La vocation de Bernadette
Janvier 2008 ( haut )
Le 150ème anniversaire des apparitions de Lourdes suscite de nombreuses publications, interrogations et parfois, chez certains, des doutes sur la véracité des messages.
Après de nombreuses années passées à accompagner des groupes de jeunes en pèlerinage à Lourdes, je vais essayer d’écrire quelques billets spirituels (largement inspirés de mes lectures) tout au long de l’année pour vous faire partager la joie et la force chaque fois retrouvées aux pieds de la grotte, afin de continuer d’être fidèle aux missions qui me sont confiées.
Pour cela il me faut suivre les pas de Ste Bernadette.
Le 11 Février 1858, première apparition de la Dame enveloppée de lumière à la « plus pauvre des pauvres » venue chercher dans cette grotte aux cochons (c’est ainsi qu’ont l’appelait) un peu de bois pour réchauffer la demeure de ses parents.
La virginité de Marie éclate dans cette lumière de la vision de Bernadette et nous ramène aux prémices de ce mystère qu’est l’Immaculée Conception.
Pour accéder à la grotte il a fallu que Bernadette traverse le ruisseau de Savy ; cette première apparition est silencieuse mais les gestes en disent long, la traversée du ruisseau nous rappelle la traversée de la mer rouge par Moïse pour libérer son peuple de l’esclavage (Exode 17,6) puis étancher sa soif par l’eau qui va jaillir du rocher sur l’ordre donné par le Seigneur.
Moïse donnera à ce lieu le nom de ‘‘Massa’’ et ‘‘Mériba’’, Bernadette sur l’ordre de Marie fera jaillir l’eau aux pieds du rocher de la grotte et ce lieu porte le nom de ‘‘Massa-bielle’’……
Dans les deux cas, c’est le même appel, celui de la libération de l’esclavage, et pour Bernadette celui-ci avait pour nom maladie, analphabétisme, pauvreté….
Cette apparition fut précédée d’une rumeur, comme un souffle de vent mais aucune feuille d’arbre ne bougeait et, devant Bernadette qui se trouvait paralysée, stupéfaite devant la Dame, celle-ci gardait le silence, seul le chapelet qu’elle tenait s’égrenait dans ses mains.
Bernadette confiera « C’est alors que je pris mon chapelet et me mis à prier, la Dame me souriait mais ne disait rien. » Le Chapelet devient le signe de Lourdes, le signe de la prière.
Je m’interroge sur le silence de Marie ?
En suivant Marie, celle qui était mère de la Parole éternelle, par l’enfant qu’elle portait, l’a d’abord honoré par le secret et le silence.
Durant les pèlerinages, les habitués du silence ont dialogué dans le secret avec Notre Dame qui les attendait car, dans la grotte, nous avons le privilège inouï de nous retrouver sur le lieu même des apparitions.
A Noël nous venons de fêter, l’enfant qui est sorti de son sein ; depuis l’annonce de l’ange cet enfant est un lent et beau secret. Elle l’a reçu dans une confidence ; elle l’a porté sans un mot ; et voici que cette naissance qui remplit le monde d’appels, poursuit en elle la calme intimité de son mystère.
C’est Elle la mère qui devait clamer la nouvelle, voyez son silence !
Jésus dans sa passion s’est souvent tu et je pense que nous devons chercher Dieu dans le silence et l’ombre, souvent loin des phénomènes visibles.
Que par les diverses haltes spirituelles qui nous sont proposées cette année, nous continuions ou nous retrouvions en nous, le goût du silence et de l’adoration !
Je profite de ces quelques lignes de réflexion et de la date de leur parution, pour présenter aux lecteurs d’Eglise de Digne et à leurs familles, tous mes vœux de bonne et heureuse année 2008, que le Dieu d’amour et de paix les bénisse et que Marie tendresse de Dieu les accompagne tout au long de l’année.
Février 2008 ( haut )
2ème apparition le Dimanche 14 février.
Après la 1ère apparition, Bernadette parle de sa découverte de la Dame et dit :
« Je voulais faire le signe de la croix, je ne pus pas, ma main tomba, alors je fus un peu saisie de frayeur…. »
Bernadette, avec toute sa pureté, son innocence , pense à une apparition maléfique aussi va-t-elle apporter une arme terrible contre le démon, « l’eau bénite »
Bernadette témoigne : « la seconde fois, c’était le dimanche suivant, j’y revins avec une petite bouteille remplie d’eau bénite, je me mis à genoux et je pris mon chapelet pour le dire ; à peine j’avais dit la première dizaine, j’aperçus la même Dame et je me mis à lui jeter de l’eau bénite tout en lui disant que si elle venait de la part de Dieu de rester et sinon de s’en aller et je me dépêchais de lui jeter toujours plus d’eau ! Elle se mit à me sourire »
A la 2ème apparition, l’eau bénite dissout le profane dans le sacré. La grotte aux cochons devient un sanctuaire. L’eau bénite métamorphose le lieu sauvage en un lieu de rendez vous d’une enfant et d’un être céleste.
Merci Bernadette de nous redire l’importance de l’eau bénite et le sens du sacré.
Pourquoi la Vierge Marie est-elle venue à Lourdes…Pourquoi s’est-elle adressée à la plus pauvre, à la plus faible ? Pourquoi Jésus se sert-il encore de sa Mère pour se montrer aux hommes ?
On doit y voir le grand lien qui unit le cœur de Jésus à celui de sa Mère, et j’ajouterai à celui de tous les hommes.
Quand nous sommes à la grotte, que nous prions Marie en regardant sa statue, le saint sacrement exposé dans la crypte de la chapelle se trouve juste à l’aplomb du lieu des apparitions.
Il ne faut pas nous tromper !
Il nous faut vivre en contact avec la « source ».Il faut constamment retourner à l’origine.Il faut faire du silence en soi. Il faut retrouver au milieu du désert, cette eau vive qui jaillit en vie éternelle.
C’est cela sans doute que notre Seigneur appelait « l’unique nécessaire ».
Nous sommes tous appelés à la sainteté, tous appelés à réaliser en nous le rayonnement de Dieu, tous appelés à devenir pour les autres le visage de Jésus, tous appelés à vivre une vie infinie où chaque action a une portée éternelle, où chaque action a les mêmes « possibles » qui deviendront réalité dans la mesure où nous utilisons toutes nos énergies en reprenant contact avec Dieu au plus intime de nous-mêmes.
« A Lourdes on n’est plus sur la terre ! » En conséquence, on se rend à Lourdes, non pas pour s’évader de la terre, ce qui serait une démission, mais pour retrouver le sens divin de la terre et de ses évènements ; on n’y va pas en touristes, mais en pèlerins !
Pour terminer cette réflexion, je vous propose une prière
d’action de grâces
Vierge Marie, avec toi nous chantons
Les merveilles que fait pour nous le Seigneur.
Notre âme et notre esprit exultent de joie en Dieu le Sauveur,
Car il a fait des merveilles.
Il pose son regard sur nos cœurs humiliés
Et sa miséricorde se répand sur nos vies.
Il tourne vers lui nos regards
Et nous recrée à l’image de son Fils.
Il nous dépouille de nous-mêmes
Et nous comble de ses largesses.
Il rétablit avec nous son alliance,
Fidèle à la promesse faite à nos pères
En faveur d’Abraham et de sa descendance à jamais.
L. Le Pan, s.m.m.
Mars 2008 ( haut )
Il y a des coïncidences qui, à force de s’accumuler, s’imposent comme des signes de DIEU.
C’est le désir de faire sa première communion qui explique la présence de Bernadette à Lourdes le 11 Février 1858.
Pendant le carême de cette même année 1858, la Vierge Marie apparut quinze fois à Bernadette. C’est encore pendant cette période, entre le Dimanche de la passion et le Dimanche des Rameaux, le jeudi 25 Mars, que la belle Dame révèlera son nom « Je suis l’Immaculée Conception »
A Massabielle, la Vierge Marie va introduire Bernadette au cœur de la Rédemption « Quand je lis la Passion, dira-t-elle sur son lit de mort, je suis plus touché que quand on l’explique »
La troisième apparition de la belle Dame à Bernadette, le jeudi 18 Févier, lendemain du Mercredi des cendres doit éclairer notre réflexion.
Bernadette, pressée par son Curé, présente une plume à la mystérieuse Dame : « Madame voulez vous avoir la bonté de mettre votre nom par écrit ? »… «Ce que j’ai à dire, il n’est pas nécessaire que je le mette par écrit » C’était la toute première parole qu’entendait la voyante.
Comme il serait rassurant pour nous tous d’avoir la preuve par l’écriture de la main même de la Vierge Marie…..et du Christ…… !
Mais voilà, Notre Dame, tout comme Jésus, n’a jamais rien écrit, respectant notre liberté de croire ou de ne pas croire, confiant à d’autres de transmettre les messages et de témoigner.
Cela me paraît essentiel pour adhérer en pleine liberté au mystère de la Foi et je ne peux franchir le pas sans m’interroger sans cesse, dans la nuit du doute qui quelques fois vient bousculer mes certitudes.
Alors, tourné vers la Vierge Marie, l’Eucharistie, la prière, si je lui porte un cœur filial, si je dissipe dans la lumière les angoisses de ma nuit, si je tiens mon regard fixé sur son visage avec la confiance d’un enfant qui appelle sa mère, elle gardera toujours en moi les sources mystérieuses, en orientant toujours vers la Vie ce qui appartient à la Vie.
Avril 2008 ( haut )
Un témoin déclare que Bernadette durant les apparitions devenait blême, elle « semblait morte », ses joues était extrêmement pâles comme si elles étaient traversées par la lumière.
D’où vient donc cette lumière qui la traverse ?
Son cousin Jean Soubirous âgé de 12 ans témoigne « Un matin en la regardant, j’ai eu presque peur. Elle ne bougeait pas et son visage était tellement beau que je ne la reconnaissais plus …
On croyait d’abord que c’était le soleil qui donnait sur Elle mais ce jour-là, le ciel était couvert. J’interrogeais une femme qui était près de moi : pourquoi est-elle si blanche ? » La femme me répondit : c’est l’apparition qui l’éclaire. »
Ce témoignage nous rattache directement à l’évangile de la Transfiguration,
La Dame n’est pas la lumière : Elle est revêtue du Christ, Elle est enveloppée de la lumière du Christ.
Notre sens du péché et de la pureté ne s’illumine-t-il pas à cette lumière si limpide ? Comment supporter davantage toutes ces contradictions intérieures, ces égoïsmes, dont nous sommes trop facilement complices ?
Comment ne pas se sentir tout péché perdu dans la masse du péché des hommes, de leurs injustices, de leurs impuretés, de leur orgueil devant cette splendeur de l’immaculée ?
Nous voici replacés en face des exigences de notre baptême.
La grâce de Lourdes nous convie à en reprendre les options fondamentales.
En cette année où, par les rencontres proposées dans le temps du carême, on nous rappelle que nous sommes tous « embauchés » pour la mission, demandons à la Vierge Marie par l’intermédiaire de Bernadette d’illuminer nos vies pour que nous soyons toujours plus de véritables témoins de notre baptême.
Mai 2008 ( haut )
Voilà déjà le 5ème billet spirituel que je vais écrire en demandant à sainte Bernadette de continuer à me guider sur ses pas.
Comment ne pas éprouver de crainte de ne pouvoir transmettre avec vérité ce qu’elle a pu ressentir au fond de son cœur durant les apparitions, cette immense joie devant Notre Dame malgré la révélation « qu’elle ne serait pas heureuse en ce monde mais dans l’autre »
On a tellement écrit sur Bernadette, mais je n’ai lu nulle part qu’elle ait quitté avec tristesse la grotte suite à cette révélation.
La tristesse et les larmes sont apparues sur son visage quand Marie lui a dit les yeux rivés sur l’horizon « Pénitence, pénitence priez pour les pécheurs »
Ces paroles doivent tous nous interroger, nous interpeller dans ce monde où elles semblent décalées avec tout ce que l’on nous propose pour être heureux !!!!!!!
Nous sommes tous pécheurs et la pénitence qui nous est demandée ne peut être qu’à la mesure de nos possibilités, mais elle n’est pas gratuite, elle contribue à notre salut et au salut des autres.
Marie ennoblit la vie parce qu’elle est Notre Dame du silence, parce qu’elle est toute consacrée à la divine pauvreté. On n’a que ce que l’on donne, et Marie est pleine de toutes les grâces de Dieu.
Nous pouvons nous mettre à son école toute notre vie, avec toute notre soif de connaissance, parce que dans le rayonnement de sa présence, (particulièrement à Lourdes) nous apprendrons à purifier nos yeux et nos mains pour ne pas vouloir posséder une réalité dont le secret est finalement l’amour.
Réalité où resplendit la tendresse divine, c’est à cela que nous sommes tous invités.
Juin 2008 ( haut )
La Vierge Marie a demandé avec insistance que l’on prie pour les pécheurs.
Prier pour les pécheurs c’est encore réparer pour eux, c’est faire pénitence, ce mot revient sans cesse sur les lèvres de Bernadette.
Un geste symbolique devait mettre en relief ce message. Son comportement est à ce point étrange que les spectateurs en sont bouleversés : elle fait un trou dans la grotte….elle mange de l’herbe ! Elle-même s’en est expliquée : « La Dame me dit : Allez boire à la fontaine et vous y laver….Ne voyant pas de fontaine, j’allais boire au Gave. Elle me dit que ce n’était pas là. Elle me fit signe avec le doigt en me montrant l’endroit de la fontaine. J’y allai. Je ne vis qu’un peu d’eau sale ; j’y portai la main, je ne pus en prendre : je grattai et l’eau vint, mais trouble. Pendant trois fois je l’ai jetée : à la quatrième fois, je pus en boire »
Pour comprendre ce prodige de la source et de son eau, rappelons-nous le symbolisme de cet élément, utilisé par les Ecritures elles-mêmes : l’eau lave, rafraîchit ! L’eau est alliée avec la pénitence, avec la conversion : Jean qui baptisait dans le désert, invitait à la pénitence ! Pour notifier la nouvelle vie des fils de Dieu, Jésus expliquait aussi à Nicodème la nécessité de renaître de l’eau et de l’Esprit.
Le sacrement de réconciliation n’est-il pas comme un second baptême qui purifie du péché et redonne la vie de Dieu ?
Mais il n’est pas de purification sans volonté de pureté. Et cette volonté implique des renoncements.
La suite de la vision le souligne : Bernadette arrache trois petites poignées d’une herbe très courte qu’elle prend entre ses dents. La Dame lui avait commandé : « Allez mangez cette herbe que vous trouverez là ». Cette herbe avouera la jeune fille, était mauvaise et dure. La contrition du cœur, la pénitence s’expriment jusque dans nos sens que trop souvent nous flattons !
Tel est ce haut lieu de Lourdes, terre de l’eau et de la pénitence, lieu privilégié de la contrition de ses fautes, de ses faiblesses, de la purification, de l’expiation pour ses propres péchés et ceux des autres !
La belle Dame nous l’apprend par Bernadette, avec le sourire, comme pour signifier par avance son assistance à tous ceux qui viendraient en procession à sa chapelle retrouver leur pureté.
Juillet 2008 ( haut )
Les pèlerins répètent fréquemment : « A Lourdes on n’est plus sur la terre » !
Un pèlerinage à l’un quelconque de ces lieux privilégiés de la présence de Dieu, est un peu à l’image de notre vie. Nous montons vers le Seigneur comme jadis les Juifs montaient au temple de Jérusalem.
Au fur et à mesure de notre marche, les étapes sont des temps de dépouillement jusqu’au dernier des dépouillements, celui de la mort, pour rencontrer le bien qui ne passera pas, Dieu lui-même !
Le pèlerinage suppose des dépouillements effectifs : on lui consacre de l’argent, épargné non seulement sur l’agréable, mais quelquefois sur le nécessaire ; on lui donne du temps, pris sur les loisirs, on se sépare des siens pour se perdre dans une foule anonyme, avec toutes les surprises et les incommodités que cela engendre. Il n’est pas de pèlerinage vrai sans cette volonté de conversion du cœur !
Cette marche vers le divin, nous ne l’accomplissons pas seuls, mais en communauté : nous nous sentons tous solidaires dans nos difficultés quotidiennes, nos fautes et dans cette volonté de purification ;
Le pèlerinage nous replace en Eglise. L’Eglise étant essentiellement le lieu où, tous ensemble, avec l’aide de l’Esprit saint, nous travaillons à notre perfectionnement commun.
Qui, à Lourdes, pourvu qu’il y apporte un minimum de bon vouloir, reste insensible à ce mouvement de pénitence et de prière ? Celui-ci suppose l’humilité du cœur.
A Lourdes, comme partout ailleurs, Dieu ne parle qu’aux humbles et aux pauvres ! N’est-il pas vrai que les pèlerinages les plus marquants sont ceux dont l’esprit touristique est banni et sont composés surtout de petites gens.
Comment ne pas se souvenir de l’action de grâce du Christ : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux habiles et de l’avoir révélé aux tout petits » (Matth.11,25)
Ce signe de la pauvreté et de l’humilité n’est-il pas la caractéristique de ce lieu privilégié ? Une fois de plus, Dieu y agit par des moyens pauvres ! tant il se moque des puissants qui placent leur confiance dans le veau d’or.
Voilà pourquoi Il choisit d’envoyer sa mère la Vierge Marie à Bernadette la plus pauvre des pauvres.
Que chaque fois que nous prions avec le « Cantique de Marie » nous laissions ses paroles envahir notre cœur !
Août 2008 ( haut )
Lorsque ce billet spirituel paraîtra, nous fêterons le 15 août le dogme de l’assomption de la Vierge Marie.
Je voudrais essayer dans les lignes qui suivent d’exprimer ma dévotionen Marie. Or nous le savons d’expérience nos expressions extérieures, ne se calquent pas absolument sur notre vie intérieure ; pour des raisons valables, elle n’en traduisent pas toujours l’intensité. Ne sont-elles pas en effet dépendantes de tout notre réseau de vie, des mille et mille évènements qui le composent, s’imbriquent les uns dans les autres, souvent en dépit de notre volonté ? Tout en reconnaissant leurs avantages pour la dévotion envers la Vierge Marie, force nous est de leur reconnaître un caractère relatif.
Par contre il est de la plus haute importance de réviser notre sentiment même de dévotion envers la Vierge Marie. Il n’y va plus, dans le cas de notre seul jugement qui décide de l’opportunité de tel ou tel geste, mais de notre accord profond avec la pensée du Christ et de son Père.
La dévotion n’est pas en effet un sentiment aveugle. Tout dans notre religion doit être lumière. Notre Dieu se présente à nous comme le Dieu de lumière, et son Fils envoyé pour nous sauver, nous affirme qu’il est la « lumière du monde » Ceci ne signifie d’aucune manière qu’ici-bas nous pouvons avoir une intelligence parfaite de Dieu et de son plan de salut.
Nous sommes en face de Dieu comme des enfants à l’école de leurs parents qui ne comprennent pas tous les comportements de ceux-ci ni toutes leurs affirmations. La confiance pourtant est en leur cœur car, à leur sens, leurs parents savent, et ne veulent en rien les tromper. La différence entre ces enfants et nous tient en ce que, si leurs parents sont faillibles, notre Père des Cieux est la vérité même, et sa bonté pour nous est toute puissante.
Bien plus, elle nous invite, selon nos forces humaines renforcées par les lumières de l’Esprit Saint à progresser sous la direction de l’Eglise à la compréhension de Dieu et de son plan d’amour pour nous.
Notre dévotionà la Vierge Marie est fonction de notre docilité à l’enseignement de Dieu, de l’accueil que nous faisons à son Fils Jésus notre sauveur ; lui donner notre foi, c’est avec Lui recevoir Marie sa Mère et reconnaître à Celle-ci la place que Dieu a voulu lui donner dans son plan de salut.
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Octobre 2008
Beaucoup d’articles et de livres ont été écrits sur la vie de Sainte Bernadette. Je pensais vraiment, en prenant la route du pèlerinage diocésain à Lourdes, connaître son histoire dans tous ses détails.
Dans l’église paroissiale, devant la partie miraculeusement conservée du registre de son baptême après l’incendie de l’église, et que j’avais pourtant vue chaque fois en pèlerinage, j’ai ressenti de nouveau une grande émotion.
Sommes-nous vraiment conscients de la grandeur et des grâces reçues par notre Baptême ?
Je repensais aux paroles du prophète Ezéchiel qui, pour moi, prophétisait le Baptême : «Je verserai sur vous une eau pure, et vous serez purifié, de toutes vos souillures de toutes vos idoles je vous purifierai. J’enlèverai votre cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair… vous serez mon peuple et moi je serai votre Dieu. »
Le prophète Ezéchiel vivait 9 siècles avant la venue du Christ et pourtant depuis cette époque si les idoles païennes ont disparu, d’autres idoles sont bien présentes de nos jours : l’argent, le pouvoir, le paraître.
Au cours de la visite du cachot, dans le temps de recueillement qui nous était accordé, comment ne pas penser que l’extrême pauvreté de ce lieu, s’il a été source de peine, était aussi source de joie pour toute la famille de Bernadette grâce à l’amour de ses parents.
‘‘Ce qui frappe dans les conditions de vie de Bernadette enfant, c’est l’extrême pauvreté de ses parents qui ont souvent manqué de nourriture pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Or, non seulement Bernadette était consciente de cette pauvreté, mais elle l’aimait et l’acceptait avec une note perceptible de liberté et de dignité.
Elle, qui a souffert de la misère de ses parents, du froid et du manque de nourriture, a eu- enfant-comme une horreur de l’argent’’.*
Sainte Bernadette, si la Vierge Marie t’a choisie pour nous transmettre ses messages, c’est sûrement pour la pureté, l’innocence et le témoignage de ta vie.
Bernadette dit que sur cette terre, l’amour ne va jamais sans souffrance ; redisons la prière de Bernadette à Jésus :
« Jésus seul pour But,
Jésus seul pour Maître,
Jésus seul pour Modèle,
Jésus seul pour Guide,
Jésus seul pour Joie,
Jésus seul pour Richesse,
Jésus seul pour Ami (1) »
* Extrait du livre de Jean-Claude SAGNE « La Voie spirituelle de Bernadette »
(1) Ecrits spirituels, p 367.
Mario RONCELLI, diacre permanent
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