|
Annot, dont l'origine remonte à plus de deux mille ans, s'est
maintenu à travers les temps et, à la différence
de tant de villages montagnards qui ne sont plus qu'un souvenir,
montre toujours une vivante réalité.
À l'origine une peuplade de Ligures montagnards, les Verguniens,
vivent en troglodytes sur les collines hérissées de
roches de grés (La Chambre du Roi), où elle trouve
refuge lors des invasions.
À l'époque gallo-romaine, la Voie Prétorienne
passe par Annot. Un vestige subsiste : le mausolée romain
d'Argenton.
Au Moyen Âge, avec l'essor du christianisme, Annot
devient la résidence des évêques de Glandèves
lors des troubles sarrasins. Dans la « féodalité
provençale », Annot fait partie de la baronnie
indépendante de Castellane. Autour du onzième siècle,
les habitants s'établissent à l'emplacement actuel
du village. Une première enceinte fortifiée est construite
à partir de l'église, dédiée à
Saint Pons, dont le chœur fait alors office de tour de guet
et de clocher. Annot est déjà mentionné dans
une bulle du pape Grégoire VII en l'an 1084 comme une assez
grande ville de montagne.
Au treizième siècle, les Templiers possèdent
plusieurs terres dans le quartier de Vérimande, où
ils édifient une chapelle. À la suppression de l'ordre,
ces biens sont donnés à l'abbaye de Saint-Pons à
Nice.
En 1245, sous Charles 1er d'Anjou, Annot dépend du comté
de Provence. En 1236, le village est proclamé chef-lieu de
baillie.
En 1381, sous la reine Jeanne, Annot s'entoure d'une nouvelle ceinture
de fortifications, avec ses grandes portes ogivales (rue Basse).
C'est en 1388, que Marie de Blois accorde à Annot de nombreux
privilèges, tels ceux d'exemption de péage, de droit
de foire et de juridiction criminelle.
L'ascension d'Annot se poursuit avec un titre de Viguerie attribué
en 1420 par Louis XI, comte de Provence.
Sous le règne du roi René, Annot connaît le
calme, la prospérité et une agriculture florissante
: amélioration de la vigne, du blé et de l'olivier,
développement de la sériciculture, essor de la culture,
de la lavande et du noyer (huile de noix)...
À partir de la Renaissance
En 1481, Charles III lègue la Provence à la France.
Pendant les années qui suivent, Annot vit, comme toute la
Provence, des guerres de religion, des épidémies et
des incursions savoyardes.
Sur le plan éducatif, une école de jeunes filles est
créée en 1690 par Marie Rabiers de Château-Redon.
En 1750, l'Abbé Robion, curé de Régniers en
Beaujolais, fonde un collège avec instruction du latin et
de la rhétorique.
Les Temps Modernes
Au dix-huitième siècle, l'industrie lainière
s'amplifie grâce aux pacages si favorables sur les montagnes
non boisées de la rive droite. Annot possède également
des tisserands, des fabriques de tuiles et de chapeaux... L'économie
se tourne aussi vers la culture de la pomme de terre, la distillation
de la lavande et la production d'huile de noix. Dans la région
existent alors trois moulins à huile, dont un à Annot.
Cette prospérité s'accompagne, sur le plan démographique,
d'une année record : quarante-sept naissances en 1847.
Mais, cette vie agricole disparaît peu à peu, subissant
les conséquences des guerres, de l'ouverture de voies de
communication plus directes et du développement des villes.
Après une période d'exode des populations rurales
vers les villes, Annot compte aujourd'hui environ mille deux cents
habitants. La population actuelle trouve des emplois dans les entreprises
et les commerces locaux : biscotterie, charcuterie, secteur tertiaire.
|
|