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Présentation du diacre Jean Boudoux

  

Monseigneur,

 

Parcours atypique, s’il en est, que celui de l’homme qui se tient debout devant vous et devant l’Eglise diocésaine rassemblée, pour recevoir l’ordination sacerdotale.

Cet homme est un homme marié, il est diacre permanent et il est à deux ans de l’âge légal de la retraite ; il n’a ni 60, ni même 62 ans mais… 72 ans, depuis hier. Bon anniversaire, diacre Jean.

 

 

 

Comment, alors, cet homme peut-il être là aujourd’hui ?

 

Jean Boudoux est né à Paris, d’une famille parisienne depuis de très nombreuses générations. Au niveau professionnel, il vient, comme il le dit lui-même, du monde turbulent des affaires. Son parcours le conduira à devenir directeur financier et du personnel d’une grosse organisation non gouvernementale avant d’en assurer le secrétariat général.

En 1961, il unit sa destinée à Andrée. Pendant 47 ans,  ils vont partager les joies et les épreuves, les bonheurs et les malheurs inhérents à toute existence humaine. Ils connaîtront, tout d’abord, l’épreuve de ne pas voir les fruits de leur union charnelle mais ils sauront vivre la fécondité de leur vie de couple de multiples autres manières. Les nombreux amis qui entourent Jean aujourd’hui, témoignent, en grande partie, de la fécondité du couple Boudoux.

Du monde turbulent des affaires au monde douloureux de l’hôpital, c’est le parcours qu’empruntera Jean. Ce monde douloureux il l’expérimentera tout d’abord à travers une deuxième épreuve qui survient dans la vie de son épouse : la maladie et le handicap. L’épreuve de la maladie le rendra sensible aux besoins et attentes des souffrants. Ordonné diacre en 1988 par le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, celui-ci lui confiera la lourde tâche d’aumônier de la Salpétrière à Paris. Là, instruit et éclairé par son expérience personnelle, il travaillera à donner ou redonner sens à la vie des personnes malades malgré le non sens qu’y fait pénétrer l’épreuve.

Avec son épouse André, ils ne s’enfermeront pas dans leur douleur, ils sont membres actifs de la fraternité chrétienne des personnes malades et handicapées de l’ensemble du diocèse de Paris.

Le mal qui la rongeait depuis plus de trente ans va emporter Andrée en février 2008. Cette nouvelle épreuve conduit Jean Boudoux à opérer un nouveau discernement pour savoir comment, dans la situation nouvelle qui est la sienne, répondre à l’appel du Seigneur à le suivre. Il ne sait pas alors que l’évêque de Digne, diocèse où il se retire car terre de la famille de son épouse, se pose la même question.

Certes, vous n’êtes pas, Monseigneur, sans questions quant à son âge et à sa mission de diacre permanent.  Les vocations, diaconales et sacerdotales, si elles se réfèrent à l’unique sacrement de l’ordre ont des logiques différentes. Les diacres ne sont pas ordonnés en vue du sacerdoce mais pour, comme le dit le Concile Vatican II dans sa constitution sur l’Eglise, servir le peuple de Dieu dans la diaconie de la liturgie, de la Parole et de la charité. C’est une vocation spécifique. Les diacres ne sont pas des sous-prêtres ou leurs exécutants.

Conscient de cette spécificité vocationnelle vous savez aussi, qu’il fait partie de la « préoccupation la plus pressante et la plus importante du ministère épiscopal, de veiller à ce que les fidèles aient la possibilité d’accéder à la table du Seigneur, surtout le Dimanche ». Oui, l’Eucharistie édifie l’Eglise, elle est la source et le sommet de la vie chrétienne. Sur un territoire, comme celui de Barrême, Saint André et Allos, les chrétiens de ce vaste secteur, desservi par seulement deux prêtres, vous disent : « Sans le Dimanche nous ne pouvons pas vivre ! ». Si la célébration eucharistique ne résume pas et n’épuise pas la célébration du Dimanche et la vie ecclésiale, elle en est une dimension essentielle ; par elle l’Eglise s’édifie. L’Eucharistie est au centre de son processus de croissance comme celui de la vie de ses membres.

La longue expérience de vie humaine et ecclésiale de Jean Boudoux, son cheminement personnel antérieur, son amour et son sens de l’Eglise, son zèle missionnaire, qu’il lui faudra concilier toujours plus avec une écoute attentive et le cheminement des personnes, pourront, avec la grâce de Dieu faire de lui un pasteur selon le cœur de Dieu.

Père, le peuple chrétien a été consulté, et ceux à qui il appartient d’en juger ont donné leur avis. Aussi j’atteste que le diacre Jean Boudoux a été jugé digne d’être ordonné prêtre.  

Père Christophe Disdier Chave, vicaire général

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