Cette église est un édifice assez tardif
dont la construction ne se fit qu'à la
fin du douzième siècle.
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Une bulle d'Alexandre II du 25 mai 1179, promulguée
en faveur du chapitre
de Saint-Mary de Forcalquier, rappelle que l'évêque
de Sisteron a solennellement béni une croix à l'emplacement
où devait être édifiée l'église
Saint-Sauveur.
Avant cette date, les trois églises de Manosque
: Notre-Dame, Saint-Jean et
Saint-Étienne, appartenaient à l'abbaye de Saint-Victor
de Marseille. Le chapitre de Forcalquier ne touchait donc pas de
« dîmes » à Manosque. C'est pour pallier
à cet état de fait que l'évêque de Sisteron
autorise la construction de l'église Saint-Sauveur.
L'édifice ne fût officiellement consacré qu'en
1372 par l'évêque Ranulphe de Gorse, neveu du Pape
Innocent VI. Mais, nous trouvons dans les archives communales de
la ville plusieurs textes nommant la paroisse de Saint-Sauveur dès
1250. Il est probable que l'église servait déjà
au culte bien avant 1372 et que le chapitre a attendu la venue d'un
personnage important pour donner plus de faste à la consécration
solennelle de l'église.
À l'origine, l'édifice ne comprenait
qu'une nef centrale, un transept et trois absides pentagonales.
Il était entouré d'un cimetière.
Dans les premiers temps de sa construction, la paroisse de Saint-Sauveur
n'avait pas la faveur des Manosquins. Malgré la grandeur
et la majesté de la nouvelle église, ils fréquentaient
plus volontiers l'église Notre-Dame de Romigier, plus ancienne,
qui abritait la statue de la Vierge du « Romigier »
que l'on avait l'habitude d'invoquer en cas de malheur et à
qui l'on attribuait de nombreux miracles. Plus petite, plus massive,
plus familière, l'église Notre-Dame pour les Manosquins
était le cœur de la ville.
À cause de la rivalité qui a toujours
existé entre la ville de Manosque et celle de Forcalquier,
les consuls de Manosque se sont opposés, tant qu'ils ont
pu, à la réunion des églises de Manosque au
chapitre de Forcalquier. De nombreuses réclamations des consuls
au chapitre au sujet du service de l'église Saint-Sauveur
témoignent de cette opposition.
L'église, de fondation plus récente que celle de
Notre-Dame de Romigier,
est romane dans ses structures inférieures et gothique dans
ses superstructures. La durée de sa construction explique
cette dualité de style.
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