Longtemps, les femmes n'eurent le choix qu'entre le mariage
et le couvent. Sainte Angèle Merici leur ouvre une autre
porte : celle de la consécration à Dieu vécue
dans le monde. Le 25 novembre 1535, vingt-huit jeunes filles
s'engagent avec elle à « faire honneur à
Jésus-Christ à qui elles promettent leur virginité
et leur être tout entier ».
Ainsi naît la compagnie de Sainte-Ursule, institut qui
va connaître croissance et ramifications.
La fondatrice des Ursulines a vu le jour soixante ans plus
tôt, à Desenzano, sur les rives du lac de Garde.
Jeune encore, elle entre dans le Tiers Ordre de Saint-François
afin de donner sa vie à Dieu. Jusqu'à quarante
ans, elle vit une longue période d'enfouissement, marquée
par la prière et les travaux des champs. Les temps sont
troublés : l'Italie connaît guerre sur guerre.
Appelée en 1516 à Brescia pour consoler une femme
éprouvée par la mort de son mari et de ses deux
fils, Angèle commence à déployer une grande
activité apostolique. Elle soutient ceux qui souffrent,
réconcilie ceux qui s'opposent, conseille ceux qui doutent.
Sur le plan spirituel, elle se révèle excellente
animatrice, expliquant à merveille les Ecritures, sachant
éclairer ses interlocuteurs dans leur vie de foi.
Ses dons et son rayonnement finissent par lui créer
une véritable renommée et à attirer vers
elle un groupe de femmes et de jeunes filles désireuses
de mener une existence semblable. Angèle guide ses compagnes
dans la vie spirituelle, les réunit, prépare la
fondation et commence à rédiger sa règle.
Chacune vit dans sa propre famille, ou bien là où
elle travaille, comme servante ou dame de compagnie. Elles se
retrouvent néanmoins chaque semaine pour prier, «
s'entretenir ensemble de choses spirituelles, se réjouir
et s'encourager ». Sainte Angèle ne leur donne
pas d'apostolat particulier. Leurs paroles, leurs démarches,
leurs actes doivent à eux seuls être «un
enseignement et un sujet d'édification» pour tous
ceux qui les côtoient.
À la mort d'Angèle, la compagnie compte environ
cent cinquante membres. Elle se développe très
rapidement dans le nord de l'Italie, puis dans le reste de la
péninsule, en France, en Allemagne, en Belgique.
C'est par ses écrits que sainte Angèle se fait
connaître en France. En 1596, Françoise de Bermond
et quelques jeunes femmes fondent une petite communauté
à l'Isle-sur-la-Sorgue avec l'aide du père Jean-Baptiste
Romillon qui leur transmet la règle des Ursulines de
Ferrare : la règle de sainte Angèle passe ainsi
en France.
Très vite, dans d'autres localités, des groupes
de compagnes de Sainte-Ursule se constituent. Ces femmes se
consacrent essentiellement à l'enseignement de la doctrine
chrétienne.
Rapidement, l'Église les encourage à vivre en
monastères : l'ordre des Ursulines date de 1612. En 1900,
bon nombre de monastères se fédèrent pour
constituer l'Union romaine. D'autres Unions voient le jour au
cours de l'Histoire.
Aujourd'hui, dans le sillage de sainte Angèle et de
leurs devancières, les Ursulines de l'Union romaine,
saisies par le Christ, se consacrent essentiellement à
une mission d'éducation sous des formes variées.
Ouvertes à l'action de l'Esprit, elles laissent la Parole
de Dieu façonner en elles un coeur d'apôtre. Elles
sont envoyées dans des lieux divers pour une mission
au service de la croissance de la personne ; habitées
par une joyeuse espérance, elles rejoignent chacun dans
son besoin de Dieu. Fidèles à l'inspiration de
leur fondatrice, elles s'efforcent de tenir gravées dans
leur coeur les personnes qu'elles rencontrent.
Elles vivent en communautés fraternelles et partagent
la prière, la mission reçue et toute l'existence
quotidienne. Unies ensemble, avec les hommes et les femmes de
ce temps, elles veulent être artisans de justice et de
paix, et « vivre la bonne nouvelle de l'espérance,
de la réconciliation et de la solidarité ».
Pour célébrer cet anniversaire, plusieurs manifestations
sont organisées :