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Øcatéchèse
et demande de baptême d’enfants
Le Texte
National nous invite à essayer de mettre en œuvre,
dans notre société qui n’est plus forcément
chrétienne, une forme nouvelle de catéchèse,
liée à des demandes sacramentelles. Nous connaissons
tous, des adultes qui ont fait une rencontre de Jésus-Christ à l’occasion
de leur mariage. Il nous avait été demandé, à Digne,
dans les années 1980, de préparer au baptême
une jeune maman célibataire qui, après avoir demandé le
baptême pour son bébé a souhaité être
elle-même baptisée. On ne peut plus séparer
catéchèse (pris au sens large) et demandes sacramentelles. « Aujourd’hui,
un certain nombre de personnes accueillent volontiers des propositions
de catéchèse, mais ne sont pas prêtes pour
une démarche sacramentelle. Inversement, des demandes
de sacrement émanent de personnes qui n’ont jamais
participé à la catéchèse ».
TNOC p. 92.
Une demande
a été faite au Service Diocésain de la
Catéchèse,
alors que nous étions invités à avancer
dans cette nouvelle problématique. Il s’agissait
d’un couple (lui se disant agnostique et elle croyante)
qui, ayant vécu des épreuves, se posait des questions
fondamentales par rapport à la foi. « Demander
le baptême pour notre 3ème enfant, dans
ce nouveau contexte n’est plus possible, tant nous sommes
emplis de doutes ». Ils n’avaient pas,
non plus, la force ou la confiance nécessaire pour
inscrire leurs aînés en catéchèse.
- « Accepteriez-vous
d’entrer dans un cheminement catéchétique,
en famille, autour de cette question que vous portez du baptême
de votre bébé ? Si oui, en accord avec l’Eglise,
nous vous inviterions à entrer dans cette forme inédite
de catéchèse ». Et voilà qu’ils
appelèrent une famille de leur entourage, dans une situation
analogue, à se joindre à ce cheminement. Quatre
adultes et cinq enfants, donc.
1ère condition :
ne pas partir à l’aveuglette et nous appuyer sur
le TNOC, en lien avec l’évêque, le curé,
l’équipe diocésaine de la catéchèse
et celle de la pastorale sacramentelle et liturgique, pour une
première aventure.
Le TNOC
nous donne quelques indications pratiques : « la
participation à un cheminement de type catéchuménal
qui conduit au sacrement peut faire office de catéchèse
ordonnée, sans forcément nécessiter la participation
conjointe à une proposition de catéchèse
par modules ». Pour les enfants en âge
de catéchèse, comme pour les adultes, il s’agit
donc bien d’une véritable catéchèse.
Mais…
1ère constatation :
ce n’est pas facile à vivre pour les catéchistes
dont les groupes sont de moins en moins nombreux.
2ème constatation :
le service de la catéchèse marche alors « sur
les plate-bandes » des groupes de préparation
au baptême de petits enfants.
ÊN’avons-nous
pas, alors, à accepter de privilégier le cheminement
vers Jésus-Christ des personnes, par rapport à nos
intérêts d’organisation ecclésiale. « Il
ne peut être question de refuser un sacrement à quelqu’un
qui en fait la demande. Une proposition de type catéchuménal
permet en revanche d’accueillir les demandes en établissant
un délai et une possibilité de cheminement catéchétique
entre la demande et la célébration du sacrement ». TNOC
p. 95
2ème condition :
structure pour une catéchèse ordonnée et
délai
Un livre,
porteur de certaines convictions, nous a particulièrement
aidés, la catéchèse de toute la communauté,
vers une catéchèse par tous, avec tous et pour
tous : mettre la famille au centre de la catéchèse ;
une catéchèse sur une base de 50/50 qui part du
constat que, bien souvent, nous demandons aux parents d’enfants
catéchisés de venir à nos messes, de participer à nos
rassemblements, de faire des efforts pour renouer avec l’Eglise
et les sacrements, etc. L’exigence est en direction des
parents. Et nous ? quels efforts acceptons-nous de faire
pour les rejoindre ? pour tenir compte d’eux, de leurs
aspirations et de leurs difficultés ? Suivant cette
idée, l’auteur propose de faire contrat entre
les familles et l’Eglise : ce que porte chacun d’important
dans cette démarche et ce qu’il attend de l’autre. « de
part et d’autre, nous faisons un pas vers vous, comme vous
en faites un vers nous pour pouvoir signer ensemble ce contrat
respectif ». Belle expérience où chacun
s’est senti écouté et respecté tout
en acceptant de se déplacer avec certaines exigences librement
acceptées. Le TNOC insiste, en effet, fortement sur la
vigilance à respecter la liberté des personnes.
Quant au
délai, il est indiqué l’importance d’un
début et d’une fin. Nous nous sommes fixés
un an en faisant en sorte que le baptême du petit enfant,
s’il est finalement choisi au cours du cheminement, ne
se fasse pas au terme du parcours, afin de pouvoir bénéficier
du don de la grâce sacramentelle, dans cette aventure catéchétique.
Les rencontres
se sont faites à un rythme défini ensemble, soit
de 17h à 22h, soit un dimanche, soit un jour de vacances
des enfants et des parents. Le lieu a été choisi
en fonction du sujet traité, de manière non scolaire.
La grande fontaine de Digne, pour faire l’expérience
de l’eau dans notre vie et dans le sacrement ; Ganagobie
pour rencontrer une forme de vie ecclésiale et progresser
dans notre Credo, la liturgie de la veillée pascale dans
notre paroisse ; chez les familles pour privilégier
le partage, etc.
L’équipe
d’accompagnement : la responsable diocésaine
de la catéchèse et son mari diacre, une voisine
de l’un des couples, paroissienne, choisie du fait de son
engagement dans la vie ecclésiale et pour faire le lien
avec la vie courante.
Au cours
de l’année, les deux enfants ont finalement été baptisés.
Au terme, de façon inattendue et spontanée, les
deux familles ont remis à chaque accompagnateur un magnifique
album photos récapitulant chaque rencontre et l’ensemble
du cheminement. C’était une très belle forme
d’appropriation et de relecture.
Chantal
Bartet (A
suivre)
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