Le décret du concile Vatican II sur « la vie et
le ministère des prêtres » a rappelé
que « faire le nécessaire pour assurer aux prêtres
un niveau de vie suffisant et digne est, à proprement parler,
une obligation pour les chrétiens, puisque c’est
à leur service que les prêtres consacrent leur activité.
Les évêques, eux, ont le devoir de rappeler aux chrétiens
cette obligation ; ils doivent veiller (…) à établir
des règles pour assurer comme il se doit une vie convenable
à ceux qui exercent, ou ont exercé, une fonction
au service du peuple de Dieu » (n° 21).
Il s’agissait surtout, dans cette recommandation conciliaire,
d’assurer une juste rémunération aux prêtres.
Il est bon de le rappeler à tous ceux qui bénéficient
du ministère des prêtres au moment de la relance
du denier de l’Église, dont le résultat pourvoit
au salaire des prêtres et des animateurs ecclésiaux.
Mais cette recommandation peut s’élargir au souci
que nous devons avoir les uns et les autres, dans nos communautés
chrétiennes, vis-à-vis des prêtres dans toute
leur vie et pas seulement matérielle : leur tonus moral,
leur santé, leur équilibre de vie, leur repos…
À l’heure où la forme de leur ministère
évolue (itinérance de lieu en lieu pour répondre
aux demandes sur un vaste secteur, coopération habituelle
avec des diacres et des laïcs, liens indispensables avec
leurs frères prêtres et leur évêque),
vos curés et vicaires ont besoin de votre soutien filial
et fraternel, de votre attention soutenue. Ils ont besoin de vous
pour réaliser au milieu de vous la mission spécifique
qui fait leur joie : la paternité dans la foi, la croissance
spirituelle de chacun, la communion entre les diverses communautés
dont ils sont les pasteurs, le dynamisme missionnaire de ces communautés,
le témoignage du lien avec l’Église diocésaine
et l’Église universelle et surtout l’amour
envers Celui dont ils sont le signe sacramentel : le Christ, époux
et tête de son Église.
Cette mission, si elle leur brûle le cœur, a besoin
de leur humanité et cette humanité éprouve
des satisfactions mais aussi des limites. Elle ne doit pas se
changer en surcharge et en stress. C’est pourquoi, comme
évêque qui doit veiller à la santé
physique et morale de ses prêtres, j’ai rédigé

la
lettre Venez à l’écart vous reposer un
peu. à leur intention, mais je la soumets à
votre attention : elle alerte les prêtres sur la nécessité
de pouvoir prendre des temps de repos. À vous, mes diocésains,
je confie cette lettre pour que vos prêtres puissent remplir
au mieux leur mission au service de vos communautés et
de vos personnes.
+ François-Xavier Loizeau, évêque
de Digne