Mercredi 10 juin 2009
Aujourd'hui la Méseta a encore changé de visage : c'est un grand plateau avec quelques villages perdus au milieu de l'immensité. Les cultures ici sont plus pauvres. Le chemin des pélerins a aussi changé de visage: c'est une piste gravillonnée recouverte de sable sur laquelle il est agréable de marcher. La route attenante, autrefois une nationale, est maintenant presque fermée à la circulation. Il n'y a pratiquement pas d'arbres sauf ceux qui ont été plantés le long de la piste pour les pélerins, à savoir un arbre tous les 9 à 10 mètres ainsi qu'un banc pour se reposer tous les 2 kms. Heureusement que le vent n'était pas de face aujourd'hui. Cette vision de la Méseta est celle que j'avais depuis mon passage en 2000 sauf qu'à l'époque j'étais passé par une autre route encore plus déserte et que c'était en juillet pour une étape de 37 kms et non de 16 comme aujourd'hui. J'ai compensé celà par le fait que j'ai également fait 16 autres kms en vélo et que cet après-midi nous avons déplacé la caravane à Villadangos Del Paramo au delà de Léon car le camping que nous avions prévu à la sortie de la Méseta était fermé.
Demain nous avons décidé de prendre une journée de repos. La dernière date du 2 juin et encore n'était-ce pas du repos complet car nous avions transféré la caravane l'après-midi. Normalement nous devrions visiter Léon. Celà me donnera l'occasion de parler de cette belle ville dans laquelle j'avais à l'époque fait également étape
Notre rencontre aujourd'hui a été un couple de pélerins chiliens avec qui nous partagé un banc pour la pause de ce matin. Il avait une tendinite qui l'empêchait de marcher à l'allure de sa femme au grand désespoir de celle-ci. Mais celà ne l'empêchait pas d'avancer et comme tous les pélerins il n'était pas question pour eux de s'arrrêter un jour ou deux pour se soigner.
L'autoroute à pélerins avec les Un exemple de signalétique sur la Méseta
arbres et le banc
Jeudi 11 juin 2009
Journée de repos sous le soleil. Nous avions perdu l'espoir de le revoir car depuis notre entrée dans la Méseta, après Burgos, nous n'avons eu que du mauvais temps : pluie, vent, froid etc. Monique se sent revivre !
C'est aussi l'anniversaire de notre ainée que nous avons eu la joie d'avoir au téléphone et qui nous a demander quand nous pensions revenir en France, pas avant la fin du mois.
Nous avons profité de cette journée pour visiter Leon, à 15kms du camping, une ville magnifique pour laquelle il faudrait disposer de plus d'une journée aussi avons-nous limité nos visites à :
la cathédrale gothique et ses multitudes de vitraux : une pure merveille
l'église San Isidoro, joyau de l'art roman espagnol avec son panthéon aux 23 tombes royales
le couvent San Marcos transformé en hôtel de luxe “Parador”
enfin la ville piétonnière, avec ses petites places dans laquelle il fait bon flaner
Avant de reprendre notre marche vers la Galice cette journée restera pour nous un grand moment de détente
La cathédrale de Léon Le couvent San Marcos : un hôtel “Parador”
Jeudi 11 juin 2009 ( suite )
Comme je l'ai dit précédemment aujourd'hui était une journée de repos et par là même l'occasion de faire le point sur notre chemin
Nous n'avons pas encore terminer notre chemin mais déjà un élément nous semble évident : le Camino se trouve ici et nulle part ailleurs.
En France nous avons beaucoup aimé le chemin, les régions traversées, les rencontres nombreuses l'ambiance. Mais avec le recul il y avait un petit air de randonnée sympathique mais le but visé était loin et beaucoup des personnes rencontrées n'étaient sur le chemin pour une portion limitées, ex : Le Puy à Conques
Sur la partie espagnole que nous avons traversé jusqu'à ce jour depuis Roncesvalles à Léon tout est différent :
Pour nous d'abord car nous avons sélectionné les étapes à faire. Cette sélection étant parfois imposée par l'existence ou non de campings, mais également par notre décision de ne pas entrer dans les grandes villes avec la caravane et de ne pas programmer d'étapes prévoyant la traversée des zones industrielles de ces villes car la durée de notre chemin étant limitée nous avons privilégier les étapes importantes pour le Camino et qui représentent des symboles
En conséquence de ce choix nous faisons ici beaucoup moins de rencontres car les campeurs sur le chemin sont beaucoup moins nombreux. Les albergues ( gîtes d'étapes ) existant partout et n'étant pas chères les pélerins privilégient le confort et la légèreté du sac. Les rencontres que nous faisons sont surtout sur le chemin mais n'ont pas de suivi comme en France où nous rencontrions les pélerins plusieurs jours de suite
Une grande différence porte surtout sur l'importance que représente le Camino pour les espagnols : les villages se réfèrent au Camino quand ils sont placés sur lui; les routes et les autoroutes qui conduisent à Santiago sont les routes et les autoroutes du Camino; la signalétique du chemin, surabondante parfois, est partout présente et le pélerin qui voudrait se perdre aurait des difficultés à le faire. Les espagnols également sont fiers de leur Camino
Les pélerins eux-mêmes sont différents. Ceux qui sont sur le Camino Francès, depuis Roncesvalles, sont là pour aller à Santiago et celà se sent. Il y a une volonté en eux qui fait que rien ne les arrête, ni les aléas du chemin, ni les ampoules, ni les tendinites, ils vont moins vite que ce qu'ils voudraient mais ils avancent
Notre approche du chemin est également différente. Les longues lignes droites, la platitude du relief, incitent beaucoup plus qu'en France à la réflexion personnelle et nous en profitons pour faire le point sur notre vie : ce qui était l'un de nos objectif en faisant cette démarche
Vendredi 12 juin 2009
Etape courte entre La Virgen Del Camino ( à la sortie de Léon ) et Villadangos Del camino, 14 kms. Mais l'intéret de cette étape était surtout d'expérimenter le chemin des pélerins, tel que je l'ai décrit jusqu'à ce jour, le long d'une route à grande circulation. Avec l'ouverture des autoroutes gratuites le camino réal, comme on l'appelle était surtout voisin de routes sans circulation actuellement. Monique n'a pas eu besoin de mettre ses boules mais par moment la circulation était vraiment intense
C'était une expérience à faire car en fait sur cette étape prévue pour 36 kms il existe une variante qui fait passer par la campagne et que nous allons suivre en partie demain. Ce n'est pas la Méseta qui s'arrête à Leon mais son équivallent qui ici s'appelle le Paramo d'où les noms de villages se terminant par cette appellation comme celui dans lequel nous avions mis notre caravane
Aujourd'hui nous avons fait la pause avec un bordelais qui avait des ampoules au pied ce qui l”obligeais à diminuer son rythme et les distances quotidiennes, 17 kms au lieu de 30.
Ce soir , en visitant Hospital de Orbigo, où nous avons déplacé notre caravane nous avons rencontré un pélerin de Gap, membre également des amis de ST Jacques PACA-Corse, avec qui nous avons longuement échangé sur le chemin et ce qu'il représente ainsi que sur son évolution
Pour les images du jour j'ai sélectionné un clocher avec 6 nids de cigognes qui me semble caractériser ces oiseaux et le pont de hospital de Orbigo construit pour les pélerins
Les cigognes Le pont de Hospital de Orbigo
Samedi 13 juin 2009
Hier nous avons fait une partie de l'étape entre Leon et Hospital de Orbigo par la voie directe “le Camino Real” le long de la RN 120. Aujourd'hui nous avons pris sur cette même étape la variante par les villages intérieur du Paramo. Le terme de Paramo veut dire “désert”. Si à l'origine il portait bien son nom, celà a changé avec l'irrigation et la culture intensive mais le pays est toujours aussi plat et le chemin toujours aussi droit. Cet après-midi nous avons déplacé la caravane vers les monts du Leon pour nous rapprocher un peu plus de la Galice