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Marie de Magdala, Sainte Marie Madeleine, a une place privilégiée dans la Tradition chrétienne.
Elle tient son nom de son village d’origine, Magdala, proche du Mont des Béatitudes et du lac de Galilée, au Nord d’Israël. C’était une pécheresse dont Jésus avait expulsé sept démons. Elle avait cherché le bonheur, le sens de sa vie dans les plaisirs terrestres ; elle avait cherché en vain, comme la femme du livre du Cantique des Cantiques, dans les créatures, celui que son cœur aime mais elle ne l’avait point trouvé. Puis elle fera la découverte émerveillée de Jésus, Lui le seul capable de combler notre cœur. Comme Saint Augustin, trois siècles plus tard, elle fera cette expérience que nous sommes faits pour le Seigneur et que ce n’est qu’en lui que nous pouvons trouver en plénitude tout ce que nous cherchons comme à tâtons au sujet de la vie, de l’amour, du bonheur, du présent et de l’avenir. Elle l’a peut-être entendu proclamer les Béatitudes non loin de son village et elle a reconnu en Lui le seul qui pouvait lui donner le vrai bonheur, le vrai trésor. Libérée par Jésus du poids de ses fautes elle mettra ses pas dans les siens, elle s’attachera à lui par un amour sincère, l’accompagnant et le servant. Son amour et sa fidélité la feront rester avec Marie et Jean au pied de la Croix alors que tous les autres avaient déserté. C’est encore son amour et sa fidélité qui la font courir au tombeau alors qu’il fait encore sombre. Elle veut rendre hommage à celui qui a été le soleil de sa vie, celui qui l’a faite sortir du tombeau des ténèbres du péché pour la conduire à la lumière de la vie. Jésus récompensera son humble fidélité en se montrant à elle le matin de Pâques et en la chargeant d’annoncer sa résurrection à ses disciples, faisant d’elle l’Apôtre de sa Résurrection.
Marie ne se trompe pas beaucoup en prenant Jésus pour le jardinier ou le gardien du jardin. En le ressuscitant le Père établit Jésus, gardien, jardinier de notre cœur. Gardien de tout ce qui pourrait menacer en nous son amour et sa présence. Jardinier de toutes les fleurs, de toutes les richesses, de toutes les ressources que contient notre cœur et qui pourront fleurir grâce à l’amour de Jésus. Si nous le laissons agir Jésus peut être le sourcier de toutes les richesses dont regorge notre cœur et qui ne demandent qu’à fleurir.
Le parcours de Marie de Magdala est le parcours de tout disciple, notre parcours. Nous avons à nous attacher au Christ de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit. Comme avec elle, le Ressuscité s’approche de chacun de nous et lui demande : « Qui cherches-tu ? »
Au-delà de la dispersion, de nos multiples désirs, au cœur de nos joies ou de nos peines, face aux pierres lourdes qui peuvent obstruer nos vies, le ressuscité s’avance. Il nous dit : crois-tu que tout ce que tu cherches ou désires tu peux le trouver en moi ? Le seul bonheur, le bonheur, dont même pas la mort ne nous privera, c’est de nous attacher à lui, de mettre nos pas dans les siens. Avec lui nous n’avons rien à craindre. Son amour, sa vie peuvent être la lumière de nos choix, le courage de nos combats. Comme Marie, il nous appelle par notre nom, il connaît chacun de nous personnellement, il nous aime d’un amour indéfectible. Cet amour si nous l’accueillons peut transformer les déserts de notre vie en terres d’immortels printemps. Ce qu’il a fait pour Marie Madeleine, il peut et veut le faire avec chacun de nous.
Qu’elle intercède pour nous ! Que nous sachions découvrir comme elle en Jésus, l’unique objet de tous nos désirs. Le seul capable de nous combler au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. Tout passera, nous perdrons tout mais rien jamais, pas même la mort, ne nous arrachera des mains de Jésus.
Un jour, nous le verrons face à face, nous le serrerons contre nous, il nous serrera en ses bras avec tous ceux que nous avons connus et aimés et la joie sera sans fin, une éternelle fête de noces.
P. Christophe Disdier-Chave,
vicaire général |
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