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Bénédiction de l’Espace Saint-Jacques-Chastan
par Monseugneur François-Xavier Loizeau,
le 22 septembre 2007

Avec le curé de l’archiprêtré de Bléone, le vicaire général, les prêtres et diacres du diocèse, je suis heureux, comme évêque de Digne, de vous souhaiter à tous et toutes la Bienvenue, en cet « Espace Saint-Jacques-Chastan », qui regroupe les locaux de la paroisse et ceux de l’évêché.
Vous accueillir en ce lieu me fait penser à l’hospitalité biblique, dont le modèle est notre père Abraham sous les chênes de Mambré.

Point de chênes ici mais cet immense platane à l’ombre bienfaisante ! Cela me fait penser aussi à une tradition provençale des trois arbres plantés auprès d’une maison nouvelle. Regardez ces arbres qui vont grandir en cette cour centrale, pour votre bonheur : l’olivier s’appelle « Bienvenue ! », le mûrier « Repose-toi ! » et le cyprès « Reviens ! ».
Bienvenue à vous les autorités civiles de notre département et de notre ville : Madame Abovillier, préfet des Alpes-de-Haute-Provence, Monsieur Bianco, député et président du Conseil général, Monsieur Spagnou, député et président de l’Association des maires, Monsieur Gloagen, maire de Digne-les-Bains et conseiller régional… Notre esprit de collaboration en est ainsi conforté.
Bienvenue à vous mes frères évêques, prêtres et diacres et d’abord à Monsieur le cardinal Panafieu, ancien archevêque métropolitain de Marseille, à Monseigneur Pontier, actuel archevêque métropolitain et ancien évêque de Digne, Monseigneur Grua, évêque de Saint-Flour et ancien archiprêtre de Digne-les-Bains, Monseigneur Sebastiano Dho, évêque d’Alba en Italie voisine et notre ami, et aussi Monseigneur Feidt, archevêque d’Aix-en-Provence, le pays d’origine de Monseigneur Laurent Imbert, qui fut l’évêque de saint Jacques Chastan en Corée et martyr comme lui. S’est excusé Monseigneur Pierre Pican, évêque de Bayeux-Lisieux, qui est représenté par le père Delahaye, curé du pays du second compagnon de Jacques Chastan. Je dois excuser Monseigneur Baldelli, nonce apostolique en France, qui regrette « en raison de circonstances imprévues »…
Bienvenue à vous, membres du peuple de Dieu de notre diocèse, des deux autres diocèses des saints martyrs de Corée en 1839 et des Missions étrangères de Paris. Nous reparlerons d’eux. Je remercie les directeurs de l’enseignement catholique du diocèse présents parmi nous. Je salue respectueusement les membres représentant l’Église réformée, nos frères chrétiens…
Bienvenue à vous tous nos voisins et nos compatriotes, et d’abord à ceux qui ont contribué à la rénovation de ces locaux… Là, je laisse la parole à M. Louis-Noël Emery, président de l’association Saint-Vincent, association propriétaire et maîtresse d’ouvrage…
Voici pour l’aujourd’hui des travaux, mais je voudrais vous narrer brièvement l’histoire de ces bâtiments, en la résumant par quelques dates.
En 1907, après avoir été expulsé de son évêché, suite au décret d’application des lois de séparation des Églises et de l’État en décembre 1906, Mgr Castellan acheta, quartier des Épinettes, une prairie et les bâtiments d’une usine de textiles et de logements d’habitation bâtis entre 1842 et 1864. Il s’y installa. Ce fut Mgr Martel qui, en 1919, quittera les Épinettes pour emménager dans une maison située sur le boulevard Soustre.
En 1916, Mgr Lenfant avait tranféré ici le grand séminaire, qui était aux Mées depuis 1905. Ce grand séminaire y restera jusqu’en 1951. Les locaux abritèrent ensuite un centre d’apprentissage féminin, puis un organisme d’insertion sociale jusqu’en l’an 2000.
En 2001, la partie ouest des bâtiments fut démolie. En 2006, l’immeuble fut réhabilité et s’y installèrent l’évêché et la maison paroissiale de Digne-les-Bains et du secteur de Bléone, immeuble double que nous inaugurons en ce jour de 2007. Les pères Disdier-Chave et Listello vont vous dire l’utilisation des locaux…
J’ai souhaité, pour ma part, que cet ensemble rénové, au 13 de l’avenue Paul-Martin, puisse prendre le nom d’ « Espace Saint-Jacques-Chastan », en mémoire de ce valeureux martyr qui a donné sa vie pour le Christ et pour la Corée au dix-neuvième siècle et qui, en ce début du troisième millénaire du christianisme, peut nous entraîner dans cet élan missionnaire qui l’a poussé à porter l’Évangile jusqu’en ces terres lointaines au péril de sa vie. Enfant d’une famille de Marcoux, à quelques encablures d’ici, il s’est constitué une grande famille au milieu des chrétiens de Corée et avec leurs descendants aujourd’hui encore. Dans la banlieue de Séoul, la capitale de la Corée du Sud, quelques-uns d’entre nous ont été accueillis avec grande ferveur, en octobre 2005, dans une paroisse où l’on vénère ensemble les trois martyrs français, décapités le 21 septembre 1839 : les premiers prêtres des Missions étrangères à avoir pu pénétrer dans le « Royaume interdit » aux étrangers. Avec Jacques Chastan, il s’agissait de Laurent Imbert, né à Cabriès près de Marignane, et de Pierre Maubant, né à Vassy dans le Calvados.
Nous sommes heureux d’accueillir aujourd’hui parmi nous des compatriotes des deux saints martyrs : une délégation de la paroisse de Marignane et une autre de la paroisse de Vassy, dont deux arrière-petits-neveux de Pierre Maubant, qui auront la joie de faire connaissance avec les arrière-petits-neveux de Jacques Chastan ici présents. La paroisse des Trois-Saints à Séoul n’a pu répondre à notre invitation. Sont parmi nous deux pères des Missions étrangères de Paris, le père Etcharren, supérieur général, et le père Cuny, qui fut longtemps missionnaire en Corée. Nous les applaudissons tous !

J’ai demandé à une artiste locale reconnue, Mme Frédérique Maillart, de sculpter une statue de saint Jacques Chastan. La voici : elle nous entraîne dans sa marche si nettement exprimée. L’auteur peut nous en dire les symboles…
Cette statue est désormais au centre de nos activités diocésaines et paroissiales. Elle a déjà été bénie en janvier dernier.

Aujourd’hui, je vais demander, au nom du Christ Seigneur, la bénédiction de l’ensemble de ces locaux, bénédiction pour ceux et celles qui y travaillent ou qui y passent, bénédiction pour les artisans de cette restauration, bénédiction pour nos personnes et nos familles…


 



 
   
       
   
 
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