|
Ces semaines passées,
nous avons vécu la grande Liturgie des Jours Saints, du
dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur jusqu’à la
Veillée pascale et au Dimanche de la Résurrection.
Et nous voici dans la liturgie du Temps pascal qui nous mène
par la fête de l’Ascension à la Fête de
la Pentecôte. La liturgie de notre Eglise rythme notre chemin
de sainteté et accomplit en nous le Mystère pascal
par lequel le Christ « en mourant a détruit la
mort et en ressuscitant a restauré la vie » (Préface
de Pâques)
En
même temps, nous avons vécu des « représentations » de
ce Mystère pascal, qui ont pu nous soutenir sur ce chemin
en nourrissant notre piété et notre attachement au
Christ, notre Salut. Ainsi, le dimanche des Rameaux, nous
avons pu vivre, pendant quatre heures de temps, une représentation
théâtrale de « La Passion du Christ » par
la Joyeuse Union Don Bosco de Toulon : spectacle qui a
pu susciter en nous les sentiments qui furent dans le Christ Jésus
au cours de sa marche vers le Calvaire. La télévision,
par la chaîne KTO, a pu nous faire suivre, en images, les
cérémonies de la Semaine Sainte à Rome et
dans le monde, ainsi que ses reportages nous faire pressentir les
façons de vivre la Passion selon les sensibilités
des peuples (Corse, Sicile…). Depuis le 13 mars, nous avons
la grande chance de capter la Radio RCF sur une partie de notre
diocèse : là encore, nous avons pu suivre le
déroulement de la Grande Semaine et de la fête de
Pâques, associés aux Frères Carmes de Montpellier,
et recevoir de riches enseignements catéchétiques
au milieu des nouvelles de notre monde. Voilà tout un ensemble
de représentations utiles et très précieuses
pour le progrès de notre expression de foi. Mais ce ne sont
que des « représentations » !
Une représentation, si prenante soit-elle, ne remplace pas
l’acte liturgique. Une émission radiophonique ou télévisuelle,
si parfaite soit-elle, ne remplace pas la participation active à l’assemblée
liturgique
Dans
la Constitution sur la sainte Liturgie, le Concile Vatican II invite à participer à la
liturgie qui est action sacrée : « L’Eglise
se soucie que les fidèles n’assistent pas au mystère
de la foi comme des spectateurs étrangers et muets, mais
que, le comprenant bien dans ses rites et ses prières, ils
participent consciemment, pieusement et activement à l’action
sacrée, soient formés par la Parole de Dieu, se restaurent à la
table du Corps du Seigneur et rendent grâces à Dieu » (n°48).
Pourquoi ? Parce que, dans la liturgie de l’Eglise,
le Christ se rend présent : « Le Christ
est toujours là auprès de son Eglise, surtout dans
les actions liturgiques. Il est là présent dans le
sacrifice de la messe et dans la personne du ministre (…).
Il est là présent dans les sacrements, au point que,
lorsque quelqu’un baptise, c’est le Christ lui-même
qui baptise. Il est là présent dans sa parole, car
c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Eglise
les Saintes Ecritures. Enfin, il est là présent lorsque
l’Eglise prie et chante les psaumes, lui qui a promis : ‘Là où deux
ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu
d’eux’ (…). Par suite, toute célébration
liturgique, en tant qu’œuvre du Christ Prêtre
et de son Corps qui est l’Eglise, est l’action sacrée
par excellence, dont nulle autre action de l’Eglise ne peut
atteindre l’efficacité au même titre et au même
degré » (n°7).
Les « représentations » nous
aident à nous préparer ou à prolonger l’action
liturgique, car « la liturgie est le sommet auquel
tend toute l’action de l’Eglise et en même temps
la source d’où découle sa vitalité (…).
La liturgie pousse les fidèles rassasiés des mystères
de la Pâque à n’avoir plus qu’un seul
cœur dans la piété ; elle prie pour qu’ils
gardent dans leur vie ce qu’ils ont saisi par la foi ;
et le renouvellement dans l’Eucharistie de l’Alliance
du Seigneur avec les hommes attire et enflamme les fidèles à la
charité pressante du Christ » (n°10).
Participons
donc avec ferveur à la liturgie pascale !
+
François-Xavier Loizeau,
Evêque
de Digne |
|