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Dans sa merveilleuse « Méditation sur l’Eglise », le Cardinal de Lubac traduit l’expérience spirituelle qui unit l’Eglise à la Bienheureuse Vierge Marie : « Très tôt la conscience chrétienne l’a perçu et tout au long des siècles elle l’a proclamé, de cent manières, dans l’art et la liturgie comme dans la littérature : Marie est la figure idéale de l’Eglise… Elle est le miroir où se reflète l’Eglise entière. Dans la tradition, les mêmes symboles bibliques sont appliqués, tour à tour ou simultanément, avec la même profusion de plus en plus débordante, à l’Eglise et à la Vierge » (p. 278).
Et parmi les nombreux symboles appliqués à la fois à l’Eglise et à Marie, il y a celui de la « maison » : « L’Eglise et Marie, l’une et l’autre est la Maison construite au sommet des montagnes… L’une et l’autre est la Cité de Dieu… L’une et l’autre est la demeure de la Sagesse divine » (id. p. 275-278).
Aujourd’hui, cette Eglise solidement construite est là bien présente. C’est l’Eglise des Saints Apôtres. C’est aussi l’Eglise de Marie, la Mère. C’est l’Eglise des Saints et Saintes de tous les siècles, ceux et celles de l’Eglise universelle, ceux et celles de notre Eglise diocésaine de Digne. C’est la représentation du ciel de Dieu sur terre, du paradis où nous vivrons en présence de Dieu pour une vie d’éternel bonheur. C’est « la communion des Saints » dit notre Credo ! Cette Eglise est l’Eglise de « pierres vivantes » que nous sommes. Elle est bâtie en tous les matériaux du monde, avec tous les actes de foi des croyants du monde et les nôtres, avec la charité qui anime notre entreprise.
Oui, frères et sœurs, notre Eglise de Digne est bien bâtie et bien consolidée par votre minutieux et pieux travail. Mais le chantier continue encore « dans un nouvel élan missionnaire » chez nous et en tous les pays de l’univers. Pour le bonheur des hommes et femmes de tous les temps et de tous les pays, l’Eglise du Christ est toujours en pleine croissance. Elle est en croissance chez nous, malgré les apparences d’une société qui semble s’éloigner d’elle et du Christ Sauveur. Elle est en croissance parce qu’elle est mariale, comme l’Eglise de la Pentecôte !
Notre-Dame, la maîtresse de la Maison, fêtée en ce 15 août, dans nos sept cathédrales qui lui sont toutes dédiées, saura bien nous guider encore dans nos travaux, elle qui est à la fois le modèle de l’Eglise de Dieu et l’une de nous dans l’Eglise comme dans l’assemblée de la Pentecôte ; elle qui, à la fois est l’Eglise glorifiée auprès de Dieu et qui, au milieu de nous, « inaugure l’Eglise en son achèvement » ! C’est « notre espérance assurée » !
+ François-Xavier LOIZEAU, Evêque de Digne, Riez et Sisteron
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L’AMOUR DANS LA VERITE
« Caritas in veritate », tel est le titre de la récente encyclique du Pape Benoît XVI, lettre importante adressée « aux évêques, aux prêtres, aux diacres, aux personnes consacrées, aux fidèles laïcs et à tous les hommes de bonne volonté ». C’est dire que sommes invités à la lire avec attention. Sa lecture demande tout de même quelques heures et une attention soutenue, bien que le style soit clair et pédagogique.
Vous pourrez en trouver le texte complet sur le site internet de l’Eglise de France :http://www.eglise.catholique.fr ou bien sur celui du Vatican : http://www.vatican.va ou encore dans les libraires catholiques (comme notre nouveau Centre diocésain de documentation : 40, Allée des Fontainiers, à Digne-les-Bains, tel. 04.92.31.60.03). Vous trouvez ci-joint une présentation de cette encyclique par le Cardinal Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France.
C’est un texte majeur « sur le développement humain intégral dans la charité et dans la vérité ». Cette lettre pontificale est dans la ligne des grandes encycliques sociales des Papes depuis la fin du XIXème siècle, et particulièrement de celle du Pape Paul VI, intitulée « Populorum progressio » en 1967. Elle reprend la doctrine sociale de l’Eglise et la prolonge dans le contexte nouveau qui est le nôtre aujourd’hui : celui de la mondialisation et de la crise mondiale. Nous y trouvons des critères de discernement, sages humainement et fondés en notre foi chrétienne, sur des sujets brûlants du développement humain aujourd’hui : les inégalités et la faim dans le monde, la consommation et le gaspillage, les systèmes de prévention et de prévoyance, la mobilité du travail, le marché financier, l’entreprise, l’autorité politique, le développement de tous les peuples et la coopération, l’usage de l’environnement naturel, la collaboration dans la famille humaine, les migrations, les syndicats, les progrès technologiques, les médias, la bioéthique, etc.
Je vous encourage donc fortement à lire ce texte très important, seul ou en groupe. Ce peut être une fructueuse lecture de temps de vacances !
La conclusion nous donne la mesure de notre tâche de chrétiens dans le monde de ce temps : «Le développement a besoin de chrétiens qui ont les mains tendues vers Dieu dans un geste de prière, conscients du fait que l’amour riche de vérité, caritas in veritate, d’où procède l’authentique développement, n’est pas produit par nous mais nous est donné. C’est pourquoi dans les moments les plus difficiles et les situations les plus complexes, nous devons non seulement réagir en conscience, mais aussi nous référer à son amour(…) afin de rendre la vie sur terre ‘‘divine’’ et, par conséquent, plus digne de l’homme».
+ François-Xavier Loizeau, évêque de Digne
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