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le message du vicaire général

 
  mars 2008  
 

‘‘N’aie pas peur, laisse toi regarder

et aimer par le Christ !’’

 

 

« Quand un chrétien se remettait en pensée devant son Dieu, il savait qu’il n’avait cessé d’être regardé et aimé».

Cette réflexion de l’historien incroyant, Paul Veyne, dans son récent ouvrage, « Quand notre monde est devenu chrétien. (312-394) », m’habite depuis le début du Carême. Et si ce temps de 40 jours était ce temps de grâce, ce temps favorable, qui nous était offert pour nous remettre de cœur et de pensée devant notre Dieu pour reprendre conscience combien il nous regarde et ne cesse de nous aimer ? Non seulement en reprendre conscience mais accueillir ce regard et cet amour qui nous façonnent, nous recréent un cœur d’enfant, capable d’aimer à son exemple et à sa ressemblance. Voilà la perfection, voilà la sainteté.

Au cœur du Carême retentit cet appel de Jésus, « vous autres, soyez parfaits comme votre Père des cieux est parfait » (Mt 5, 48). La perfection n’est pas une option réservée à quelques âmes d’élite mais l’appel contenu dans notre baptême, quel que soit notre état de vie, comme le rappelle le Concile Vatican II. La perfection à laquelle nous sommes appelés est celle de l’amour. Cette perfection ne s’acquiert pas à la force de nos poignets spirituels. Elle se reçoit. Elle se puise dans la prière où j’accueille cet amour inconditionnel dont je suis aimé, dans la pratique des sacrements où je reçois la force et l’amour qui viennent de Dieu.

La perfection demande du temps, et elle exige, aussi, que nous ne nous rêvions pas autre que ce que nous sommes. C’est tel que je suis, avec mes zones de lumières et d’ombres que je suis aimé. Dieu ne m’idéalise pas, car l’idéal n’existe pas. Il me regarde et il m’aime tel que je suis ; c’est avec l’être imparfait, mais réel que je suis, que Dieu collabore et non pas celui qu’il rêverait que je sois. C’est pourquoi la perfection passe par un authentique amour de soi. «Tu aimeras ton prochain comme toi-même », nous est-il demandé. Le juste amour de soi est la condition pour aimer les autres tels qu’ils sont et non pas tels que je les voudrais. L’amour de soi n’est pas de l’orgueil ou de l’amour propre mais il consiste à prendre le parti de Dieu vis-à-vis de moi-même. Je ne devrais pas m’aimer d’un amour différent que celui que Dieu me porte. Un amour réaliste, patient. Cet amour il prend sa source en Dieu qui ne cesse de m’insuffler un amour personnel, unique, profond, réaliste. S’aimer soi-même consiste à reconnaître que l’être que je suis a été voulu par Dieu, que je suis aimé et choisi par Lui. Ce réalisme est le meilleur moyen de parvenir à la perfection de l’amour à laquelle il m’appelle. C’est cet être que je suis que le Seigneur appelle et conduit à la perfection.

Que ce Carême soit ce temps où comme Dieu je m’accueille moi-même tel que je suis, que je me présente à Dieu tel que je suis, sûr(e) que c’est ainsi qu’il me regarde et m’aime, que je puisse croire que cet amour est capable de me façonner un cœur semblable au sien, un cœur aimant. Alors je serai parfait de cette perfection qui n’est pas de moi, mais qui vient de lui, la perfection de l’amour que je contemple, que je reçois et que j’incarne dans le quotidien de ma vie telle qu’elle est. Bon Carême à l’écoute et à l’accueil de l’Amour qui me façonne à son image et à sa ressemblance.

 

                                                                                    Christophe Disdier-Chave.

 

 


 
   
 
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