Pastorale des réalités du tourisme et des loisirs :
rencontre départementale annuelle Samedi 3 décembre au Bartéu,

En présence de monseigneur Loizeau, une trentaine de personnes investies dans l’accueil des touristes, nombreux dans notre département, ont pu échanger et s’enrichir des expériences des uns et des autres. Après les témoignages variés sur la fréquentation estivale et de la journée du patrimoine, riches d’idées pour témoigner de la vitalité et de l’accueil de la communauté chrétienne de notre diocèse, nous avons abordé le thème retenu pour notre journée.
FAIRE EXPRIMER A NOTRE PATRIMOINE CHRETIEN SA PROFONDEUR EVANGELIQUE : L’EXEMPLE DES CRECHES.

Le père Gérard Salnitro a fait un exposé en partant des quatre évangélistes qui annoncent la naissance du Sauveur de façons différentes, sur l’historique de la crèche, sa symbolique, ses traditions et plus particulièrement la tradition provençale. L’après midi les discussions se sont animées par petits groupes, que peut-on innover chez nous pour que nos crèches évoquent le sens profond de Noël, comment donner ou redonner aux crèches de nos églises leur dimension spirituelle, faire redécouvrir aux visiteurs le message de la naissance du Christ. Nous n’avons pas trouvé de panacée mais des idées intéressantes ont été émises, la PRTL va les regrouper, les diffuser aux équipes, afin que chacune puisse s’en inspirer et l’adapter localement. Nous nous sommes tous retrouvés à la chapelle pour une célébration de la Parole autour de la crèche.

Le texte suivant a été proposé aux participants, par l’équipe de la PRTL, pour l’évangélisation   des crèches.

Noël des santons

La naissance de Jésus n’a pas été spectaculaire et à part quelques bergers locaux, les « mages » venus de loin, personne n’en a rien su. Pourtant à partir de cet événement l’histoire a « remis les compteurs à zéro ».
La représentation du mystère de Noël s’est adaptée à la culture de chaque peuple et comme toute culture vivante elle évolue avec le temps.
D’après les évangiles, les personnages, les témoins de la naissance de Jésus sont peu nombreux : Joseph, Marie, les anges, les bergers, les « mages » et c’est tout. La tradition a ajouté l’âne, le bœuf et la piété populaire provençale les a multipliés en voulant que chaque métier, chaque personnage  même le plus démuni soit présent. Il fallait que tout le peuple aille lui rendre hommage. Le Christ est venu sur terre pour tous les hommes et pour chacun en particulier, il est donc né chez nous, là dans notre village de Haute Provence.
Les santons sont l’image de tout ce peuple, réveillé en pleine nuit,  qui s’est mis en chemin pour « aller jusqu’à Bethléem voir ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître » (St Luc 2/15), pour aller voir et adorer « celui qui est la vraie lumière et qui en venant dans le monde illumine tout homme ». (St Jean 1/9)
Les santons sont porteurs de cette « bonne nouvelle qui sera une grande joie pour tous les peuples : Il nous est né aujourd’hui un sauveur ». (St Luc 2/10)
Noël c’est l’émerveillement devant ce nouveau né, devant  « la vie et la vie est la lumière des hommes ». (St Jean ¼)
Comme le ravi, comme les petits enfants, comme les bergers, lorsque l’émerveillement est profond, ils en ont le souffle coupé, ils « badent », il n’y a plus rien à dire, reste alors l’adoration.
Ce sont la faiblesse, la fragilité de cet enfant, né dans un « jas »  entouré de bergers, qui nous révèlent son incroyable divinité. Les santons n’en reviennent pas, tellement ils sont bousculés dans leurs certitudes. Mais de cette rencontre, de cette présence, ils reviennent illuminés et nous disent que cet Enfant-Dieu n’en finit pas de naître pour chacun de nous.
La reconnaissance de la lumière est inépuisable et nous sommes encore, comme les santons, en chemin.
Gardons tout leur sens aux santons, ne les laissons pas devenir des objets de consommation comme tout le reste, pour les mettre dans les vitrines du clinquant et du gaspillage.
Tous ces santons doivent être porteurs de nos prières, de nos joies, de nos solidarités avec les détresses qui marquent notre temps.
Les santons ne nous retiennent pas dans le passé, ils nous demandent de marcher joyeusement dans l’espérance, vers l’avenir. Même si le contexte est morose, ne faisons pas de Noël une fête de l’énergie gaspillée, des cadeaux inutiles, des illuminations factices où la consommation nous éloigne du sens de la fête.
Noël c’est Jésus, « le Verbe qui s’est fait homme et qui est venu habiter parmi nous » (St Jean ¼), voilà ce que veulent nous dire joyeusement tous nos santons.