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Les
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Eucharistie
et solidarité |
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Dans un grand nombre de groupes de notre diocèse,
nous réfléchissons actuellement à partir
de la lettre de Jean-Paul II pour l’année de l’Eucharistie.
En ce temps de carême, qui est un temps de partage, il est
un point sur lequel je voudrais attirer l’attention. Il
s’intitule, dans la lettre : « La voie de la solidarité
» (n°27) ou encore : « Au service des plus petits
» (n°28). J’en souligne quelques extraits.
« L’Eucharistie n’est pas seulement une expression
de communion dans la vie de l’Église ; elle est aussi
un projet de solidarité pour l’humanité tout
entière (…). Le chrétien qui participe à
l’Eucharistie apprend par elle à se faire artisan
de communion, de paix, de solidarité, dans toutes les circonstances
de la vie (…). De l’Eucharistie se dégage un
élan en vue d’un engagement effectif dans l’édification
d’une société plus équitable et plus
fraternelle. Dans l’Eucharistie, notre Dieu a manifesté
la forme extrême de l’amour, bouleversant tous les
critères du pouvoir, qui règlent trop souvent les
rapports humains, et affirmant de façon radicale le critère
du service (…). En s’agenouillant pour laver les pieds
de ses disciples, Jésus explique sans équivoque
le sens de l’Eucharistie ».
Et le Saint-Père nous invite alors à
prendre concrètement « la voie de la solidarité » :
« Pourquoi alors ne pas faire de cette année de l’Eucharistie
un temps au cours duquel les communautés diocésaines
et paroissiales s’emploieraient de manière spéciale,
par des actions fraternelles, à lutter contre telle ou
telle forme des nombreuses pauvretés de notre monde ? Je
pense au drame de la faim qui tourmente des centaines de millions
d’êtres humains, je pense aux maladies qui meurtrissent
les pays en voie de développement, à la solitude
des personnes âgées, aux problèmes des chômeurs,
aux tribulations des immigrés (…). C’est à
l’amour mutuel que nous serons reconnus comme de véritables
disciples du Christ. Tel est le critère qui prouvera l’authenticité
de nos célébrations eucharistiques ».
Dans notre diocèse de Digne, comment témoignons-nous
de cet « amour mutuel envers ceux qui sont dans le besoin
», comment vivons-nous « authentiquement » de
l’Eucharistie, sacrement de l’Amour ?
Le 16 février au soir a eu lieu la réunion
trimestrielle de ce que nous appelons le « Conseil
diocésain de la solidarité ». À chaque
fois, je suis émerveillé des multiples groupes de
notre diocèse engagés dans des actes concrets de
charité. Ces actes sont le plus souvent discrets et ignorés
en tout cas du grand public. Mais ils sont le témoignage
de « véritables disciples du Christ », qui
ne prétendent pas avoir le monopole de la solidarité,
qui œuvrent souvent avec des personnes non-croyantes dans
l’élan du partage envers plus pauvres que soi.
Quelques exemples :
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Voici les deux foyers Saint-Benoît-Labre,
qui ont accueilli cinq cent soixante-neuf personnes à
la rue en 2004 et qui cherchent avec eux les moyens de leur
réinsertion.
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Voici cinq personnes qui, chaque
semaine, assurent l’aumônerie de la maison d’arrêt
et qui sont si heureuses de recevoir la lettre d’un détenu
en longue peine qui les remercie d’avoir, par eux, trouvé
un sens à sa vie.
-
Voici quelques personnes qui sont
proches des gens du voyage sur les terrains et qui établissent
avec eux les liens de la confiance au fil des semaines.
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Voici les nombreuses équipes
de la pastorale de la santé qui visitent souvent les
malades en hôpitaux ou à domicile.
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Voici la kermesse des missions
qui a offert mille cinq cents euros pour les victimes du tsunami
et les a confiés au Secours catholique.
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Voici les enfants des catéchismes
du diocèse qui ont fait de merveilleux dessins pour dire
leur amitié aux enfants de la côte de l’Inde
touchée par le cataclysme.
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Voici l’opération
« Un euro pour un enfant » scolarisé adressé
à notre diocèse « jumeau » de
Bafia au Cameroun, qui nous remercie chaleureusement pour les
deux mille six cent soixante dix euros envoyés.
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Voici des jeunes qui vendent de
leurs produits pour emmener avec eux plusieurs jeunes de Bafia
aux prochaines Journées mondiales de la jeunesse.
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Voici la délégation
du Secours catholique qui se préoccupe des personnes
qui risquent d’être touchées par la suppression
d’emplois à l’usine de Saint-Auban.
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Voici encore le Secours catholique
qui utilisera les soixante quinze mille euros collectés
dans les diocèses de Gap et de Digne et les vingt millions
d'euros collectés dans toute la France en faveur des
sinistrés de l’océan Indien, selon un programme
étalé sur cinq années en lien avec les
Caritas locales.
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Voici le Comité contre
la faim et pour le développement qui soutient des associations
de pêcheurs artisanaux de l’Asie du sud.
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Voici encore le CCFD qui, au nom
des évêques de France, organise la collecte nationale
du carême pour une « souveraineté alimentaire
» des pays en voie de développement, avec des partenariats
locaux et selon des objectifs précis…
« Je suis nu, malade, prisonnier, étranger ; j’ai
faim, j’ai soif… Ce que vous faites aux plus petits
de mes frères, c’est à moi que vous le faites
! », nous a dit Jésus, le Dieu fait homme, qui a
donné sa vie jusqu’au bout pour le salut de l’humanité
et qui nous en laisse la source à puiser dans l’Eucharistie.
Oui, rendons grâces pour tant de gestes de solidarité
que le don de son Amour ne cesse de susciter parmi nous !
+ François-Xavier LOIZEAU, évêque de Digne
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