année sacerdotale


 

19 juin 2009 – 19 juin 2010 :

Une année du prêtre, « année sacerdotale »


 

 

décembre 09  -  janvier 2010  -  février  -  mars    -  mai   -  juin  -   juillet  -  août   -   septembreoctobre - novembre  - décembre   2010

        

VOIR: Lettre de Benoît XVI adressée à tous les prêtres, à la veille de l'ouverture de l'Année sacerdotale, Juin 2009

voir également les billets spirituels de 2008:  Mario RONCELLI , diacre        La vocation de Bernadette

voir également les billets spirituels de 2009: Père Thierry Cazes                  Sainte Thérèse de Lisieux

voir également les billets spirituels de 2011: Père Philippe Michel et Pierre Léouffre, diacre  Le mystère de l'Eucharisie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 BILLETS SPIRITUELS

 

Je remercie infiniment le Père Thierry Cazes, curé de Sisteron, de nous avoir fait redécouvrir des extraits de lettres de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus (lire). Elles nous ont permis d’enter dans sa vocation et la recherche incessante de la voie de l’amour.

‘‘Aimer c’est tout donner et se donner soi-même ! » C’est ce qu’a vécu également le curé d’Ars en son temps manifestant la miséricorde divine à ses frères.

Au cours de cette Année du Sacerdoce, le Père JANNINI, curé de Forcalquier, nous fera découvrir la vie de Jean-Marie VIANNEY et les différents aspects de son ministère. Qu’il soit déjà remercié pour les billets spirituels qui alimenteront Eglise de Digne, et nourriture spirituelle pour chaque lecteur.

Père Philippe MICHEL

 

 

« Mon frère s'occupait à la maison à repasser son catéchisme.

Il nous l'apprenait ».

 

Jean-Marie VIANNEY, quatrième d'une famille de six enfants, naît le 8 mai 1786, Dardilly, un village situé à huit kilomètres au nord-ouest de Lyon. Ses parents, des cultivateurs chrétiens, animent la prière familiale et offrent couramment le gîte et le couvert aux nécessiteux. Le climat de Foi et de Charité, qui règne à la maison, marque profondément le petit Jean-Marie.

Ses premières années s'inscrivent dans un contexte historique d'une grande portée. Il a quatre ans quand la Révolution éclate. Il a sept ans lorsque la persécution frappe la région: l'église de Dardilly est fermée au culte. Il grandit sous la Terreur. Jean-Marie est catéchisé discrètement. Il se confesse pour la première fois à un prêtre réfractaire qui se cache à la ferme. Il fait sa Première Communion lors d'une messe célébrée secrètement par un missionnaire clandestin, dans une maison du village voisin, Ecully. Il se rend compte de l'héroïsme d'un prêtre qui risque sa vie pour lui permettre de rencontrer Jésus dans les sacrements.

Il va à l'école très tard parce qu'il n'y avait pas d'instituteur au village. Après la Révolution, l'abbé Fournier devient curé de Dardilly. Il ouvre une école pour instruire et catéchiser les enfants et les adolescents. Jean-Marie est l'un d'entre eux. Il ne semble pas se débrouiller trop mal. Sa sœur Marguerite rapporte: « Mon frère s'occupait à la maison à repasser son catéchisme. Il nous l'apprenait.» L'abbé Fournier, qui avait souffert de la tourmente révolutionnaire et qui avait été fidèle à l'Eglise, a une influence profonde sur son jeune paroissien. Naît alors dans le cœur de Jean-Marie le désir d'être prêtre.                                (à suivre)

A-M Jannini


 

 

 

JANVIER 2010

 

 

«Ce n'est pas trop de peine pour donner un bon prêtre»

 

A 17 ans. Jean-Marie Vianney confie à ses parents son désir d'être prêtre. Il en donne la raison : «Je voudrais gagner beaucoup d'âmes au Bon Dieu. »

Son père, qui a besoin de bras pour la ferme, s'oppose pendant deux ans à son départ, mais sa mère soutient sa vocation.

Enfin on s'arrange en famille pour le faire étudier chez un prêtre de la région, l'abbé Charles Balley, curé d'Ecully. Ce prêtre va jouer un rôle très important dans son évolution. A cette époque, il n'était pas rare qu'un prêtre de paroisse se chargeât lui-même de la formation classique d'un futur grand séminariste.

Le maître constate que son élève a une mauvaise mémoire, mais qu'il est intelligent et qu'il a une vie spirituelle profonde. Il comprend, que scolarisé très tard, il n'est pas habitué à l'étude. Cependant il est convaincu que Dieu veut àson service ce garçon et il l'oriente vers le sacerdoce.

Appelé sous les drapeaux des armées napoléoniennes, le jeune Vianney choisit de déserter, refusant de servir un empereur excommunié.

Quand il entre au grand séminaire de Lyon, les cours sont faits en latin, aussi, malgré tous ses efforts, il ne comprend pas la moitié de ce qu'on lui enseigne. L'abbé Balley, qui est en relations fréquentes avec le supérieur, se charge alors de lui enseigner en français la théologie. Il obtient que son fils spirituel soit interrogé par un seul examinateur dans le presbytère d'Ecully. N'ayant plus devant lui les professeurs du grand séminaire, Jean-Marie, moins intimidé, répond de façon convenable aux questions qu'on lui pose.

 

Il reçoit les Ordres mineurs et le Sous-diaconat le 2 juillet 1814, le Diaconat le 23 juin 1815, en la Primatiale Saint Jean, à Lyon. Après avoir subi un dernier examen très satisfaisant, il est enfin ordonné prêtre le dimanche 13 août 1815, dans la chapelle du grand séminaire, par l'évêque de Grenoble qui remplace l'Archevêque de Lyon. Il a vingt-neuf ans. Un vicaire général fait remarquer à Monseigneur Simon qu'il s'est bien fatigué pour l'unique sujet auquel il vient de conférer le sacerdoce, celui-ci réplique : ‘‘Ce n'est pas trop de peine pour ordonner un bon prêtre’’.

Le lendemain matin, l'abbé Vianney célèbre avec ferveur sa première messe.

A suivre...….Père A.M Jannini

 

FEVRIER 2010

"L'amour vaut mieux que la crainte"

 

Le 20 août 1815, l'abbé Vianney est nommé vicaire-stagiaire de l'abbé Balley, curé d'Ecully, qui va continuer sa formation sacerdotale et l'initier au ministère paroissial. C'est un homme de prière et de pénitence, marqué par l'atmosphère de renouveau et d'expiation des premières années de la Restauration. Il s'impose des privations de sommeil et de nourriture. Son jeune vicaire, qui l'admire, tient à en faire autant.

A quelques notables venus le plaindre à l'Archevêché de l'austérité de leurs prêtres, Monsieur le Vicaire Général Courbon leur répond : «Heureux êtes-vous, habitants d'Ecully, que votre curé et votre vicaire fassent pénitence pour vous».

La religion de l'abbé Vianney est une religion du bonheur, non une recherche morbide de la mortification. Les sacrifices ne sont pour lui que desmoyens de se détacher de tout pour être libre d'aimer davantage le Seigneur et de mieux servir ses frères.

On sent un grand équilibre dans sa manière de faire pénitence : «Il ne faut pas faire cela, dit-il, parce que je ne pourrais pas remplir mon devoir demain. J'aurais sommeil, et la moindre chose m'impatienterait, je serais ennuyé toute la journée, je ne pourrais rien faire, je ne ferais pas la moitié de tant d'ouvrage que si j'avais reposé la nuit ; il ne faut pas faire ça... »

 

Ecully est un bourg assez important. La Révolution avait fait parmi les habitants, comme ailleurs, des ravages. L'abbé Balley cherche à faire monter peu à peu le niveau spirituel de sa paroisse. Il commence par embellir l'église : mobilier, vestiaire liturgique, objets sacrés. L'abbé Vianney se souviendra plus tard de la leçon de son ancien curé ; il donnera tous ses soins à ce qu'il appellera «le ménage du Bon Dieu».

L'abbé Balley est un prêtre sévère et zélé. Il mène sa paroisse tambour battant. Il inculque à ses paroissiens une morale stricte et leur fait souvent des reproches.

Sous l'influence de son curé, au début de son ministère de prêtre, l'abbé Vianney semble un peu rigoriste. Mais avec l'expérience pastorale et la grâce de Dieu, il devient plus humain, plus compréhensif. Il insiste davantage sur la miséricorde de Dieu que sur la crainte : «L'amour vaut mieux que la crainte, dit-il. Il y en a qui craignent Dieu. Ce n'est pas comme cela qu'il faut faire. Dieu est bon. Il connaît nos misères ; il faut que nous L'aimions, il faut que nous voulions tout faire pour Lui plaire ».

A suivre...….Père A.M Jannini

 

 

Un curé "pas comme les autres"

 

Trois ans après son ordination, l’abbé Vianney est nommé curé d’Ars, un village de 230 habitants environ, à une dizaine de kilomètres de Villefranche-sur-Saône.

 

Pour tout encouragement, on lui dit à l’Evêché : il n’y a pas beaucoup d’amour du Bon Dieu dans cette paroisse, vous en mettrez’’.

 

Il arrive dans sa nouvelle paroisse le 13 février 1818. A un quart d’heure de marche du village, un monument de bronze rappelle l’événement. Monsieur le Curé demande à un petit berger, Antoine Givre, la route qu’il doit suivre, l’enfant la lui indique : ‘‘Eh bien ! Mon ami, lui dit l’abbé Vianney, tu m’as montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du ciel’’.

 

Les gens d’Ars ne vont pas tarder à entrevoir ce qu’a d’exceptionnel le prêtre qui leur est envoyé. Il est d’un abord facile. Son presbytère est dépouillé. Sa nourriture est frugale.

 

Il célèbre la Messe sans traîner, mais avec beaucoup de ferveur. Un fidèle témoigne : ‘‘il donne envie de prier en le regardant’’.

 

Dans ses prédications du dimanche, il s’inspire de sermonnaires, mais il recourt à des images empruntées à la vie familière de ses paroissiens, il insiste sur l’amour de Dieu et l’attachement aimant du chrétien à Jésus-Christ. On l’écoute volontiers.

 

Il s’applique à former chrétiennement les enfants. Son catéchisme s’ouvre aux parents. Dans sa catéchèse, il s’appuie beaucoup sur l’Evangile et puis des exemples dans la vie des Saints.

 

Sa réputation de confesseur et de conseiller spirituel commence à attirer de nombreux pénitents d’Ars et des paroisses voisines.

 

Il prie beaucoup, mais il ne passe pas ses journées dans l’église. Il prend contact avec tous ses paroissiens, surtout les malades, les pauvres, les personnes âgées. Il ajoute au réconfort de sa présence le secours matériel dont ils ont souvent besoin.

 

Il prend des initiatives pastorales :

- Il organise des missions populaires.

- Il crée deux confréries dans lesquelles il voit pour ses paroissiens un moyen d’approfondir leur foi.

- Il ouvre une école pour l’éducation des filles.

- Il entreprend de restaurer et d’embellir son église.

 

Il s’engage donc sur tous les fronts sans se laisser décourager par certaines critiques.

 

Dès le commencement de son ministère à Ars, le maire du village, Antoine Mandy, fait cette réflexion : ‘‘nous avons un curé pas comme les autres’’.

 

La comtesse des Garets, châtelaine d’Ars au moment de l’arrivée de l’abbé Vianney, dit : ‘‘Monsieur le curé semble, dans toute sa conduite, n’avoir qu’une pensée ‘Aimer Dieu et Le faire aimer’’.

 

Jean-Marie Vianney va passer 41 ans de sa vie au même endroit, priant, célébrant, confessant, enseignant, bâtissant, et surtout devenant un saint, jusqu’à sa mort le 4 août 1859. Quelle stabilité !

 

C’est dans l’exercice de son ministère tout entier qu’il est devenu un saint, selon l’expression du concile Vatican II dans le décret sur le ministère et la vie des prêtres n°12 et 13.

 

Après ces quelques repères biographiques, nous verrons prochainement quelques facettes de la sainteté sacerdotale de Jean-Marie Vianney.

 

A suivre...….Père A.M Jannini

 

 

mai 2010

Le Saint Curé d'Ars et la Parole de Dieu

 

«Notre Seigneur ne fait pas moins de cas de sa Parole que de son Corps »

             

L'abbé Vianney se nourrit abondamment de la Parole de Dieu : «Le bréviaire est ma fidèle compagne, dit-il. N'y a-t-il pas des grâces particulières attachées à l'Ecriture Sainte ? Le bréviaire est composé en partie des plus beaux morceaux de l'Ecriture Sainte ».

Il aime prier les psaumes, spécialement ceux qui invitent à se tenir devant Dieu avec un cœur de pauvre.

Pour lui, la Bible est bien autre chose qu'un recueil de textes du passé. Dieu parle actuellement. Sa Parole continue de se faire entendre. C'est vital de s'en nourrir: « Il est tout à fait impossible d'aimer Dieu et de Lui plaire sans être nourri de cette parole», dit-il.

Il sent l'importance de la Parole de Dieu qu'on essaie de remettre en honneur aujourd'hui. Il dit en effet : « Notre Seigneur, qui est la vérité même, ne fait pas moins de cas de sa Parole que de son Corps ».

Il met donc l'épître et l'évangile de la Messe, leur commentaire populaire, le sermon, à la hauteur même de la consécration et de la communion. Il opère un rapprochement très fort entre la vénération que l'Eglise accorde au Corps même du Seigneur et celle réservée à sa Parole.

Il retrouve le thème des "Deux Tables" cher aux Pères de l'Eglise et repris par le Concile Vatican II dans la constitution sur la Liturgie et celle sur la Révélation : «L'Eglise a toujours témoigné son respect à l'égard des Ecritures, tout comme à l'égard du Corps du Seigneur lui-même, puisque, surtout dans la sainte liturgie, elle ne cesse, de la table de la Parole de Dieu comme de celle du corps du Christ, de prendre le Pain de Vie et de le présenter aux fidèles». (Dei Verbum n° 21), cf. aussi (Sacrasanctum Concilium n° 56).

Il n'est pas étonnant dès lors que l'abbé Vianney étudie beaucoup l'Evangile, toute la Bible. Il rédige ses "instructions" en se servant d'ouvrages qui proposent des commentaires de la Sainte Ecriture et des pistes réflexions. Il prépare avec soin ses catéchismes et ses sermons. Il essaie de faire le lien entre la Parole de Dieu et la vie des gens. Malgré les textes d'emprunt qui restent le fond doctrinal de sa prédication, il trouve des mots capables de toucher les cœurs et de les aider à se convertir. Il se passe toujours quelque chose quand il prêche. «Le moyen le plus sûr d'allumer le feu de l'amour de Notre Seigneur dans le cœur des fidèles, dit-il, c'est de leur expliquer l'Evangile ».

A suivre...….Père A.M Jannini

 

juin 2010

La dévotion eucharistique, telle que la concevait saint Jean-Marie Vianney, porte les traces de la spiritualité qui avait cours au XIXe siècle. On était surtout attiré alors par le mystère de la présence réelle, source de grâces particulières.

De nos jours les préoccupations théologiques portent  surtout sur le caractère communautaire de l'Eucharistie, sur la Messe comme repas de Jésus qui rassemble la communauté chrétienne. D'où l'impression que le Saint Curé d'Ars semble avoir laissé dans l'ombre certaines attitudes qui paraissent capitales aujourd'hui. Quoiqu'il en soit, il y a dans la pensée de saint Jean-Marie Vianney des richesses qui restent actuelles.

 

Le Saint Curé d'Ars et l'Eucharistie

‘‘Il est là dans le sacrement de son amour’’.

 

Si, pour Jean-Marie Vianney, la Parole de Dieu est le premier aliment de la foi, celle-ci conduit à désirer une rencontre plus totale avec le Seigneur, un contact plus direct et plus fort avec Lui".

Il parle de la Messe comme Sacrifice du Christ. En effet, l'Eucharistie rend présent le Christ qui s'offre par amour pour la gloire du Père et le salut des hommes.

Dans l'un de ses sermons manuscrits, il évoque l'état de ressuscité dans lequel se trouve le Christ sur l'autel : «Si le drame du calvaire ne peut plus recommencer. dit-il, l'offrande du Christ demeure présente en chair glorifiée... Que c'est beau ! Après la consécration, le Bon Dieu est là comme dans le ciel».

Aussi veille-t-il à la qualité de la célébration de l'Eucharistie. Pour lui, la participation à la Messe ne consiste pas à ce que tout le monde bouge ou fasse quelque chose, mais s'associe intérieurement à ce qui se passe : «La meilleure manière d'entendre la Sainte Messe, dit-il, est de s'unir au prêtre dans tout ce qu'il dit, de le suivre dans toutes ses actions, autant qu'on le peut ; et de tâcher de se pénétrer des plus vifs sentiments d'amour et de reconnaissance ».

La Messe, et plus précisément la Communion, est une rencontre avec le Dieu vivant. Cette conviction pousse l'abbé Vianney, bien avant que l'Eglise ne le demande, à inviter les fidèles à la communion fréquente : «Venez à la communion. dit-il, venez à Jésus, venez vivre de Lui, afin de vivre pour Lui. Ne dites pas que vous n'en êtes pas dignes. C'est vrai, vous n'en êtes pas dignes, mais vous en avez besoin».

L'Adoration Eucharistique est pour lui le prolongement de la Messe et de la Communion. Il ne prend aucune initiative pastorale, il ne donne aucune réponse à une question délicate, sans avoir d'abord longuement prié devant le Saint Sacrement, dans un cœur à cœur avec son Maître.

Il exhorte souvent ses paroissiens et les pèlerins à faire comme lui, la visite au Saint Sacrement : «Quel bonheur n'éprouvons-nous pas en la présence du Seigneur, lorsque nous nous trouvons seuls à ses pieds, devant le tabernacle», dit-il.

Saint Jean-Marie Vianney insiste sur la foi en l'Eucharistie, foi vive qui conduit à un amour personnel de Jésus-Christ présent au Saint Sacrement, amour qui est l'âme d'une authentique vie spirituelle.

A suivre...….Père A.M Jannini

 

 

juillet 2010

 

Le Saint Curé d'Ars et le Pardon

‘Dieu court après le pécheur’’.

 

L’abbé Vianney livre à ses paroissiens et aux pèlerins ce qui le fait vivre au plus profond de lui-même : l’amour immense de Dieu qui comble son cœur. Il leur rappelle que la plus grande preuve de l’amour de Dieu c’est son pardon : ‘‘Dieu semble oublier sa justice pour ne manifester que sa miséricorde, dit-il. Il court après le pécheur, non pour le punir et le condamner,  mais parce qu’Il l’aime et veut le faire revenir à Lui’’.

Par ses prédications et ses catéchismes, il s’efforce de faire découvrir à tous que Dieu pardonne principalement par le sacrement de Pénitence : ‘‘C’est beau de penser que nous avons un sacrement qui guérit les plaies de notre âme’’, dit-il.

S’il aide les pénitents à prendre conscience de leurs péchés, ce n’est pas pour qu’ils conçoivent du dégoût d’eux-mêmes ; mais pour qu’ils découvrent la joie de Dieu de leur pardonner et de les rendre meilleurs.

Il veut que les âmes passent de la tiédeur à la conversion. La conversion pousse au confessionnal.

L’abbé Vianney montre douceur et mansuétude lorsqu’il confesse. Il réclame toujours, de la part des pénitents, un aveu sincère, une réelle contrition, de vraies résolutions. Il les aide pour cela. Ces conditions une fois remplies, il n’hésite pas à leur transmettre le pardon qu’ils implorent.

L’abbé Monnin, son premier biographe, témoigne : « Ce que d’autres n’auraient pu par un long discours, j’ai vu Monsieur Vianney l’opérer par un seul mot. Il lui suffisait quelquefois de dire : ‘‘Comme Dieu est bon, comme Il vous aime !’’ ou bien ‘‘Quel mal vous a donc fait notre Seigneur pour le traiter de la sorte !’’ ».

Il ne se contente pas de donner l’absolution. De nombreux pénitents ont besoin de conseils pour mieux orienter leur vie. Il leur indique une ligne de conduite qui va changer concrètement leur existence.

Afin de rendre courage à ceux qui doivent combattre un mauvais penchant, il dit que le pardon du Seigneur leur offre une force nouvelle pour continuer à lutter.

Au cours des vingt-cinq dernières années de son sacerdoce, l’abbé Vianey passe en moyenne une douzaine d’heures par jour au confessionnal. C’est un ministère éprouvant mais qui lui apporte beaucoup de joie.

Avec quelle délicatesse et quelle fermeté ne fait-il pas renaître la paix et l’espérance dans tant de cœurs repentants !

Au temps du Saint Curé d’Ars, la confession n’était pas plus facile que de nos jours. Saint Jean-Marie Vianey peut aider les chrétiens d’aujourd’hui à avoir davantage confiance en Dieu qui les aime et à redécouvrir l’importance du sacrement de Réconciliation dans leur vie.

A suivre...….Père A.M Jannini

 

 

  août 2010

Le Saint Curé d'Ars et la Charité

 

«Aimons ceux qui nous font du bien. Aimons ceux qui nous font du mal».

Homme de grande foi, l'abbé Vianney est aussi quelqu'un de très charitable. S'il pratique l'amour du prochain, ce n'est pas simplement parce qu'il a naturellement bon cœur, mais parce qu'il suit l'appel pressant que lui adresse le Seigneur dans l'Evangile : «Chaque fois que vous avez fait du bien à l'un de ces plus petits, qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait !» Mt 25, 40

L'amour des pauvres

L'abbé Vianney fait un lien très fort entre Dieu et les pauvres : «Souvent, dit-il, nous croyons soulager un pauvre et il se trouve que c'est notre Seigneur».

L'amour pour Dieu se traduit donc par l'amour concret des frères, en particulier les plus démunis : «Vous avez envie de prier le Bon Dieu, dit-il, de passer votre journée à l'église, mais vous songez qu'il serait bien utile de travailler pour quelques pauvres que vous connaissez et qui sont dans une grande nécessité : cela est bien plus agréable à Dieu que votre journée passée au pied des saints tabernacles».

Il apprend à ses paroissiens comment se comporter envers les pauvres et il leur donne l'exemple. Il leur dit de ne pas les juger, mais de les aider : «Ne leur dites pas : vous êtes paresseux, vous pourriez bien travailler, vous êtes jeunes, vous avez de bons bras, mais aidez-les». Une aide à court terme, par l'assistance dans le besoin immédiat parfois nécessaire, et une aide à long terme par l'éducation.

Lui-même agit à long terme en ouvrant et en soutenant la maison de la "Providence", orphelinat pour les petites filles abandonnées d'Ars et de la région, ainsi que l'école gratuite des garçons, pour qu'un jour ces jeunes aient un travail et soient de bons pères et mères de famille.

L'amour des personnes pénibles.

L'abbé Vianney veut aimer tout le monde, y compris certains confrères qui ne le comprennent pas.

L'accueil qu'il fait à l'abbé Raymond, son premier auxiliaire, révèle la profondeur de ses sentiments de bienveillance. Ce prêtre est nommé vicaire à la paroisse d'Ars pour seconder son curé. Au physique et au moral les deux prêtres ne se ressemblent pas. A côté du curé d'Ars, si petit de taille, si pâle et si maigre, l'abbé Raymond dresse sa corpulence de géant, sa face colorée d'homme débordant de santé. Il est d'un naturel autoritaire, alors que l'abbé Vianney est doux et fin.

L'abbé Raymond pense que son évêque l'a nommé à Ars pour mettre de l'ordre dans la paroisse et le pèlerinage, pour protéger son curé contre ses excès de zèle.

La comtesse des Garets fait cette constatation : «Monsieur Raymond est un excellent prêtre, animé des meilleures intentions, mais il est d'un caractère difficile et manque de tact. Sous prétexte d'un plus grand bien, il contrarie Monsieur le curé de mille manières».

L'abbé Vianney souffre du comportement de son vicaire, mais il le supporte avec patience, le défend même, fait preuve d'indulgence à son égard.

Lorsque l'évêque de Belley demande au curé d'Ars s'il a à se plaindre de son auxiliaire, il répond simplement : «Je suis content de Monsieur Raymond, il me dit mes vérités».

 

L'amour des ennemis

L'abbé Vianney met en pratique la parole du Christ sur l'amour des ennemis : «Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu dois aimer ton prochain et haïr ton ennemi. Mais moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin que vous deveniez les fils de votre Père qui est dans les cieux» Mt 5, 43-45

Un exemple illustre qu'il vit profondément cette page d'Evangile. La Révolution de Juillet (1830) provoque des troubles anticléricaux qui ont un retentissement jusque dans les campagnes du diocèse de Belley. A Ars même, l'hostilité de quelques uns se manifeste contre le Curé. Certes, presque tous les habitants font justice de certaines méchancetés. Celles-ci néanmoins affectent profondément l'abbé Vianney : « Ce n'est pas l'austérité qui m'épuise, dit-il, la calomnie est autrement douloureuse».

L'abbé Toccanier, répétant les confidences du curé d'Ars, parle «d'un misérable qui l'insultait sous ses fenêtres". Il insiste : «Le vénérable Serviteur de Dieu m'a dit lui-même qu'une personne que, par charité, il ne me nomma pas, venait, chaque nuit, lui dire, sous ses fenêtres, toutes sortes d'injures, comme s'il eût mené mauvaise vie».

Il puise alors dans la prière la force de pardonner : «Il a bien dit du mal de moi, dit-il, et moi j'ai bien prié le Bon Dieu pour lui. Je me devais de prendre soin de lui».

Témoin de cette charité envers ses ennemis, il peut alors prêcher : «Aimons ceux qui nous font du bien, qui ont de bonnes qualités. Ce n'est pas là où est le mérite, c'est d'aimer ses ennemis, de leur faire du bien. Quand nous ferions toutes les mortifications et autres œuvres, si nous n'aimons pas ceux qui nous font du mal, nous ne sommes pas de bons chrétiens; on n'est bon chrétien que lorsqu'on est passé par ces épreuves-là. Au moindre mal, vous vous irritez, vous ne pouvez pas dire que vous aimez le Bon Dieu».

 

A suivre...….Père A.M Jannini

 

 

septembre 2010

‘‘Dieu court après le pécheur’’

 

L'abbé Vianney livre à ses paroissiens et aux pèlerins ce qui le fait vivre au plus profond de lui-même : l'amour immense de Dieu qui comble son cœur. Il leur rappelle que la plus grande preuve de l'amour de Dieu, c'est son pardon: «Dieu semble oublier sa justice pour ne manifester que sa miséricorde, dit-il. Il court après le pécheur, non pour le punir et le condamner, mais parce qu'Il l'aime et veut le faire revenir à Lui».

 

Par ses prédications et ses catéchismes, il s'efforce de faire découvrir à tous que Dieu pardonne principalement par le sacrement de Pénitence : «C'est beau de penser que nous avons un sacrement qui guérit les plaies de notre âme», dit-il

 

S'il aide les pénitents à prendre conscience de leurs péchés, ce n'est pas pour qu'ils conçoivent du dégoût d'eux-mêmes, mais pour qu'ils découvrent la joie de Dieu de leur pardonner et de les rendre meilleurs.

 

Il veut que les âmes passent de la tiédeur à la conversion. La conversion pousse au confessionnal.

 

L'abbé Vianney montre douceur et mansuétude lorsqu'il confesse. Il réclame toujours de la part des pénitents, un aveu sincère, une réelle contrition, de vraies résolutions. Il les aide pour cela. Ces conditions une fois remplies, il n'hésite pas à leur transmettre le pardon qu'ils implorent.

 

L'abbé Monnin, son premier biographe, témoigne : «Ce que d'autres n'auraient pu faire par un long discours, j'ai vu Monsieur Vianney l'opérer par un seul mot. Il lui suffisait quelquefois de dire : "comme Dieu est bon, comme Il vous aime !" ou bien "Quel mal vous a donc fait Notre Seigneur pour le traiter de la sorte ?"»

 

Il ne se contente pas de donner l'absolution. De nombreux pénitents ont besoin de conseils pour mieux orienter leur vie. Il leur indique une ligne de conduite qui va changer concrètement leur existence.

 

Afin de rendre courage à ceux qui doivent combattre un mauvais penchant, il dit que le pardon du Seigneur leur offre une force nouvelle pour continuer à lutter.

 

Au cours des vingt-cinq dernières années de son sacerdoce, l'abbé Vianney passe en moyenne une douzaine d'heures par jour au confessionnal. C'est un ministère éprouvant mais qui lui apporte beaucoup de joie.

 

Avec quelle délicatesse et quelle fermeté ne fait-il pas renaître la paix et l'espérance dans tant de cœurs repentants !

 

Au temps du Saint Curé d'Ars, la confession n'était pas plus facile que de nos jours.

 

Saint Jean-Marie Vianney peut aider les chrétiens d'aujourd'hui à avoir davantage confiance en Dieu qui les aime et à redécouvrir l'importance du sacrement de Réconciliation dans leur vie

 

A suivre...….Père A.M Jannini

 

 

 

  octobre 2010

 

 

Le Saint Curé d'Ars et la collaboration

avec les laïcs et les religieux

 

‘‘Ars n'est plus Ars, il est changé’’

 

En pensant à saint Jean-Marie Vianney, nous avons tout de suite en tête l'homme de la prière et de la pénitence, mais il est aussi un homme social, il porte une grande attention à la mission des chrétiens dans le monde et à leur place dans l'Eglise.

Il aide ses paroissiens à prendre conscience de leur dignité et de leur responsabilité de baptisés. Il leur montre l'importance du témoignage de vie qu'ils sont appelés à porter là où ils vivent, d'abord dans leur famille et leur entourage.

Il rappelle aux parents qu'ils ont un rôle fondamental dans l'éducation de leurs enfants : «Vos enfants, dit-il, se rappellent bien plus ce qu'ils vous ont vu faire que ce que vous leur avez dit».

Il confie à ses paroissiens toute sorte de services.

Il décide d'ouvrir une école gratuite pour les filles, "La Providence". Il appelle deux jeunes filles d'Ars, Catherine Lassagne et Benoîte Lardet, pour cette mission. Il les envoie se former à Fareins, chez les sœurs de Saint Joseph. Dans un souci de proximité, c'est avec ces jeunes filles du village qu'il va commencer à éduquer et à catéchiser les enfants.

Il va faire de même pour l'école des garçons. Il envoie un jeune homme, Philibert Gaillard, se préparer à devenir maître d'école.

Quand les pèlerinages commencent à affluer à Ars, là encore, il met sa paroisse "dans le coup" pour accueillir les pèlerins. Il fait appel à deux hommes, André et François Pertinand. Il charge l'un d'ouvrir une hôtellerie et l'autre d'assurer les transports entre Lyon et Ars. Content, leur bon curé dit un jour : «Ars n'est plus Ars, il est changé».

L'abbé Vianney fait donc participer ses paroissiens à la vie et à La mission de la communauté chrétienne. Il a le souci de les former et de leur confier une tâche précise. Dans un contexte différent de celui d'aujourd'hui, il donne un exemple de collaboration des prêtres avec les laïcs. Ce qu'encourage le Concile Vatican II dans le décret sur le Ministère et la Vie des Prêtres, n°9 : «Les prêtres ont à reconnaître sincèrement et à faire progresser la dignité des laïcs et leur rôle propre dans la mission de l'Eglise... Ils doivent reconnaître leur expérience et leur compétence dans les différents domaines de l'activité humaine, pour pouvoir avec eux lire les signes des temps... Ils doivent également avoir assez confiance dans les laïcs pour leur donner des responsabilités au service de l'Eglise».

L'abbé Vianney travaille aussi avec des prêtres, en particulier ses trois vicaires successifs : les abbés Tailhades, Raymond et Toccanier. Ils s'encouragent mutuellement et partagent fraternellement les tâches du ministère.

Après avoir remis aux Sœurs de Saint Joseph l'école de la Providence qu'il avait ouverte, et aux Frères de la Sainte Famille l'école des garçons, l'abbé Vianney coopère discrètement avec les Religieux et les Religieuses à l'éducation des jeunes.

Il tient donc sa place de curé responsable en faisant participer à la mission de l'Eglise chacun des membres du Peuple de Dieu, en leur apprenant à travailler ensemble bien avant que l'on ne parle d'équipe pastorale.

 

A suivre...….Père A.M Jannini

 

Billet Spirituel

L'abbé Vianney a vécu pleinement la vocation et la mission du prêtre de son temps. Le monde rural qui fut le sien a beaucoup changé. Les conditions d'exercice du ministère sacerdotal ne sont plus les mêmes maintenant qu'au XIXème siècle. Le prêtre d'aujourd'hui ne peut donc pas copier servilement le Saint Curé d'Ars, mais il doit s'inspirer de son dynamisme missionnaire et tenir compte de l'héritage du Concile Vatican II.

 

Le Saint Curé d'Ars et le Sacerdoce

«Le sacerdoce, c'est l'amour du cœur de Jésus».

 

L'abbé Vianney ne parle pas du prêtre en tant qu'individu, comme dans les romans ou au cinéma. Il parle du ministère sacerdotal : «Le prêtre n'est pas prêtre pour lui, dit-il, il ne se donne pas l'absolution, il ne s'administre pas les sacrements. Il est prêtre pour vous. Le sacerdoce, c'est l'amour du cœur de Jésus. Quand vous voyez un prêtre, pensez à Notre Seigneur»

Le prêtre doit donc se souvenir toujours que le don du sacerdoce ne lui est pas fait pour lui seul, mais pour tous. Sa tâche est de dire Dieu aux hommes, de les conduire à Dieu.

Le prêtre prépare le chemin du Christ. Quand le jeune Jean-Marie allait recevoir la Confirmation, il voulut ajouter à son nom de baptême celui de Jean-Baptiste. Il était sensible à son rôle de Précurseur. Il se sentait proche de cette vocation : orienter les autres vers le Christ et, en même temps, s'effacer. Deux attitudes qui marqueront plus tard son ministère de prêtre.

Il est conscient de son indignité, mais plus encore de la grandeur de son sacerdoce. Il l'exprime ainsi : «Si nous n'avions pas le sacrement de l'Ordre, nous n'aurions pas Notre Seigneur. Qui est-ce qui l'a mis là dans le tabernacle ? Le prêtre. Qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie ? Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage ? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus-Christ ? Le prêtre. Le prêtre, toujours le prêtre».

Configuré au Christ Bon Pasteur par le sacrement de l'Ordre, Jean-Marie Vianney ne cesse de conformer sa vie à la sienne. Un paysan de l'époque témoigne : «Quand on était à côté de lui, on avait envie d'être meilleur».

Le Curé d'Ars a une conscience aigüe de sa responsabilité de prêtre. Il n'est pas étonnant qu'il ait tant de peine à supporter la charge pastorale qui l'investit totalement. Ars devenant de plus en plus un lieu de pèlerinage, il se sent voué à un douloureux écartèlement : s'il veille au bien spirituel des pèlerins, il ne peut pas se donner tout entier à ses paroissiens. Pendant de longues années, il tente de concilier les deux services. Cette épreuve et l'idée qu'il se fait de l'insuffisance de ses moyens avivent en lui le désir de quitter Ars. Il confie à son évêque ce désir. Il essaie de partir plusieurs fois. Finalement un arrangement est conclu entre l'évêque de Belley, le curé d'Ars et l'abbé Raymond nommé auxiliaire de la paroisse.

L'abbé Vianney s'abandonne à la volonté divine. Sa confiance en Dieu atténue son souci de bien remplir sa mission. Il dit une parole qui exprime le mieux sa ferveur sacerdotale : «Si un prêtre venait à mourir à force de travaux et de peines endurées pour la gloire de Dieu et le salut des âmes cela ne serait pas mal».

Le Saint Curé d'Ars nous livre deux clefs pour aborder la question des vocations : «prier («faire carillon à la porte du tabernacle») et donner aux jeunes une image heureuse et positive du sacerdoce.

A suivre...….Père A.M Jannini

 

Le Saint curé d’Ars, qui a vécu de 1786 à 1859, a été marqué par les apparitions de la rue du Bac (1830), de la Salette (1846), de Lourdes (1858). Il a été marqué aussi par la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception (1854). Ces événements ont eu un fort impact sur lui. Aussi favorisa-t-il la dévotion mariale, tout en rappelant que Marie ne tenait pas la place de Dieu, mais conduisait à Lui.

 

Le Saint Curé d’Ars et la Vierge Marie

‘‘La Sainte Vierge est cette belle créature qui n’a jamais déplu au Bon Dieu’’

 

Une vie sous le signe de Marie

 

Jean-Marie Vianney est très attaché à la Sainte Vierge. Enfant, il aime la prier devant une statuette qu'on lui a offerte.

L'un de ses camarades, André Provins, rapporte : «Quand il entendait sonner l'Angélus, il se découvrait et nous faisait réciter un Ave Maria». Adolescent, il récite régulièrement le chapelet. Jeune prêtre, à Ecully, il copie des prières en l'honneur de la Vierge conçue sans péché et les répand dans la paroisse.

En arrivant à Ars, il rétablit la confrérie du saint Rosaire longtemps laissée à l'abandon. Il restaure la Chapelle de la Vierge. Il organise des pèlerinages à Notre-Dame de Fourvière. Le 1er mai 1836, il consacre sa paroisse à la Vierge Marie. Il fait confectionner un cœur en vermeil qu'il suspend à la statue de la Sainte Vierge. Il écrit la liste des noms de tous ses paroissiens et la renferme dans ce cœur.

A partir de témoignages de l'époque, les biographes de Saint Jean-Marie Vianney attestent qu'il a toujours beaucoup aimé la Vierge Marie, qu'il en parlait avec familiarité : «C'est ma plus vieille affection, disait-il, je l'ai aimée avant de la connaître».

 

Un enseignement marial équilibré

Nous trouvons l'essentiel de la doctrine mariale du Saint Curé d'Ars dans ses prédications et les notes prises par des auditeurs au cours de ses catéchismes.

Nous possédons trois sermons manuscrits consacrés à Notre-Dame: l'un célèbre la Nativité de la Vierge; un autre, les grandeurs de Marie et son Assomption ; le dernier, le saint Rosaire. L'abbé Vianney souligne, à la fois, la beauté de Marie et sa puissante intercession.

La beauté de Marie

C'est parce qu'il a de façon aiguë le sens du péché qu'il ne se lasse pas d'admirer celle que le péché n'a pu effleurer.

«Marie est pure, sans tache, dit-il. Le Bon Dieu pouvait créer un monde plus beau que celui qui existe, mais il ne pouvait créer une plus parfaite créature que Marie... Les Trois Personnes Divines contemplent la Sainte Vierge. Elle est sans tache, ornée de toutes les vertus qui la rendent si belle et si agréable à la Très Sainte Trinité... La Sainte Vierge est cette belle créature qui n'a jamais déplu au Bon Dieu».

Lors de la proclamation par Pie IX, le 8 décembre 1854, du dogme de l'Immaculée Conception, l'abbé Vianney prononce avec enthousiasme ce mot : «J'ai toujours pensé qu'il manquait un rayon à l'éclat des vérités catholiques. C'est une lacune qui ne pouvait demeurer dans la Religion».

 

La puissante intercession de Marie

Aux yeux du Saint Curé d'Ars, la Vierge Marie est la Mère de l'Eglise, surtout la Mère miséricordieuse qui conduit les pécheurs à la conversion. Aussi invite-t-il ses paroissiens et les pèlerins de passage à Ars à se confier avec une simplicité d'enfant à sa sollicitude maternelle : «Le cœur de cette bonne mère n'est qu'amour et miséricorde, dit-il, elle ne désire que de nous voir heureux. Il suffit seulement de se tourner vers elle pour être exaucé».

Il souligne que le recours à la Sainte Vierge ne dispense pas de faire des efforts pour se corriger.

Il éclaire son enseignement par des exemples tirés de la vie des Saints, comme celui de saint François de Paule : «Nous lisons dans la vie de saint François de Paule, dit-il, que Louis XI, roi des français, le fit venir le voir, espérant qu'il demanderait au Bon Dieu sa guérison. Le Saint trouva dans le roi toutes sortes de bonnes qualités. Il s'adonnait à quantité de bonnes œuvres et de prières en l'honneur de Marie. Mais sachant qu'il n'avait pas assez de modestie, de retenue dans ses paroles, qu'il souffrait du monde chez lui qui ne menait pas une bonne vie, saint François de Paule lui dit en pleurant : «Prince, croyez-vous que toutes vos dévotions soient agréables à la Sainte Vierge ? Non, non, mon Prince, commencez à imiter Marie et vous êtes sûr qu'elle vous tendra les mains. En effet, ayant fait une confession de toute sa vie, il reçut tant de grâces et tant de moyens de salut qu'il mourut de la manière la plus édifiante, en disant que Marie lui avait valu le ciel par sa protection».

Au lieu de s'attarder à dénoncer une certaine dévotion mal fondée à l'égard de Notre-Dame, le Saint Curé d'Ars préfère engager ceux qui l'écoutent à développer leur ferveur mariale sur les bases d'une doctrine sûre.

Père A.M Jannini

Bibliographie

 

SS Jean XXIII : Encyclique ‘‘Nostri sacerdotii primitias’’, Rome 1959.

SS Benoît XVI : Lettre aux prêtes, Romme 2009.

Mgr G. Bagnard : Le curé d’Ars, portrait d’un pasteur, éd. Tempora 2009.

P. Blanc : Prier 15 jours avec le Curé d’Ars, Ad Nlle Cité 2008.

Mgr R. Fourrey : Le Curé d’Ars authentique, éd. Mappus 1981.

A. Monnin : Esprit du Curé d’Ars (réédition) éd. Téqui 1975.

B. Nodet : Jean-Marie Vianney, sa pensée, son cœur, éd. Mappus 1981.

F. Trochu : L’âme du Curé d’Ars, éd. Vitte 1928.

 

 



 

VOIR: Lettre de Benoît XVI adressée à tous les prêtres, à la veille de l'ouverture de l'Année sacerdotale, Juin 2009

voir également les billets spirituels de 2008:  Mario RONCELLI , diacre        La vocation de Bernadette

voir également les billets spirituels de 2009: Père Thierry Cazes                  Sainte Thérèse de Lisieux

Digne Riez Sisteron

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