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En ces mois de mai et de juin, pendant lesquels ont lieu, dans
toutes nos paroisses, des célébrations de première
communion, de profession de foi et
de confirmation, on peut dire que, visiblement et spirituellement
à la fois,
« l’Église vit de l’Eucharistie »
, que « l’Eucharistie édifie l’Église
» et que,
« en faisant l’Église, l’Eucharistie crée
la communauté entre les hommes » .
Recevons, dans la foi de l’Église, cet extrait de la
dernière Lettre encyclique du Pape Jean-Paul II, au chapitre
2.
+ François-Xavier LOIZEAU, évêque
de Digne
21. Le Concile Vatican II a rappelé que la Célébration
eucharistique est au centre du processus de croissance de l'Église.
En effet, après avoir dit que « l'Église, qui
est le Règne du Christ déjà présent
en mystère, grandit dans le monde de façon visible
sous l'effet de la puissance de Dieu », comme s'il voulait
répondre à la question: « Comment grandit-elle?
», il ajoute: « Chaque fois que se célèbre
sur l'autel le sacrifice de la Croix, par lequel 'le Christ, notre
Pâque, a été immolé' (1 Co 5, 7), s'opère
l'œuvre de notre rédemption. En même temps, par
le Sacrement du pain eucharistique, est représentée
et rendue effective l'unité des fidèles qui forment
un seul corps dans le Christ (cf. 1 Co 10, 17) ». (...)
22. (...) En s'unissant au Christ, le peuple de la nouvelle Alliance,
loin de se refermer sur lui-même, devient « sacrement
» pour l'humanité, signe et instrument du salut opéré
par le Christ, lumière du monde et sel de la terre (cf. Mt
5, 13-16) pour la rédemption de tous. La mission de l'Église
est en continuité avec celle du Christ: « De même
que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie
» (Jn 20, 21). C'est pourquoi, de la perpétuation du
sacrifice du Christ dans l'Eucharistie et de la communion à
son corps et à son sang, l'Église reçoit les
forces spirituelles nécessaires à l'accomplissement
de sa mission. Ainsi, l'Eucharistie apparaît en même
temps comme la source et le sommet de toute l'évangélisation,
puisque son but est la communion de tous les hommes avec le Christ
et en lui avec le Père et l'Esprit Saint.
23. Par la communion eucharistique, l'Église est également
consolidée dans son unité de corps du Christ. Saint
Paul se réfère à cette efficacité unificatrice
de la participation au banquet eucharistique quand il écrit
aux Corinthiens: « Le pain que nous rompons, n'est-il pas
communion au corps du Christ ? Puisqu'il y a un seul pain, la multitude
que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à
un seul pain » (1 Co 10, 16- 17). Le commentaire de saint
Jean-Chrysostome est précis et profond: « Qu'est donc
ce pain? C'est le corps du Christ. Que deviennent ceux qui le reçoivent?
Le corps du Christ : non pas plusieurs corps, mais un seul corps.
En effet, comme le pain est tout un, bien qu'il soit constitué
de multiples grains qui, bien qu'on ne les voie pas, se trouvent
en lui, tels que leur différence disparaisse en raison de
leur parfaite fusion, de la même manière nous sommes
unis les uns aux autres et nous sommes unis tous ensemble au Christ
»(...)
24. Le don du Christ et de son Esprit, que nous recevons dans la
communion eucharistique, accomplit avec une surabondante plénitude
les désirs d'unité fraternelle qui habitent le cœur
humain; de même, il élève l'expérience
de fraternité inhérente à la participation
commune à la même table eucharistique jusqu'à
un niveau bien supérieur à celui d'une simple expérience
de convivialité humaine. Par la communion au corps du Christ,
l'Église réalise toujours plus profondément
son identité: elle « est, dans le Christ, en quelque
sorte le sacrement, c'est-à-dire le signe et l'instrument
de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre
humain ».
Aux germes de désagrégation entre les hommes, qui,
à l'expérience quotidienne, apparaissent tellement
enracinés dans l'humanité à cause du péché,
s'oppose la force génératrice d'unité du corps
du Christ. En faisant l'Église, l'Eucharistie crée
proprement pour cette raison la communauté entre les hommes.
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