Le 20 septembre prochain, nous allons fêter
les saints martyrs de Corée (1839-1864) et le 22 septembre
l’un d’entre eux, saint Jacques Chastan, fils de notre
terre bas-alpine.
Évêque de ce diocèse de Digne, il me semble
que l’exemple de ce saint de chez nous peut nous entraîner
dans ce « nouvel élan missionnaire » que nous
souhaitons sur notre terre des Alpes-de-Haute-Provence.
Mme Françoise Fauconnet-Buzelin, en conclusion
de son remarquable livre sur Jacques Chastan « Mourir pour
la Corée » nous livre un portrait de celui qui signait
toujours : « missionnaire apostolique en Corée ».
« Si l’on devait résumer
sa vie en une seule expression, on pourrait dire que c’est
une bouleversante histoire d’amour et d’obéissance.
Un amour passionné de Dieu qui s’incarna chez lui
dans le désir de servir un peuple, celui de Corée,
dont il devint contre vents et marées le pasteur. Une obéissance
crucifiante, qui lui fit endurer les tourments de l’institution
ecclésiastique avant ceux des bourreaux coréens
et lui permit de réaliser son aspiration fondamentale,
vivre et mourir pour le Christ. Jacques Chastan n’est pas
un héros romantique mais une magnifique figure sacerdotale
et un très grand martyr.
« Il fut aussi un homme profondément
évangélique dont toute la vie manifesta la tendresse
et la miséricorde de Dieu. C’est ce qui fait de lui
un compagnon si proche et si fraternel, et rend sa joie contagieuse.
Il sut allier la légèreté et la transparence
de son âme candide à la solidité d’un
engagement assumé dans chacun de ses actes (…). Pour
répondre à la demande de ceux qui n’avaient
rien, il se donna et s’abandonna au-delà de toute
limite, frôlant les abîmes sans jamais s’y perdre,
porté par une grâce rayonnante qui n’a pas
fini de rejaillir sur les siens(…).
« Jacques Chastan est un saint humain,
concret, précis, un saint qui touche notre cœur, un
saint qui donne envie de vivre ; un saint gai, simple, tendre
et provocant, qui transforme la tristesse en rire et la souffrance
en cri d’allégresse(…). Il est, pour notre
époque sceptique, revendicative et tristement désorientée,
un témoin vigoureux, alerte, émouvant et inoubliable
de l’éternelle jeunesse de l’Église
».
Jacques Chastan est bien la figure du saint qu’il
nous faut mieux connaître. Il peut conduire notre Église
de Digne dans l’histoire de notre amour passionné
de Dieu et dans notre marche parfois crucifiante mais toujours
rayonnante de résurrections.
Ce « missionnaire apostolique en Corée
» est en marche avec nous. Comme les chrétiens de
Corée qui « trouvaient en lui l’amour d’un
père et la tendresse d’une mère » (Actes
des martyrs), nous pouvons trouver en lui le compagnon de route
et l’intercesseur dans notre marche « pour un nouvel
élan missionnaire ».
Venons tous près de lui le 22 septembre
pour prendre appui sur l’élan de son pas décidé
« pour la gloire de Dieu et le salut du monde ».