Randonnée-catéchèse intergénérationnelle du 21 mars 2009
« d’Abraham à Jésus, parcourir la Bible avec un âne »
St-Laurent du Verdon (Alpes de Haute-Provence)
180 personnes, provenant des 7 archiprêtrés de notre diocèse ont participé à cette randonnée-catéchèse, dont 1/3 d’enfants et de jeunes. Par rapport aux autres randonnées, nous constatons une progression de grands-parents venus avec leurs petits-enfants, de personnes qui n’entrent pas fréquemment dans les églises, intéressées par l’aspect biblique dans un cadre détendu, en pleine nature. Des adultes de nos communautés paroissiales s’y retrouvent régulièrement. Certains ont pu nous dire que c’était là, pour eux également, un lieu de formation chrétienne enrichissant, convivial et dynamique.
3 objectifs :
Conditions :
Description de la journée :
8 h 45, l’équipe d’organisation s’affaire pour préparer les tables d’accueil et d’inscription ainsi qu’un petit buffet avec des gâteaux et boissons chaudes, certains participants ayant fait jusqu’à 2h1/2 de route. En effet, l’annonce a été faite dans « prions en Eglise » et a attiré des personnes d’autres diocèses que le nôtre.
Déjà les voitures arrivent. Deux grands champs nous ont été prêtés par les habitants du village de St-Laurent du Verdon, pour en faire des parkings. La mairie nous a réservé les toilettes et le parking communaux pour y faire notre lieu de rassemblement. Une chute de neige étant tombée sur notre département, la veille, une trentaine de personnes ont déclaré forfait mais, ce jour-là, le soleil brille de tous ses feux, nous avions confié nos intentions de prière aux clarisses de Riez et l’Esprit-Saint a soufflé sur les nuages !
10h : après que les objectifs de la journée et le programme aient été donnés aux participants, tout le groupe se met en marche et quitte rapidement la route nationale pour s’engager dans un chemin où… trois ânesse sont là, attachées à un arbre près d’un puits.
« 0h, regardez, il y a des ânes attachés près d’un puits, il faut les détacher pour qu’ils aillent boire !
- Mais aujourd’hui on est samedi, c’est Sabbat et c’est interdit de travailler le jour du Sabbat !
- Alors, est-ce qu’on peut les détacher ou pas ? qu’est-ce que vous en pensez ?
on laisse les participants réagir
- Dans la Bible, Jésus a dit « chacun de vous, le jour du sabbat, ne délie-t-il pas son bœuf ou son âne pour le mener à boire ! »
Le propriétaire accepte (évidemment dans le coup !) et se joint à notre groupe, avec ses trois ânesses. Les enfants en profitent pour se faire charger leurs sacs quand nous longeons un champ dans lequel a été dressé un grand mât auquel sont accrochés des panneaux fléchés avec, sur chacun, une capitale du monde et la distance qui nous en sépare. Dans le champ, avec une ballon-globe terrestre, nous engageons une partie de passe à dix. Celui qui a reçu le ballon, à dix, doit aller tirer un papier et montrer sur la mappe-monde et le panneau indicateur où se situe la ville. Arrive un moment où Jérusalem sort du lot. « Partons à Jérusalem », c’est là que nous allons » !
Au son d’un chant accompagné de la guitare, le groupe s’ébranle.
Dans le ciel de ce matin d’été
Une terre que nous avons rêvée
Toi l’enfant reçois pour mieux donner
L’espérance d’un monde à aimer
1. Il est jaune comme un champ de blé Et de tout s’émerveille Il est jaune malgré ses années Avec toi il s’éveille |
2. Il est bleu comme l’horizon Que tes jeux imaginent Il franchit l’âge de raison Avec toi il chemine |
3. Il est rouge comme le volcan Qui libère sa colère Il s’enflamme comme un cœur battant Avec toi il espère
|
4. Il est vert comme l’océan Au millier de rivages Il rejoint tous les continents avec toi il s’engage |
Après avoir marché une quinzaine de minutes, nous arrivons dans une clairière avec une vue splendide sur les montagnes encore enneigées et là, nous est conté l’histoire de Balaam :
« Balaam avait une ânesse. C’était un homme bon, un prophète du Seigneur qui. jamais, ne la maltraitait. Il la nourrissait copieusement, la brossait avec douceur, parfois même il lui prodiguait une caresse. Elle était un peu sa seule famille, car il était seul. étranger dans le lieu qu'il habitait. Un jour, un cortège de dignitaires, envoyés par le roi Balaq, vient trouver l'homme de Dieu, dont le nom est Balaam car, un peuple étranger campe sur son territoire. Voyant leur nombre important, il craint pour lui-même. Et ce qu'il attend du prophète, c'est une malédiction de ces Israélites qui lui permettrait de les dominer et de les chasser. Or, Balaam refuse car Dieu lui dit qu’Il n'accepte pas cette mission. Nullement découragé, le roi Balaq dépêche d'autres émissaires encore plus nombreux et plus prestigieux. Interrogeant Dieu, Balaam semble comprendre qu'il peut suivre les ambassadeurs. Il prépare sa monture et se met en route. Le Seigneur envoie alors son ange pour barrer la route de l'équipage. Balaam, plongé dans ses pensées, ne voit rien et il se serait heurté à l'envoyé armé d'une épée si son ânesse, combien plus clairvoyante que lui n'avait dévié par deux fois. La première fois, l’Ange du Seigneur se poste sur la route, son épée à la main ce qui fait écarter l’ânesse du chemin. Balaam la bat, alors, pour la ramener sur la route. La seconde fois, l’ange du Seigneur se tient dans un chemin creux, au milieu des vignes, avec un mur à droite et un mur à gauche et l’ânesse, qui a vu l’Ange, rase le mur, si bien que Balaam se râcle le pied et la bat. L’ange du Seigneur change alors de place et se place sur un passage très étroit. Pas moyen d'échapper, ni à droite ni à gauche, ni possibilité de faire demi-tour, alors l'ânesse se couche sur la route, dans une belle prosternation. Et les coups de bâton pleuvent encore plus sur ses flancs. Heureusement pour elle, le Seigneur lui donne le don de la parole. « Que t’ai-je fait pour que tu m’aies battue par trois fois ? » Balaam lui répond « c’est que tu t’es moquée de moi ! si j’avais eu en main une épée, je t’aurais tuée ! ». L’ânesse dit à Balaam : « ne suis-je pas ton ânesse, qui te sers de monture depuis toujours ? ai-je l’habitude d’agir ainsi envers toi » ? Balaam reconnaît que non. Alors, l'Ange du Seigneur lui ouvre les yeux et demande à celui-ci « pourquoi as-tu battu ton ânesse alors que c’est moi qui étais venu te barrer le passage ? L’ânesse m’a vu et par trois fois s’est détournée du chemin et bien l’en a pris » ! Balaam demanda pardon et écouta désormais la voix du Seigneur ».
Bien plus tard, un prophète nommé Zacharie donnera une prophétie à son peuple : « Exulte avec force, crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse ».
C’est alors que des « exultet » de toutes les couleurs, furent lancés vers le ciel. Tous les enfants en reçurent et les firent voler, tout au long de la journée.
Comment faire des Exultet ? lier par une ficelle, de 60 cm environ, 3 bandes de papier crépon de couleurs différentes à un petit sachet de tissu (6cm x 9cm), rempli de sable.
Le groupe repart, à la suite de la « tête de file » à ne pas dépasser pour ne pas s’égarer, et, perché dans un arbre, un « figuier-sycomore », nous rencontrons Zachée. Il ressemble à un beau fruit mûr que Jésus est venu cueillir, alors qu’il montait de Zéricho à Jérusalem. Nous chantons la cantilène de Gélineau, sous l’arbre dans lequel est Zachée.
Il y avait à Jéricho un homme appelé Zachée (bis)
Il ramassait les impôts et gagnait beaucoup d’argent
Jésus venait d’arriver et la foule l’entourait (bis)
Mais Zachée ne voyait rien car il était trop petit
Il courut vite en avant et grimpa dans un figuier (bis)
En passant par cet endroit Jésus le voit et lui dit
Alors Zachée très heureux le reçoit dans sa maison (bis)
Tous les autres protestaient « il mange avec un pécheur »
Mais Zachée dit au Seigneur, je rendrai l’argent volé (bis)
Et je donne au malheureux la moitié de tous mes biens
Mais Jésus dit à Zachée, aujourd’hui sois pardonné (bis)
Car je suis venu sauver touts ceux qui étaient perdus
En redescendant, « Zachée » donne à chacun de nous une belle et bonne figue que nous dégustons avec délice. Puis, repartis, nous voyons, au loin, le lac de Quinson scintiller, à l’heure de midi. Une splendeur ! On nous raconte l’histoire de ce lac avec, en mains, des photos prises alors qu’il a été vidé il y a quelques mois et sur lesquelles on voit un pont, qui est maintenant recouvert d’eau. Nous parlons des petits frères de Foucauld qui habitent à quelques kilomètres de là et qui n’ont pas pu venir car le plus jeune est actuellement malade.
Après avoir longé le lac, près de deux barques sur lesquelles se tiennent des pêcheurs et qui nous font penser au lac de Tibériade, nous est racontée l’histoire de Saül à la recherche des ânesses de son père (1 Samuel 9 – 10).
« Il y avait en Benjamin, un homme qui s’appelait Qish. C’était un vaillant homme. Son fils, nommé Saül était beau. Nul ne l’égalait en Israël et il dépassait tout le peuple de la tête et des épaules. Les ânesses de Qish s’étant égarées, il dit à son fils Saül : « Prends avec toi un serviteur et pars à la recherche des ânesses ».
Ils parcourent la montagne puis la plaine sans rien trouver, ils traversent le pays, elles n’y étaient pas. Alors Saül dit au serviteur : « allons, retournons car mon père ne pense plus aux ânesses mais il doit s’inquiéter pour nous ». Et le serviteur lui dit : « à la ville voisine, il y a un homme de Dieu, on dit aussi un voyant ou un prophète, il s’appelle Samuel, il est très réputé et tout ce qu’il dit arrive sûrement. Allons-y, peut-être nous renseignera-t-il sur notre voyage ? » Saül dit alors : « Tu as bien parlé, allons-y » et ils montent vers la ville.
Comme ils arrivent à la porte, Samuel sort pour se rendre au haut-lieu. Le jour d’avant, le Seigneur avait averti Samuel : « demain, à pareille heure, je t’enverrai un homme de la tribu de Benjamin, tu lui feras l’onction royale comme chef de mon peuple Israël. Il le délivrera de la main des Philistins car j’ai vu la misère de mon peuple et son cri est parvenu jusqu’à moi ». Samuel aperçoit Saül et le Seigneur lui souffle : « voilà l’homme dont je t’ai parlé ». Et Saül s’approche de Samuel et lui dit : « indique-moi, je te prie, la maison du voyant ». Samuel lui répond : « le voyant, c’est moi : Monte devant moi au haut-lieu, aujourd’hui vous mangerez avec moi et, au matin, je te dirai ce qui préoccupe ton cœur. Quant aux ânesses perdues depuis trois jours, n’y pense plus, elles sont retrouvées ».
Ce jour-là, Saül mangea avec Samuel. Ils descendirent ensuite vers la ville, on étendit une couverture sur la terrasse et Saül s’endormit.
Dès que paraît l’aurore, Samuel appelle Saül : « lève-toi, je vais te reconduire » et tous deux sortent. Comme ils arrivent à la limite de la ville, Samuel lui dit : « ordonne à ton serviteur de passer devant nous et toi, reste, que je te fasse entendre la parole de Dieu ».
Samuel prend la fiole d’huile (pour David il prendra une corne d’huile), la répand sur la tête de Saül, l’embrasse et lui dit : « c’est le Seigneur qui, aujourd’hui, t’a fait l’onction royale comme chef de son patrimoine. Quand tu m’auras quitté, aujourd’hui, le Seigneur te donnera des signes*. A Guibéa de Dieu, l’Esprit de Dieu fondra sur toi, tu seras changé en un autre homme. Quand tu verras ces signes se produire, fais ce que tu penses, car Dieu est avec toi.
Tu descendras avant moi à Guilgal et je viendrai te rejoindre pour offrir un holocauste et un sacrifice de communion. Tu m’attendras sept jours et alors, je te ferai savoir ce que tu dois faire.
Dès que Saül eut tourné le dos à Samuel, Dieu changea son cœur et tous les signes se produisirent le jour même. Quand ils arrivèrent à Guibéa, l’Esprit de Dieu fondit sur lui, il se mit à prophétiser et tous ceux qui le connaissaient s’en étonnèrent.
Puis Saül rentra chez lui et ne parla pas de ce que Samuel lui avait dit sur la royauté.
Samuel convoqua le peuple auprès du Seigneur et dit aux fils d’Israël : « Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël, c’est moi qui vous ai fait monter d’Egypte. Or, vous m’avez demandé un roi. Maintenant, présentez vous devant le Seigneur ». Après que les tribus se soient présentées, Saül fut désigné, on le chercha mais on ne le trouva pas. Alors on consulta le Seigneur qui dit « le voici caché près des bagages ! » On courut l’y chercher et il se présenta parmi le peuple : il dépassait tout le peuple de la tête et des épaules et tout le peuple lui fit une ovation en criant « vive le roi ! » Puis Samuel renvoya le peuple, chacun chez soi. Et Saül partit chez lui, à Guibéa et tous les vaillants dont Dieu avait touché le cœur ».
* Alors que la conteuse parlait de signes, deux cygnes sortirent du lac et rejoignirent notre groupe !
La faim se fait sentir dans le groupe. C’est alors que, dans une clairière voisine se trouve un très grande table fleurie, dressée d’une nappe blanche avec du pain et du vin, nous invitant à sortir notre repas du sac. Pendant le repas, les enfants font des tours sur le dos des ânes.
A la fin du repas, est lancé le jeu de la « carotte ». Une longue corde est étendue au sol. Deux sacs de gâteaux sont déposés à 5 m des deux extrémités. Deux camps sont constitués et gagnera celui qui pourra attraper son sac de gâteaux sans lâcher la corde. Pendant ce temps, où les deux camps s’affrontent, est brandie l’affiche d’artisans du monde. On y voit deux ânes qui tirent chacun sur la corde puis, vont ensemble manger chacun à leur tour leur botte de foin : plutôt que de se disputer à savoir lequel des 2 ânes sera le plus fort pour pouvoir aller manger chacun son tas, mieux vaut se mettre d’accord et y aller ensemble, l’un après l’autre.
Avant de repartir, nous chantons en chœur, accompagnés de la guitare le chant de l’âne gris
LE PETIT ÂNE GRIS
1.Ecoutez cette histoire |
2.Quand il vint au domaine |
3. Au temps des transhumances |
4. Il resta au village |
5. Cette vie honorable |
6. (La première partie du 6e
Cette chanson sans gloire |
Le chemin, maintenant, nous fait grimper sur la falaise des basses-gorges du Verdon. La vue est splendide. Les crocus sont fleuris et nos pieds foulent le thym qui répand son odeur délicieuse. En haut, nous nous arrêtons pour entendre le récit d’Abraham à qui Dieu demande de lui offrir son fils et, alors qu’il laisse en bas son âne avec ses serviteurs, chacun est invité à monter plus haut, au sommet, en ramassant du bois sec. C’est alors que nous découvrons les restes d’un autel construit sur une grosse souche. Chacun y dépose le bois, pour le feu (que nous n’allumerons pas !), et, alors qu’est contée la ligature d’Isaac, les enfants trouvent, à proximité, une corne de bélier : un chauffard ramené de Terre-Sainte.
Avant de redescendre de l’autre côté du lac, nous découvrons une très belle vue sur le village de Montpezat, au-delà des gorges du Verdon. Il ressemble à Bethphagée, « la maison des figues pas mûres » par où était passé Jésus, alors qu’il montait à Jérusalem où il sera acclamé. Nous nous arrêtons pour faire une lecture de paysage.
Chacun contemple le site, en silence. Puis, l’un après l’autre, nous partageons ce qui a, au premier coup d’œil, a attiré notre regard. Expérience que la vision de chacun élargit, enrichit notre propre regard.
Prochaine étape, dans une grande prairie sont proposés plusieurs ateliers, librement choisis.
1.danse-méditation
2. dessin-peinture, des récits entendus, en plusieurs tableaux de format identique qui formeront un tout dans l’église de St Laurent pour la célébration ou peinture individuelle.
3. mimes, sur les textes entendus. Un groupe-mime (maxi 6) le présente à un autre et vice-verça
4. chant : couplets à inventer à partir de l’opérette « Véronique » : "De ci de là, cahin caha, va trottine, va chemine, va petit âne, va de ci de là cahin caha, le picotin te récompensera...", qui sera présenté avant la célébration
5. intervention d’un connaisseur sur la truffe : spécialité du lieu
6-7. groupes de partage à partir des récits bibliques contés tout au long de la journée.
Nous remontons, en famille ou en bavardant avec l’un ou l’autre, sans autre animation, vers le village de St laurent-du-Verdon. Passage devant le château de St Mgr Eugène de Mazenod. Evocation de sa belle vie. Sera dansée la danse apprise en atelier, chantéee l’opérette « Véronique » avec les couplets récapitulant notre journée. Le « fil rouge » des textes évoqués nous est donné et nous nous dirigeons vers l’église pour la célébration finale, autour de notre évêque, Mgr F. X. Loizeau.
voir déroulement de la célébration eucharistique