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  Souvenir et actualité
de Marie Silve
 

Si en cette année 2006, nous nous trouvons invités à faire mémoire de Marie Silve, née en 1894 à Saint-Pons de Seyne et y est décédée le 5 décembre 1976, c’est d’abord pour un motif d’anniversaire. En Août 2006 le mouvement « Paroisse universitaire » célèbre à Notre-Dame du Laus (Hautes-Alpes) le quatre-vingt-dixième anniversaire d’un premier rassemblement d’institutrices de l’Enseignement public, convaincues par Marie Silve que la recherche de la difficile alliance entre laïcité de l’enseignement et foi chrétienne méritait bien un temps fort de réflexion, de prière, d’échange amical.

Quatre-vingt-dix ans plus tard il apparaît nécessaire de rappeler non seulement l’initiative de Marie Silve et ses motivations, mais aussi la façon dont la jeune institutrice de 22 ans a su associer progressivement à ce projet des milliers de membres de l’Enseignement public et des écrivains, philosophes, poètes tels que Jean Guitton, Paul Claudel, Louis Leprince-Rinquet, André Latreille, l’Abbé Pierre en 1960, etc.
L’un des temps forts de cette commémoration sera, à Notre-Dame du Laus, du 21 au 28 août 2006, le congrès du Mouvement d’abord dénommé par Marie Silve « Les Davidées » (pour un motif qu’on expliquera plus loin) puis « Équipes enseignantes » et enfin « Paroisse universitaire ».

À cette organisation, le diocèse de Gap est étroitement associé par le fait du rôle que le sanctuaire de Notre-Dame du Laus, par la volonté de Marie Silve, aura joué dès 1916 et jusqu’à aujourd’hui dans la mise en route et, ensuite, dans le développement du mouvement.

Nous sommes donc attentifs aux initiatives prises à l’occasion de cet anniversaire et aux documents produits pour ce même motif.
L’étude proposée ici se présente comme l’acte de mémoire de la famille de Marie Silve, de la vallée de Seyne-les-Alpes, du département auparavant dénommé « Basses-Alpes » et du diocèse de Digne.
La présentation d’une histoire exemplaire selon un ordre chronologique permet de mieux percevoir comment les convictions et le projet que Marie Silve a partagés avec ses plus proches collègues en 1913-1916, ont pu se concrétiser d’une manière qui mérite de notre part, souvenir, intérêt et admiration.

1/ 1894-1910 - Les racines : géographiques, familiales

Cette évocation des seize premières années de la vie de Marie Silve exprime une conviction qui, en 2006, se traduit dans un devoir de mémoire de la part des habitants de Saint-Pons, de la vallée de Seyne-les-Alpes et du département des Alpes-de-Haute-Provence et du diocèse de Digne. Le rayonnement ultérieur de Marie Silve n’aura pas aboli cet enracinement local et familial même si son désir de discrétion aura fait que, même à Saint-Pons ou à Seyne-les-Alpes, Marie Silve aura justifié cette appellation qui sera le titre d’un article de Jean Guitton paru dans la presse nationale après le décès de Marie Silve : « Une femme inconnue », dont l’académicien parle avec admiration.

Le sens d’une adresse postale.
Lorsque, en 1936 ou encore en 1966, les membres du mouvement instauré en 1916 à partir d’une école de Fours puis de Notre-Dame du Laus, voudront rejoindre le lieu d’origine de la pensée qui s’exprime dans les publications « aux Davidées » ou « École et pensée moderne », ils auront comme interlocutrice et comme adresse : « Melle Silve à Saint-Pons, par Seyne les Alpes – Basses Alpes ». Le mouvement créé en 1916 n’a pas de « présidente » (discrétion oblige !) mais le rôle de la « correspondante » n’en est que plus important.

Marie Silve est donc retournée à son pays natal assez vite. Depuis Saint-Laurent de Fours, d’où elle a élargi en peu de temps l’horizon de ses projets, elle rêve d’exercer sa fonction d’institutrice dans son pays natal. Dès 1917 ce souhait apparaît dans la correspondance avec son frère mobilisé sur le front de l’Est. Dans le cadre de la commémoration d’un quatre-vingt-dixième anniversaire, les propos des habitants actuels de Saint-Pons de Seyne-les-Alpes disant : « J’ai été son élève pendant quatre ans…cinq ans », prennent un relief particulier.

Les traditions familiales et les exigences de l’enseignement public.
Si l’évocation de l’enfance est à souligner, c’est parce que c’est dans la famille et le pays de l’enfance et, en l’occurrence, dans la paroisse, que l’on reçoit une tradition morale et religieuse. Or entre 1894 et 1910 la séparation de l’Église et de l’État, le 9 décembre 1905, a interpellé, entre autres effets, les convictions religieuses.

Les premiers mots de la loi étant « La république garantit la liberté de conscience », voilà que les chrétiens de paroisses très pratiquantes, pour qui la foi chrétienne allait de soi, s’entendent dire qu’il y a une liberté de croire et la liberté de ne pas croire. Or, au moment où, à l’âge de seize ans Marie Silve entre à l’école normale il y a déjà vingt-sept ans que Jules Ferry a défini la laïcité de l’école : « La loi du 28 mars se caractérise par deux dispositions qui se complètent sans se contredire : d’une part, elle met en dehors du programme obligatoire l’enseignement de tout dogme particulier, d’autre part elle y place au premier rang l’enseignement moral et civique. L’instruction religieuse appartient aux familles et à l’église, l’instruction morale à l’école ». À partir de ce texte nous pouvons mieux apprécier l’importance et la difficulté du projet de Marie Silve.


2/ 1910-1913. À l’école normale : les défis à relever se précisent.

Malgré le fait que quelques anciennes normaliennes aient abandonné toute pratique religieuse dès la sortie de l’école, Marie Silve entre à l’école normale sans trop d’appréhension.

En fait, c’est une réalité positive qui va lui faire se poser quelques questions fort préoccupantes : Marie Silve admire la directrice de l’école. Elle se souvient : « Sa parole très simple mais ‘inspirée’ nous saisissait toujours, nous faisait vivre un idéal d’où s’effaçaient les intérêts personnels. Elle nous donnait vraiment le désir du don total de nous-mêmes…. Son enseignement nous encourageait à retenir le souci constant de former en nous des habitudes de vie morale et de progrès spirituel… »

En résumé, la directrice de l’école normale donnait raison à Jules Ferry (invitant à dissocier la morale de la foi) et Marie Silve reconnaît :« Une certaine indifférence nous gagnait, sans trouble et sans inquiétude. Mais en troisième année, avec l’influence plus profonde de notre directrice dans des cours de pédagogie, M. B et moi tout particulièrement, ne pouvions nous empêcher de remettre en question la foi de nos familles…. Cette religion, transmise par nos familles est-elle la vérité puisque notre directrice qui a tant de valeur morale, paraît s’en passer complètement ?… Cependant, nous ne pouvions nous résoudre à désespérer nos familles, bien que nous ayons perdu le sentiment de notre foi. » (Marie Silve, Les Davidées, page 46). Mais elle ajoute plus loin : « Ce qui nous avait été si souvent et si fortement inculqué sur le respect des droits de la raison et de son autonomie, nous paraissait pleinement d’accord avec la doctrine de l’Église sur la liberté de l’acte de foi : la vérité ne peut être imposée à la raison malgré elle et doit être librement acceptée. »


3/ 1913-1916 : Un tournant dans la vie de Marie Silve,
au détour d’une lecture

En octobre 1913, Marie Silve arrive à Fours. Quelques lignes tirées du témoignage que, non sans peine, l’académicien Jean Guitton obtiendra d’elle en 1966, nous décrivent le contexte dans lequel les questions posées précédemment vont susciter des projets concrets et recueillir l’adhésion de nombreuses institutrices, avec, comme étape décisive, la retraite à Notre-Dame du Laus en septembre 1916.
Voici donc, de manière résumée par nécessité, quelques aspects essentiels de cette période décisive de la vie de Marie Silve. Les citations textuelles sont donc tirées du témoignage écrit de Marie Silve.

La situation des quatre institutrices du vallon de Fours :
« Dans ces postes à la population affable mais isolée, à mille sept cents mètres d’altitude, rude et déshéritée, où les jeunes institutrices avant nous ne faisaient que passer, demandant des congés, parfois pour fatigues nerveuses, nous devions vivre toutes les années de guerre. »

Une autre phrase complète ce qui précède et indique l’état d’esprit de Marie Silve :
« La providence continuait à veiller sur nous. Dès les premiers jours de la guerre, un ordre formel nous enjoignait de passer nos vacances au milieu des populations afin de les encourager et de les aider. »

Vie communautaire :
« En dehors de la garde des petits enfants, nous vivions en communauté, au petit chef-lieu de la commune, dans mon école, la plus grande et au centre du vallon. »
Ces circonstances très particulières vont donc favoriser des échanges très fructueux d’opinions puis de projets concrets auxquels la personnalité de Marie Silve va donner une suite.

L’abbé Signoret et sa bibliothèque
« Nommé avant le 15 août (1914 ou 1915 ?) l’abbé Signoret nous prêta l’Histoire d’une âme de sainte Thérèse, dont le style nous déçut un peu ; des études très encourageantes sur le renouveau catholique dans les grandes écoles ; quelques romans et le livre de Bazin : Davidée Birot. »

On devine que le nom donné par Marie Silve au groupe des institutrices chrétiennes de l’enseignement public « Les Davidées » a quelque rapport avec le roman de René Bazin. C’est ce qu’il faut préciser.

Lorsque la fiction littéraire devient l’inspiratrice d’un grand projet.
Lorsque Marie Silve lit une première fois, puis relit crayon en main le roman de René Bazin, elle le fait avec l’état d’esprit qu’Emmanuel Mounier discernera plus tard :
« Ce que trouvèrent ces lectrices dans l’ouvrage de Bazin, ce fut, au premier contact, un peu de leur histoire, de leurs besoins, de leur problème. » C’est ce que Marie Silve souligne de son côté : « N’importe qui pouvait admirer dans le livre de René Bazin un très beau caractère d’institutrice. C’est sans doute la raison pour laquelle cet ouvrage se trouvait alors dans beaucoup de bibliothèques pédagogiques. »

« Davidée nous invitait à une patience vigilante, aimante, confiante, excitante pour les enfants. On la devine, cherchant à tout voir, tout savoir, à tout redonner dans l’amour. »
« Davidée Birot était vraiment la sœur de notre âme par son amour des enfants et de la vérité. Elle ne nous a pas fait retrouver la foi, qui est un don de Dieu, elle nous a conduites vers la recherche des raisons de croire. »

La correspondance en attendant le « bulletin de liaison ».
En 1916, dans le contexte tragique de la bataille de Verdun, Marie Silve signale : « Une correspondance volumineuse et fréquente s’établissait d’une école à l’autre à travers le département. »

Nous remarquons ainsi que les questions et projets qui ont été d’abord problème de conscience de Marie Silve, puis sujet d’échange entre institutrices du vallon de Fours, devenaient pour beaucoup, une communauté de pensée. À celle-ci il fallait offrir l’occasion d’un temps fort en vue d’une prise de conscience plus précise des enjeux de ce soutien mutuel. Ce sera chose faite en septembre.

Septembre 1916 : La rencontre dont le quatre-vingt-dixième anniversaire se célèbre en 2006
Marie Silve en indique le projet : « Le désir d’une réunion plus complète pour nous entretenir du projet d’un petit bulletin de liaison, le désir bien vif aussi de vivre quelques journées de prière, nous amenèrent au Laus en septembre 1916. »

Un imprévu les y attendait sous la forme d’un groupe de la Drôme qui, vérification faite, était venu à Notre-Dame du Laus avec les mêmes intentions et qui était conduit par Melle Thivolle, directrice honoraire du cours complémentaire de Crest qui avait demandé la prédication d’une retraite pour une dizaine de ses anciennes élèves.
Melle Thivolle était très écoutée par Marie Silve (qui en rapporte les propos) et par les institutrices bas-alpines et en retour elle entra avec détermination dans la perspective du bulletin de liaison.

En rapportant, plus tard, le souvenir de cette première retraite, Marie Silve anticipe sur notre chronologie en ajoutant :
« Les deux retraites suivantes ressemblèrent à la première avec cette différence qu’en 1918 Mlle Thivolle, très fatiguée (elle devait mourir le 2 octobre) nous entretint peu souvent et peu longuement….. »… « Que de belles et bonnes retraites ont suivi celle-la réunissant de nombreuses amies venues de toutes les provinces de France ! Que de grâces d’illumination et de force versées dans nos humbles et grandes vies ! »

Décembre 1916 – Le premier bulletin
Il sera encore question du bulletin plus loin lorsque cette publication deviendra sujet de débat…jusqu’à la Chambre des députés.
Mais ici il faut bien situer dans la chronologie sa création ; pour cela nous ne pouvons faire mieux que citer Marie Silve puis René Bazin admiratif.

Marie Silve :
« La premier bulletin parut donc en décembre 1916. Il eût assez vite (après les quatre pages du projet initial) douze, puis vingt et quarante pages.
En 1925, il comptait déjà plus de deux mille cinq cents abonnés. Mais au début, nous ne pouvions prévoir un mouvement national, c’est pourquoi nous l’avons intitulé Aux Davidées. Ce titre signifiait que nos pages s’adressaient, en même temps qu’aux catholiques, aux intelligences inquiètes comme Davidée Birot et adonnées comme elle à la recherche de la vérité.
Ce nom fit fortune. Il s’est d’abord appliqué à un petit groupe des Basses-Alpes, puis à toute institutrice allant à la messe, puis à tout professeur catholique de l’enseignement public. De nom propre, il était devenu nom commun, puis indifféremment féminin et masculin. Déjà, il commençait à désigner les universitaires qui, sans être catholiques, avaient des croyances spiritualistes. »

René Bazin à son sujet :
Marie Silve raconte : « Il reçut les deux premiers numéros et nous écrivit : 'J’ai été surpris autant qu’ému en recevant votre lettre et les numéros du bulletin. Lorsque j’ai écrit Davidée Birot j’ai voulu rendre hommage à tant de jeunes filles et de jeunes femmes qui, élevées plus ou moins en dehors de l’idée religieuse et la connaissant mal, y aspirent cependant par la bonne volonté qui est en elles… »


4/ 1917-1926 : Développement, suspicions, louanges et critiques

Le bulletin suscite des réactions négatives
Ce fut le cas dès le départ, c’est-à-dire à propos de la première forme de cette publication, à savoir « quatre pages polycopiées pour se dire bonjour ».
Marie Silve note : « Ce furent les temps héroïques, car les chefs mirent tout en œuvre pour arrêter. Malgré les foudres disciplinaires que l’on brandissait au-dessus de leur tête, nulle ne fléchit et, parce que le mouvement répondait à un besoin profond des êtres, il se répandait avec une rapidité extraordinaire. On ne peut révoquer des centaines d’institutrices. » (N.B. : En rappelant ces souvenirs Marie Silve cite une ancienne Davidée, devenu Carmélite en Corée du Sud).

Entre deux thèses contradictoires, que faire ?
De quoi s’agit-il ? De deux genres de discours : celui de l’État et celui de l’Église ; dans les deux cas on dit aux Davidées :« ‘Vous n’êtes pas à votre place. »

L’État, par la voix des inspecteurs ou des directeurs, disait alors :« ‘Vous avez accepté le contrat de la laïcité. Ce contrat vous permet de garder votre religion intérieure, vos pratiques personnelles. Mais il ne vous permet pas d’être prosélytes d’une religion, encore moins de vous associer visiblement, d’avoir des réunions, un bulletin... »
Or certains représentants de l’Église aboutissaient à la même conclusion (« Vous n’êtes pas à votre place. ») à partir d’arguments opposés : « L’Eglise n’admet en thèse, en principe, en idéal et en droit qu’une école qui est l’école pleinement catholique. L’école neutre, même la meilleure est insuffisante...vous n’êtes pas à votre place…. Vous privez l’école chrétienne de votre concours… venez chez nous, douces brebis égarées. »

Cependant à propos de l’Église catholique, il faut noter que les neveux de Marie Silve conservent le cadre qui représente Pie XI, déclarant le 6 décembre 1922 :
« À nos très chères filles, les institutrices ‘Davidées’ que groupe le but, aussi noble et saint que bienfaisant, de développer leur connaissance de la religion, leur fidélité à la pratique, leur piété et leur zèle professionnel. De tout cœur, nous accordons la Bénédiction Apostolique. » Pius ppXI’’

1926. Jean Guitton : première (mais pas la dernière) rencontre avec les Davidées.
Avant de recevoir la lettre de Marie Silve qui le priait de venir au Laus pour la session de septembre 1926, Jean Guitton avait entendu parler des Davidées par René Bazin et par André Aymard, doyen de la Sorbonne : le premier lui avait raconté comment le roman Davidée Birot avait donné naissance à une association d’institutrices laïques qui avaient pris le nom de « Davidées ». André Aymard, doyen de la Sorbonne lui avait dit :
« J’ai passé mes dernières vacances à Seyne, dans un coin perdu des Alpes. Il y a là un petit groupe de personnes fort loyales d’ailleurs, qui tentent de concilier la laïcité et la foi. Toi qui t’intéresses au catholicisme et à la laïcité tu dois connaître cette curiosité (!) ».

À propos de Jean Guitton, il faut — faute de pouvoir détailler — signaler, bien sûr, son ouvrage Les Davidées dans lequel il a inclus le témoignage de Marie Silve et la façon dont il a réalisé son intention de 1926 : « J’amenai mes amis à faire connaissance avec ce milieu de vie, persuadé qu’ils feraient comme moi l’expérience d’une activité joyeuse, efficace, reposante. Et Jean Guitton cite vingt-deux noms et un vingt-troisième ; celui qui fut le plus séduit fut sans doute Emmanuel Mounier dont l'œuvre fut, d’après lui, fortement influencée par Marie Silve.


5/ 1928-1976 : Avec des noms de personnes (Cardinal Saliège, Marceau Pivert, Edouard Herriot, etc…) et des noms de lieux : Les Tilleuls à Toulouse, Paris, etc…
N.B : Pour l’histoire de ces quarante ans, la présentation chronologique permet de souligner la diversité des événements qui se sont succédés. Chacun mériterait d’amples développements.

1928. Le cardinal et l’autonomie des laïcs dans l’Église
Parmi les critiques formulées à l’égard des Davidées, il y avait celle qu’on pourrait résumer ainsi : « Vous ne pouvez pas être vraiment laïques car vous recevez vos directives des évêques et du Pape. »

Sans doute, Marie Silve bénéficia des encouragements de l’évêque de Digne, Mgr Castellan et de l’évêque de Gap, Mgr Saliège qui, devenu archevêque de Toulouse y favorisa leur implantation avec la maison des « Tilleuls ».
Ces évêques leur ordonnèrent de demeurer pleinement indépendantes, totalement laïques, fidèlement paroissiales, sans aucune obéissance ni affiliation, afin de pouvoir répondre à leurs chefs qu’elles ne relevaient que de leur conscience et de leur foi, tout en entretenant de bonnes relations avec leur curé, leur évêque et le pape.

Du 3 octobre 1928 : une lettre que René Bazin adresse à Jean Guitton pour lui demander de témoigner de la « grandeur singulière de ces jeunes institutrices de la campagne ». Et René Bazin insiste : « Notez vos impressions, leurs paroles, et cette absence de crainte, cette simplicité redoutable qu’on n’a pas à ce point sans une grâce et sans une mission. »

7 Juin 1930 : Intervention de M. Marceau Pivert au congrès de la Ligue de l’enseignement.
Il plaint les Davidées. « Ô pauvres petites Davidées, rêveuses innocentes, embrigadées dans une armée d’assassins et de fanatiques... »; et M. Pivert demande que des dossiers soient constitués pour écarter de la carrière universitaire « tous ceux qui participent à l’entreprise d’intolérance spirituelle ». Marie Silve apprend que le rapport de M. Pivert fut largement diffusé.

3 juillet 1930. À la chambre des députés.
Le « rapport Pivert » y provoque une interpellation. Edouard Herriot intervient : « La laïcité n’est pas un dogme. Ce n’est pas une anti-religion. Au nom de cette laïcité, c’est nous qui devrions intervenir si l’on voulait porter atteinte à votre liberté de croyance et à votre liberté de culte. »

Extensions – Développement en plusieurs directions.
Marie Silve raconte :
Les sessions d’une semaine environ, y compris les retraites, nous paraissaient trop brèves :

  • En 1933, ont donc été ouvertes une maison louée à Paris, une autre achetée dans les Pyrénées.
  • La revue Après ma classe, créée en 1929, devint bien vite la Revue de culture générale.

1942 : Un groupe nouveau est créé avec nos encouragements : « Les Équipes enseignantes ». Mais en 1966, en en-tête de École et pensée moderne on trouve encore le nom de Marie Silve.

6/ L’invitation à faire mémoire de Marie Silve dans notre actualité.
Cette invitation se trouve déjà dans les propos et l’émotion qui se sont exprimés à l’occasion du décès de Marie Silve. Nous sommes reconnaissants à la famille de Marie Silve d’avoir conservé des lettres de ce genre :

Toulon 17 décembre 1976 : « Je suis bouleversée, je viens de lire dans La Croix du jour un avis de décès concernant Marie Silve. Je ne sais, Monsieur, si vous êtes au courant du rayonnement qu’elle a exercé sur toute une génération d’instituteurs et de professeurs, qui lui doivent une véritable formation spirituelle intellectuelle, humaine aussi. Personnellement je lui dois toute l’orientation de ma vie…. Ouverte à tous et dans tous les domaines, et, avec cela discrète, effacée, humble (trop peut-être), mais tellement efficace. »

En la même circonstance l’académicien Jean Guitton dans la presse nationale, ajoutait : « Elle allait son chemin, inconnue et heureuse de l’être, gaie, inlassable, allègre, jamais morose, souriant à l’avenir. »

Gaston Savornin

 
 
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