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le message du vicaire général

 
  Novembre 2008  
 

Dieu, nous te louons,

Seigneur nous t’acclamons,

dans l’immense cortège de tous les saints

 

 ( voir " La ballade des chrysanthèmes" de Guy Jampierre )

 

« Une foule immense de témoins est invisiblement présente à nos côtés… La foule immense de témoins qui s'est laissée saisir par son Amour, c'est la foule des saints du ciel qui ne cessent d'intercéder pour nous. Ils étaient pécheurs et le savaient, mais ils ont accepté de ne pas regarder leurs blessures et de ne plus regarder que les blessures de leur Seigneur, pour y découvrir la gloire de la Croix, pour y découvrir la victoire de la Vie sur la mort ».

 

Le saint, un témoin qui s’est laissé saisir par l’amour du Seigneur ! Quelle belle et lumineuse définition de la sainteté donnée par le Pape Benoît XVI à Lourdes, le 14 septembre dernier, dans une magnifique méditation à l’issue de la procession eucharistique.

Ce qui nous fatigue par avance, et donc nous décourage, dans la sainteté, ce sont les efforts qu’il nous semble devoir déployer pour l’obtenir. Or, la sainteté ne s’obtient pas aux prix d’efforts surhumains, à la force de nos poignets spirituels, la sainteté s’accueille, se reçoit par contact avec le seul Saint, comme le vitrail laisse chatoyer de magnifiques couleurs en recevant la lumière du soleil, ou le métal qui laisse rayonner la chaleur par contact avec elle.

 

Nous pensons aussi que la sainteté est réservée à des êtres d’exception dont nous ne ferions pas partie. Or, le Concile Vatican II nous a rappelé, opportunément, que l’appel à la sainteté n’est pas réservé à quelques uns, mais que tous « les disciples du Christ sont véritablement devenus dans le baptême de la foi, fils de Dieu, participants de la nature divine et, par conséquent, réellement saints » (Constitution dogmatique sur l’Eglise, n° 40). Il serait fructueux, pour chacun d’entre nous, de relire l’ensemble du chapitre V de cette Constitution, consacré à l’appel universel à la sainteté dans l’Eglise.

Evêques, prêtres, diacres, religieuses et religieux, veufs et célibataires, cadres et ouvriers, personnes riches et pauvres, souffrantes et en bonne santé, dans la joie ou éprouvées, consacrées ou mariées (1), tous, « dans les conditions, les charges et les circonstances qui sont celles de notre vie et grâce à elles, nous sommes appelés à faire paraître, la charité avec laquelle Dieu a aimé le monde » (ibid. n°41).

 

Oui, le saint est celui en qui l’amour de Dieu a trouvé une résonnance. Cet amour nous ne pouvons pas le garder jalousement et égoïstement pour nous, mais il nous faut le faire rayonner en faveur de tous nos frères en humanité. Ce ne sont pas les programmes ou les stratégies qui « convertissent » mais l’amour de Dieu qui prend corps et forme en chacun de nous et qui se répand autour de nous. C’est le sens du saint chrême reçu au baptême, à la confirmation et à l’ordination : nous sommes marqués indélébilement et en profondeur par l’amour du Christ que nous devons répandre autour de nous en parfum d’agréable odeur pour que beaucoup puissent se retourner à la bonne odeur de l’amour du Christ qui émanera de nos vies ; vies certes marquées par la faiblesse, mais plus encore par l’amour, la grâce et la force de Dieu. Ne crains pas, nous rappelle Saint Paul, ma grâce te suffit, ma puissance se déploie dans ta faiblesse. Que nous est-il demandé ? De ne pas avoir honte, de ne pas cacher nos faiblesses mais les offrir à la grâce transformante de l’amour du Seigneur. Cette grâce, lentement, mais sûrement, travaille à faire de nos cœurs de pierre, des cœurs de chair, cœurs à travers lesquels l’amour de Dieu passe aujourd’hui dans le monde.

 

Les saints ne sont pas d’abord destinés à être honorés mais à être imités. Il ne s’agit pas de copier ce qu’ils ont fait. C’est à chacun de nous, dans la vie qui est la sienne, et non pas dans une vie idéale rêvée, d’être un miroir réfléchissant de la beauté, de la bonté et de la douceur du Seigneur comme ils l’ont été.

Dans un monde bien désorienté, notre vie ne doit-elle pas manifester que l’orientation profonde d’une existence est donnée par Dieu, de qui nous tenons la vie, la croissance et l’être ? Le suivre ne conduit jamais à des impasses mais nous en délivre. Notre Dieu veut que notre vie soit un chef d’œuvre et il nous en donne les moyens. Beaucoup de nos frères les saints ont eu à surmonter de nombreux obstacles, venant de l’extérieur mais aussi d’eux-mêmes. Ils se sont appuyés sur la force de Dieu et ils ont réussi leur vie, ce qui ne veut pas dire qu’elle a toujours été un long fleuve tranquille.

A chacun et à chacune d'entre nous, les saints, rappelle Benoît XVI, disent : « Viens, laisse-toi appeler par le Maître ! Il est là ! Il t'appelle (cf. Jn 11, 28) ! Il veut prendre ta vie et l'unir à la sienne. Laisse-toi saisir par Lui. Ne regarde plus tes blessures, regarde les siennes. Ne regarde pas ce qui te sépare encore de Lui et des autres ; regarde l'infinie distance qu'Il a abolie en prenant ta chair, en montant sur la Croix que Lui ont préparée les hommes et en se laissant mettre à mort pour te montrer son amour. Dans ses blessures, Il te prend ; dans ses blessures, II t'y cache (...), ne te refuse pas à son Amour ! ». L’amour peut tout. Il s’agit d’y croire et de le prendre au sérieux. La vie des saints en témoigne.

 

Père Christophe Disdier-Chave, vicaire général.

 

(1). la récente béatification de Zélie et Louis Martin, les parents de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, manifeste que le mariage est un authentique chemin de sainteté sur lequel les époux s’aident l’un l’autre, avec l’aide de la grâce du sacrement de mariage, à grandir ensemble sous le regard de  Dieu, humainement et spirituellement afin de parvenir « de plus en plus à leur perfection personnelle et à leur sanctification mutuelle » (Vatican II, Constitution, « l’Eglise dans le monde de ce temps », n°48).

 

 
   
 
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