Les enfants de l’école Jeanne d’Arc ont
un beau projet : réaliser une grande fresque murale
dans la cour de récréation. Le sujet choisi
par nos Michel-Ange en herbe est rien moins que la Création
! Mais voici qu’avant toutes choses nos jeunes artistes
se sont ouverts à leurs maîtresses d’un
cas de conscience qui les honore tout à fait. Ils souhaitent
en effet que leur projet soit à la fois cohérent
avec la description que fait la Bible dans la Genèse,
mais qu’il soit également en phase avec les acquis
de la science moderne, dont ils sont par ailleurs parfaitement
avertis. Beau préambule ! l’artiste ne doit-il
pas être responsable devant sa création précisément
! Avant les premiers coups de pinceaux, il faudra donc impérativement
convoquer un mini-concile à Jeanne d’Arc ! Ainsi,
dans au moins un lieu sur la planète, ce souci rarissime
de la recherche d’une harmonie entre la foi et la science
pourra enfin s’exprimer !
Brigitte, leur directrice, ayant fait appel
à l’aumônier pour aider à cette
réflexion, voici en avant-première, les quelques
idées qui me viennent à l’esprit. Tout
d’abord, s’il est vrai qu’à une certaine
époque, l’Église a pu commettre quelques
indélicatesses à l’égard de la
recherche scientifique – je pense par exemple à
l’affaire Galilée, pour laquelle Jean-Paul II
a d’ailleurs exprimé ses sincères regrets
– cela ne justifie en aucun cas l’attitude inverse,
malheureusement plus fréquente de nos jours. L’évolutionnisme,
enseigné universellement dans nos écoles, ayant
en effet résolu la question de la création par
l’absurde : plus besoin d’une Création,
encore moins d’un Créateur, puisque le monde
se crée tout seul, comme un grand ! Nous ne serions
nous-mêmes que des singes évolués ou,
aux dernières nouvelles, des cétacés
sortis en rampant de la soupe originelle !
Et Dieu là-dedans, je vous demande un
peu ! Même pas dans les sacristies obscures, puisque
comme chacun sait, elles aussi, elles se sont faites toutes
seules ! Donc foin de religion ! Mais, n’en déplaise
à Monsieur Darwin, ce qui ne fut jamais qu’une
hypothèse étrange ne fait plus aujourd’hui
l’unanimité dans le monde scientifique. Et cela,
il faut que nos jeunes le sachent. On ne leur dit pas assez
à l’école. Leurs profs ne faisant la plupart
du temps que répéter leur « catéchisme
» darwinien !
Écoutons pourtant ce qu’en pense
un Hubert Reeves, célèbre astrophysicien de
la prestigieuse université de Berkeley : « Quel
est le moteur de l’organisation cosmique ? La réponse
qui consiste à admettre un hasard miraculeux est de
moins en moins admissible. La physique et l’astrophysique
ne donnent quant à elles aucune réponse, elles
se contentent en effet de décrire cette extraordinaire
organisation. Pour ce qui est de l’origine du monde,
la création par une intelligence supérieure
est une hypothèse tout à fait admissible, c’est
même l’hypothèse la plus raisonnable, car
elle fait appel à moins de « miracles »
que l’hypothèse du hasard ! »
Albert Einstein avait déjà annoncé la
couleur de la vraie démarche scientifique : «
L’admirable est que l’univers soit intelligible,
cette conviction, liée à un sentiment profond
d’une raison supérieure, qui se manifeste dans
le monde, constitue pour moi l’idée de Dieu !
» Etonnant non ?
Même conviction chez un Max Planck, fondateur de la
physique moderne, ou chez Sir John Eccles, prix Nobel et père
de la neurophysiologie, et aussi chez Charles Thaxton, chimiste
réputé. Tous affirment ceci : « L’explication
de l’origine de la vie par une seule évolution
chimique est à peu près impossible à
soutenir pour un homme de science. L’univers dévoile
en effet dans sa composition, dans son mécanisme une
délicatesse incroyable, orientée avec une précision
étonnante pour permettre l’existence de la vie
et de l’homme. Qui sommes-nous pour avoir mérité
une telle préparation ? L’univers apparaît
organisé à l’image de l’homme :
un tout petit changement aurait pu empêcher la vie de
naître. L’explication de l’origine de la
vie par une seule évolution chimique est à peu
près impossible à soutenir pour une homme de
science ».
Ouf ! nous voilà donc délivrés
de ce totalitarisme intellectuel qu’est l’évolutionnisme :
le monde ne s’est pas fait tout seul et devant le véritable
miracle de la vie, nous sommes autorisés, et même
encouragés par la science moderne, à croire
en l’existence d’une sublime intelligence créatrice.
Croire en un Dieu Créateur n’est absolument pas
contraire à l’esprit scientifique !
Enfin je verse à ce dossier si important
cette belle conviction du professeur Pierre-Paul Grassé,
prix Nobel de médecine, qui résume ainsi la
vraie démarche scientifique : « C’est,
ce me semble, se boucher les yeux et l’entendement que
de prétendre qu’il n’y a aucun dessein
dans la nature, et s’il y a un dessein, il y a une cause
intelligente, il existe un Dieu. Dieu est la plus grande découverte
faite par l’humanité ! » Qui dit mieux
?
Là voici donc la belle et véritable
harmonie recherchée par nos élèves. Alors
à vos pinceaux, chers enfants, et que votre foi et
votre exigence de compréhension du monde soient comme
vos deux mains, harmonieuses et créatrices elles aussi,
rendant gloire au Créateur !
Père François Marot
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