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mars 2011
 
 

''La vie consacrée  un don de Dieu à l'Eglise''

 
 

           

Le 2 février, l’Eglise célèbre la Présentation de Jésus au Temple. Cette fête nous rappelle que Jésus, selon la loi juive, fut présenté au Temple, quarante jours après sa naissance et offert à Dieu. Marie et Joseph accomplissent ainsi ce qui est écrit au livre de l’Exode : « Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur » (Exode 13, 1). Le vénérable Pape Jean-Paul II, en 1997, a fait tout naturellement de cette journée, la journée de la vie consacrée. En effet, Jésus est le modèle de toute femme, de tout homme qui consacre toute sa vie au Seigneur. Avec lui, les consacrés peuvent dire en toute vérité : « Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j'ai dit : « Voici, je viens. Dans le Livre, est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse. Mon Dieu, voilà ce que j'aime : ta loi me tient aux entrailles. » J'annonce la justice dans la grande assemblée ; vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais. Je n'ai pas enfoui ta justice au fond de mon cœur, je n'ai pas caché ta fidélité, ton salut ; j'ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée ». (Psaume 40,7-11).

 

Cet amour et cette vérité, les consacré(e)s, ne les proclament pas d’abord par des paroles mais par toute leur vie ; c’est leur vie tout entière qui est une proclamation. Cette vérité c’est que l’homme ne vit pas seulement de pain matériel mais de toute parole d’amour sortant de la bouche de Dieu et Jésus est cette parole, ce baiser d’amour capable de combler une vie. Les consacré(e)s vivent de manière radicale la logique du baptême qui est de suivre le Christ, de mettre nos pas dans les siens. Le suivre, c’est l’aimer. L’aimer parce que lui le premier nous a aimés. Il s’est consacré tout entier à notre vie et à notre salut. Il n’a pas aimé « en paroles et de langue, mais en actes et dans la vérité ». Et nous qui sommes ses disciples il nous invite à sa suite, et il nous en donne la grâce, de livrer, de donner notre vie pour nos frères.

 

Le don de soi est la vocation fondamentale de l’homme. Nous sommes des êtres faits pour le don car nous sommes à l’image et à la ressemblance de Dieu qui est un Dieu d’amour. L’amour implique le don. L’Amour est venu dans le monde se communiquer. Le véritable amour ne se préserve pas jalousement et égoïstement, l’amour se donne. Dans sa très belle encyclique, « Dieu est amour », Benoît XVI rappelle que le véritable amour est extase c'est-à-dire sortie de soi, de son confort, de son égoïsme, et kénose, c'est-à-dire abaissement pour se mettre à la portée de l’autre, le rejoindre là où il est et où il en est. C’est ce chemin que Jésus a suivi et sur lequel il nous entraîne. Voilà de quoi les consacré(e)s sont signes : nous sommes faits pour le don, nous sommes faits pour mettre le Christ au centre de notre vie, nous ne devons rien préférer à son amour. Pour entrer dans la joie et la vie éternelles, il faut aller jusqu’au bout de l’amour. Nous sommes ici confrontés au radicalisme absolu de l’évangile. Et ce radicalisme n’est pas réservé à quelques-uns mais à tous. Jésus nous rappelle qu’il nous faut le préférer à tout et à tous. La vie religieuse est signe que tous nous sommes appelés à mettre le Christ en premier, au centre. C’est d’ailleurs la condition, non pas d’aimer moins les autres, conjoint, enfants… mais de les aimer mieux, de façon juste, ajustée, comme le Christ nous aime. L’amour que nous lui consentons n’est pas enlevé aux autres mais il est pour les autres la certitude qu’ils seront vraiment aimés en acte et dans la vérité. « La vie consacrée rend continuellement présente dans la conscience du peuple de Dieu l'exigence de répondre par la sainteté de la vie à l'amour de Dieu répandu dans les cœurs par l'Esprit Saint (cf. Rm 5,5), en reflétant dans le comportement la consécration sacramentelle que Dieu opère par le Baptême, par la Confirmation ou par l'Ordre. Il convient, en effet, de passer de la sainteté conférée par les sacrements à la sainteté de la vie quotidienne. La vie consacrée, de par son existence même dans l'Église, se met au service de la consécration de la vie de tous les fidèles, laïcs et clercs ». (Jean-Paul II, Vita Consecrata n°33. Il serait fructueux de lire ou relire ce document sur la vie consacrée)

 

Les consacré(e)s ont choisi de vivre comme le Christ, pauvre, chaste et humble. « Pauvreté, chasteté et obéissance sont les signes distinctifs de l'homme racheté, intérieurement affranchi de l'esclavage de l'égoïsme. Libres pour aimer, libres pour servir: ainsi sont les hommes et les femmes qui renoncent à eux-mêmes pour le Royaume des cieux. Sur les traces du Christ, crucifié et ressuscité, ils vivent cette liberté comme une solidarité, se chargeant des poids spirituels et matériels de leurs frères » (Jean-Paul II).

 

Merci, à nos frères et sœurs consacré(e)s de notre diocèse (ermites, moines et moniales, religieuses et religieux de vie apostolique, membres d’instituts séculiers, vierges consacrées, membres de communautés nouvelles ou de sociétés de vie apostolique), de vivre cette solidarité parmi nous, nous entraînant sur le même chemin de prise en charge des besoins spirituels et matériels de nos frères et sœurs, du don de nous-mêmes à Dieu qui ne cesse de se donner à nous, et qui nous entraîne dans le don de nous-mêmes aux autres. Les consacré(e)s nous rappellent que toute notre vie doit être, quel que soit notre état de vie, une réponse joyeuse à l’amour gratuit et fidèle du Seigneur. Le Christ, lumière du monde, doit être le centre et le tout de notre vie et cette lumière nous devons la rayonner autour de nous.

 

L’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne, est le moyen d’entrer dans cette logique de l’amour et du don de nous-mêmes : nous recevons Celui qui s’est donné à nous, pour pouvoir, à notre tour, et entraînés par Lui, nous donner. Ce que nous aurons donné ne sera pas perdu et comme Thérèse de l’Enfant Jésus, au soir de notre vie nous paraîtrons devant Dieu les mains vides, vides de nos mérites, mais riches de tout ce que nous aurons donné et ce vide de ce que nous aurons donné sera l’espace que Dieu comblera et il nous servira une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, celle de son amour qui nous ressuscitera.

Père Christophe Disdier-Chave,

vicaire général

        

 


 
 
 
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