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Billet spirituel                           

LETTRES DE SAINTE THERESE DE LISIEUX

 
 

                                         

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Au cours de cette année le Père Thierry Cazes nous propose de découvrir la correspondance de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Nous l’en remercions d’avance. Que cet appel spirituel soit fécond pour chacune de nos personnes.

Père Philippe Michel

 
  janvier 2009
 
 

 La Correspondance de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus est publiée en 1948. Le grand public disposait de quelques fragments de lettres à Céline. L’opiniâtreté du Père Combes vint à bout des réticences de l’archiviste du Carmel. L’édition complète réunie aujourd’hui 266 lettres qui couvrent la période du 4 avril 1877 au 25 août 1897. Pour apprécier ce trésor il suffit d’avoir en mémoire les dates biographiques de sainte Thérèse. Elle naît le 2 janvier 1873 à Alençon et meurt le 30 septembre 1897 au carmel de Lisieux.

 

   Traçons un chemin dans cette correspondance. Prenons le temps d’admirer les fleurs qui exhalent un doux parfum.  De beaux paysages se découvriront au détour d’un sentier et nous verrons « un pays qui s’étend au loin ». Parfois nous surprendrons une biche bondissant « sur les montagnes embaumées ».

L’enfance

Lettres 1 à 21 (avril 1877- octobre 1886)

 

  Les premières lettres sont truffées de fautes d’orthographe parfois savoureuses. « J’ai eu quatre bons-points le prmier Jours et le segon cienc ». « Je ne suis gerre abile » dit-elle. 

 

Première lettre  (4 avril 1877)

 

   Thérèse est assise sur les genoux de sa sœur. Pauline conduit sa main car l’enfant est incapable de « tenir un porte-plume » et « je ne sais pas écrire toute seule ».

 

   Les premiers mots de la Correspondance sont anodins à moins qu’on leur reconnaisse une charge symbolique forte en les enrichissant de ce que nous savons de Thérèse.

 

Je ne vous connais pas mais tout de même je vous aime beaucoup

 

   Comment peut-elle aimer sans connaître ? Parce qu’on lui a parlé de cette personne en des termes qui ont suscité l’amour. Un enfant me disait : « Comment aurais-je pu connaître Jésus si on ne m’en avait pas parlé ? » Une évidence que nous oublions trop vite. « La foi naît de la prédication » écrit saint Paul. La famille de Thérèse sera le lieu de la première annonce.

 

Pauline veut que je vous dise que je suis une petite paresseuse

 

   « Paresseuse » parce qu’elle n’accomplit pas rapidement ce qu’on lui demande. Elle boude un peu les devoirs. Plus tard sa vie ne sera pas régie par la conformité au devoir mais par l’amour.

Je travaille toute la journée à faire des malices à mes pauvres petites sœurs

 

   Une paresseuse qui se donne de la peine et qui ne compte pas les heures (« toute la journée ») ! C’est que son travail est d’un tout autre ordre. Elle agit pour être en permanence sous le regard de ses aînées. Elle invente de petits moyens pour se rappeler à leur bon souvenir. Thérèse développera l’imagination de l’amour pour demeurer sous le regard de son Seigneur.

 

Je suis un petit lutin qui rit toujours

  

   On dit parfois qu’un saint triste est un triste saint. Thérèse s’efforcera d’être joyeuse, fidèle à l’enseignement de l’apôtre : « Soyez toujours joyeux».  Etre un petit lutin pour les autres ce n’est pas les fatiguer en multipliant les espiègleries. C’est les dérider à force de bonne humeur. Thérèse sera un petit lutin au Carmel mais plus encore sous le regard de son Bien-aimé. Elle consolera l’Amour en lui faisant plaisir de mille manières.

Lettre 9 : A Mère Marie de Gonzague (Nov.- Déc. 1882)

 

   Elle écrit pour lui « raconter mes petites affaires ». Quelles sont les petites affaires d’une enfant de 9 ans ? « Je viens vous demander de prier le petit Jésus pour moi. » Quelle est cette difficulté qu’elle ne parvient pas à résoudre seule ?

   « J’ai bien des défauts et je voudrais m’en corriger. » Notons la concomitance entre la première mention de Jésus dans les Lettres et le désir de se corriger. Ce n’est pas la peur d’une quelconque sanction qui motive la demande mais le désir d’accueillir Jésus dans un cœur « fleuri » : « Comme je serai heureuse quand le petit Jésus viendra dans mon cœur d’avoir tant de belles fleurs à lui offrir. »

   Chaque fois que Thérèse « répond » à sa sœur un petit trou apparaît. Pour que Jésus ne voie pas les petits trous il faut les cacher. Comment cacher un petit trou qui représente une chose laide ? En le comblant avec une jolie fleur c’est-à-dire en faisant un effort pour s’amender. Ainsi chaque trou devient le nid d’une jolie fleur. « Je veux me corriger et dans chaque petit trou mettre une jolie petite fleur que j’offrirai au petit Jésus. » 

   Thérèse se prépare à la première communion. Elle a compris quelque chose d’important : Jésus aime les jolies fleurs dans les petits trous.

 

 

 

 

Lettre 11 : A sœur Agnès de Jésus (nom de religion de Pauline)  (Mars 1884)

 

   Pauline a réalisé un petit livre de prières pour Thérèse. « Ton joli petit livre. Je l’ai trouvé ravissant. Je n’avais jamais rien vu de si beau et je ne pouvais me lasser de le regarder. » L’écrin est beau. Que contient-il ? Des prières adressées à Jésus. Thérèse les dit « de tout mon cœur à Jésus. » Prier ce n’est pas simplement parler à Jésus mais lui parler de tout son cœur. De tout son cœur et du fond du cœur : « Je dis du fond du cœur les petites prières qui font l’odeur des roses, et le plus souvent que je peux. » Le cœur est le maître-mot de la prière.

   Une illustration représente une colombe qui donne son cœur à Jésus. Thérèse n’a qu’un désir : « Que le petit Jésus se trouve si bien dans mon cœur qu’il ne pense plus à remonter au ciel. »

 

   Pour que son cœur devienne le lieu de la Présence, Thérèse s’applique à de petits exercices : « Tous les jours je tâche de faire le plus de pratiques que je peux, et je fais mon possible pour ne laisser échapper aucune occasion. » C’est ainsi qu’elle orne son cœur « de toutes les belles fleurs que je rencontrerai, pour l’offrir à Jésus. »

   Elle signe « Thérésita », la petite Thérèse.

 

 

Lettre 21 : A Marie (2 octobre 1886)

 

   Le père spirituel de Marie revient d’un long séjour au Canada. Elle désirait le rencontrer avant son entrée au Carmel. Thérèse prie la Sainte Vierge pour obtenir cette grâce. C’est la première mention de la Vierge Marie. « Tous les jours la Sainte Vierge a eu un cierge et je l’ai tant prié et suppliée que je ne pouvais croire que tu ne saurais pas que le père revenait aujourd’hui. »

 

   L’entrée de sa sœur en religion écartèle Thérèse entre l’action de grâce « le bon Dieu nous gâte » et la douleur de la séparation « tu ne te figures pas ce que c’est que d’être séparé d’une personne qu’on aime comme je t’aime. » De nombreuses pensées l’assaillent : « Si tu voyais tout ce que je pense ».

   Que pense-t-elle ? Nous ne le serons jamais. Ce n’est pas qu’elle veuille le taire mais l’éclairage n’est pas encore électrique. « Il est trop tard… et je n’y vois plus rien. » Il suffit de pas grand chose pour perdre une information précieuse.

 

                                                                                                         Thierry Cazes

... à suivre  ....

 

 
   
 
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