En ce début de l’année d'appel à la
vie religieuse, le Père Abbé de Ganagobie a bien voulu
accepter de faire cet éditorial. Je l'en remercie de tout
cœur.
+ François-Xavier Loizeau
évêque de Digne
L 'Église étant, dans le Christ, en quelque sorte
le sacrement, c'est à dire à la fois le signe et le
moyen de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le
genre humain, il appartient à chacun de ses membres de tenir
cette place que le Seigneur, dans sa Sagesse admirable, lui propose.
Tout baptisé en effet reçoit
« une vocation sainte », celle de devenir enfant de
Dieu dans ce monde. Mais la variété des vocations
répond aux tâches innombrables à accomplir dans
le Corps du Christ, qu'est l'Église, pour qu'elle manifeste
aux hommes la richesse du Mystère du Christ Sauveur.
C'est ainsi qu'à côté de la vocation la plus
fréquente, celle d'être chrétien dans une vie
familiale et professionnelle que l'on partage dans des conditions
communes avec le plus grand nombre, il existe d'autres formes d'appel
:
l'appel de l'Église à exercer un Ministère
ordonné, pour le service spirituel du Peuple de Dieu ;
ou bien l’appel à consacrer sa vie à Dieu en
s'engageant dans une communauté de frères ou de sœurs
qui communient à la grâce particulière d'un
fondateur ou d'une fondatrice, saisis par un aspect particulier
de la vie de notre Seigneur (sa compassion pour les enfants ou les
malades, sa soif d'évangéliser les foules, sa prière
sur la montagne,...).
Le plus souvent ce type de consécration est marqué
par les trois vœux de chasteté, pauvreté et obéissance,
qui sont des voies évangéliques pour s'attacher de
façon préférentielle au Christ. Le célibat
pour le Royaume en est l'expression la plus visible, mais la dépossession
de tout attachement aux biens, et le renoncement à diriger
sa propre vie selon ses libres projets configure le religieux au
Fils de Dieu qui, « de riche qu'Il était, s'est fait
pauvre, pour nous enrichir de sa Vie divine ».
Parfois l'appel de Dieu semble « tomber » sans préavis
sur quelqu'un. Les conversions de Paul Claudel et d'André
Frossard sont de ce genre. Mais plus généralement
il s'adresse à quelqu'un qui se met « à l'écoute
» par la prière, par la méditation de l'Évangile,
par la rencontre d'un témoin du Christ d'autrefois ou d'aujourd'hui.
Le climat familial est un creuset privilégié pour
que puissent s'épanouir des vocations à la vie religieuse,
et la prière en famille pourrait porter cette intention au
long de cette année.
En outre notre diocèse a la chance de compter plusieurs
communautés religieuses contemplatives et apostoliques. Aller
les découvrir, en famille, en groupe de jeunes, en paroisse,
serait aller à la rencontre de visages de l'Église
trop peu connus. Le Seigneur Jésus y invite peut-être
tel ou tel, ne laissons pas échapper cette occasion providentielle
d'entendre son Appel !
“ Goûtez et voyez comme le Seigneur est bon ! ”
+ fr. René-Hugues de Lacheisserie
abbé de Ganagobie
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