lire  le mot du Père François Marot, archiprêtre de Barcelonnette

Sépulture du Père René BUFFE

Barcelonnette, le 12 novembre 2008,

Introduction de la messe

         Le Père Buffe aimait et lisait chaque jour le grand Saint Augustin, j’en ai été le témoin émerveillé.

         Il a sûrement médité ces paroles de Saint Augustin, que l’on trouve dans notre Livre des jours (au Lundi de la Semaine Sainte) : « Nous devons mettre toute notre confiance et trouver toute notre gloire dans la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ. Du fait même qu’en participant à notre chair mortelle il recevait de nous la mort qu’il trouvait en nous, Il nous a promis, dans sa grande fidélité, de nous donner en lui la vie que nous ne pouvons pas tenir de nous (…) Confessons hardiment et même professons que le Christ a été crucifié pour nous (ressusciter en Lui) ; proclamons-le sans crainte mais avec joie ; sans honte mais avec fierté ! ».

         Le Père Buffe peut aujourd’hui, dans la gloire du ciel, proclamer le Christ avec joie, au-delà des souffrances, et avec cette fierté qui était la sienne.

         Le Père René Buffe est né dans le village de Lans, le pays de sa mère, il y a 86 ans. Il a donné sa vie au Seigneur dans le sacerdoce, par les divers ministères qu’il a accomplis : curé en cette vallée qui lui était si chère, de La Condamine à Meyronnes et, de l’autre côté jusqu’à Maurin. Lui, le montagnard, est descendu ensuite dans la grande vallée à St Auban puis est remonté à St André. Une période importante de sa vie fut son engagement dans l’aumônerie militaire pendant sept années en Algérie, à Reims puis en Allemagne. Malgré l’évêque aux armées qui aurait voulu le retenir, l’évêque de Digne le rappela au pays, où il fut curé à Moustiers-Ste-Marie, puis à Riez et à Puimoisson, paroisses qui ont gardé un grand souvenir de son dévouement pour tous, les malades. En 1982, un accident lui occasionna beaucoup d’opérations et, en 1986, il demanda à son évêque de se retirer à l’Aupillon, la ferme paternelle. De là, il s’attacha à l’église d’Enchastrayes et à ses fervents paroissiens. Le 14 juin dernier, en bénissant les travaux de restauration de cette église, ce fut pour moi l’occasion de dire notre reconnaissance au Père Buffe et de le féliciter pour ses soixante ans de sacerdoce.

         Rendons grâces pour celui qui fut un pasteur hospitalier et fidèle en amitiés, direct et bon tout à la fois. Avec vous, ses paroissiens d’hier et ses amis, il fut un fidèle du Christ ; pour vous, il fut un serviteur de votre humanité et de l’humanité de Dieu. Que Dieu l’accueille dans la gloire de son Amour, en le purifiant de ses péchés !