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Les lumières de la fête viennent de s’éteindre (n’oublions pas celles et ceux pour qui la fête a été assombrie par des situations familiales ou sociales difficiles). Mais j’espère que Noël ne sera pas qu’une belle parenthèse émotive dans notre existence. Avec toute l’Eglise, nous avons fait mémoire de la 1ère venue de Jésus parmi nous. Il est venu il y a 2000 ans. Dieu son Père l’a envoyé sur la terre pour se faire proche des hommes leur dire tout l’amour de Dieu, pour leur montrer le chemin d’une vie belle et heureuse. Nous savons qu’un jour il reviendra, « Car, ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. » (2 Pi, 3, 10-13).
Mais la venue de Dieu n’est pas qu’un évènement très ancien ou futur. Désormais ce n’est plus à Bethléem que Jésus vient dans le monde mais dans notre cœur qui est la plus belle crèche qu’il veut habiter. Désormais c’est en chacun de nous que le Verbe de Dieu veut prendre chair et demeurer. Maurice Zundel nous le rappelle de façon éloquente : «La plus belle des cathédrales, la plus sainte, la plus chère au regard de Dieu, c'est nous-mêmes Toutes les cathédrales de pierre, tous les autels, tous les calices, tous les ciboires, tout cela n'est rien auprès d'un visage humain qui reçoit la lumière de Dieu et qui la communique ».
Une lumière a brillé un jour dans la nuit de ce monde, il y a 2000 ans. Une lumière se lèvera un jour dans les ténèbres et l’ombre de la mort. Mais cette lumière nous est offerte quotidiennement. Si nous l’accueillons, elle sera la lucidité de nos choix et le courage de nos combats. Si Dieu est venu dans la nuit, c’est pour nous assurer qu’aucune nuit n’est trop épaisse qu’elle ne puisse être éclairée par la lumière du Christ Emmanuel, Dieu avec nous, Dieu pour nous. Puissions-nous recevoir cette lumière tous les jours de la nouvelle année.
Qu’elle illumine nos joies humaines qui sont comme les pierres d’attente du bonheur que le Seigneur nous réserve au terme de notre pèlerinage terrestre. Qu’elle éclaire les soucis et les peines que nous aurons peut-être à traverser. Cette lumière ne supprime pas magiquement nos épreuves mais elle est notre force et notre paix pour les affronter.
Dieu ne cesse pas de venir. Il ne cesse pas de nous tendre les bras comme aux deux moments suprêmes de son existence : la crèche et la croix. Dieu tend les bras vers nous qui sont les espaces de notre solidité et de notre sécurité pour vivre ce que nous avons à vivre.
Cette lumière, comme le rappelle encore Zundel, nous n’avons pas le droit de la garder jalousement pour nous, il nous faut la communiquer : « Dieu vous est confié. En effet, aujourd’hui, c’est par la médiation des hommes que la présence de Dieu s’actualise dans l’histoire. Il apparaît, en effet, autant que nous le laissons transparaître. Qu’est-ce qui arrivera à Dieu, dans notre monde humain, du fait de mes options, des mes décisions, de mon attitude ? Voilà en somme la question essentielle ».
A chacune et à chacun, belle et sainte année à la lumière du Christ qui est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde, comme il nous l’a promis.
Père Christophe Disdier-Chave,
vicaire général
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