Ce
mois de septembre qui se termine est marqué par la visite
de Benoît XVI à Paris et à Lourdes. Comme évêque
de Digne, je vous ai représentés à Lourdes
du 13 au 15 septembre.

Vous
avez pu suivre, ces deux temps forts par la radio (RCF surtout)
la télévision (KTO surtout
et FR2 Le jour du Seigneur) et les journaux. Ici même nous
reproduisons quelques paroles significatives du Saint Père.
Je
voudrais souligner, en pensant fortement à notre pèlerinage
diocésain à Lourdes fin août et à notre
rassemblement Ecclésia qui va avoir lieu dans quelques
jours, trois points forts des discours du successeur de Pierre
donnés pour nous affermir dans la foi, comme trois chemins
pour notre vie chrétienne et ecclésiale.
La
Parole de
Dieu, chemin de vie
L’accueil
de la Parole de
Dieu va être au cœur de notre rassemblement de Sisteron
pour nous exercer à vivre quotidiennement de cette Parole
et l’annoncer.
Au
Collège des Bernardins devant un parterre de sommités
de la culture contemporaine, Benoît XVI a évoqué le
cheminement des moines qui ont habité autrefois ce lieu.
Je le cite : ‘‘Ce cheminement s’effectuait
au cœur de la
Parole reçue
(…) Pour que la recherche de Dieu soit possible, il est
nécessaire qu’il existe dans un premier temps un
mouvement intérieur qui suscite non seulement la nécessité de
chercher mais qui rende aussi crédible le fait que, dans
cette Parole, se trouve un chemin de vie sur lequel Dieu va à la
rencontre de l’homme pour lui permettre de venir à sa
rencontre. Alors l’annonce de la
Parole est nécessaire.
Elle s’adresse à l’homme et forge en lui une
conviction qui peut devenir vie. Afin que s’ouvre un chemin
au cœur de la parole biblique en tant que Parole de Dieu,
cette même Parole doit d’abord être annoncée
ouvertement (…) La nouveauté de l’annonce
chrétienne c’est la possibilité de dire maintenant à tous
les peuples : Dieu s’est montré, Lui personnellement.
Et à présent le chemin qui mène à Lui
est ouvert’’.
Lumière
mariale, chemin d’espérance
Notre
pèlerinage diocésain à Lourdes en fin d’août
nous a ouvert à ‘‘une petite flamme nommée
espérance’’. Elle illumine notre vie quotidienne
et rayonne.
Le
Pape Benoît XVI a livré cette méditation
au terme de la procession mariale aux flambeaux.
‘‘Bernadette
Soubirous a vu une lumière et, dans cette lumière,
une jeune dame, belle, belle plus que tout (….). Il
n’est pas étonnant que Marie soit belle puisque,
lors de l’apparition du 25 mars 1858, elle révèle
ici son nom : je suis l’Immaculée conception.
(…) Lourdes est l’un de ces lieux que Dieu a choisis
pour y faire refléter un éclat particulier de
sa beauté, d’où l’importance ici
du symbole de la lumière (…).
‘‘Bernadette était
habitée par la lumière de Massabielle. De nombreuses
personnes en ont témoigné : la rencontre
avec le visage lumineux de Bernadette bouleversait les cœurs
et les regards (…).
‘‘Les
apparitions étaient entourées de lumière
et Dieu a voulu allumer dans le regard de Bernadette une flamme
qui a converti d’innombrables cœurs. Combien de
personnes viennent à Lourdes pour voir, espérant
peut-être secrètement bénéficier
de quelque miracle. Puis, sur la route du retour, ayant fait
une expérience spirituelle d’une vie en Eglise,
elles changent leur regard sur Dieu, sur les autres et sur
elles-mêmes. Une petite flamme nommée espérance,
compassion, tendresse, les habite. La rencontre discrète
avec Bernadette et la
Vierge Marie peut
changer une vie, car elles sont présentes, en ce lieu
de Massabielle, pour nous conduire au Christ qui est notre
vie, notre force et notre lumière’’.
Le
sourire de Marie, chemin de dignité dans la souffrance.
Dans
tous les pèlerinages à Lourdes, les malades ont
la première place. Ce le fut au cours de notre pèlerinage
diocésain. Ce le fut lors du pèlerinage récent
avec Benoît XVI, qui donna le sacrement de l’onction à douze
malades. Notre Pape plaça cette célébration
sous le sourire de Marie.
‘‘Au
cours de l’apparition qui eut lieu le 3 mars 1858, Bernadette
contempla de manière toute particulière le sourire
de Marie (…). Dans le sourire de la plus éminente
de toutes les créatures, tournée vers nous, se
reflète notre dignité d’enfants de Dieu.
Cette dignité n’abandonne jamais celui qui est
malade. Ce sourire, vrai reflet de la tendresse de Dieu, est
la source d’une espérance invincible. Nous le
savons malheureusement, la souffrance endurée rompt
les équilibres les mieux assurés d’une
vie, ébranle les assises les plus fermes de la confiance
et en vient parfois même à faire désespérer
du sens et de la valeur de la vie. Il est des combats que l’homme
ne peut soutenir seul, sans l’aide de la grâce
divine. Quand la parole ne sait plus trouver de mots justes,
s’affirme le besoin d’une personne aimante :
nous recherchons alors la proximité non seulement de
ceux qui partagent le même sang ou qui nous sont liés
par l’amitié, mais aussi de ceux qui nous sont
intimes par le lien de la foi. Qui pourraient nous être
plus intimes que le Christ et sa sainte Mère, l’Immaculée ?
Plus que tout autre, ils sont capables de nous comprendre et
de saisir la dureté du combat mené contre le
mal et la souffrance (…). Dans le sourire de la
Vierge se
trouve mystérieusement cachée la force de poursuivre
le combat contre la maladie et pour la vie. Auprès d’elle
se trouve également la grâce d’accepter,
sans crainte ni amertume, de quitter ce monde à l’heure
voulu par Dieu (…)’’.
Le
service de charité du corps médical et soignant,
des hospitaliers, de ceux qui au nom de leur foi accueillent
et visitent les malades est un service marial, Marie leur confie
son sourire. ‘‘Puissiez-vous porter son sourire à tous ! ‘’
Nourris
de la Parole de
Dieu et de prière mariale, vivons en enfants de lumière
pour témoigner, chaque jour de notre vie, que le Christ
est notre lumière, notre espérance et notre vie !
Vivons ainsi pour un ‘‘nouvel élan missionnaire’’ !
+
F-X Loizeau, évêque de Digne |