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SAINT PAUL, LA PASSION POUR DIEU ET POUR LA MISSION
Le 29 juin, en la solennité des Saints Apôtres, Pierre et Paul, le Pape Benoît XVI a ouvert une année jubilaire spéciale (juin 2008-juin 2009) à l’occasion du 2ème millénaire de la naissance de l’Apôtre Saint Paul, l’Apôtre des nations, que les historiens situe entre 7 et 10 après Jésus-Christ.
Cette année jubilaire coïncide, dans notre Eglise diocésaine, avec la 3ème année de notre démarche, « Pour un nouvel élan missionnaire ». La concordance de ces deux évènements est providentielle. Notre évêque nous a invités à un renouveau de nos personnes et de nos communautés en vue de ce nouvel élan. L’apôtre Paul ne peut être un meilleur guide sur ce chemin, lui qui nous apprend, comme lui, à faire du Seigneur mort et ressuscité, le centre de toute notre vie. « Ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi... » (Ga 2, 20). Laisser le Christ vivre en moi, c'est laisser l'amour de Dieu l'emporter sur mes faiblesses, mes manques de confiance, mon péché, mon repliement sur moi. Je n'ai pas la force d'aimer, si je suis tout seul. Si Lui, vit et agit en moi alors tout devient possible : « Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans ta faiblesse » (2 Co 12, 9), déclare le Seigneur à Saint Paul qui peut alors s’écrier : « Lorsque je suis faible c’est alors que je suis fort » (2 Co 12, 10) : fort de la force de Dieu qui vit en moi et agit à travers moi. L’Apôtre nous apprend à vivre de la communion avec le Christ et sa parole afin de vivre la communion entre nous. C’est cette communion avec le Christ, l’envoyé du Père, et avec nos frères, qui insufflera à notre vie, comme à la sienne, un grand dynamisme missionnaire.
Cette année jubilaire est une excellente occasion pour lire, ou relire, méditer, travailler, approfondir, ensemble ou en groupe, les lettres que Saint Paul a adressé aux premières communautés chrétiennes. Les haltes spirituelles au cours de l’Avent, proposées par les communautés religieuses du diocèse, les livrets de carême, nous y aideront. Ces communautés naissantes, vivaient, comme parfois les nôtres, dans un climat d’indifférence ou d’hostilité à la foi chrétienne. Paul les invite à ne pas se replier frileusement et peureusement sur elles-mêmes mais à connaître Jésus-Christ crucifié et ressuscité.
Saint Paul a fait l’expérience de l’amour premier, gratuit, gracieux du Seigneur pour nous. Il découvre que ce ne sont pas nos efforts, notre zèle, qui méritent l’amour du Seigneur. Cet amour nous précède. La preuve de son amour c’est que le Père a envoyé son Fils, lequel nous a tout donné, ce qu’il avait et ce qu’il était. La croix sur laquelle il a donné sa vie est la preuve suprême de cet amour immérité. Désormais, plus rien, pas même la mort, ne nous arrachera de cet amour que le Père des miséricordes nous a manifesté en son Fils bien aimé.
Bien aimés de Dieu nous devons nous aimer les uns les autres. Cet amour fraternel est évangélisateur. Il témoigne visiblement, concrètement de l’amour de Dieu dont nous vivons. La communauté chrétienne se doit d’être signe visible et efficace (sacrement) de cet amour. Saint Paul n’a eu de cesse de lutter contre les divisions qui sont des causes de scandale et de refus de la foi.
Cet amour dont il se savait bénéficiaire, l’Apôtre Paul, en a vécu, l’a annoncé et propagé. Ce qui a fait le succès de l’apostolat de Saint Paul ce ne sont pas ses talents mais son union intime avec le Christ ; à travers lui on voyait, on sentait, on entendait, on touchait le Christ. A proprement parler ce n’est pas l’Apôtre qui évangélisait mais c’est le Christ qui, par lui, parlait, agissait, appelait.
« Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile » (1 Co 9, 16). Oui, malheur à moi car je prive mes frères de ce dont j’ai été bénéficiaire, je les prive de cette mission que le Christ me confie : être auprès d’eux, et pour eux, témoin et acteur de cet amour que le Seigneur veut répandre sur toute chair.
Que l’Apôtre Saint Paul nous guide sur notre chemin, « Pour un nouvel élan missionnaire », afin qu’éclairés et inspirés par la même passion pour Dieu et pour la mission, poussés par le même Esprit Saint, nous puissions aller, comme lui, sur les aréopages des temps modernes pour crier comme lui : Ce dieu inconnu que vous adorez (et ils sont multitudes les dieux adorés par beaucoup de nos contemporains) c’est celui que je vous annonce : Le Christ Jésus. C’est en lui que vous pouvez trouver tout ce que vous cherchez, comme à tâtons, au sujet de la vie, de l’amour, du présent, de l’avenir, de l’éternité. Il a pour nous le secret de la vie réussie.
Père Christophe Disdier-Chave
Vicaire Général
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