n’ont pas tous la même fonction, trouve son unité
en diverses formes de vie.
Les « moniales de cloître » sont appelées
à chercher Dieu dans le silence et la solitude de la cellule.
Elles n’en sortent habituellement que pour se rendre à
l’église.
Les « moniales converses » servent Dieu dans un cadre
propre de solitude et de recueillement, où elles peuvent
en même temps subvenir aux besoins matériels de la
maison, à elles spécialement confiés.
Ainsi les moniales du cloître peuvent vaquer plus librement
au silence de la cellule dont elles assument l’austérité
dans la prière et le travail.
Moniales du cloître et converses expriment de deux manières
complémentaires les richesses de notre vie totalement consacrée
à Dieu dans la solitude.
La journée en chartreuse
Horaire d’une moniale du cloître définitivement
engagée en chartreuse.
Au cœur de la nuit
Notre journée monastique commence à une heure du
matin par une prière à la Vierge Marie qui ne cesse
de nous engendrer spirituellement à la vie du Christ.
1 h 15 : nous nous hâtons vers l’église
pour l’office de nuit. Temps fort de la liturgie en chartreuse,
les vigiles de la nuit sont un signe particulièrement clair
de l’orientation de notre vie. En elles s’expriment
l’attente vigilante du Seigneur et la supplication pour que
se lève sur les ténèbres du monde une aube
de résurrection.
Quand elles célèbrent l’office divin, les
moniales sont la voix et le cœur de l’Eglise qui, par
elles, présente au Père, en Jésus, louange
et supplication, adoration et humble demande de pardon.
Pour permettre à chacune de répondre à sa
grâce propre, les moniales converses ont la liberté
de choisir entre diverses formes de prière liturgique. Pendant
l’Eucharistie et les offices à l’église,
elles peuvent participer à tout le chant et toute la psalmodie,
ou à une partie seulement, ou bien prier en silence.
Les vigiles auxquelles sont liées les louanges du matin
durent deux heures en moyenne. La moniale regagne ensuite sa cellule.
Comme chaque fois qu’elle y entre, elle confie à la
Vierge Marie le temps de solitude qui lui est donné, puis
elle se couche jusqu’à 6 h 30.
Louange du matin dans le secret de la cellule
7 h : nous sommes appelées à la prière.
Action de grâce pour les merveilles de la création
et pour le surgissement du Ressuscité qui nous entraîne
en lui, l’office de prime est récité par chaque
moniale dans sa cellule. Au son de la cloche, toutes prient au même
moment, faisant du monastère une seule louange à la
gloire de Dieu.
Selon leur attrait, les moniales converses peuvent réciter
le même office de psaumes que les moniales du cloître,
ou bien un office composé de « Notre Père »,
« Je vous salue Marie » et « Gloire au Père
», qui résume à lui seul toute prière
et relie la moniale à une longue tradition monastique. Quelle
que soit la formule adoptée, cette prière liturgique
est un office d’Église. Par l’intermédiaire
de l’ordre des Chartreux l’Église confie à
la moniale un réel ministère.
Suit un temps d’oraison. La chartreuse s’efforce d’offrir
à Dieu un cœur simple et un esprit purifié, et
de fixer en lui ses pensées et ses affections. Si elle y
est fidèle, jour après jour, de son silence même
naît quelque chose en elle qui l’attire à plus
de silence. Ainsi il lui sera donné non seulement de servir
Dieu, mais d’adhérer à lui.
Célébration de l’Eucharistie
Une adhésion qui va se renforcer dans la célébration
de l’Eucharistie à laquelle invite le son de la cloche
à 8 h 15.
La liturgie conventuelle est en grande partie chantée.
Le chant grégorien qui nous est propre est un élément
du patrimoine de notre ordre que nous conservons depuis l’origine
parce qu’il est porteur d’intériorité
et de sobriété spirituelle. Le rite a été
adapté aux exigences du concile Vatican II.
Le sacrifice eucharistique est le centre et le sommet de notre
vie, manne de l’exode spirituel qui, au désert, nous
ramène vers le Père par le Christ. Le désert,
c’est le désert de la cellule que nous regagnons après
la messe.
Seule avec Dieu
De l’office de tierce jusqu’aux vêpres à
16 h, habituellement les moniales du cloître ne quittent plus
leur cellule. Quand elles ne sont par retenues en dehors, les moniales
converses reviennent toujours à la cellule comme à
un port tranquille et sûr. Une fois entrées et la porte
close, elles abandonnent tout souci et toute préoccupation
et prient le Père dans le secret, demeurant en paix sous
le regard de Dieu.
Le Seigneur a réalisé en sa personne le premier
et vivant exemple de notre vocation lorsque, seul dans le désert,
il vaquait à la prière. Et même à l’heure
où sa Passion est imminente, il abandonne les apôtres
et s’en va prier seul... Longue est la route, arides et desséchés
sont les chemins qu’il faut suivre pour remonter jusqu’à
la source.
Comme celle de Jésus, notre solitude n’est pas seulement
celle du corps et du cœur, mais aussi de tout ce qui pourrait
mettre obstacle au face à face avec Dieu. C’est pourquoi
nous cherchons à nous contenter du strict nécessaire,
préférant suivre le Christ pauvre pour devenir riche
de sa pauvreté. Nous jeûnons le vendredi et avant les
fêtes liturgiques afin de nous préparer à la
venue du Seigneur.
Seule avec Dieu, seule pour Dieu, plus la moniale a séjourné
en cellule, plus elle y demeure volontiers. Elle peut dire avec
saint Bruno:
« Quelle utilité, quelle joie divine
la solitude et le silence du désert
apportent à qui les aime, ceux-là
seule qui l’ont éprouvé, le savent »,
ayant pris l’habitude d’une écoute tranquille
du coeur qui permet à Dieu d’y pénétrer
par tous les chemins et tous les accès.
Le cœur et l’intelligence cherchent le Seigneur
Lectio divina
Dieu nous parle dans la Bible. C’est pourquoi la moniale
médite assidûment les Saintes Écritures jusqu’à
ce qu’elles deviennent une partie de son être. Par la
lectio divina, ou lecture priante de la Parole de Dieu consignée
dans la Bible, elle communie au Christ et le Christ lui fait connaître
le Père.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole
et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui
et nous ferons chez lui notre demeure » (Jn 14,23).
Comme Marie qui conservait avec soin tous ses souvenirs et les
méditait en son cœur, la moniale se plonge dans la Parole
de Dieu, à l’écoute de ce que l’Esprit
veut lui dire, à elle, maintenant.
En cellule, après avoir récité l’office
de tierce, la moniale converse consacre une demi-heure à
la lectio divina afin de pouvoir vivre de la Parole de Dieu tout
au long de la journée.
Études
Après une heure de lectio divina, la moniale du cloître
s’adonne soit à l’étude, soit au travail
manuel, dans le cadre de la cellule.
Pendant un an et demi, les novices font surtout des études
bibliques et monastiques; la théologie doctrinale et morale
vient ensuite. Ces études sont plus ou moins poussées
suivant les besoins de chacune. Elles préparent à
une lecture fructueuse de la Parole de Dieu. En solitude on ne lit
pas pour se mettre au courant de toutes les idées nouvelles,
mais pour nourrir sa foi dans la paix et entretenir la prière.
La lecture sagement ordonnée donne à l’âme
plus de force et fournit un support à la contemplation.
Le corps aussi y participe
La moniale converse travaille dans une obédience. Nous
appelons « obédience » la charge confiée
à une moniale et, par extension, le lieu où elle l’assume.
Par exemple, si une sœur a l’obédience de préparer
les repas, la cuisine est son obédience. Pour leur permettre
de mieux vivre selon leur vocation, les travaux des moniales converses
sont répartis de manière que chacune, autant que possible,
travaille seule, même si elles sont plusieurs dans une obédience.
Qu’elles fassent la vaisselle ou épluchent des légumes,
qu’elles trient des fruits ou entretiennent un jardin, ce
travail peut devenir l’expression de leur communion au Fils
de Dieu dans son amour pour le Père et pour tous les hommes.
À 11 h 45 l’office de sexte clôt la
matinée et en fait une louange explicite à Dieu. La
moniale converse revient en cellule pour le dire. Pour elle comme
pour la moniale de cloître, repas, temps libre et office de
none se déroulent dans le recueillement de la cellule.
Nous allons chercher notre repas dans le guichet. Proche de la
porte qui donne sur le cloître, l’ouverture dans le
mur appelé guichet (ou tour) permet à chaque solitaire
une certaine relation avec sa communauté sans quitter la
cellule ni rompre le silence.
Les liens fraternels en chartreuse sont tout imprégnés
du silence de Dieu. En effet, ils sont d’autant plus forts
que l’aspiration de chacune au recueillement est mieux reconnue.
Pour ma sœur comme pour moi, la solitude est sacrement de rencontre
avec Dieu. En conséquence, plus j’aime ma sœur
en lui, plus je respecte sa vie solitaire et silencieuse.
Nous prenons presque toujours en cellule le temps de détente
qui suit le repas : soit au jardin pour le cultiver ou nous promener
et contempler la nature, soit à l’intérieur
avec quelque travail propre à la détente, car
« Si l’arc est tendu sans relâche,
il perd de sa force et n’est plus en état de servir
»
constate saint Bruno après d’autres moines.
13 h 45 : La cloche nous invite de nouveau à psalmodier
avec révérence pour Dieu. C’est l’office
de none, prière solitaire et pourtant en communion : puisque
le Seigneur nous a appelées pour que nous représentions
devant lui la création, nous intercédons et rendons
grâce pour tous.
Le temps de travail qui suit peut encore être vécu
en action de grâce, si nous accompagnons Jésus en sa
vie humble et cachée de Nazareth, où il agit sans
cesse en union avec le Père. Lorsque nous sommes définitivement
engagées en chartreuse, nous travaillons en général
jusqu’aux vêpres.
Les moniales converses quittent la cellule pour reprendre le travail
dans les obédiences, louer le Seigneur dans ses œuvres
et consacrer le monde à la gloire du Créateur.
Les travaux des moniales de cloître sont variés en
cellule : reliure, couture, tissage, dactylographie, petite menuiserie,
fabrication d’icônes... Toutes les aptitudes peuvent
s’exercer.
Ce service nous unit au Christ venu non pour être servi
mais pour servir, le travail a toujours été regardé
par la tradition monastique comme un moyen très efficace
de progresser vers la charité parfaite.
Au noviciat
Une rencontre d’une demi-heure par semaine est consacrée
à la formation monastique, rencontre davantage destinée
à transmettre la tradition vivante de la spiritualité
cartusienne qu’à donner un enseignement théorique.
Il est demandé aux novices de recevoir avec un cœur
de disciple le charisme de saint Bruno, vécu et intériorisé
par la longue chaîne des moines et des moniales des neuf siècles
qui nous séparent de lui.
Les « Statuts des moniales de l’ordre des Chartreux
» transmettent ce charisme et donnent aux novices d’approfondir
le pourquoi et le comment de notre mode de vie. Leur seul but est
de nous faire marcher sous la conduite de l’Esprit, par le
moyen de l’Évangile, sur la route qui mène à
Dieu, et de nous découvrir l’immensité de l’amour.
Les novices lisent aussi les principaux auteurs chartreux et elles
étudient leurs sources dans le monachisme d’Orient
et d’Occident. Nos pères dans la vie cartusienne se
sont inspirés des anciens moines qui, à partir du
troisième siècle, se retirèrent dans les déserts,
principalement en Égypte et en Palestine: monachisme primitif
oriental, spécialement axé sur la solitude et la pureté
de cœur.
Louanges du soir
16 h : La cloche nous appelle pour les vêpres. En
franchissant la porte de l’église, nous entrons dans
la demeure de Dieu et aussi dans le temps de prière qui marque
la fin du jour. Les louanges du soir sont célébrées
au moment où le jour à son déclin invite l’âme
au sabbat spirituel, car « un repos de sabbat est réservé
au peuple de Dieu » (Heb 4,9).
Conscientes de notre responsabilité, nous nous mettons
en repos, en vacance pour Dieu seul.
La moniale converse peut participer aux louanges à l’église
ou bien préférer les laisser monter de son cœur
dans le silence de la cellule. Le travail qui suit en reste imprégné.
Dès qu’il est fini, elle regagne sa cellule où
elle se consacre à la prière silencieuse comme sa
sœur de cloître.
Après le repas (ou la collation, si nous sommes en temps
de jeûne), nous disposons d’un moment de temps libre.
Une lecture spirituelle précède les complies.
La journée se termine par une prière vocale ou silencieuse
à Marie. Le sentiment filial des chartreux envers la Vierge
peut s’exprimer par la récitation de son office, communion
à son action de grâce pour la Rédemption.
Étapes
L’hôtellerie est ouverte aux jeunes qui s’interrogent
dans la prière au sujet de leur vocation en chartreuse. Si
pendant leur séjour à l’hôtellerie, elles
sentent une harmonie entre l’appel du Seigneur reçu
en leur cœur et ce qu’elles commencent à percevoir
de notre vie, nous leur permettons éventuellement de partager
notre existence pendant une dizaine de jours, ou de faire une expérience
plus longue appelée « postulat ».
Le postulat dure six mois à un an. Il permet de se familiariser
davantage avec nos coutumes. La postulante n’affronte pas
sur-le-champ toute l’austérité de notre vie,
mais seulement peu à peu, selon ses possibilités.
Elle continue à réfléchir devant Dieu à
son appel.
Dans le cas où, avec l’accord de la communauté,
elle veut persévérer dans notre ordre, elle commence
son noviciat et reçoit l’habit des chartreuses.
Au bout de deux ans, s’il semble à la communauté
et à elle-même que l’appel de Dieu se confirme,
après mûre réflexion et en pleine liberté,
la novice se lie davantage à Dieu et à l’ordre
cartusien. Elle exprime le don d’elle-même, qu’elle
entend unir à celui du Christ, en faisant profession de stabilité,
obéissance et conversion. Elle le promet pour trois ans.
Après cette étape, elle pourra renouveler ces vœux
pour deux ans. Si c’est Jésus qui a fait naître
sa vocation, il mènera à bien l’œuvre commencée
: suit l’engagement définitif ou profession solennelle.
Dans la maison de Dieu, nombreuses sont les demeures : comme il
y a parmi nous des moniales du cloître et des moniales converses,
il y a également des données. Elles ont rejoint la
solitude de la Chartreuse pour consacrer toute leur vie au Seigneur
mais sans faire de vœux et d’une manière adaptée
aux besoins de chacune.
La donnée devient membre de l’ordre par un engagement
appelé donation. Après cinq ans de donation temporaire,
elle peut, soit faire une donation perpétuelle, soit choisir
de renouveler sa donation tous les trois ans.
Après la profession solennelle ou la donation perpétuelle,
les moniales peuvent recevoir la consécration virginale.
C’est un rite solennel par lequel l’Église établit
la vierge dans un état d’appartenance à Dieu.
Les moniales chartreuses l’ont gardé comme un signe
concret de l’appel que le Seigneur adresse à l’ordre
cartusien de mener une vie purement consacrée à lui.
L’offrande que la moniale fait à Dieu de sa virginité
au cours de la consécration appelle une effusion particulière
de l’Esprit Saint.
La virginité pour le Royaume est un don du Seigneur : dans
sa dimension profonde, elle est pureté d’un cœur
tout ordonné à son Dieu. Jésus, en son amour
rédempteur, virginise son épouse et il offre à
toutes le don d’un cœur pur.
Une communion
La vie solitaire, en cellule ou dans les obédiences,
embrase et nourrit en nos cœurs le feu de l’amour
divin. Celui-ci nous constitue membres les uns des autres.
Membres, nous le sommes toujours, mais nous le manifestons
davantage les dimanches et jours de fêtes : les réunions
sont plus fréquentes et une place plus large est donnée
au réconfort qu’apporte la vie de famille. Nous
déjeunons ensemble au réfectoire après
avoir chanté l’office de sexte à l’église. |
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Tierce et none sont également chantées à l’église.
De plus, un colloque nous rassemble : c’est une rencontre
d’amitié et un partage en profondeur à partir
de la Parole du Seigneur, dans la lumière de laquelle nous
essaierons ensuite d’orienter notre vie.
Une fois pas semaine, nous avons un autre échange fraternel
au cours d’une promenade, appelée spaciement, qui dure
environ trois heures. Chacune peut s’entretenir tour à
tour avec les autres, ce qui favorise l’union des âmes
et leur épanouissement, entretient l’affection mutuelle
et nous aide à vivre en solitude.
Situé à 200 m du monastère, un ermitage abrite
des chartreux qui partagent notre vie liturgique. Le ou les pères
célèbrent l’Eucharistie et les autres sacrements.
Comme les moniales converses, les frères réalisent
leur vocation de prière et assurent des travaux relatifs
aux nécessités de la maison.
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Mais la communion n’existe pas seulement
entre les membres d’une même Chartreuse, entre
tous les fils et filles de saint Bruno. Elle est avec l’Église
visible et invisible.
Choisir la vie solitaire ne nous fait pas déserter
la famille humaine. L’union à Dieu, si elle est
vraie, ne nous ferme pas sur nous même, mais ouvre au
contraire notre esprit et dilate notre cœur, jusqu’à
embrasser le monde entier et le mystère de la Rédemption
par le Christ. |
Séparés de tous, nous sommes unis à tous :
et ainsi c’est au nom de tous que nous nous tenons en présence
du Dieu vivant. La prière solitaire est la part que Dieu
et l’Église nous ont confiée, notre coopération
à l’œuvre incessante du Christ :
« Mon Père travaille et moi aussi
je travaille » (Jn 5,17)
Parce que nous sommes membres de son corps, notre prière
est sienne, notre silence annonce sa bonne nouvelle et notre veille
sa venue.
Être tourné uniquement vers Celui qui est dilate
le cœur et le rend capable de porter en Dieu les aspirations
du monde.
Adresse :
Chartreuse Notre-Dame
F-04110 Reillanne
France
Téléphone : 04 92 75 62 76
Télécopie : 04 92 75 61 05
Messagerie : chartreuse.nd@wanadoo.fr
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