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10ème anniversaire d’ordination épiscopale
 
     
  Mot d'accueil du Père Christophe Disdier Chave  
  Madame Françoise Taupenas, membre du conseil pastoral diocésain.  
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Homélie 

         Le 25 janvier 1998, j’étais ordonné évêque et votre évêque. C’était un dimanche, Jour du Seigneur ressuscité. C’était en la fête de la conversion de Saint Paul. Ce jour là, à l’appel de l’Eglise, j’ai dit : « Oui, j’accepte cette charge au service du Peuple de Dieu et je m’engage à la remplir jusqu’à ma mort avec la grâce de l’Esprit-Saint ». Et nous voici dix années après cet évènement, qui a bouleversé ma vie et sans doute… celle de notre Eglise diocésaine. La grâce de l’Esprit-Saint ne m’a pas manqué. C’est moi qui ai pu manquer au service du Peuple de Dieu ! Que Dieu et vous me pardonniez ! Que Dieu me donne la force de remplir le ministère apostolique pour vous « jusqu’à ma mort » ! Et je compte sur votre prière et votre appui !

         Aujourd’hui, nous célébrons la fête des Saints Timothée, qui fut évêque d’Ephèse, et Tite, qui fut le premier évêque de la Crète. Tous deux furent les disciples immédiats de Saint Paul, ses « véritables enfants » comme il les appelle. Au début de sa Lettre à Tite, Paul définit parfaitement la mission de l’évêque : « Serviteur de Dieu, Apôtre de Jésus-Christ, chargé de conduire ceux que Dieu a choisis vers la foi et la connaissance de la vérité dans une religion vécue ». C’est une foi qui ne se paie de mots ! C’est la foi qui doit habiter les évêques dans leur mission, à la manière des Apôtres.

         L’Evangile de la fête raconte la mission des premiers disciples, que Jésus envoie « dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller ». Une mission de première annonce de la Bonne Nouvelle en quelque sorte, « au milieu des loups », à la merci de l’accueil ou du refus ! Ne serait-ce pas toujours le même contexte de la mission des évêques, hier et aujourd’hui ?

Après dix années d’épiscopat, je reconnais, dans la foi de Paul, Tite et Timothée, la même foi qui m’a été transmise et qui a animé mes paroles et les actions d’évangélisation que j’ai entreprises avec vous: que Dieu m’y garde, avec son Esprit de force ! Qu’Il m’aide toujours à « manifester sa Parole dans le message qui m’a été confié par ordre de Dieu notre Sauveur » et à vous garder dans « la grâce et la paix qui vient de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Sauveur » !

         Le jour de mon ordination, un petit garçon du catéchisme de Peipin m’a dit, avec un bel accent : « Même si nous nous disons que ça ne doit pas être facile d’être évêque du jour au lendemain, nous savons déjà que nous pouvons compter sur vous pour nous guider vers Dieu ». Le contexte de la mission n’est certes pas facile : indifférence religieuse grandissante, réticences à l’engagement chrétien, trop petit nombre des ouvriers pour la moisson… Mais j’avoue que je ne me suis jamais senti très agressé. Il y a eu et il y a beaucoup de tracas, certes, mais peu de coups reçus ! Que l’Esprit de douceur me garde dans la sérénité, dans la Paix qui vient de Lui, aujourd’hui et demain comme hier !

Je dirais même que je me suis senti et me sens toujours heureux parmi vous et dans ce département si beau qui m’est devenu très cher.

Je suis heureux avec vous, mes frères prêtres et diacres, mes premiers et très chers collaborateurs. Je suis heureux avec vous, mes frères et sœurs consacrés, richesse de prière et de présence à tous. Je suis heureux avec vous, mes frères laïcs engagés dans le service de l’Eglise ou du monde. Je suis heureux avec vous, Eglise catholique de Digne, avec qui nous avons vécu les années jubilaires, les années de visites pastorales de proximité et maintenant la démarche ensemble « Pour un nouvel élan missionnaire ». Je suis confiant avec vous, frères des autres Eglises chrétiennes, en cherchant ensemble l’Unité.

Je suis en lien avec vous les représentants de l’Etat et les élus politiques (je pressens vos espoirs et vos angoisses à l’approche des élections), vous qui avez tant fait, en particulier pour l’entretien et la restauration de notre patrimoine religieux (j’ai dû bénir en dix ans quelques 80 restaurations de cathédrales, d’églises ou de chapelles) et je vous remercie aujourd’hui de votre présence. Je partage vos joies et vos difficultés vous, tous les acteurs de la vie sociale et industrieuse, vous les artisans et les artistes, vous les travailleurs et les sans-travail, vous malades ou en bonne santé, stressés ou décontractés, touristes ou curistes, surtout vous les pauvres, ceux et celles qui passez au Foyer Benoît-Labre ou à La Meyronnette, vous tous hommes et femmes qui tracez des Chemins d’espoir…

Quant à moi : être habituellement heureux, c’est peut-être le fond de mon tempérament, que je tiens sans doute de ma vie heureuse en famille (et je suis bouleversé de la venue surprise de quatre de mes cinq frères et sœurs ces jours-ci; deux frères et leurs épouses sont présents à cette célébration !). Mais je suis heureux, par-dessus tout, parce que, comme ma présentatrice vendéenne le disait le jour de mon ordination, « C’est à Jésus qu’il a dit oui, en choisissant de Lui donner toute sa vie pour Le servir et servir ses frères, pour servir et aimer le peuple qui lui est donné et auquel il se donne joyeusement »… J’ajoute aujourd’hui cette précision : vous servir et aimer jusqu’à ma retraite, si Dieu me prête vie et le Pape cette mission ! Mais, de toutes façons, pour vous « jusqu’à la mort ». Je l’ai promis au Dieu fidèle, parce que, depuis mon ordination, vous êtes imprégnés sur ma tête, en alliance à ma main, gravés dans mon cœur et parce que je désire tant que tous et toutes, vous ayez la Vie et la Vie divine en abondance » (c’est ma devise épiscopale tirée de l’Evangile selon Saint Jean) !

L’autre jour, alors que je me demandais ce que j’allais vous transmettre de mieux en un tel jour d’anniversaire (pendant lequel je reste confondu par tant de délicatesses de votre part), l’autre jour donc, je suis tombé, dans mon Livre de prières, sur une action de grâces de Jean de Damas, moine et prêtre dans le Désert de Juda au VIII° siècle. Malgré son ancienneté, cette prière me convient tout à fait car elle fait allusion à tous ceux et celles qui m’ont donné de vivre heureux. J’y reconnais mon histoire sainte. C’est ma prière d’action de grâces devant vous aujourd’hui, appuyé sur le Christ, mon bâton de pasteur.

 

Prière de Saint Jean de Damas

 

         « C’est Toi, Seigneur, qui m’as fait naître de mon père, qui m’as formé dans le sein de ma mère ; c’est toi qui m’as fait venir à la lumière comme un petit enfant tout nu (…).

         C’est Toi qui as préparé, par le baptême dans l’Esprit Saint, ma création et mon existence, non par la volonté de l’homme ou le désir de la chair, mais par ta grâce indicible (…).

         C’est Toi qui m’as nourri du lait spirituel, c’est-à-dire du lait de tes paroles divines. C’est toi qui m’as fortifié par un aliment solide : le Corps de Jésus Christ notre Dieu, ton Fils unique, le Très Saint, et tu m’as enivré à la coupe divine, c’est-à-dire à la coupe de son Sang qui fait vivre, et qu’il a répandu pour le salut du monde entier.

         Tu nous as aimés, Seigneur, et tu as donné ton Fils à notre place pour notre rachat qu’il a entrepris volontairement et sans résistance (…).

         Ainsi, ô Christ, mon Dieu, tu t’es abaissé pour me porter sur tes épaules, moi brebis égarée, et tu m’as placé dans un pâturage verdoyant. Tu m’as désaltéré aux sources de la vraie doctrine par l’intermédiaire de tes pasteurs dont tu étais toi-même le berger (…).

         Et maintenant, Seigneur, tu m’as appelé, par l’intermédiaire de ton grand prêtre, au service de tes disciples. Par quel dessein de ta Providence, je l’ignore. Toi seul le sais.

         Mais, Seigneur, allège le lourd fardeau de mes péchés qui t’ont gravement offensé. Purifie mon esprit et mon cœur. Conduis-moi par le droit chemin, comme une lampe qui m’éclaire.

         Donne-moi de dire hardiment ta Parole. Que la langue de feu de ton Esprit me donne une langue parfaitement libre et me rende toujours attentif à ta présence.

         Sois mon berger, Seigneur, et sois avec moi le berger de tes brebis, pour que mon cœur ne me fasse pas dévier. Que ton Esprit bon me dirige sur le droit chemin pour que mes actions s’accomplissent selon ta volonté, et cela jusqu’au bout !

         Et toi, très noble assemblée de l’Eglise, en qui réside la pureté de la foi parfaite, toi qui comptes sur le secours de Dieu et en qui Dieu trouve son repos, reçois de moi un enseignement de la foi préservé de toute erreur. C’est lui, tel qu’il nous a été transmis par nos Pères, qui fera la force de l’Eglise ! ».

 

 

         C’est pourquoi, j’invite ceux et celles qui partagent la foi de l’Eglise à proclamer avec moi : « Je crois en Dieu… »


 
   
 
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