La chapelle Sainte-Marie-Madeleine est située
à environ deux cents mètres du col de Vars, elle
est typique d'une chapelle d'altitude, avec son toit métallique
très pentu.
Elle est enfouie dans la neige une bonne partie de l'année.
On s'y rend nombreux en pèlerinage le dimanche
le plus proche du 22 juillet.
Mais n'hésitez pas, en toute saison, à
vous rendre au col de Vars et à la chapelle : la montagne,
ses paysages et sa vie vous donneront généreusement
.
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La chapelle fut construite vers le milieu du dix-neuvième
siècle. Elle succéda à un hospice pour les
voyageurs et les pèlerins entretenu vraisemblablement jusqu'à
la Révolution. C'était un simple refuge pour abriter
quelques personnes et leurs monture, construit par les frêres
de la Madeleine.
L'ordre des frêres de la Madeleine se constitua
à la demande des papes du douzième siècle,
pour jalonner les voies de pèlerinages de relais hospitaliers.
La maison mère était au Villard-Lathé, près
de Saint-Chaffrey, dans les Hautes-Alpes. Ces frêres ouvrirent
des hospices sur toutes les voies de passage, surtout dans les
zones difficiles, dans un rayon de cent cinquante kilomètres
environ. Ils équipèrent les mauvais pas de murs
de soutènement, de rampes, de ponts, d'échelles.
ils accompagnaient et secouraient les gens en difficulté.
Les noms de lieux ou de cols en rendent compte :
Larche et Vars étaient des « cols de la Madeleine
» , d'ailleurs le col de Larche a gardé ce nom pour
les Italiens. On retrouve un col de la Madeleine en Savoie et
un autre en Piémont. Les lieux-dits
« La Madeleine » sont une multitude dans les Alpes.
La commune de Vars a un refuge de la Madeleine.
On trouve aussi d'autres maisons de cet ordre :
l'hôpital de Mont-Genèvre est le plus important,
l'hospice du Monétier au col du Lautaret, l'hospice du
Villard-Lathé à Saint-Chaffrey, au col de Lacroix
et aux Escoyères dans le Queyras, à Embrun, au confluent
de la Durance de le la Luye, près de Gap, à Névache,
à la Roche des Arnauds.
La chapelle de tous ces établissements était
consacrée à « la Madeleine », nom familier
donné à sainte Marie-Madeleine, qui avait beaucoup
voyagé et était très populaire.
L'esprit de cet Ordre est celui de bernard de Menton,
exalté au monastère du Grans-Saint-Bernard, l'esprit
que l'on retrouve chez tous les secouristes et les passeurs, les
guides de haute montagne, qui sont désignés localement
par un nom spécifique : les Marons.
Les pèlerins et les refuges disparurent avec
l'infestation des pillards et des brigands au quatorzième
siècle, et l'ordre se manifesta jusqu'à la fin du
quinzième siècle.
Les pèlerins qui traversaient les Alpes se
rendaient à Rome ou à Jérusalem, depuis le
début de la christianisation, ensuite à Saint-Jacques
de Compostelle. On conserve à Vars des souvenirs d'une
vois vers Saint-Jacques : deux refuges de la Madeleine et deux
chapelles Saint-Jacques. On passait ensuite vers les hauts de
Risoul, Saint-Jacques à Gaudisard et Saint-Jacques à
l'arrivée à Guillestre, à partir de Risoul.
(Cet historique a été rédigé
d'après Pierre Chouvet)