La Motte-du-Caire, 16 octobre 2011,
Nous voici réunis, venant de tout le pays de La Motte et Turriers et d’au-delà, pour fêter ensemble un journal qui vous rassemble depuis 70 ans et qui s’appelle «Notre Amitié ».
Dommage que le père fondateur de ce mensuel ne soit pas là aujourd’hui. Il est né le 20 mai 1913 et va vers son centenaire. Il a mauvais pieds désormais mais toujours bon œil et fines réparties. Il ne peut plus conduire vélo, moto ou auto mais il manie comme un as son fauteuil roulant. Recalé pour l’armée et la mobilisation de 1939, le P. André Demeillers fut ordonné prêtre en décembre 1940 et bientôt nommé jeune curé de Bayons, où il fut élu maire pour quelques mois, puis curé de La Motte en 1944, tout en conservant le service de Bayons et des paroisses vacantes d’alentour puisque les prêtres étaient soldats ou prisonniers de guerre. C’est ici qu’il a été précurseur en fondant, avec le curé de Tallard, un journal interparoissial du nom de « Notre Amitié ». Ensuite, de 1966 à 1971, il aménagea la maison diocésaine du Bartèu, à Peyruis ; puis de 1971 à 2008, il fut le célèbre curé de Céreste, où il créa la liqueur du nom de « Cérestine ». Il fut un bon et généreux pasteur. A la Maison de retraite St-Vincent à Digne, il fait figure de jeune homme, plein d’humour dans les conversations et très pieux au cours de la messe journalière pendant laquelle il prie pour ses paroissiens d’hier. Il a toujours fait œuvre de fraternité partout où il est passé, et « notre amitié » a rapproché dans cette région les deux rives de la Durance, les paroisses et les communes. Il a promu, entre curés de deux diocèses, un travail d’équipe, auquel il a participé tant qu’il a pu. Ce personnage et cette œuvre nous invitent à renforcer entre nous les liens de l’amitié dans la ligne de l’Evangile qu’il annonçait chaque dimanche. En cette Eucharistie, où nous penserons beaucoup au P. Demeillers et à ses successeurs pour que vive « Notre amitié », nous honorerons « notre amitié », qui a sa source dans la relation de Jésus avec ses disciples, qu’il appelait « ses amis », et qui nous invite à ne jamais trahir cette amitié par nos péchés d’indifférence ou de désunion.
Mgr Loizeau
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