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Dans sa lettre «
Mane nobiscum Domine » (Reste avec nous Seigneur) qu’il
nous adresse le 7 octobre 2004, le pape Jean-Paul II nous invite
à vivre cette année pastorale (octobre 2004-octobre
2005) comme une année consacrée à l’Eucharistie.
Plusieurs rendez-vous eucharistiques jalonneront cette année.
Par l’Eucharistie, le Christ, comme jadis pour les disciples
d’Emmaüs, nous explique l’Écriture et nous
partage le pain de vie.
Pourquoi une année de l’Eucharistie ?
Afin d’approfondir et d’assimiler le riche enseignement
de l’Église sur ce qui en est son cœur : l’Eucharistie,
« réalité en laquelle se noue, se résume,
se synthétise, se récapitule et à partir de
laquelle se déploie la vie du peuple chrétien, le
foyer où tout converge et d’où tout part, le
soleil d’où émanent et où reviennent
les rayons de la lumière chrétienne ». (Mgr
R. Bouchex).
Jean-Paul II souligne que l’objectif de cette année
ne consiste pas à faire des choses en plus mais bien de vivre
son baptême, sa vie chrétienne en profitant de la grâce
de l’Eucharistie dont elle est la source et le sommet comme
nous le rappelle le Concile Vatican II.
Une année pour renouveler et approfondir notre foi et notre
vie eucharistique tel est l’unique objectif fixé par
le pape.
C’est au cœur du mystère de la foi qu’il
nous replonge cette année par cette lettre ; il l’avait
déjà fait le Jeudi Saint 2003 avec l’encyclique,
« L’Église vit de l’Eucharistie »
; à travers ce texte, il nous disait, de manière très
personnelle, la place que tiennent dans sa vie et dans celle de
l’Église, la célébration et le culte
de l’Eucharistie.
Dans la lettre, « Reste avec nous Seigneur »,
que nous vous proposons de lire et de travailler au cours de ce
carême 2005, Jean-Paul II, après avoir rappelé
que « la fraction du pain » (nom de l’Eucharistie
aux origines) est depuis toujours au centre de la vie de l’Église,
qu’elle est par excellence le mystère de la foi puisque
le Christ s’y fait mystère de lumière par lequel
il nous introduit dans la vie divine, le pape invite à faire
de cette année, une « vérification » de
la manière dont la communauté chrétienne célèbre
l’Eucharistie. Dans son texte il nous rappelle la nécessité
de « ne négliger aucune dimension du mystère
» : si l’Eucharistie « porte inscrite dans sa
structure, le sens de la convivialité » (offert par
le contexte de la Cène pascale célébrée
par Jésus avec ses apôtres), « on ne peut oublier
que le repas eucharistique a aussi et en premier lieu un sens profondément
sacrificiel ; le Christ nous y présente à nouveau
le sacrifice accompli une fois pour toutes sur le Golgotha. Tout
en y étant présent comme Ressuscité, il porte
les signes de sa passion, dont chaque Messe est le « mémorial
». Jean-Paul II insiste sur la nécessité de
« cultiver, tant dans la célébration de la Messe
que dans le culte eucharistique en dehors de la Messe, la conscience
vive de la présence réelle du Christ ».
« Recevoir l’Eucharistie est entrer en communion profonde
avec Jésus ». Le Christ, ajoute le pape, explique aux
disciples d’Emmaüs qui lui demandent de rester avec eux,
comment ce sacrement lui permettra de rester en eux.
Si l’Eucharistie est source de l’unité de l’Église,
elle en est aussi la plus grande manifestation. Pour cela, «
nous sommes appelés dans chaque Eucharistie à nous
mesurer avec l’idéal de communion que le livre des
Actes des Apôtres ébauche comme modèle pour
l’Église de toujours ». Ainsi, « lors de
cette année de l’Eucharistie, le Seigneur nous invite
à nous rapprocher de cet idéal ».
La quarante-quatrième lettre apostolique de Jean-Paul II
valorise « l’Eucharistie principe et projet de mission
». « La rencontre avec le Christ, approfondie en permanence
dans l’intimité eucharistique, suscite dans l’Église
et chez tout chrétien l’urgence du témoignage
et de l’évangélisation », comme «
une manière d’être qui, de Jésus passe
dans le chrétien, et à travers son témoignage
vise et rayonne dans la société et dans la culture
». Pour cela, Jean-Paul II insiste sur une présence
plus forte des chrétiens dans le monde, tant par leur visibilité,
que par la solidarité vécue et le service aux plus
défavorisés.
Le pape nous rappelle qu’il ne nous demande pas de faire des
choses extraordinaires au cours de cette année. « Si
le fruit de cette année consistait seulement à raviver
la célébration de la Messe dominicale dans toutes
les communautés chrétiennes et à faire croître
l’adoration eucharistique en dehors de la Messe, cette année
de grâce aurait atteint un résultat significatif ».
Le livret de carême 2005 : Reste
avec nous Seigneur a été conçu
pour accompagner quatre ou cinq rencontres de carême pour
des équipes de quartiers ou pour les membres des mouvements
; il se veut un outil pour mieux rentrer dans la compréhension
et mieux vivre ce sacrement central de notre vie chrétienne.
Bonne route vers Pâques que l’Eucharistie rend présente
dans l’aujourd’hui de nos vies.
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