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le message du vicaire général

2008

 
   
 

N'ayez pas peur !

 
 

           

La paix soit avec vous !

Alléluia !

 

 

Ces mots retentissent souvent dans les Evangiles et la liturgie du temps pascal.

Mais ne nous bercent-t’ils pas de douces illusions ?

Comment ne pas avoir peur alors qu’une crise sans précédent n’en finit pas d’étendre ses ravages : crise économique et financière, celle dont on parle le plus, et dont on ne sait ni la durée, ni les conséquences à long terme alors qu’à court terme elle laisse beaucoup d’hommes et de femmes en situation précaire, voire de pauvreté ? Crise morale, où les valeurs et les repères soit disparaissent, soit sont si nombreux et ne coïncidant plus entre eux, que beaucoup, notamment la jeune génération, ne sait plus s’y retrouver ?

Comment être en paix, lorsque nous-mêmes ou nos proches sommes touchés par des soucis, des peines et des peurs, concernant notre présent et notre avenir ?

Comment chanter Alléluia, c'est-à-dire rendre grâce à Dieu, lui dire merci, quand nous sommes atteints par la maladie, une discorde familiale, la perte d’un être cher ?

Et bien la paix, l’absence de peur, l’action de grâce jaillissent de la Résurrection de Jésus. L’épreuve, la maladie, la peur, la mort n’auront pas le dernier mot parce qu’un Dieu fait homme par amour a, par amour, voulu les connaître et les partager comme et avec nous. On ne peut pas dire qu’on aime quelqu’un tant qu’on le laisse seul face à sa souffrance et à sa mort. Jésus nous a prouvé en actes ce qu’aimer voulait dire. La parole qui dit l’amour n’est pas celle qui en parle mais celle qui le vit. La mort de Jésus sur la croix c’est la plus grande preuve de solidarité avec ma souffrance et ma mort. Dieu n’a pas regardé d’en haut… Mais la mort ne pouvait le garder en ses liens. L’amour est toujours fécond. Une telle manière de mourir en se livrant ainsi pour nous ne pouvait que produire la vie. C’est cela la Résurrection de Jésus : la vie qui triomphe de la mort, la lumière qui triomphe des ténèbres, l’amour qui triomphe de la haine. La Résurrection de Jésus est une brèche de lumière dans le mur noir de la mort. « La résurrection du Seigneur est notre espérance » disait Benoît XVI, le jour de Pâques en citant Saint Augustin. Et il ajoutait : « Par cette affirmation, le grand Évêque expliquait à ses fidèles que Jésus est ressuscité afin que nous-mêmes, pourtant destinés à mourir, nous ne désespérions pas en pensant qu’avec la mort la vie est totalement finie ; le Christ est ressuscité pour nous donner l’espérance. En effet, une des questions qui cause le plus d’angoisse dans l’existence de l’homme est précisément celle-ci : qu’y-a-t-il après la mort ? À cette énigme, la solennité de ce jour nous permet de répondre que la mort n’a pas le dernier mot, parce que, à la fin, c’est la Vie qui triomphe. Et cette certitude qui est nôtre ne s’appuie pas sur de simples raisonnements humains, mais bien sur un fait historique de foi : Jésus Christ, crucifié et enseveli, est ressuscité avec son corps glorieux. Jésus. »

Oui, à la fin c’est la Vie qui triomphe ! Voilà pourquoi il ne nous faut pas avoir peur, voilà pourquoi nous pouvons être en paix, voila pourquoi nous pouvons chanter alléluia ! De cette Vie nous en sommes les disciples et les bénéficiaires. Il nous faut en être les artisans dès la vie de ce monde. «S’il est vrai que la mort n’a plus aucun pouvoir sur l’homme et sur le monde, il subsiste cependant encore beaucoup, trop de signe de son antique domination… Si par la Pâque, le Christ a extirpé la racine du mal, il a toutefois besoin d’hommes et de femmes qui dans tous les temps et lieux l’aident à affirmer sa victoire avec les mêmes armes que lui : les armes de la justice et de la vérité, de la miséricorde, du pardon et de l’amour », ajoutait encore le Saint Père.

Vivre en ressuscités, croire en la Résurrection c’est s’en faire les acteurs auprès de nos frères en humanité. La Foi en un Dieu d’amour, de vie et de résurrection doit être visible et lisible dans la vie de ses disciples. La Résurrection n’est pas d’abord une vérité à croire mais une expérience à faire et à partager. Aimer et poser des actes de vie c’est déjà ressusciter. N’ayons pas peur, allons sans crainte à la vie, à ses joies et à ses épreuves, le Ressuscité nous y attend et nous y accompagne.

 

Père Christophe Disdier Chave

 
 
 
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