Ø les randonnées-catéchèse dans notre diocèse 

7 randonnées, sur des thèmes bibliques, ont déjà eu lieu : Joseph, le patriarche à Annot ; Création-Paradis, au col du Labouret ; Jacques Chastan, à Marcoux ; Il est l’agneau et le Pasteur, dans les bergeries du Contadour ; le passage de la Mer Rouge à Moustiers-Ste-Marie ; les pèlerins d’Emmaüs à Noyers-sur-Jabron et, le 21 mars dernier, d’Abraham à Jésus, parcourir la Bible avec un âne à St-Laurent du Verdon.

Les objectifs : Ê Permettre aux parents d’enfants catéchisés et à des familles d’enfants non inscrits en catéchèse, de vivre, dans un cadre de détente, une journée de catéchèse familiale

           Ê Permettre, à la fois des personnes éloignées de l’Eglise et à la communauté chrétienne, de vivre ensemble une expérience qui permette de s’approprier le message de l’Évangile

Caractéristique : dans un site splendide du département ; randonnées de 7 km ; récits bibliques contés, Ancien et Nouveau Testaments s’éclairant l’un l’autre ; activités ludiques actualisant et faisant résonner la Parole ; inclure l’histoire locale et ses habitants.

Participation : Nous avons commencé avec un groupe de 72 personnes. Nous étions 180 à la dernière (2/3 d’adultes, 1/3 d’enfants et de jeunes), nous avons été jusqu’à 300 personnes (au Contadour). Les participants proviennent des 7 archiprêtrés. Beaucoup n’hésitent pas à faire 1h1/2 de voiture pour y venir !

Un exemple : le 21 mars 2009, « parcourir la Bible avec des ânes » à St-Laurent du Verdon.

À 9h, toute l’équipe de préparation, composée d’un staff organisateur des randonnées (catéchistes, pastorale du tourisme et des loisirs, conteuse biblique) appuyé de chrétiens volontaires, habitant la paroisse sur laquelle aura lieu la randonnée, s’affaire à préparer les tables d’inscription et le pot d’accueil. 10h, c’est parti. Les objectifs et le programme étant donnés, nous voilà tous en marche. À notre grande surprise, 3 ânesses sont là, à proximité d’un puits. Une voix crie « Oh ! il y a des ânes attachés, il faut les détacher pour qu’ils aillent boire ! - Mais aujourd’hui on est samedi, c’est Sabbat et c’est interdit de travailler le jour du Sabbat - Alors, est-ce qu’on peut les détacher ou pas ? qu’est-ce que vous en pensez ? - Dans la Bible, Jésus a dit « chacun de vous, le jour du sabbat, ne délie-t-il pas son bœuf ou son âne pour le mener à boire ! » - Qui veut bien demander à leur maître si nous pouvons délier ses ânes et que nous les emmenions avec nous et nous les ferions boire ? »

Dans un champ, un paysan a élevé un mât avec des pancartes indiquant la direction d’un grand nombre de capitales du monde entier. Pourquoi ne pas en faire un jeu, une passe à dix avec le ballon terrestre. Direction Jérusalem ! Catherine nous fait chanter, avec sa guitare « Toi l’enfant regarde se lever, dans le ciel de ce matin d’été, une terre que nous avons rêvée, une terre toujours à inventer. Toi l’enfant reçois pour mieux donner l’espérance d’un monde à aimer ».

La marche reprend. Nous rencontrerons Balaam avec son ânesse plus vive que lui à entendre l’ange du Seigneur. Puis, Zacharie nous dire « exulte, crie de joie : ton roi vient, humble et monté sur un âne ! » Alors, tous les enfants, la journée durant, lanceront dans le ciel des « exultet » multicolores. Perché en haut d’un « figuier-sycomore », nous découvrons Zachée, ce beau fruit mûr que Jésus a « cueilli » lors de sa montée vers Jérusalem. Il nous a fait partager des figues !

Merveille, autour de midi, nous découvrons, scintillant sous nos yeux, le lac de Quinson. Mais nous nous croyons à Tibériade lorsque nous voyons deux barques de pêcheurs. Le récit de Saül nous est donné, parti à la recherche des ânes de son père et sacré 1^er roi d’Israël par Samuel. Mais, on ne le trouve plus car, si intimidé, il s’était caché dans les bagages. La faim, pour nous se fait sentir. Or, en passant, nous tombons sur une grande table fleurie, dressée d’une nappe blanche avec du pain et du vin. Chacun peut alors tirer son repas du sac. À la fin du repas, un jeu solidaire nous réunit : comment font deux ânes attachés l’un à l’autre pour aller manger chacun leur botte de foin ? Nous voilà tirant en deux camps sur une corde pour en faire l’expérience.

Le sentier nous fait maintenant grimper au-dessus des basses gorges du Verdon. Paysage magnifique, sentier parsemé de fleurs avec l’odeur du thym que nous foulons avec nos pieds. Le récit dde la ligature d’Isaac nous est donné alors que nous découvrons, au sommet, les restes d’un autel construit sur une souche. Chacun est invité à y déposer un morceau de bois, pour le feu, et nous trouvons, à proximité, une corne de bélier : un chauffard ramené de Terre-Sainte.

Alors que nous commençons à apercevoir, de l’autre côté du Verdon, le village de Montpezat qui ressemble étrangement à Bethphagée, nous entendons le beau récit des rameaux. Un champ nous permettra de nous répartir en 8 ateliers : danse, peinture, culture de la truffe, partage biblique…

Revenus tranquillement à St-Laurent, devant le château de St Mgr de Mazenod, nous découvrirons le récit de sa vie avant de nous retrouver à l’église du village pour une célébration au cours de laquelle la Parole de Dieu sera proclamée et bien des symboles seront rapportés.

Voici quelques éléments de la relecture de cette randonnée :

•  Les paysages, le cadre, les divers éléments rencontrés  permettent l’intériorisation des textes, de les faire résonner au travers de lieux très divers.
• Les Textes de la Parole de Dieu ont pu rejoindre pratiquants ou éloignés. La simplicité du message biblique (Zachée – le roi Saül - Abraham) ressort particulièrement. Vivre la Bible autrement. Importance de la cohérence des textes entre eux et des activités qui sont proposées, en relation avec ceux-ci.
• L’inter-générationnel correspond au besoin des familles de se retrouver ensemble. La randonnée était adaptée aux enfants (rythme, chants, activités). Ils s’y sentent bien, ils apprécient
• La simplicité de nos pasteurs (évêque, vicaire général, prêtres), en marche avec tous, à égalité,  a été de très nombreuses fois évoquée après la randonnée, par les participants. Ils étaient fraternels, écoutants, cheminaient auprès de chacun.
• Associer le religieux et le laïc ; l’humain et le spirituel. L’intégration du village au projet avec son patrimoine humain et culturel. Découverte des richesses de notre département.
• La bonne convivialité, la joie partagée. La liberté respectée (pouvoir rester un peu en retrait, ne pas participer forcément à la célébration ou à la messe, y assister de loin) ; l’implication de chacun librement vécue
• L’envie, au retour, de participants non pratiquants de devenir acteurs. Activité qui mobilise des bénévoles, aux dons souvent cachés, provenant d’horizons, de services divers, de compétences complémentaires, permettant une riche collaboration.
• L’organisation motivante, le timing, les idées et la créativité, le sens du détail, les ateliers, très professionnels pour certains

Au fur et à mesure, l’organisation s’améliore. Mais il nous reste encore des progrès à faire que nous avons pu cibler afin d’essayer d’en tirer profit pour la prochaine fois.

Ces randonnées-catéchèse sont toutes archivées. Plusieurs diocèses en ont déjà tiré profit en nous demandant de les « coacher » par internet. Tous les parcours et les idées peuvent resservir pour l’une ou l’autre paroisse qui désirerait se lancer dans sa propre aventure. Mais... c’est là où la randonnée se passe que les participants du secteur sont le moins nombreux. Il semble que la découverte de lieux inconnus soit primordiale. Il est préférable d’aller chez les autres !

N                                    A suivre