vaticanII


billet spirituel 2012 du Père Stéphane Ligier  -  curé du secteur des 4 rives


( voir les billets des années passées)

janvier  -  février  -  mars  -   avril    -    mai   -   juin   -  juillet  -  août - septembre  
octobre  -   novembre  

lire également: L'ouverture solennelle du XXIe Concile œcuménique

Discours de S. S. Jean XXIII à l'issue de la cérémonie du 11 octobre

 

Pour la 6ème édition de son jeu intergénérationnel sur Internet, le diocèse d'Evry a choisi pour thème le concile Vatican II.

« Vatican II peut parler même aux enfants » assure la communication du diocèse d' d'Evry-Corbeil-Essonnes qui a concocté 60 questions avec le service de la catéchèse. Trois niveaux de questions sont proposés selon les équipes : « enfants » (« Pourquoi le prêtre célèbre-t-il face aux fidèles ? », « Sous quel pape a eu lieu le Concile ? »), « adultes » (A quel titre Joseph Ratzinger (aujourd'hui le pape Benoît XVI, NDLR) a-t-il participé au concile Vatican II ? ») et « familles ».

 

UNE DELEGATION DIOCESAINE A LOURDES  les  24-25 mars 2012  
                                                        ( le moment venu nous aurons des " échos " grâce à nos chroniqueurs ... ICI )

A Lourdes, invitation est faite aux diocèses de France de venir avec une délégation d'une trentaine de membres pour constituer une assemblée de 2500 personnes. Pendant cette journée et demie auront lieu des interventions d'évêques et des témoignages de chrétiens sur ce que le Concile leur a fait vivre, des temps d'échanges et de prière. Le tout s'articulera autour de 3 thématiques : « Le Christ au centre » (Constitution dogmatique Dei Verbum), « L'Eglise » (Constitution dogmatique Lumen Gentium) et « L'homme » (Constitution pastorale Gaudium et Spes). Trois thématiques donc pour recueillir ce que le Concile Vatican II a apporté à notre Eglise aujourd'hui, à notre conscience chrétienne, pour voir comment il a contribué à approfondir la doctrine sur le Christ, sur l'Eglise et sur l'Homme.


« Ainsi donc, que par la lecture des Livres saints "la parole de Dieu accomplisse sa course et soit glorifiée" (2Th 3,1), et que le trésor de la révélation confié à l'Église comble de plus en plus le cœur des hommes. De même que l'Église reçoit un accroissement de vie par la fréquentation assidue du mystère eucharistique, ainsi peut-on espérer qu'un renouveau de vie spirituelle jaillira d'une vénération croissante pour la parole de Dieu, qui "demeure à jamais" (Is 40,8 cf. 1P 1,23-25) » .Vous êtes en train de lire la rubrique « billet spirituel », cette page a donc pour vocation de nourrir notre vie spirituelle. Notre vie spirituelle n'est pas uniquement la vie de prière même si la prière en est l'un des éléments essentiels. La vie spirituelle est la vie tout entière plongée dans l'Esprit-Saint. On ne m'a donc pas demandé de faire un historique du concile Vatican II, ni une interprétation sociale ou ecclésiale de son accueil ou de sa non réception. À l'occasion des cinquante ans de l'ouverture du deuxième concile qui s’est déroulé au Vatican, faisons une lecture a posteriori, une relecture spirituelle de cet événement profond de et dans l'Église catholique. Toute vie spirituelle est appelée à opérer ce travail de lecture a posteriori, un réel « travail et voie d'enfantement » . Quel a été la fécondité du concile depuis cinquante ans dans l'ensemble de l'Église catholique, dans l'Église de France, dans le diocèse de Digne et nos communautés locales, dans nos vies personnelles ? Peut-être « faisons-nous du concile Vatican II » sans le savoir comme M. Jourdain faisait de la prose sans s'en rendre compte ? Peut-être aussi avons-nous quelques réticences, difficultés, quelques freins en nous qui ne nous permettent pas encore d'accueillir les fruits de cette assemblée convoquée entre 1962 et 1965 ? Nous disons facilement qu'un concile passe dans la vie et la pratique de l'Église au bout de cent ans et nous ne sommes qu'à la moitié du chemin !
Notre diocèse, cette année, nous invite à méditer le concile et le chemin déjà parcouru. En lisant ces quelques lignes, vous entrez dans cette démarche. Il est aussi proposé aux laïcs missionnés, au conseil pastoral diocésain et aux ministres ordonnés, dans le cadre de la formation permanente, des interventions du Centre-Cardinal-Billé d'Aix-en-Provence et vous pouvez vous procurer un livret de belle facture. Livret qui peut accompagner des réunions de quartier, une réflexion en paroisse, les équipes de carême, un service ou un mouvement ou même, pourquoi pas, une appropriation personnelle du concile. Renseignez-vous dans vos paroisses, ces livrets sont à votre disposition.
Pour entrer dans cette démarche conciliaire, peut-être nous faut-il quelques points de repère ? D'abord qu'est-ce qu'un concile ? En voici une définition : « Convocation, réunion, assemblée : dans l'Église romaine, il désigne la réunion de l'ensemble des évêques unis à Rome et régulièrement convoqués. Un concile peut être "œcuménique", c'est-à-dire universel quand il réunit la totalité des évêques (c'était le cas des conciles précédant le schisme d'Orient), "général " quand il réunit l'ensemble des évêques catholiques du monde (c'est le cas du concile Vatican II bien qu'on ait pris l'habitude de l'appeler "œcuménique"), national ou provincial. »
Cette démarche ecclésiale si importante s’enracine bien entendu dans la Tradition et l’Écriture, je nous invite à méditer deux textes du nouveau testament qui expriment cette articulation subtile entre communion et exercice de la responsabilité.
Le premier est la résolution de la tension entre la communauté chrétienne originaire de la diaspora juive et la communauté chrétienne originaire de Jérusalem à propos des veuves grecques délaissées dans l'exercice de la charité. Ce texte permet de percevoir l'articulation féconde entre communion et autorité, le dialogue entre la communauté et les apôtres permet de favoriser une nouvelle communion avec sept hommes qui seront plus spécifiquement chargés du souci des veuves grecques. Luc dans les Actes des Apôtres nous dévoile la naissance et la fécondité de l’Église accompagnée par le Christ ressuscité dans l’Esprit en vue de rendre gloire au Père. Il est donc par conséquent normal que le second texte trouve sa place dans le deuxième volet de l’évangéliste.
Une assemblée est convoquée à Jérusalem pour évoquer la question très prégnante à l'époque de la circoncision ou non des païens convertis au christianisme. Le litige est loin d'être anodin et secondaire. En effet faut-il, lorsque l'on est païen, devenir juif pour accéder au christianisme ? Pour la première communauté chrétienne, il s'agit au travers de cette question de se situer par rapport au judaïsme. Cette nouvelle communauté fait-elle nombre avec les autres communautés juives ou porte-t-elle une nouveauté si radicale que les païens peuvent y accéder seulement par le baptême ? « Autrement dit c’est l’efficacité de l’Évangile qui est mise en question : Jésus a-t-il réussi à sauver les hommes de leurs divisions, à faire un peule de frères des deux parties de l’humanité qui s’excluaient ? L’Évangile est-il réellement, comme le dit Paul dans sa lettre aux romains, une puissance de salut pour tout homme qui croit, juif ou païen ? Et quelles conséquences ce salut a-t-il dans la vie des hommes, rend-il possible un partage de vie ? » La voix et l’expérience de Paul sont prépondérantes pour la conclusion de cette assemblée mais l’acteur principal, décisif demeure l’Esprit-Saint. Le baptême suffit pour être incorporé de manière plénière à cette nouvelle communauté. Cette décision sera capitale pour la naissance du christianisme. On sent un texte modelé par Luc où communion et autorité sont très bien articulées parce que l’une et l’autre dans la mouvance de l’Esprit. Certains biblistes ou éditeurs donnent à ce passage le titre de concile de Jérusalem. Bien entendu, il ne s'agit pas d'un concile comme ce fut le cas de nombreuses fois dans l'histoire de l'Église mais on perçoit bien le rôle essentiel du collège des apôtres en dialogue à propos d'une question fondamentale, trouvant une solution, non pas pour faire plaisir à l'un ou à l'autre mais pour le bien et la fécondité de la communion et de la communauté. « Pierre, aussi bien que Paul, si important soit-il, est un acteur secondaire par rapport au Ressuscité dont la présence et l’action se continuent à travers les apôtres de tous les temps. »
Ces deux textes, avec d'autres, disent subtilement ce qu'est l'Église. Elle n’est pas le Royaume mais elle « est, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » . L’Église est l’humble servante du Seigneur et le concile Vatican II a été l’un des grands signes de ce service de la communion et de la présence et de l’action du Ressuscité dans notre monde.
Stéphane Ligier, prêtre, JANVIER 2012

 

Concile Vatican II, constitution dogmatique Dei Verbum n°26

Paul Claudel interroge l'Apocalypse, OC, XXV, 101 « L'Apocalypse nous montre l'Église et la Sainte-Vierge qui ne fait qu'un avec elle, non pas comme ayant enfanté une fois pour toutes, mais jusqu'à la fin des temps en travail et voie d'enfantement. »

Molière, Le bourgeois gentilhomme, acte II, scène V, « Quoi ! Quand je dis : « Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit », c’est de la prose ? »

Centre-Cardinal-Billé, Maison diocésaine 7 cours de la Trinité 13090 Aix en Provence, internet : http://aixarles.catholique.fr/formations/centre-cardinal-bille/

« Le concile Vatican II, une boussole pour aujourd’hui, livret interdiocésain, services de formation permanente des diocèses de Besançon, Belfort, Saint-Claude

Source internet : http://www.eglise.catholique.fr/ressources-annuaires/lexique/definition

Ac 6,1-7

Ac 15,1-34

Le Beau Christ en Actes, L. Barlet et C. Guillermain, cerf, p.168

Le Beau Christ en Actes, L. Barlet et C. Guillermain, cerf, p.184

Concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen Gentium n°1

 


« En écoutant religieusement et proclamant avec assurance la Parole de Dieu, le saint Concile fait sienne cette parole de saint Jean: « Nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous est apparue : ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous soyez en communion avec nous et que notre communion soit avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1Jn 1, 2-3). C’est pourquoi, suivant la trace des Conciles de Trente et du Vatican I, il entend proposer la doctrine authentique sur la Révélation divine et sur sa transmission, afin que, en entendant l’annonce du salut, le monde entier y croie, qu’en croyant il espère, qu’en espérant il aime. »
Nous aurions du mal à saisir le rôle d'un concile sans la conviction profonde que l'Église est une communion de communions, une Église d'Églises . Le concile est sûrement l'une des plus hautes expressions de l'identité même de l'Église. Le concile Vatican Il exercera ce rapport conciliarité et autorité de manière assez remarquable. Cette vie dans la communion qui prend racine dans la communion trinitaire, les évêques convoqués l’expérimenteront très profondément. Nombreux d’entre eux en témoigneront. « Une manifestation de l'Esprit aux dimensions de l'Église universelle. Comme prêtre, dans mon ministère, j'avais souvent été témoin de la présence de l'Esprit à l'œuvre dans des personnes privilégiées ou encore dans des petits groupes que nous appelons « spirituels » ou «charismatiques ». Cette fois, au concile, c'est à la tête de l'Église, dans le corps des évêques du monde entier rassemblés que l'Esprit se manifestait… Et j'étais là. C'était grisant. Une expérience ecclésiale unique aussi. Avant de décrire l'Église comme communion, nous, les évêques, nous en avons vécu la réalité. Pendant quatre ans, nous avons vécu ensemble, prié ensemble, travaillé ensemble (…/…) J'ai appris aussi à connaître des confrères-évêques d'autres pays, même d'Orient. À travers les évêques, les Églises locales sont entrées en communion, non plus dans le seul lien au pape, mais dans la fraternité des évêques. » Des journalistes assistant à cet événement exceptionnel, l’attesteront : « au bureau d’inscription du concile, tous les évêques se retrouvent comme des amis que les vacances avaient séparés. Voici un évêque d’Afrique qui embrasse comme du bon pain, avec des éclats de rire et des exclamations, un évêque qui arrive d’Argentine. » Au-delà de cette rencontre joyeuse de deux évêques, ce journaliste dit combien ces deux mille hommes ont vécu profondément cette expérience de la communion que l’on retrouve dans la prière du Christ lui-même : « Qu’ils soient tous Un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi. Qu’ils soient eux aussi en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » Jn 15, 21
Une communion qui s’enracine dans la fraternité et la solidarité du Christ ! « Premier-né parmi beaucoup de frères, après sa mort et sa résurrection, par le don de son Esprit il a institué, entre tous ceux qui l'accueillent par la foi et la charité, une nouvelle communion fraternelle: elle se réalise en son propre Corps, qui est l'Eglise. En ce Corps, tous, membres les uns des autres, doivent s'entraider mutuellement, selon la diversité des dons reçus. Cette solidarité devra sans cesse croître, jusqu'au jour où elle trouvera son couronnement: ce jour-là, les hommes, sauvés par la grâce, famille bien-aimée de Dieu et du Christ leur frère, rendront à Dieu une gloire parfaite. »
« 2381 Pères étaient présents à l’ouverture du concile. Ils seront en moyenne 2200 à être présents tout au long des quatre sessions. (400 n’ont pu venir en raison de leur état de santé ou par refus de visa de la part des pays communistes) À Vatican I, ils étaient 700; au concile de Nicée, en 325, ils étaient 328. Presque tous les sièges catholiques du monde furent représentés, mais ce sont les évêques européens qui furent les plus nombreux et ce sont eux qui prirent l’initiative de contester les textes qui avaient été préparés et la méthode de travail qui était proposée; le concile fut certes le plus œcuménique – au sens d’universel – de l’Église catholique (tous les continents sont représentés) mais il est encore très européano centré. » Ce concile est enraciné profondément dans la Tradition de l’Église. « L’Église étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain, elle se propose de mettre dans une plus vive lumière, pour ses fidèles et pour le monde entier, en se rattachant à l’enseignement des précédents Conciles, sa propre nature et sa mission universelle. » Les premiers conciles ont été d'une importance vitale pour l'ensemble du christianisme. Ils ont donné une « colonne vertébrale théologique » à l'Église afin qu'elle puisse dire sa foi, qu'elle en vive, qu'elle la proclame sans chuter dans des interprétations humaines donnant souvent libre court à une toute-puissance éloignée de la révélation divine. Ainsi, le credo que nous disons à la messe dominicale est pétri de ces dialogues de communion, de ces tensions parfois vives des premiers siècles lors des conciles œcuméniques. L'oscillation entre docétisme (le fait que le Christ ait fait semblant d'être homme) et adoptianisme (le fait que Jésus ait été adopté comme fils lors de sa vie sur terre) a permis de dire les deux natures du Christ-Jésus (homme et Dieu); toutes les discussions autour de l'unicité de Dieu, de la notion de personne, la place du Saint-Esprit a permis de découvrir la grande richesse de la foi en la Trinité, la place de Marie en tant que Mère-de-Dieu est aussi apparue très tôt, les affirmations de la mort et de la résurrection du Christ ont été élargies, pensées, méditées pour ré affirmer la solidarité du Christ depuis le commencement jusqu'à son retour…
L'Église catholique reconnaît huit conciles œcuméniques et quatorze conciles généraux, par commodité de langage nous parlons donc de vingt et un conciles œcuméniques. Nous distribuons ainsi les époques de ces conciles: les huit premiers appartiennent à la période des conciles œcuméniques , les sept suivants sont appelés conciles pontificaux ou généraux ; les trois suivants sont appelés conciles de la renaissance et enfin les trois derniers sont les conciles modernes . Les conciles sont appelés par le lieu où ils se sont déroulés. Ainsi, le concile de Trente s’est déroulé dans la ville de Trente, le concile Constantinople III est le troisième concile convoqué à Constantinople. Les textes ecclésiaux ont souvent comme titre les premiers mots utilisés, non par manque d’inspiration mais parce que les premiers mots disent le sens du texte à venir. Par exemple, Lumen Gentium (constitution dogmatique sur l’Église) signifie Lumière des Nations. Il est significatif que les pères conciliaires aient désiré présenter l’Église en méditant d’abord sur le Christ qui est l’unique Lumière-des-Nations. Le Christ-Jésus éclaire tous les peuples, surtout dans les moments les plus ténébreux de leur existence et l’Église difracte sa lumière qui « resplendit sur son visage » mais elle n’est pas la lumière. « Un homme est venu, envoyé par Dieu, son nom était Jean. Il est venu comme un témoin,        pour rendre témoignage à la lumière ; ainsi, par lui, tous pourraient croire. Il n’était pas la lumière, mais il venait pour rendre témoignage à la lumière. » L’Église ne rend pas témoignage pour elle seule, elle doit la mettre sur le lampadaire.
« Pour mener à bien cette tâche, l'Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l'Évangile, de telle sorte qu'elle puisse répondre, d'une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques. Il importe donc de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique. »

 

Stéphane Ligier, prêtre       


Concile Vatican II, constitution dogmatique Dei Verbum n°1

J'utilise ici volontairement le titre de ce livre : Église d'Églises, L'ecclésiologie de communion, Jean-Marie Roger Tillard, 1987, cogitatio fidéi, éd. Cerf

Revue Prêtre et Pasteur, juin 2011, «Vatican II… respecté ou trahi», p. 322-329. Entretien avec Mgr Charbonneau, évêque émérite de Gatineau (Hull)

Article, La Vie, 9 octobre 1963, Le bloc-notes de F. Mayor (après la première session)

Concile Vatican II, constitution pastorale Gaudium et Spes n°32

Conférence de Mme Pinault « Le Concile en sa pratique et en son esprit » , source internet : http://aixarles.catholique.fr/formations/centre-cardinal-bille/evenements-et-documents/

Concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen Gentium n°1

Nicée, 325 ; Constantinople, 380-381 ; Éphèse, 431 ; Chalcédoine, 451 ; Constantinople II, 553 ; Constantinople III, 680-681; Nicée II, 787 ; Constantinople IV, 869

Trente, 1545-1563 ; Vatican I, 1869-1870 ; Vatican II, 1962-1965

Concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen Gentium n°1

Jn 1,6-8 (traduction Bible-des-Peuples)

Mt 5,15

Concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen Gentium n°4

 


« Le double caractère du temps du Carême, à savoir que, surtout par la commémoration ou la préparation du baptême et par la pénitence, il invite plus instamment les fidèles à écouter la parole de Dieu et à vaquer à la prière, et les dispose ainsi à célébrer le mystère pascal, ce double caractère, aussi bien dans la liturgie que dans la catéchèse liturgique, sera mis plus pleinement en lumière. Par suite :
a) les éléments baptismaux de la liturgie quadragésimale seront employés plus abondamment ; et certains, selon l'opportunité, seront restitués à partir de la tradition antérieure ;
b) on en dira autant des éléments pénitentiels. En ce qui concerne la catéchèse, on inculquera aux esprits des fidèles, en même temps que les conséquences sociales du péché, cette nature propre de la pénitence, qui déteste le péché en tant qu'il est une offense à Dieu ; on ne passera pas sous silence le rôle de l'Église dans l'action pénitentielle, et on insistera sur la prière pour les pécheurs. »
Pour ce billet spirituel du mois de mars, je voudrais souligner plusieurs axes essentiels pour notre vie ecclésiale dans cette célébration des cinquante ans d’ouverture du Concile.
En premier lieu deux regards rétrospectifs : la semaine de prière pour l’unité des chrétiens qui a eu lieu en janvier comme chaque année et le pèlerinage des prêtres du diocèse à Annecy (du 22 au 24 janvier).
Puis nous ouvrirons notre regard sur le présent. Comment vivons-nous le carême qui a débuté mercredi 22 février par l’imposition des cendres ?
Enfin nous terminerons par un regard (dans le billet spirituel d’avril) vers l’avenir passant par la solennité des solennités : Pâques pour nous ouvrir au mystère de Pentecôte.
La semaine de prière pour l’unité des chrétiens a lieu depuis 1935 à l’initiative de l’abbé Paul Couturier dans le diocèse de Lyon. Cette semaine se termine toujours le 25 janvier en la fête de la conversion de saint Paul. Clôturer cette semaine par la mémoire de l’apôtre de l’unité, fondateur d’Églises parfois très diverses, qui est, avec saint Pierre, l’un des deux piliers de l’Église catholique, donne du sens à cette célébration annuelle. Justement, le bienheureux Jean XXIII a choisi ce jour-là en 1959 pour annoncer la tenue d’un concile. « Je croyais ne jamais vivre dans une Église en concile. Car le dernier concile, cent ans auparavant, avait décrété l'infaillibilité pontificale et l'on croyait que c'était la fin des conciles dans l'Église. Et voilà que Jean XXIII, après seulement six mois de son élection, annonce à dix-sept cardinaux une nouvelle qui les bouleverse. Je ne puis résister à la tentation de vous dire les mots mêmes par lesquels il a formulé son annonce. J'aime beaucoup. C'est du Jean XXIII, dans toute sa finesse et j'oserais dire dans toute sa ruse : « C'est avec un peu de tremblement d'émotion, mais en même temps avec une humble résolution dans notre détermination que nous prononçons devant vous le nom d'une célébration: un concile œcuménique pour l'Église universelle ». Les dix-sept cardinaux sont stupéfaits, surpris, médusés, sidérés, atterrés. Je n'ai pas vécu la même stupéfaction que les dix-sept cardinaux. Mais j'ai senti, ce jour-là, que nous entrions dans une belle et grande aventure. Sont montés en moi un grand espoir, un nouveau départ, un grand défi dans ma vie de prêtre. J'ai soupçonné que tout ne serait plus comme avant dans mon ministère de prêtre. » Lié à cette nouvelle retentissante, Jean XXIII annonce un synode de l’Église de Rome qui n’aura que très peu d’importance et, en conséquence, la réforme du droit canonique de 1917. Ce n’est qu’en 1983 que Jean-Paul II accueillera cette réforme du droit de l’Église. Cette annonce de l’ouverture d’un concile, le 25 janvier donnera le ton à l’ensemble des travaux à la fois préparatoires, à la fois ceux des quatre sessions conciliaires . « Si l'Église a le souci de promouvoir et de défendre la vérité, c'est parce que, selon le dessein de Dieu, «qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité» (1 Tim., 2, 4), sans l'aide de la vérité révélée tout entière, les hommes ne peuvent parvenir à l'absolue et ferme unité des âmes à laquelle sont liés toute vraie paix et le salut éternel. Mais cette unité visible dans la vérité, la famille des chrétiens tout entière ne l'a encore malheureusement pas atteinte pleinement et complètement. Cependant, l'Église catholique estime que son devoir est de faire tous ses efforts pour que s'accomplisse le grand mystère de cette unité que Jésus-Christ, à l'approche de son sacrifice, a demandée à son Père dans une ardente prière; et elle éprouve une douce paix à savoir qu'elle est étroitement unie à ces prières du Christ. Elle se réjouit même sincèrement de voir que ces prières ne cessent de multiplier leurs fruits abondants et salutaires, même parmi ceux qui vivent hors de son sein. En effet, à bien considérer cette unité que Jésus-Christ a implorée pour son Église, on voit qu'elle resplendit d'une triple lumière céleste et bienfaisante l'unité des catholiques entre eux, qui doit rester extrêmement ferme et exemplaire; l'unité de prières et de vœux ardents qui traduisent l'aspiration des chrétiens séparés du siège apostolique à être réunis avec nous; l'unité enfin d'estime et de respect à l'égard de l'Église catholique, manifestée par ceux qui professent diverses formes de religion encore non chrétiennes. » On perçoit dans ce discours que la question profonde de l’unité des chrétiens rejoint les questions tout aussi profondes de l’unité dans l’Église catholique, de l’unité de tout le genre humain et de l’unité personnelle enracinées dans l’unité parfaite de la Trinité.
Cette année, au cœur de cette semaine de l’unité des chrétiens, les prêtres du diocèse ont été invités à partir deux jours à Annecy. Au-delà de ce temps convivial et joyeux de rencontre entre prêtres avec l’évêque du diocèse, nous avons vécu de manière concrète la communion dans le presbyterium, priant ensemble, méditant la vie et la profondeur spirituelle de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal , confiant les prêtres absents de ce pèlerinage, portant ensemble nos diverses communautés du diocèse. « Du fait de leur ordination, qui les a fait entrer dans l'ordre du presbytérat, les prêtres sont tous intimement liés entre eux par la fraternité sacramentelle; mais, du fait de leur affectation au service d'un diocèse en dépendance de l'évêque local, ils forment tout spécialement à ce niveau un presbyterium unique. Certes, les tâches confiées sont diverses; il s'agit pourtant d'un ministère sacerdotal unique exercé pour les hommes. » Saint François fut marqué par la réforme protestante et tenta avec réussite de réformer l’Église catholique de son époque en proie à de nombreux excès. Il mit en pratique pastoralement les textes promulgués peu de temps auparavant du concile de Trente . La spiritualité de François est marquée par la douceur, l’amour extraordinaire de Dieu pour tous, sa miséricorde et par notre réponse quotidienne à cet amour qui fonde la sainteté dans le baptême. Peut-être avez-vous remarqué que l’expression « le concile Vatican II, une boussole pour notre temps » est très utilisée cette année. C’est même le titre proposé pour le livret de carême de notre diocèse. Peut-être, pouvons-nous méditer ce texte de saint François de Sales qui utilise justement cette image de la boussole. Le Père nous invite à contempler sa Parole, c'est-à-dire son Fils dans cette communion en acte, plongés dans l’Esprit qu’est la réalisation d’un concile. Cheminons en ce temps de carême en communauté, accueillons cette Parole qui se révèle à nous dans la Tradition et l’Écriture. « Les navires ont tous une aiguille marine [une boussole], laquelle étant touchée de l'aimant regarde toujours l'étoile polaire, et encore que la barque s'en aille du côté du midi, l'aiguille marine ne laisse pourtant pas de regarder toujours à son nord. Ainsi... que la fine pointe de l'esprit regarde toujours à son Dieu, qui est son nord... Vous allez prendre la haute mer du monde ; ne changez pas pour cela de patron [cadran], ni de mât, ni de voile, ni d'ancre, ni de vent. Ayez toujours Jésus Christ pour patron, sa croix pour arbre, sur lequel vous étendez vos résolutions en guise de voile ; que votre ancre soit une profonde confiance en lui, et allez à la bonne heure. Veuille à jamais le vent propice des inspirations célestes enfler de plus en plus les voiles de votre vaisseau et vous faire heureusement surgir au port de la sainte éternité... Que tout se renverse sens dessus dessous, je ne dis pas seulement autour de nous, mais je dis en nous, c'est-à-dire que notre âme soit triste, joyeuse, en douceur, en amertume, en paix, en trouble, en clarté, en ténèbres, en tentations, en repos, en goût, en dégoût, en sécheresse, en tendreté, que le soleil la brûle ou que la rosée la rafraîchisse, ah, il faut pourtant qu'à jamais et toujours la pointe de notre cœur, notre esprit, notre volonté supérieure, qui est notre boussole, regarde incessamment et tende perpétuellement à l'amour de Dieu. »
S. Ligier, prêtre

MARS 2012


Concile Vatican II, constitution sur la sainte liturgie, Sacrosanctum Concilium  n°109

Paul Couturier,  prêtre catholique  né à Lyon le   29  juillet  1881 et mort à Lyon, le 24  mars  1953. Il est un des pionniers de l’œcuménisme, promoteur de la  semaine de prière pour l’unité des Chrétiens.

Revue Prêtre et Pasteur, juin 2011, «Vatican II… respecté ou trahi», p. 322-329. Entretien avec Mgr Charbonneau, évêque émérite de Gatineau (Hull)

1ère session du 11 octobre au 8 décembre 1962 ; décès de Jean XXIII, le 3 juin 1963 ; élection du cardinal Montini choisissant le nom de Paul (VI), le 21 juin 1963. Il annonça aussitôt son souhait de voir le concile se poursuivre. 2ème session du 29 septembre au 4 décembre 1963 ; 3ème session du 14 septembre au 21 novembre 1964 ; 4ème session 14 septembre au 8 décembre 1965.

Discours d’ouverture du concile Vatican II, Jean XXIII, 11 octobre 1962

Saint François de Sales, 1567-1622 ; prêtre le 18 décembre 1593 ; Le 8 décembre 1602, il est ordonné évêque de Genève à Thorens, Depuis la Réforme protestante et l’émergence du  calvinisme, le siège de l'évêché de Genève avait été exilé à Annecy

Sainte Jeanne de Chantal : née le  23  janvier  1572 à  Dijon, morte le  13 décembre  1641  à  Moulins), fondatrice de l'Ordre de la Visitation avec  François de Sales.

Concile Vatican II, décret sur le ministère et la vie des prêtres, Presbyterorum Ordinis n°8

Concile de Trente : trois sessions s’étalant de 1545 à 1563

« Le concile Vatican II, une boussole pour aujourd’hui, livret interdiocésain, services de formation permanente des diocèses de Besançon, Belfort, Saint-Claude

Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève, docteur de l'Église, Lettres (Beauchesne 1963 ; cf. AELF)

 


« Le Père éternel par la disposition absolument libre et mystérieuse de sa sagesse et de sa bonté a créé l'univers ; il a décidé d'élever les hommes à la communion de sa vie divine ; après leur chute en Adam, il ne les a pas abandonnés, leur apportant sans cesse les secours salutaires, en considération du Christ rédempteur, "qui est l'image du Dieu invisible, premier-né de toute la création" (Col 1,15). Tous ceux qu'il a choisis, le Père, avant tous les siècles, les "a distingués et prédestinés à reproduire l'image de son Fils pour qu'il soit le premier-né parmi une multitude de frères" (Rm 8,29). Et tous ceux qui croient au Christ, il a voulu les appeler à former la sainte Église qui, annoncée en figure dès l'origine du monde, merveilleusement préparée dans l'histoire du peuple d'Israël et dans l'ancienne Alliance, établie enfin dans ces temps qui sont les derniers, s'est manifestée grâce à l'effusion de l'Esprit-Saint et, au terme des siècles, se consommera dans la gloire. Alors, comme on peut le lire dans les saints Pères, tous les justes depuis Adam, "depuis Abel le juste jusqu'au dernier élu" se trouveront rassemblés auprès du Père dans l'Église universelle. » Célébrer les cinquante ans du concile est pour nos communautés l’occasion d’approfondir ce qui fait l’essence de l’Église : la communion. Nous l’avons célébré dans la nuit pascale. L’Alléluia est le chant de communion par excellence, communion du Christ dans la mort et la résurrection avec toute l’humanité même celle qui l’a précédé, communion entre nous, communion de vie avec celles et ceux qui nous précédent auprès du Père et que nous avons aimés, communion dans l’histoire avec tous les justes depuis Adam, communion qui transcende toutes frontières y compris la frontière si effroyable de la mort.
Une communion enracinée dans la communion trinitaire. Nous puisons la profondeur de notre communion dans celle du Père et du Fils inscrite le dynamisme de l’Esprit-Saint. Suite à cette phrase, nous pourrions penser que la communion est affaire de mystiques professionnels ou perdue dans de hautes sphères spirituelles. La communion est toujours une tâche, un acte concret, comme lorsque nous communions au pain consacré, aussi concret que la paix du Christ donnée et reçue, lorsque nous vivons une réconciliation profonde, lorsque des parents accueillent un enfant ou lorsque nous visitons une personne fragilisée dans sa santé… Au concile, les évêques, théologiens et invités ont vécu cette communion de manière existentielle. Nous vivons cette communion trinitaire dans nos réalités quotidiennes mais de la même manière qu’elle ne trouve sa source en nous-mêmes, la finalité de cette communion n’est pas notre bien-être, notre équilibre personnel. Elle passe par nous et la réalité de nos vies, creuse son sillon dynamique en nous. Elle nous appelle à grandir, à accueillir toutes fécondités, mais elle vient de la communion trinitaire pour nous permettre d’y entrer. Cette communion nous invite à découvrir qui est notre prochain, d’abord le plus proche physiquement, mon époux, mon épouse, mes enfants, ma famille, mes collègues de travail, mes relations dans mes engagements. Bien plus, la communion nous entraine à accueillir l’autre comme un prochain, à entrer en union avec celles et ceux qui nous ont précédés et qui connaissent désormais le visage du Père.
Nous avons la très grande chance dans le diocèse d’accueillir de nombreuses personnes originaires des cinq continents et que nous rencontrons en paroisse. Nous avons aussi la chance d’être jumelés avec un diocèse du Cameroun (Bafia), d’entretenir des liens étroits avec la Corée avec saint Jacques Chastan, de découvrir l’Amérique-Latine avec la présence de religieuses et religieux et la présence des sœurs annonciades au Costa-Rica, de créer de la communion avec le vaste pays indien avec les sœurs de la présentation de Coïmbatore présentes à Digne et au Bartéù, découvrir la culture malgache avec les sœurs de Notre-Dame-de-la-Salette. Il serait intéressant de provoquer des rencontres avec ces différentes personnes pour percevoir comment le concile a été reçu, accueilli, vécu dans ces diverses Églises dont la culture, l’histoire, les traditions sont différentes des nôtres. N’est-ce pas vivre concrètement le mystère de la Pentecôte déployé liturgiquement durant les cinquante jours après Pâques ? Nous serions peut-être surpris des points d’insistances relevés, des chemins parcourus et expérimentés ecclésialement dans ces Églises sœurs. Des thèmes aussi importants que la place des laïcs dans le monde et dans l’Église, l’appropriation de la réforme liturgique, la réalité de la liberté religieuse, les relations Église-monde ou Église-État, la place de l’œcuménisme, les relations avec les religions non-chrétiennes, la collaboration laïcs-ministres ordonnés, le fonctionnement des communautés de bases, le ministère des catéchistes, la place du diaconat permanent, la question du rapport de l’Église à la mission… Tant de thèmes développés dans le concile qui ont eu un écho particulier en France et en Europe et qui ont été reçu différemment selon l’histoire et les traditions de chaque Église. Ce serait donc sûrement une belle manière de fêter ces cinquante ans du concile que d’entendre ces Églises s’exprimer. Même si le concile fut à grande majorité composé d’évêques européens, ces Églises étaient bien représentées et ont apporté aux débats des éléments importants et pas uniquement sur le plan théologique. « Voici quelques jours, au nom des 147 évêques d’Amérique-du-Nord, Mgr Tracy, évêque de Bâton-Rouge, a demandé à l’assemblée des Pères une déclaration solennelle contre le racisme. Il suffit de se rappeler le sort des noirs aux USA et les événements récents, les défilés contre la ségrégation raciale, les bagarres, les meurtres sauvages, pour comprendre la passion que l’évêque de Bâton-Rouge a mise dans son discours : « une déclaration conciliaire contre le racisme, aurait une portée mondiale et serait une consolation pour tous ceux qui sont privés de liberté. »
Cette communion n’est pas une addition d’Églises autocéphales juxtaposées les unes aux autres. Comme elles vivent de la communion trinitaire en elles-mêmes, elles doivent vivre de la communion entre elles. Le signe concret de cette communion est le ministère de l’évêque de Rome, pasteur de « l’Église-Mère ». Le pape est le ministre de la communion en tant qu’évêque de Rome. Il s’agit là de son premier titre dont les autres dépendent. Il y a donc une primauté de son ministère en tant que serviteur de la communion car il agit en tant que vicaire du Christ . Il agit au nom du Christ car successeur de Pierre par imposition des mains dans une succession apostolique ininterrompue sur le siège de Rome. Accueillir ce principe de la communion évite de verser dans une dictature ou dans une démocratie avec les formes humaines que nous pouvons connaître. La communion exige de ne pas laisser sur le bord du chemin une communauté en désaccord même si elle est minoritaire sur le plan du nombre. Au nom de la communion et de la charité, la minorité peut toujours avoir quelque chose de pertinent à dire ou à faire valoir. Le concile Vatican II a fait, de nombreuses fois, très attention à la voix de la minorité. Il peut arriver parfois que l’on ait l’impression de textes tièdes, voire contradictoires. Le souci du consensus le plus fort et le plus profond peut nous apparaître comme un affaiblissement du texte ou comme une espèce de ménagement de la chèvre et du chou. En fait, le concile a dit quelque chose d’essentiel de l’Église qui reçoit sa vie de la communion trinitaire. Comme chacun d’entre nous, l’Église est créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Comme chacun d’entre nous, l’Église doit être communion car Dieu est communion. Les articulations communion et autorité, différence et unité, uniformité et identité sont toujours complexes et souvent affaires d’équilibre à travailler continuellement dans la prière, le dialogue et la charité. Ce désir de l’unité est à rependre en nous-mêmes, dans nos communautés, dans notre diocèse et dans l’Église universelle. Cette communion nous vient de la Sainte-Trinité, retourne en elle et joue avec les différences, comme le médite Christian de Chergé à propos des croyants de l’Islam. « Voici que je pourrai, s'il plaît à Dieu,  plonger mon regard dans celui du Père  pour contempler avec lui ses enfants de l'Islam  tels qu'ils les voient, tout illuminés de la gloire du Christ,  fruit de sa Passion, investis par le don de l'Esprit  dont la joie secrète sera toujours d'établir la communion  et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences. »
Nous pourrions résumer ce billet spirituel avec ce texte à propos de la mission : «  Cette tâche [l’activité missionnaire], c'est par l'Ordre des évêques, à la tête duquel se trouve le successeur de Pierre, qu'elle doit être accomplie, avec la prière et la collaboration de toute l'Église ; elle est unique et la même, partout, en toute situation, bien qu'elle ne soit pas menée de la même manière du fait des circonstances. Par conséquent, les différences qu'il faut reconnaître dans cette activité de l'Église ne dérivent pas de la nature intime de la mission mais des conditions dans lesquelles elle est menée. »
Stéphane Ligier, prêtre


Concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen Gentium n°2

Les justes depuis Adam c'est-à-dire celles et ceux justifiés par le Père, ajustés dans  l’Esprit Saint à son amour.

Article, La Vie, 6 novembre 1963, Le bloc-notes de F. Mayor

Évêque du diocèse de Rome. Vicaire de Jésus-Christ (réservé au pape depuis le xiiie siècle). Successeur du prince des apôtres. Chef suprême de l'Église. Souverain Pontife de l'Église universelle. Primat d'Italie. Archevêque métropolite de la Province romaine. Souverain de l'État de la Cité du Vatican. Serviteur des serviteurs de Dieu. Patriarche d'Occident (titre abandonné par Benoît XVI en 2006, qui n'a toutefois pas supprimé le patriarcat d'Occident, dont il est titulaire en tant que pape)

Terme employé dans les premiers siècles de l’Église pour le Saint-Esprit. Terme aussi employé pour les Rois de France puis deuxième titre attribué à l’évêque de Rome. Le Vicaire est « celui qui agit au nom de »

Testament de Dom Christian de Chergé, quand un A-Dieu s’envisage…

Concile Vatican II, décret Ad Gentes n°6

 


 

Je terminai le billet spirituel du mois d’avril par la notion de mission. Dans quelques jours, nous célébrerons liturgiquement le mystère de Pentecôte. L’un des projets de Jean XXIII est que l’Église s’inscrive dans la mission du Christ. « Vénérables frères, voilà ce que se propose le IIe Concile œcuménique du Vatican. En unissant les forces majeures de l'Église, et en travaillant à ce que l'annonce du salut soit accueillie plus favorablement par les hommes, il prépare en quelque sorte et il aplanit la voie menant à l'unité du genre humain, fondement nécessaire pour faire que la cité terrestre soit à l'image de la cité céleste « qui a pour roi la vérité, pour loi la charité et pour mesure l'éternité ». (Saint Augustin, Ep. CXXXVIII, 3.) » Cette mission du Christ s’enracine dans sa communion avec le Père. Le principe de cette communion intime est l’Esprit-Saint. La communion dans l’Église qui est simultanément un envoi dans le monde (la mission) s’enracine donc dans la communion trinitaire et la mission même du Christ-Jésus. Nous ne pouvons pas délier communion et mission dans la vie de l’Église comme dans notre propre vie. La mission nous permet d’approfondir la communion, et la communion est le socle sur lequel nous nous appuyons pour partir en mission. Le programme de cette communion nous est donné dans ce passage du concile, il est enraciné dans le commandement du Christ : « Se souvenant de la parole du Seigneur: "En ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres" (Jn 13,35), les chrétiens ne peuvent pas former de souhait plus vif que celui de rendre service aux hommes de leur temps, avec une générosité toujours plus grande et plus efficace. Aussi, dociles à l'Évangile et bénéficiant de sa force, unis à tous ceux qui aiment et pratiquent la justice, ils ont à accomplir sur cette terre une tâche immense, dont ils devront rendre compte à celui qui jugera tous les hommes au dernier jour. Ce ne sont pas ceux qui disent "Seigneur, Seigneur !" qui entreront dans le royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté du Père et qui, courageusement, agissent. Car la volonté du Père est qu'en tout homme nous reconnaissions le Christ notre frère et que nous nous aimions chacun pour de bon, en action et en parole, rendant ainsi témoignage à la vérité. » La communion entre nous oblige une pratique de la volonté du Père, laquelle est de nous aimer les uns les autres à l’image de l’amour trinitaire. Mais cette volonté du Père nous invite aussi à reconnaître en l’autre la présence du Christ, présence agissante, effective. Il ne s’agit pas de vivre la communion pour éviter les conflits, pour se sentir plus en harmonie mais pour confesser la présence réelle du Christ ressuscité en l’autre, ce qui scelle une fraternité universelle. Et cette communion de fraternités s’exprime dans la communion des saints car elle est tendue vers cette vie continuée au-delà de la mort, dans le monde de la résurrection. Le concile continue ainsi : « Elle est aussi que nous partagions avec les autres le mystère d'amour du Père céleste. C'est de cette manière que les hommes répandus sur toute la terre seront provoqués à une ferme espérance, don de l'Esprit, afin d'être finalement admis dans la paix et le bonheur suprêmes, dans la patrie qui resplendit de la gloire du Seigneur. » Christian de Chergé exprime cette communion profonde en écrivant une lettre à la fille d’un de ses amis qui lui demande d’être son parrain de baptême. « Dans le pays où je vis, j’ai ainsi une multitude de filleuls (…/…). Ces filleuls ne partagent pas la foi au Christ que tu vas accueillir au baptême, mais mon espérance sait que toute leur vie religieuse est déjà voulue et guidée par l’Esprit du Père, et auprès d’eux j’aime à désirer déjà la joie que nous aurons à reconnaître ensemble le Christ. Au fond, le baptême de l’espérance, ici, c’est la mort… et que ce mot ne te fasse pas peur puisqu’il s’agit de l’ultime naissance. Être chenille et aimer en tous ses frères le papillon en devenir… et cela sans frontière ni dans l’espace ni dans le temps. Je peux donc être ton parrain d’espérance mais… il te faut accepter que j’aie une multitude de filleuls. »

Nous percevons combien la mission ne peut être désarticulée de cette communion d’amour du frère.

Elle n’est donc pas une technique élaborée pour multiplier les adeptes et encore moins une espèce de propagande pour bien vendre une espèce de concept religieux. La mission n’est donc jamais une réussite personnelle et encore moins une grande braderie ou un vide-grenier. Ni la communion ecclésiale ni le Christ ne sont des produits commerciaux. La mission est toujours un élan spirituel intérieur venant du cœur de la communauté vers le monde. Cet élan doit demeurer une réponse à l’amour du Christ qui donne sa vie pour l’humanité. Paul peut donc s’écrier pour lui-même et pour l’Église : « Annoncer l'Évangile en effet n'est pas pour moi un titre de gloire; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile! »

« L'Esprit incite le groupe des croyants à se constituer en «communauté», en Église. Après la première annonce de Pierre, le jour de la Pentecôte, et les conversions qui ont suivi, la première communauté se forme (cf. Ac2, 42-47; 4, 32-35). L'un des objectifs centraux de la mission, en effet, est de réunir le peuple pour écouter l'Évangile, pour la communion fraternelle, pour la prière et l'eucharistie. Vivre la «communion fraternelle» (koinonia), cela signifie n'avoir «qu'un cœur et qu'une âme» (Ac 4, 32), en instaurant la communion à tous les points de vue: humain, spirituel et matériel. De fait, la vraie communauté chrétienne s'engage à distribuer les biens terrestres pour qu'il n'y ait pas d'indigents et pour que tous puissent avoir accès à ces biens «selon les besoins de chacun» (Ac 2, 45; 4, 35). Les premières communautés, où régnaient «l'allégresse et la simplicité de cœur» (Ac 2, 46), étaient dynamiques, ouvertes et missionnaires: elles «avaient la faveur de tout le peuple» (Ac 2, 47). Avant même d'être une action, la mission est un témoignage et un rayonnement. » Dans ce passage, Jean-Paul II articule communion et mission appuyées sur la triple dimension de la vie du Christ : l’enseignement (écouter l’évangile, que nous traduisons aujourd’hui par la catéchèse), la liturgie (vivre la prière commune, l’eucharistie, les sacrements) et la charité (la communion fraternelle et particulièrement avec les plus pauvres). Trois dimensions qui définissent une communauté vivante, une communion missionnaire, une communauté dont la mission est d’abord témoignage (martyre) et rayonnement au-delà d’elle-même. La communion et la mission ne sont pas pour la communauté mais toujours mouvement vers les autres. Elles ne viennent pas de la communauté mais sont toujours des dons du Christ et des dons de vie dans l’Esprit. Les 24 et 25 mars derniers, les évêques de France ont invité à Lourdes des délégations de chaque diocèse de France pour commémorer cet événement du concile. Faire mémoire dans l’Église ne se simplifie jamais à un simple souvenir aussi fort soit-il. Faire mémoire dans l’Église rend présent et rend vivant. Ainsi, la démarche des évêques de France est celle-ci : « Dans son discours d'ouverture il [Bienheureux Jean XXIII] dit : « Les lumières de ce concile seront pour l'Église une source d'enrichissement spirituel. Après avoir puisé en lui de nouvelles énergies, elle regardera sans crainte vers l'avenir, (...). Nous devons nous mettre joyeusement, sans crainte, au travail qu'exige notre époque, en poursuivant la route sur laquelle l'Église marche depuis près de vingt siècles ». Ainsi peut-on affirmer que fêter le concile en 2012, cinquante ans après son ouverture, ne sera pas d’abord la célébration d'un événement du passé mais davantage l'occasion d'exprimer, à sa lumière, notre joie d'être disciples du Christ aujourd'hui, de pouvoir en témoigner et de regarder l'avenir sans crainte. Le concile, en nous tournant vers le monde que nous devons accueillir et aimer, nous invite et nous aide à le rejoindre pour lui annoncer le Christ. Le pape Benoît XVI insiste sur ce point en nous proposant d'inscrire notre témoignage dans la perspective d'une nouvelle évangélisation. Cet élan missionnaire est celui de nos paroisses, services et mouvements : « aller vers les personnes», « cheminer avec elles» et « leur annoncer le Christ». »

D’ailleurs le livret que le diocèse nous propose de travailler en groupe ne s’y trompe pas. Les questions posées ne sont pas tellement de l’ordre de l’analyse sociologique d’un événement qui aurait marqué ou non dans les années 60. Les questions sont d’abord enracinées dans la vie du monde de cette époque avec les divers bouleversements du siècle dernier (ils ont été très nombreux) et elles nous projettent dans nos vies personnelle, humaine, ecclésiale actuelles.

Entrons en communion en vue de la mission dans le mystère de Pâques et de Pentecôte car nous sommes greffés au mystère de la vie même du Christ.

« C'est ainsi que par le baptême les hommes sont greffés sur le mystère pascal du Christ : morts avec lui, ensevelis avec lui, ressuscités avec lui; ils reçoivent l'esprit d'adoption des fils "dans lequel nous crions : Abba, Père" Rm 8,15,  et ils deviennent ainsi ces vrais adorateurs que cherche le Père. Semblablement, chaque fois qu'ils mangent la Cène du Seigneur, ils annoncent sa mort jusqu'à ce qu'il vienne. C'est pourquoi le jour même de la Pentecôte où l'Église apparut au monde, "ceux qui accueillirent la parole" de Pierre "furent baptisés". "Et ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres, à la communion fraternelle dans la fraction du pain et aux prières ... louant Dieu et ayant la faveur de tout le peuple" Ac 2,41-47. Jamais, dans la suite, l'Église n'omit de se réunir pour célébrer le mystère pascal; en lisant "dans toutes les Écritures ce qui le concernait" Lc 24,17, en célébrant l'eucharistie dans laquelle "sont rendus présents la victoire et le triomphe de sa mort" et en rendant en même temps grâces "à Dieu pour son don ineffable" 2Co 9,15 dans le Christ Jésus "pour la louange de sa gloire" Ep 1,12 par la vertu de l'Esprit-Saint. »

Discours d’ouverture du Concile Vatican II,Discours de S. S. Jean XXIII à l'issue de la cérémonie du 11 octobre 1962

Concile Vatican II, constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps, Gaudium et Spes n°93

Concile Vatican II, constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps, Gaudium et Spes n°93

  L’invincible espérance, Christian de Chergé, éd. Bayard, 2010, p.28-29

1Co 9,16, traduction Bible-de-Jérusalem

Encyclique Redemptoris Missio, Bienheureux Jean-Paul II, Sur la valeur permanente du précepte missionnaire, 1990, n°26

Vous pouvez consulter de nombreuses photos et documents à propos de cet événement vécu par plusieurs fidèles laïcs et ordonnés de notre diocèse sur le site du diocèse : http://catho04.cef.fr/

Mgr Ballot, archevêque de Chambéry, source internet : http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/dossiers

Concile Vatican II, constitution sur la sainte liturgie, Sacrosanctum-Concilium n°6

 


« Le renouveau de l’Église passe aussi à travers le témoignage offert par la vie des croyants : par leur existence elle-même dans le monde les chrétiens sont en effet appelés à faire resplendir la parole de vérité que le Seigneur Jésus nous a laissée. Justement le concile, dans  la constitution dogmatique Lumen-Gentium  affirmait: « Tandis que le Christ, ‘saint, innocent, sans tâche’ (He 7, 26), n’a pas connu le péché (cf. 2 Co 5, 21), venant seulement expier les péchés du peuple (cf. He2, 17), l’Église, elle, qui enferme des pécheurs dans son propre sein, est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement. ‘L’Église avance dans son pèlerinage à travers les persécutions du monde et les consolations de Dieu’, annonçant la croix et la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne (cf. 1 Co 11, 26). La vertu du Seigneur ressuscité est sa force pour lui permettre de vaincre dans la patience et la charité les afflictions et les difficultés qui lui viennent à la fois du dehors et du dedans, et de révéler fidèlement au milieu du monde le mystère du Seigneur, encore enveloppé d’ombre, jusqu’au jour où, finalement, il éclatera dans la pleine lumière» (Lumen-Gentium n°8) »
Nous venons de clôturer sur le plan liturgique ce superbe cycle qui débute par le mercredi des Cendres, passant par la solennité des solennités, Pâques, invités en Dieu par l’Ascension du Seigneur pour venir habiter parmi les hommes au jour de la Pentecôte. Mystère de la vie de Dieu qui se déploie dans nos communautés, mystère qui se déploie aussi dans nos vies personnelles. Liturgiquement, l’Église nous propose maintenant le temps ordinaire. Pour la plupart d’entre nous ce temps ordinaire sera marqué tout de même par de grandes fêtes paroissiales : baptêmes, confirmations, premières communions, professions de foi, mariages, fêtes de fin d’année pastorale…Bien entendu, ce temps ordinaire de la liturgie est transfiguré hebdomadairement par le rassemblement dominical où nous faisons mémoire dans le corps du Christ de sa présence dans le monde. La vie ordinaire de l’Église est donc irradiée de ces moments forts, enthousiasmants, vitaux que sont Pâques, Pentecôte, un baptême, une confirmation… Comme notre vie ordinaire, quotidienne, banale peut être irradiée d’un moment exceptionnel : une rencontre, une naissance, une réconciliation, une retraite spirituelle, un pèlerinage, un nouvel emploi, un temps de prière fondateur, un événement particulier qui semble opérer en nous un radical changement de vie…L’exceptionnel et l’extraordinaire peuvent alors soutenir, émerger dans notre quotidien.
Il me semble que le temps ordinaire de l’Église fait aussi grandir ces moments extraordinaires. Chaque année les célébrations de Pâques, de Pentecôte, de baptêmes, de confirmations nous sont proposées et chaque année l’Église est appelée à les enrichir de son compagnonnage quotidien avec le Christ ressuscité. Notre quotidien peut aussi alimenter, irriguer ces moments plus étonnants dans nos vies. C’est ainsi que notre banal quotidien sourd dans le plus extraordinaire et lui donne un relief particulier.
Ni la liturgie, ni nous-mêmes ne sommes schizophrènes. La liturgie ne propose pas des temps dynamiques de temps en temps pour tenir bon dans des temps plus ordinaires, notre vie n’est pas non plus en jachère jusqu’à un moment plus exaltant. Le temps extraordinaire et le temps ordinaire se conjuguent subtilement pour donner la vie que ce soit en liturgie ou dans notre vie. Le concile a été l’un de ces moments extraordinaires de l’Église. Il a témoigné de l’unité, de la communion, de la mission, de la vie de l’Église. Le concile est né de la vie ordinaire de l’Église, désormais il habite la vie de l’Église. Ainsi Benoît XVI insiste sur le fait que le renouveau de l’Église passe par le témoignage vivant des croyants. En premier lieu les martyrs (témoins en grec) qui donnent leur vie concrètement comme le Christ l’a fait sur la croix pour l’ensemble de l’humanité. « En effet, de contempler la vie des hommes qui ont suivi fidèlement le Christ, est un nouveau stimulant à rechercher la cité à venir (cf. He 13 cf. He 11,10), et en même temps nous apprenons par là à connaître le chemin très sûr par lequel, à propos des vicissitudes du monde et selon l'état et la condition propres à chacun, il nous sera possible de parvenir à l'union parfaite avec le Christ c'est à dire à la sainteté. Dans la vie de nos compagnons d'humanité plus parfaitement transformés à l'image du Christ (cf. 2Co 3,18), Dieu manifeste aux hommes dans une vive lumière sa présence et son visage. En eux, Dieu lui-même nous parle, il nous donne un signe de son royaume et nous y attire puissamment, tant est grande la nuée de témoins qui nous enveloppe (cf. He 12,1) et tant la vérité de l'Évangile se trouve attestée. » Les martyrs sont concrètement dans le don de leur vie, les témoins du Christ vivant, ils sont tout entier missionnaires : « le sang des martyrs est la semence des chrétiens». Ils ne deviennent pas missionnaires par une volonté de gloire personnelle mais dans le désir de rendre présent le Christ. « C'est à l'Église qu'il revient en effet de rendre présents et comme visibles Dieu le Père et son Fils incarné, en se renouvelant et en se purifiant sans cesse, sous la conduite de l'Esprit-Saint. Il y faut surtout le témoignage d'une foi vivante et adulte, c'est-à-dire d'une foi formée à reconnaître lucidement les difficultés et capable de les surmonter. D'une telle foi, de très nombreux martyrs ont rendu et continuent de rendre un éclatant témoignage. Sa fécondité doit se manifester en pénétrant toute la vie des croyants, y compris leur vie profane, et en les entraînant à la justice et à l'amour, surtout au bénéfice des déshérités. Enfin ce qui contribue le plus à révéler la présence de Dieu, c'est l'amour fraternel des fidèles qui travaillent d'un cœur unanime pour la foi de l'Evangile et qui se présentent comme un signe d'unité. » Les martyrs témoignent aussi de leur vie ecclésiale, c’est bien dans cette communauté qu’ils donnent leur vie, c’est dans leur corps qu’ils annoncent la vie du corps du Christ. Ce fut d’ailleurs l’une des plus redoutables questions soulevées par Christian de Chergé, lui qui a témoigné de manière extraordinaire dans l’ordinaire de sa vie monastique algérienne : « Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir que ce peuple que j'aime soit indistinctement accusé de mon meurtre. C'est trop cher payé ce qu'on appellera, peut-être, la "grâce du martyre" que de la devoir à un Algérien, quel qu'il soit, surtout s'il dit agir en fidélité à ce qu'il croit être l'Islam. (…/…) L'Algérie et l'Islam, pour moi, c'est autre chose, c'est un corps et une âme. Je l'ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j'en ai reçu, y retrouvant si souvent ce droit fil conducteur de l'Évangile appris aux genoux de ma mère, ma toute première Église, précisément en Algérie, et déjà, dans le respect des croyants musulmans. Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison à ceux qui m'ont rapidement traité de naïf, ou d'idéaliste : "qu'Il dise maintenant ce qu'Il en pense !". » Nous sommes sûrement loin en France de ce témoignage extraordinaire du martyr. Mais les fruits de la Pentecôte que nous célébrons tous les ans nous invitent en Église, tous là où nous nous trouvons, à un témoignage ordinaire dans nos relations familiales, nos engagements divers, politiques, sociaux, économiques, dans nos relations professionnelles, dans la vie de la cité à témoigner d’abord par notre vie de cette présence du ressuscité. Partons en Église missionnaire dans notre vie ordinaire : «  La liturgie ne remplit pas toute l'activité de l'Église ; car, avant que les hommes puissent accéder à la liturgie, il est nécessaire qu'ils soient appelés à la foi et à la conversion : "Comment l'invoqueront-ils s'ils ne croient pas en lui ? Comment croiront-ils en lui s'ils ne l'entendent pas ? Comment entendront-ils sans prédicateur ? Et comment prêchera-t-on sans être envoyé ?" Rm 10,14-15.
C'est pourquoi l'Église annonce aux non- croyants la proclamation du salut, pour que tous les hommes connaissent le seul vrai Dieu et celui qu'il a envoyé, Jésus-Christ, et pour qu'ils changent de conduite en faisant pénitence. Quant aux croyants, elle doit toujours leur prêcher la foi et la pénitence; elle doit en outre les disposer aux sacrements, leur enseigner à observer tout ce que le Christ a prescrit, et les engager à toutes les œuvres de charité, de piété et d'apostolat pour manifester par ces œuvres que, si les chrétiens ne sont pas de ce monde, ils sont pourtant la lumière du monde, et ils rendent gloire au Père devant les hommes. »

 

Stéphane Ligier, prêtre

Lettre apostolique en forme de motu proprio, porta fidei, du souverain pontife  Benoît XVI, par laquelle est promulguée l'année de la foi, n°6

Concile Vatican II, constitution dogmatique sur l’Église, Lumen-Gentium n°50

Tertullien (env.160-240), l’apologétique chap. 50/13.

Concile Vatican II, constitution pastorale sur l’Église, Gaudium-et-Spes n°21

Testament de dom Christian de Chergé, ouvert le dimanche de Pentecôte 1996, quand un À-Dieu s'envisage...

Concile Vatican II, constitution sur la liturgie, Sacrosanctum-Concilium n°9

 


« En effet, la liturgie, par laquelle, surtout dans le divin sacrifice de l'eucharistie, "s'exerce l'œuvre de notre rédemption", contribue au plus haut point à ce que les fidèles, par leur vie, expriment et manifestent aux autres le mystère du Christ et la nature authentique de la véritable Église. Car il appartient en propre à celle-ci d'être à la fois humaine et divine, visible et riche de réalités invisibles, fervente ans l'action et occupée à la contemplation, présente dans le monde et pourtant étrangère. Mais de telle sorte qu'en elle ce qui est humain est ordonné et soumis au divin ; ce qui est visible à l'invisible; ce qui relève de l'action, à la contemplation ; et ce qui est présent, à la cité future que nous recherchons. Aussi, puisque la liturgie édifie chaque jour ceux qui sont au-dedans pour en faire un temple saint dans le Seigneur, une habitation de Dieu dans l'Esprit, jusqu'à la taille qui convient à la plénitude du Christ, c'est d'une façon étonnante qu'elle fortifie leurs énergies pour leur faire proclamer le Christ, et ainsi elle montre l'Église à ceux qui sont dehors comme un signal levé devant les nations, sous lequel les enfants de Dieu dispersés se rassemblent dans l'unité jusqu'à ce qu'il y ait une seule bergerie et un seul pasteur. » Le mois dernier j’articulais mystère de Pentecôte et mystère de la mission chrétienne passant par le martyre, c'est-à-dire le témoignage. Je voudrais avec vous regarder le concile Vatican II au travers des trois exigences évangéliques pour qu’une communauté demeure vivante. Une communauté est vivante dès lors qu’elle accueille la présence du Christ dans l’exercice de la liturgie , de la catéchèse et de la charité. Ce n’est pas la communauté à la force du poignet qui se donne ces présences du Christ. La communauté devient vivante en accueillant et en contemplant cette triple présence de son époux. Ce mois-ci nous accueillerons la liturgie qui ouvre l’espace de l’espérance, le mois prochain nous aborderons la catéchèse qui développe plutôt la foi et enfin en septembre nous développerons la charité. Il s’agit ici d’une distinction pédagogique car le Christ est le liturge, le catéchète et la charité simultanément. En lui, s’incarne ces trois dimensions dans « sa geste et ses paroles » . « Dès que fut venue, en effet, la plénitude des temps (cf. Ga 4,4), le Verbe-de-Dieu s'est fait chair, et il a habité parmi nous plein de grâce et de vérité (cf. Jn 1,14). Le Christ a instauré le règne de Dieu sur terre; par gestes et paroles , il a révélé et son Père et lui-même; par sa mort, sa résurrection, son ascension glorieuse et par l'envoi de l'Esprit-Saint, il a parachevé son œuvre. Élevé de terre, il attire à lui tous les hommes (cf. Jn 12,32 grec), lui qui seul possède les paroles de la vie éternelle (cf. Jn 6,68). » Nos communautés pour être vivantes sont donc appelées à vivre la liturgie avec le souci de la catéchèse et de la charité. Pas de communauté vivante si dans la catéchèse, la liturgie et la charité sont absentes, enfin la charité pour demeurer chrétienne est forcément marquée par la vie liturgique et catéchétique. Nos liturgies n’ont donc pas comme priorité un esthétisme plus ou moins subjectif mais elles doivent honorer la présence du Christ vivant dans notre communauté convoquée et rassemblée. L’Église se fait la servante du commandement du Christ : « faites cela en mémoire de moi » . Ce devoir anamnétique est sacrifice du Christ, le jour du Seigneur, le dimanche. Ce « sacri-fice », ce « faire-sacré » du Christ prend corps lors de la messe. « Participant au sacrifice eucharistique, source et sommet de toute la vie chrétienne, ils offrent à Dieu la victime divine et s'offrent eux-mêmes avec elle; ainsi, tant par l'oblation que par la sainte communion, tous, non pas indifféremment mais chacun à sa manière, prennent leur part originale dans l'action liturgique. Il s'ensuit que, restaurés par le Corps du Christ au cours de la sainte liturgie eucharistique, ils manifestent, sous une forme concrète, l'unité du peuple de Dieu que ce grand sacrement signifie en perfection et réalise admirablement. » En communauté réelle, concrète, composée de femmes et d’hommes de chair et d’os, nous sommes appelés à faire-sacré l’ensemble de notre vie car nous sommes d’autres-Christs par la confirmation. La liturgie est toujours communion, le Christ vivant nous rassemble en communauté paroissiale, avec des sœurs et des frères que l’on ne s’est pas choisis. Ils sont nos sœurs et nos frères car ils sont convoqués et rassemblés là où nous vivons, ce sont nos voisins, nos proches physiquement, nos prochains. Le prochain dans la Bible est celui contre lequel je peux me frotter, dont le corps est à mes côtés. Permettez-moi de pousser cette image du frottement qui n’est pas forcément très heureuse mais qui peut nous aider à vivre nos liturgies et équilibrer notre vie spirituelle. Il y a des frottements très agréables qui sont de l’ordre de la douceur, de la tendresse, de la confiance, d’une grande fécondité, d’amitiés profondes. Mais nous connaissons aussi des frottements très désagréables, qui nous déstabilisent, nous insupportent, nous donnent envie de nous écarter, de nous enfuir peut-être ou même d’exclure. La liturgie nous met en communion avec l’ensemble de ces frottements pour les transfigurer, pour que nous apprenions à faire du sacré, à sacrifier. Il ne s’agit pas d’être plus gentil avec tout le monde, il s’agit d’accueillir la fraternité universelle que le Christ a scellée en donnant sa vie pour l’ensemble de l’humanité. La liturgie, « ce service du peuple » est donc le lieu même de cette communion fraternelle avec le plus proche physiquement. Cette communion nous mène plus loin encore, communion par le ministère de l’évêque avec toutes les personnes vivant dans notre diocèse, communion par le ministère de l’évêque avec toutes les personnes dans le monde et enfin communion par le ministère épiscopal avec tous les défunts accueillis dans le Royaume et qui célèbrent la liturgie du Père, par le Christ dans l’Esprit-Saint. «  Dans la liturgie terrestre nous participons par un avant-goût à cette liturgie céleste qui se célèbre dans la sainte cité de Jérusalem à laquelle  nous tendons comme des voyageurs, où le Christ siège à la droite de Dieu, comme ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle ; avec toute l'armée de la milice céleste, nous chantons au Seigneur l'hymne de gloire ; en vénérant la mémoire des saints, nous espérons partager leur société ; nous attendons comme Sauveur notre Seigneur Jésus-Christ, jusqu'à ce que lui-même se manifeste, lui qui est notre vie, et alors nous serons manifestés avec lui dans la gloire. »
Le ministère de l’évêque nous assure ces différentes communions, elles sont révélées de manière éminente dans la liturgie. « Dieu, le seul Saint, le seul sanctificateur, a voulu s'associer des hommes comme collaborateurs et humbles serviteurs de cette œuvre de sanctification. Ainsi par le ministère de l'évêque, Dieu consacre des prêtres qui participent de manière spéciale au sacerdoce du Christ, et agissent dans les célébrations sacrées comme ministres de celui qui, par son Esprit, exerce sans cesse pour nous, dans la liturgie, sa fonction sacerdotale. Par le baptême, ils font entrer les hommes dans le peuple de Dieu ; par le sacrement de pénitence, ils réconcilient les pécheurs avec Dieu et avec l'Église; par l'onction des malades, ils soulagent ceux qui souffrent; et surtout par la célébration de la messe, ils offrent sacramentellement le sacrifice du Christ. Et chaque fois qu'ils célèbrent un de ces sacrements - comme l'attestait déjà aux premiers temps de l'Église, saint Ignace d'Antioche -, les prêtres sont de diverses manières, hiérarchiquement rattachés à l'évêque, assurant ainsi en quelque sorte sa présence dans chacune des communautés chrétiennes. »
La liturgie est donc bien un lieu concret de communions, de service et articulé subtilement à la notion hiérarchique de l’Église. Ce corps du Christ, composé de membres en communion les uns aux autres a déjà sa tête dans le Ciel. Le Christ est la tête de ce corps , certains hommes par imposition des mains sont configurés au Christ-Tête de l’Église et agissent au service de ce corps car ils sont les successeurs des apôtres, ce sont les évêques. Toute liturgie catholique est donc communion concrète entre nous, communion avec tous et notamment nos sœurs et nos frères défunts. Ces communions se vivent par le ministère épiscopal, la présence concrète d’un évêque dans un diocèse. « Aussi, les évêques, en priant et travaillant pour leur peuple, répandent sur lui en abondance et sous des formes diverses ce qui vient de la plénitude de la sainteté du Christ. Par le ministère de la parole, ils communiquent aux croyants, en vue de leur salut (cf. Rm 1,16), la force de Dieu et, par les sacrements dont ils organisent, par leur autorité, la distribution régulière et féconde, ils sanctifient les fidèles. Ils règlent la célébration du baptême, où est donnée participation au sacerdoce royal du Christ. Ils sont les ministres originaires de la confirmation ; ce sont eux qui donnent les saints ordres et règlent la discipline de la pénitence et s'emploient avec zèle, par l'exhortation et l'instruction, à ce que leurs peuples prennent, dans la foi et le respect, la part qui est la leur dans la liturgie et surtout dans le saint sacrifice de la messe. Ils doivent enfin donner à ceux à la tête desquels ils sont placés, le bénéfice de leur exemple, se gardant dans leur conduite de tout mal, et autant qu'ils le peuvent, avec l'aide de Dieu, se convertissant au bien, en sorte qu'ils parviennent, avec le troupeau qui leur est confié, à la vie éternelle. »


Concile Vatican II, constitution sur la liturgie, Sacrosanctum-Concilium n°2

Le mot liturgie vient du λειτουργία / leitourgía, de l'adjectif *λειτος / leïtos, « public », dérivé de λεώς = λαός / laos, « peuple » et du nom commun ἐργον / ergon, « action, œuvre, service ». Il désigne donc, littéralement, le service du peuple. C'est un culte public et officiel institué par une Église. (source internet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liturgie

En latin pour dire cette expression composée de deux mots et de la conjonction de coordination : gestisverbisque.

gestisverbisque.

Concile Vatican II, constitution dogmatique sur la parole de Dieu, Dei-Verbum n°17

1 Co 11,24-25

Concile Vatican II, constitution dogmatique sur l’Église, Lumen-Gentium n°11

Concile Vatican II, constitution sur la liturgie, Sacrosanctum-Concilium n°8

Concile Vatican II, Décret sur la vie et le ministère des prêtres, Prebyterorum-Ordinis n°5

Col 1,18

Concile Vatican II, constitution dogmatique sur l’Église, Lumen-Gentium n°26

 


« Dans ces jeunes églises, la vie du peuple de Dieu doit acquérir sa maturité dans tous les domaines de la vie chrétienne, qui doit être renouvelée selon les dispositions de ce Concile; les assemblées de fidèles deviennent de jour en jour plus consciemment des communautés de foi, de liturgie et de charité; par leur activité civile et apostolique les laïcs travaillent à instaurer dans la cité un ordre de charité et de justice ; les moyens de communication sociale sont employés de manière opportune et prudente grâce à une vie vraiment chrétienne, les familles deviennent des séminaires d'apostolat des laïcs et de vocations sacerdotales et religieuses. La foi enfin est enseignée au moyen d'une catéchèse adaptée, elle est célébrée dans une liturgie conforme au génie du peuple, et, par une législation canonique convenable, elle passe dans les institutions honorables et dans les coutumes locales. »
Une communauté est vivante dès lors qu’elle accueille la présence du Christ dans l’exercice de la liturgie, de la catéchèse et de la charité. Ce n’est pas la communauté à la force du poignet qui se donne ces présences du Christ. La communauté devient vivante en accueillant et en contemplant cette triple présence de son époux. Ce mois-ci nous accueillons la catéchèse qui ouvre l’espace de la foi. Comme pour la liturgie, la communauté est appelée à vivre la catéchèse en harmonie et articulée avec la liturgie et la charité. Ainsi, même nos communautés d’enfants qui se retrouvent pour le catéchisme sont appelées à partager la liturgie et la charité. Nous percevons combien les parcours catéchétiques en France sont d’ailleurs sensibles à ces trois dimensions. La catéchèse est présente dans l’ensemble des groupes d’enfants que nous rencontrons mais elle ne peut être réduite aux premiers âges de la vie. Un travail profond sur ce plan a été mené en France, accompagné par les évêques de France, soutenu par les communautés catholiques, où des théologiens, des biblistes, des canonistes, des pédagogues, des sociologues, d’autres encore spécialisés dans leur matière ont permis ce travail de longue haleine. Ce fut surtout un long et patient regard à la fois méditant l’Évangile et la Tradition, à la fois méditant la vie de nos contemporains français imprégnés d’une culture, d’une histoire précise et marqués par des changements parfois profonds. Le « texte national pour l’orientation de la catéchèse en France » est le fruit d’une lente maturation, d’une communion profonde entre les diocèses de France et une réponse à la demande du « directoire général de la catéchèse » émanant de Rome. Ce document n’est pas un texte parmi tant d’autres, il a un poids normatif fort car il est le fruit d’une communion, le résultat d’un regard sur notre société . L’ensemble des programmes catéchétiques proposés en France doivent prendre en compte ce texte pour refondre, réaménager, retravailler leur parcours. Il ne s’agit pas de brader la foi, de réduire le Christ à nos petites perceptions humaines contemporaines et hexagonales, d’oublier la communion concrète et essentielle dans une communauté ecclésiale universelle. Nous sommes appelés à connaître notre contemporain immergé dans un monde précis mélangé de grandeurs et de faiblesses qui ne sont forcément pas les mêmes qu’au début de notre ère, qu’au XVIème siècle ou au XIXème. La catéchèse dans nos communautés, dans notre vie personnelle est l’expression de la foi. Nous pourrions lire et méditer le texte de Benoît XVI ouvrant l’année de la foi. « «La porte de la foi» (cf. Ac 14, 27) qui introduit à la vie de communion avec Dieu et permet l’entrée dans son Église est toujours ouverte pour nous. Il est possible de franchir ce seuil quand  la Parole  de Dieu est annoncée et que le cœur se laisse modeler par la grâce qui transforme. Traverser cette porte implique de s’engager sur ce chemin qui dure toute la vie. Il commence par le baptême (cf. Rm 6, 4), par lequel nous pouvons appeler Dieu du nom de Père, et s’achève par le passage de la mort à la vie éternelle, fruit de la résurrection du Seigneur Jésus qui, par le don de l’Esprit Saint, a voulu associer à sa gloire elle-même tous ceux qui croient en lui (cf. Jn 17, 22). Professer la foi dans la Trinité – Père, Fils et Saint-Esprit – équivaut à croire en un seul Dieu qui est Amour (cf. 1 Jn 4, 8) : le Père, qui dans la plénitude des temps a envoyé son Fils pour notre salut ; Jésus-Christ, qui dans le mystère de sa mort et de sa résurrection a racheté le monde ; le Saint-Esprit, qui conduit l’Église à travers les siècles dans l’attente du retour glorieux du Seigneur. »
       Écoutons, lors de cette année de la foi, le seul et unique catéchète : le Christ ressuscité lui-même. «  Quand Jésus vit tout ce peuple, il gravit la montagne. Là il s’assit et ses disciples s’approchèrent de lui,  il ouvrit la bouche et commença à les enseigner. » Le but, la finalité de cet enseignement n’est pas une connaissance extérieure, livresque ou même culturelle mais une conversion profonde de notre vie tout entière, nos manières de penser, de rencontrer l’autre, de regarder le monde, de prier, d’être engagés professionnellement, familialement, dans diverses associations, de vivre en Église. Cette conversion profonde est écoute, réception du maître qui a vécu pleinement les béatitudes . Cette conversion nous révèle sœurs et frères du Christ, consanguins du Ressuscité de Nazareth, nous révèle filles et fils d’un même Père. « « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? »  De la main il montre ses disciples et dit : « Voilà ma mère et mes frères !  Quiconque fait la volonté de mon Père des Cieux est pour moi un frère, une sœur ou une mère. » » Ou dans la version négative : «  Il ne suffira pas de me dire : ‘Seigneur ! Seigneur !’ Pour entrer dans le Royaume des Cieux ; entrera celui qui fait la volonté de mon Père des cieux. » La catéchèse n’est donc pas un simple exposé moral et doctrinal où nous apprendrions par cœur ce qui est bien ou mal. La catéchèse propose une adhésion profonde, une communion de tout notre être à l’amour inconditionnel du Père pour toute l’humanité. Cette adhésion, cette conversion est accueil quotidien dans la communauté de la Parole-de-Dieu : le Christ. « Si quelqu’un écoute mes paroles que voilà et les met en pratique, on pourra dire de lui : Voici un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc.  L’averse est tombée, les torrents sont venus et les vents ont soufflé ; ils se sont jetés sur cette maison, mais elle ne s’est pas écroulée car elle était fondée sur le roc. »
       Je termine ce billet spirituel par le rôle du curé dans la communauté qui lui est confiée et à qui il est donné. Son rôle est d’assurer la communion concrètement articulée aux trois dimensions de la vie chrétienne par la catéchèse (enseigner), par la liturgie (sanctifier) et par la charité (gouverner). Par le baptême, le peuple de Dieu est peuple de prophètes (enseignement), de prêtres (sanctification) et de rois (gouvernement).
« Pour remplir leur charge d'enseignement, les curés ont à prêcher la parole de Dieu à tous les fidèles, pour qu'ils grandissent dans le Christ, enracinés dans la foi, l'espérance et la charité, et que la communauté chrétienne rende ce beau témoignage de la charité que nous recommande le Seigneur ; ils doivent de même, par la catéchèse, conduire les fidèles à une pleine connaissance du mystère du salut, adaptée à chaque âge. Pour donner cet enseignement, qu'ils demandent non seulement le concours des religieux, mais également la coopération des laïcs, en érigeant aussi la confrérie de la doctrine chrétienne. Pour accomplir leur tâche de sanctification, les curés veilleront à ce que la célébration du sacrifice eucharistique soit le centre et le sommet de toute la vie de la communauté chrétienne ; ils travailleront aussi à donner à leurs fidèles la nourriture spirituelle en les amenant à recevoir fréquemment et pieusement les sacrements, et à participer de façon consciente et active à la liturgie. Que les curés se rappellent également l'immense profit du sacrement de pénitence pour le progrès de la vie chrétienne ; aussi doivent-ils se montrer accessible pour entendre les confessions des fidèles, faisant appel également en cas de besoin à d'autres prêtres, parlant différentes langues. Pour bien faire leur devoir de pasteur, les curés devront avant tout se soucier de connaître leur troupeau. Comme ils sont les serviteurs de toutes les brebis, ils travailleront à l'accroissement de la vie chrétienne, tant en chacun des fidèles que dans les familles, dans les associations, celles surtout d'apostolat, et enfin dans toute la communauté paroissiale. Il leur faudra donc visiter les maisons et les écoles, comme l'exige leur charge pastorale ; s'intéresser avec zèle aux adolescents et aux jeunes ; entourer d'un amour paternel les pauvres et les malades ; avoir enfin un souci particulier des travailleurs, et engager les fidèles à apporter leur concours aux œuvres d'apostolat. »

Stéphane Ligier, prêtre


Concile Vatican II, décret sur l’activité missionnaire de l’Église, Ad-Gentes n°19

Église-de-Digne, Billet-Spirituel du mois de juillet

« « Le texte national pour l'orientation de la  catéchèse  en France et les propositions pour l'organisation de l'action catéchétique en France », publiés le 7 novembre 2006 portent sur la responsabilité catéchétique de l'Église et s'adressent à tous ceux qui se sentent concernés par cette mission essentielle d'éducation de la foi à tous les âges » source internet : http://www.eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/publications/revue-des-services-nationaux/service-national-de-la-catechese-et-du-catechumenat.html

« Le Texte national pour la  catéchèse  en France est une réflexion fondamentale répondant à la recommandation du Directoire général de la catéchèse - publié en 1997 et norme pour l'Église universelle - de mettre en œuvre des orientations adaptées à la situation de chaque pays. Ce texte a été voté par l'assemblée plénière  de novembre 2005 et a reçu, le 7 octobre 2006, la recognitio - l'approbation - du Saint-Siège. » source internet : http://www.eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/publications/revue-des-services-nationaux/service-national-de-la-catechese-et-du-catechumenat.html

Après notamment ce texte : « Proposer la foi dans la société actuelle, Lettre aux catholiques de France » Rapport rédigé par Mgr Claude Dagens pour la Conférence des évêques de France, 1996

Lettre apostolique , en forme de motu proprio, porta fidei, du souverain pontife , Benoît XVI, par laquelle est promulguée l'année de la foi, 11 octobre 2011, n°1

Mt 5,1-2, traduction Bible-des-Peuples

Mt 5,1-12

Mt 12,48-49, traduction Bible-des-Peuples

Mt 7,21, traduction Bible-des-Peuples

Mt 7,24-25, traduction Bible-des-Peuples

Concile Vatican II, décret sur la charge pastorale des évêques, Christus-Dominus n°30

 


 

« Tout apostolat trouve dans la charité son origine et sa force, mais certaines œuvres sont par nature aptes à devenir une expression particulièrement parlante de cette charité: le Christ a voulu qu'elles soient le signe de sa mission messianique (cf. Mt 11,4-5).
Le plus grand commandement de la loi est d'aimer Dieu de tout son cœur et le prochain comme soi-même (Mt 22,37-40). De cette loi de l'amour du prochain, le Christ a fait son commandement personnel. Il l'a enrichi d'un sens nouveau quand il voulut, s'identifiant à ses frères, être l'objet de cette charité disant: "Dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mt 25,40). En assumant la nature humaine c'est toute l'humanité qu'il s'est unie par une solidarité surnaturelle qui en fait une seule famille: "À ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples: à cet amour que vous aurez les uns pour les autres" (Jn 13,35).
En ses débuts, la sainte Église en joignant "l'agapé" à la Cène eucharistique la manifestait tout entière réunie autour du Christ par le lien de la charité, ainsi en tout temps elle se fait reconnaître à ce signe d'amour ; tout en se réjouissant des initiatives d'autrui, elle tient aux œuvres charitables comme à une partie de sa mission propre et comme à un droit inaliénable. C'est pourquoi la miséricorde envers les pauvres et les faibles, les œuvres dites de charité et de secours mutuel pour le soulagement de toutes les souffrances humaines sont particulièrement en honneur dans l'Église » Avec ce passage du concile nous constatons combien la charité n’est pas un passe-temps pour chrétiens oisifs. La charité est dans la nature même de la communauté chrétienne car il s’agit du plus grand commandement de la loi qui est devenu l’être même du Christ, il a montré en tout point comme il est possible de vivre ce double commandement « aimer Dieu et son prochain ». Double commandement qui en fait est comparable aux deux faces d’une même pièce de monnaie. Saint Jean l’illustre de manière radicale en affirmant : « Si quelqu’un prétend aimer Dieu alors qu’il a de la haine pour son frère, c’est un menteur : si on n’aime pas son frère que l’on voit, comment va-t-on aimer Dieu qu’on ne voit pas ? Et nous avons reçu de lui ce commandement : celui qui aime Dieu doit aussi aimer son frère. »
En français aujourd’hui, le terme charité a perdu beaucoup de valeur, il traduit l’expression agapè, en grec qui signifie bibliquement « être capable de donner sa vie pour l’autre ». Ainsi le Christ est la charité incarnée car il donne sa vie pour l’ensemble de l’humanité. Dans le passage cité plus haut, le concile opère un lien entre l’eucharistie et la charité du Christ en s’appuyant sur l’évangile de saint Jean qui propose en lieu et place du récit de l’institution, le lavement des pieds . À la place du dernier repas nous trouvons ce geste étonnant du Christ qui se place comme l’esclave lavant les pieds de son maître. Le « faites cela en mémoire de moi » est à entendre avec le «  c’est un exemple que je vous ai donné, et vous ferez comme je l’ai fait. »  ; eucharistie et charité sont aussi les deux faces d’une même pièce de monnaie. Je me permets de signaler que Judas est présent et partage dans les évangiles synoptiques le dernier repas du Christ et, dans l’évangile de Jean, le Christ lui lave les pieds à lui aussi. Beau et grand signe pour nous aujourd’hui ! Nous n’avons pas à décider à l’avance qui compose nos assemblées eucharistiques comme nous n’avons sûrement pas à décider qui nous devons servir ou non. L’exercice de la charité chrétienne est donc aveugle, non pas sur les moyens utilisés ou sur les éléments de discernement à mettre en œuvre mais dans le service de la personne. Dans le texte paradigmatique du service du frère, le Christ ne sélectionne pas les malades, les prisonniers, les étrangers, les personnes nues, affamées, assoiffées qu’il faudrait ou non servir, dans lesquels il serait ou non présent. Le discernement est opéré envers les personnes qui les servent, certains ne sont pas sauvés car ils ne l’ont pas fait et d’autres sont sauvés car ils ont vécu cette charité.
Ce texte est programmatique pour de nombreux services, associations, mouvements d’Église engagés dans ce service du frère (aumônerie de prison, pastorale de la santé, Secours-Catholique…). Dans l’Église de France depuis plusieurs mois, nous sommes en marche vers « diaconia 2013 » . Démarche qui nous oblige à revisiter cette obligation de salut : le service du frère et particulièrement le plus pauvre. Là encore un regard concret dans toutes nos démarches ecclésiales en paroisse, dans les diverses activités que nous vivons en Église et personnellement. Cette démarche trouvera un point d’orgue à Lourdes lors d’un rassemblement national les 9, 10 et 11 mai 2013. Nous espérons vivre cette démarche avec une cinquantaine de personnes de notre diocèse composée d’une bonne partie de personnes en difficultés financières, il est essentiel de vivre en Église avec nos sœurs et nos frères les plus pauvres. « Je suppose qu’un homme bien habillé entre dans votre salle et il a même une bague en or. Un pauvre entre aussi avec des habits tachés. Et alors tous vos regards sont pour l’homme bien habillé et vous lui dites : « Prends donc cette bonne place. » Quant au pauvre, vous lui dites : « Assieds-toi ici, au bas de l’estrade. »  Dites-moi : Vous faites bien une différence ! Et vous jugez à partir de critères pitoyables.  Écoutez, frères bien-aimés : Dieu a choisi les pauvres de ce monde, faisant d’eux les riches de la foi et les héritiers du royaume qu’il promet à ceux qui l’aiment. » Nous sommes engagés dans cette démarche dans notre diocèse depuis plusieurs années, bien entendu concrètement dans les paroisses par des accueils et accompagnements personnels, dans les services et mouvements du diocèse (scoutisme, pastorale de la santé, aumônerie de la prison, pastorale des jeunes, Secours-Catholique, CCFD…) et par la création il y a de nombreuses années d’un secrétariat à la solidarité autour de l’évêque. Nous avons vécu une journée de la solidarité en septembre 2011 lançant dans le diocèse la démarche diaconia. Un comité s’est alors mis en place. Lors du carême dernier, nous avons vécu une journée de récollection avec les ministres ordonnés et les laïcs missionnés pour sensibiliser à cette démarche. Avec ces deux rencontres, deux vidéos ont été réalisées dans notre diocèse . Nous proposons que, dans chaque paroisse, une personne soit désignée pour accompagner cette démarche  par souci de concrétisation afin d’éviter un regard qui surplombe ou intellectualise trop sans plus aucun rapport aux personnes en réelle situation de fragilité. Il s’agit de doser cet aspect car pour bien vivre cet aspect de la charité, il est nécessaire de prendre un peu de recul, de vivre le discernement pour éviter d’enfermer, de « posséder » et ne pas tomber dans cette formule proverbiale : la main qui donne est aussi celle qui a le pouvoir. La chasteté rime avec la charité. Une chasteté qui est don du Christ et que nous sommes appelés à vivre en communauté. C’est pour cette raison que notre diocèse propose une journée « boîte à outils diaconia » le 13 septembre prochain où seront invités les ministres ordonnés, les laïcs missionnés et les personnes mandatées par paroisse pour exercer « cette vigilance du service du frère ». L’ensemble de cette démarche diaconia 2013 est la suite d’Ecclesia 2007 , proposition de réflexions autour de la catéchèse et du catéchuménat sur le plan national et reprise durant une année dans notre diocèse comme point d’orgue lors d’un rassemblement à Sisteron : Ecclesia04 . La logique voudrait donc qu’un chemin de réflexion s’opère autour de la liturgie dans les années à venir. Je le disais dans les deux derniers billets spirituels, il n’y a pas de liturgie sans catéchèse et sans charité (mois de juillet), il n’y a pas de catéchèse sans liturgie et sans charité (août), il n’y a donc pas de charité chrétienne sans référence à la catéchèse et à la liturgie. Je nous propose pour le mois prochain de méditer à propos de cette question essentielle : quelle spécificité de la charité chrétienne ?
« L'apostolat se vit dans la foi, l'espérance et la charité que le Saint-Esprit répand dans les cœurs de tous les membres de l'Église. Bien plus, le précepte de la charité, qui est le plus grand commandement du Seigneur, presse tous les chrétiens de travailler à la gloire de Dieu par la venue de son règne et à la communication de la vie éternelle à tous les hommes: "Qu'ils connaissent le seul vrai Dieu et celui qu'il a envoyé, Jésus-Christ" (cf. Jn 17,3). À tous les chrétiens donc incombe la très belle tâche de travailler sans cesse pour faire connaître et accepter le message divin du salut par tous les hommes sur toute la terre. Pour l'exercice de cet apostolat, le Saint-Esprit qui sanctifie le peuple de Dieu par les sacrements et le ministère accorde en outre aux fidèles des dons particuliers (cf. 1Co 12,7), les "répartissant à chacun comme il l'entend" (cf. 1Co 12,11) pour que tous et "chacun selon la grâce reçue se mettant au service des autres" soient eux-mêmes "comme de bons intendants de la grâce multiforme de Dieu" (1P 4,10), en vue de l'édification du Corps tout entier dans la charité (cf. Ep 4,16). De la réception de ces charismes, même les plus simples, résulte pour chacun des croyants le droit et le devoir d'exercer ces dons dans l'Église et dans le monde, pour le bien des hommes et l'édification de l'Église, dans la liberté du Saint-Esprit qui "souffle où il veut" (Jn 3,8), de même qu'en communion avec ses frères dans le Christ et très particulièrement avec ses pasteurs. C'est à eux qu'il appartient de porter un jugement sur l'authenticité et le bon usage de ces dons, non pas pour éteindre l'Esprit, mais pour éprouver tout et retenir ce qui est bon (cf. 1Th 5,12 5,19 5,21) »

Stéphane Ligier, prêtre


Concile Vatican II, décret sur l’apostolat des laïcs, Apostolicam-Actuasitatem n°8

1Jn 4,20-21, traduction Bible-des-Peuples

Jn 13

Jn 13, 15, trad. Bibles-des-Peuples

Mt 25,31-46

Site internet très enrichissant et facile d’utilisation : diaconia2013.fr

Jc 2,2-5

Fête de la solidarité, 17 septembre 2011, photos : http://www.catho04.fr/diaconia2013/11-09-17/index.html

La première vidéo a été projetée lors de la journée de la solidarité : « Rencontres, entre fragilités et espérance » à voir sur internet : http://vimeo.com/30183526; la seconde a été projetée le 3 avril 2012 lors de la journée de récollection, vous pouvez consulter l’article à : http://www.catho04.fr/evenement/12-04-03-messe-chrismale/ et voir la vidéo : « le souci de l’Autre » à http://www.youtube.com/watch?v=Exoh4kP-AeE; ces deux vidéos ont été réalisées par l’association « les films de la calade ».

Chasteté entendu dans un sens plus large que continence sexuelle. Il s’agit d’une chasteté où l’autre reste vraiment un autre que moi-même dans sa pleine liberté sans utiliser ses fragilités pour lui mettre la main dessus et le manipuler au grès de mes désirs, de mes besoins, de mes envies. Une chasteté qui combat en moi le sentiment de toute puissance.

Congrès national catéchétique à Lourdes en octobre 2007

Rassemblement des 27 et 28 septembre 2008 à Sisteron, textes et photos sur http://www.catho04.fr/ecclesia/

Concile Vatican II, décret sur l’apostolat des laïcs, Apostolicam-Actuasitatem n°3

 


 

« La présence des chrétiens dans les groupements humains doit être animée de cette charité dont nous a aimés Dieu, qui veut que nous aussi nous nous aimions mutuellement de la même charité 1Jn 4,11. La charité chrétienne s'étend véritablement à tous les hommes, sans aucune distinction de race, de condition sociale ou de religion; elle n'attend aucun profit ni aucune reconnaissance. Dieu nous a aimés d'un amour gratuit; de même, que les fidèles soient préoccupés dans leur  charité de l'homme lui-même, en l'aimant du même mouvement dont Dieu nous a cherchés. Le Christ parcourait toutes les villes et les bourgades en guérissant toutes les maladies et infirmités, en signe de l'avènement du Règne de Dieu Mt 9,35 Ac 10,38; de même l'Eglise est par ses fils en liaison avec les hommes de quelque condition qu'ils soient; elle l'est surtout avec les pauvres et ceux qui souffrent et de tout son cœur elle se sacrifie pour eux 2Co 12,15. Elle participe à leurs joies et à leurs souffrances, elle connaît les aspirations et les problèmes de leur vie, elle souffre avec eux dans les angoisses de la mort. À ceux qui cherchent la paix, elle désire répondre dans un dialogue fraternel, en leur apportant la paix et la lumière qui viennent de l'Évangile. »
Je terminais le mois dernier par une question qui revient souvent : y-a-t-il une spécificité chrétienne à l’exercice de la charité ? Pour reprendre une expression d’un homme politique lors d’un débat télévisé : « avons-nous le monopole du cœur  » ? Sommes-nous les professionnels de la charité ? Pouvons-nous nous vanter d’être plus éclairés que des associations telles que les « Restos-Du-Cœur », le « Secours-Populaire », la « Croix-Rouge », le « Téléthon » …. ? Si nous répondions positivement à ces questions, nous manquerions sûrement gravement à la charité chrétienne.
Nous sentons bien que la charité est de l’ordre de notre identité la plus profonde, « la charité est cette clef » comme le dit Arthur Rimbaud. Une clef qui ouvre toutes les portes, sans que la clef ni la porte n’appartiennent aux chrétiens, une charité qui rime donc avec chasteté . Nous sommes appelés à utiliser sans cesse cette clef, une clef qui est  un passe universel, qui déverrouille tous les cœurs cadenassés, qui fait tomber toutes les peurs . Une clef qui n’est surtout pas un digicode dont certains initiés connaîtraient les quatre chiffres, une clef doublée à l’infini que toutes les bonnes volontés peuvent utiliser. Alors pourquoi parler de charité chrétienne, pourquoi ajouter le si beau mot de chrétienne à celui de charité ?  L’expression charité chrétienne est à considérer comme un pléonasme car la charité est l’essence même du christianisme : « Pour l’instant, donc, ce qui vaut c’est la foi, l’espérance et l’amour. Mais le plus grand des trois est l’amour. »
« Poussés par la charité qui vient de Dieu, ils pratiquent le bien à l'égard de tous, surtout de leurs frères dans la foi (cf. Ga 6,10), rejetant "toute malice, toute fraude, hypocrisie, envie, toute médisance" (1P 2,1), entraînant ainsi les hommes vers le Christ. Or, la charité divine, qui "est répandue dans les cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné" (Rm 5,5), rend les laïcs capables d'exprimer concrètement dans leur vie l'esprit des Béatitudes. Suivant Jésus pauvre, ils ne connaissent ni dépression dans la privation, ni orgueil dans l'abondance ; imitant le Christ humble, ils ne deviennent pas avides d'une vaine gloire (cf. Ga 5,26), mais ils s'efforcent de plaire à Dieu plutôt qu'aux hommes, toujours prêts à tout abandonner pour le Christ (cf. Lc 14,26) et à souffrir persécution pour la justice (cf. Mt 5,10) se souvenant de la parole du Seigneur: "Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive" (Mt 16,24). Entretenant entre eux une amitié chrétienne, ils se prêtent un mutuel appui en toutes nécessités.
Cette spiritualité des laïcs doit revêtir des caractéristiques particulières suivant les conditions de vie de chacun: vie conjugale et familiale, célibat et veuvage, état de maladie, activité professionnelle et sociale. Chacun doit donc développer sans cesse les qualités et les dons reçus et en particulier ceux qui sont adaptés à ses conditions de vie et se servir des dons personnels de l'Esprit-Saint. »
Je cite ce texte du concile qui s’adresse aux laïcs car il ne souffre d’aucune ambiguïté en matière de charité. Il est à prendre au pied de la lettre pour les ministres ordonnés en y ajoutant le devoir de la charité pastorale. Ce devoir de la charité chrétienne est donc lié à notre vocation baptismale, elle répond à cette révélation de la filiation divine en chacun d’entre nous. L’évêque par l’imposition des mains est le garant de cet exercice de la charité. « Dans l'exercice de leur charge de père et de pasteur, que les évêques soient au milieu de leur peuple comme ceux qui servent, de bons pasteurs connaissant leurs brebis et que leurs brebis connaissent, de vrais pères qui s'imposent par leur esprit d'amour et de dévouement envers tous et dont l’autorité reçue d'en-haut rencontre une adhésion unanime et reconnaissante. Ils rassembleront et animeront toute la grande famille de leur troupeau, en sorte que tous, conscients de leurs devoirs, vivent et agissent dans une communion de charité. »
Nous le comprenons, nous n’avons aucune supériorité en matière de charité sauf celle d’accueillir tous les devoirs qui découlent de cet exercice car il donne la définition de notre être chrétien. Dans l’immersion baptismale, nous découvrons peu à peu quelle est cette clef de la charité et qui la façonne à travers nous. « Car le disciple a envers le Christ son maître le grave devoir de connaître toujours plus pleinement la vérité qu'il a reçue de lui, de l'annoncer fidèlement et de la défendre énergiquement, en s'interdisant tout moyen contraire à l'esprit de l'Évangile. Mais la charité du Christ le presse aussi d'agir avec amour, prudence, patience, envers ceux qui se trouvent dans l'erreur ou dans l'ignorance de la foi. Il faut donc prendre en considération tant les devoirs envers le Christ, Verbe vivifiant, qui doit être annoncé, que les droits de la personne humaine et la mesure de grâce que Dieu, par le Christ, a départie à l'homme, invité à accueillir et à professer la foi de son plein gré. »
La clef de la charité n’est pas à utiliser en vue de conversions nombreuses pour bien vendre un produit dans une conception calculatrice de l’annonce de la Bonne-Nouvelle. La clef de la charité est l’attitude la plus profonde du Christ qui œuvre en nous et nous évangélise. Notre proximité vécue concrètement témoigne non de notre gentillesse mais de la proximité du Christ et donc forcément cette charité est transfigurée en évangélisation. « Puissions-nous être des missionnaires qui soient des saints, comme Thérèse et Paul l’ont été ! Notre vocation de baptisés nous appelle à la sainteté, qui n’est qu’un autre nom de l’Amour répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint.» Une évangélisation donc portée par la mort et la résurrection du Fils de Dieu qui fait de nous une multitude de frères. « Lui, il a donné sa vie pour nous, et c’est là que nous avons connu l’amour. Aussi nous-mêmes, nous devons donner notre vie pour nos frères.  Si quelqu’un a les richesses de ce monde et ferme son cœur quand il voit son frère dans le besoin, comment direz-vous que l’amour de Dieu demeure en lui ?  Mes enfants, n’aimons pas seulement en paroles, avec nos lèvres, mais en vérité, avec des œuvres. »
Entrons dans cette dynamique de la charité chrétienne qui nous offre d’entrer en communion avec nos sœurs et nos frères, de faire de nos vies une eucharistie quotidienne et une catéchèse vivante.
« Premier-né parmi beaucoup de frères, après sa mort et sa résurrection, par le don de son Esprit il a institué, entre tous ceux qui l'accueillent par la foi et la charité, une nouvelle communion fraternelle: elle se réalise en son propre Corps, qui est l'Église. En ce Corps, tous, membres les uns des autres, doivent s'entraider mutuellement, selon la diversité des dons reçus. Cette solidarité devra sans cesse croître, jusqu'au jour où elle trouvera son couronnement: ce jour-là, les hommes, sauvés par la grâce, famille bien-aimée de Dieu et du Christ leur frère, rendront à Dieu une gloire parfaite. »

Stéphane Ligier, prêtre


Concile Vatican II, décret sur l’activité missionnaire de l’Église, Ad Gentes n°12

Phrase prononcée par le président Giscard-d’Estaing lors du débat télévisé le 10 mai 1974 au président Mitterrand

Je cite ces associations non-confessionnelles car elles appartiennent à notre paysage français et que de très nombreux chrétiens y sont engagés

« Une saison en enfer », dans le prologue, A. Rimbaud.

Chasteté entendu dans un sens plus large que continence sexuelle. Il s’agit d’une chasteté où l’autre reste vraiment un autre que moi-même dans sa pleine liberté sans utiliser ses fragilités pour lui mettre la main dessus et le manipuler au grès de mes désirs, de mes besoins, de mes envies. Une chasteté qui combat en moi le sentiment de toute puissance.

« Au soir de ce premier jour de la semaine, les portes étaient fermées par peur des Juifs là où les disciples étaient réunis. Jésus vint et se tint au milieu d’eux. » Jean 19,19. Trad. Bible-des-Peuples

1 Co 13,13, traduction Bible-des-Peuples, le mot grec agapè est traduit ici par amour et non par charité

  Concile Vatican II, décret sur l’apostolat des laïcs, Apostolicam-Actuasitatem n°4

Concile Vatican II, décret « des évêques dans l’Église », Christus-Dominus n°15

Concile Vatican II, décret sur la liberté religieuse, Dignitatis-Humanae n°14

Orientations pour les communautés du diocèse de Digne, Mgr François-Xavier Loizeau, 1er octobre 2009, p.25

1 Jn 3,16-18, traduction Bible-desPeuples

  Concile Vatican II, constitution pastorale sur l’Église, Gaudium-et-Spes n°32

 

 

 


 

 

« La Vierge Marie en effet, qui, lors de l'Annonciation faite par l'ange, reçut le Verbe de Dieu à la fois dans son cœur et dans son corps, et présenta au monde la vie, est reconnue et honorée comme la véritable Mère de Dieu et du Rédempteur. Rachetée de façon éminente en considération des mérites de son Fils, unie à lui par un lien étroit et indissoluble, elle reçoit cette immense charge et dignité d'être la Mère du Fils de Dieu, et, par conséquent, la fille de prédilection du Père et le sanctuaire du Saint-Esprit, don d'une grâce exceptionnelle qui la met bien loin au-dessus de toutes les créatures dans le ciel et sur la terre. Mais elle se trouve aussi, comme descendante d'Adam, réunie à l'ensemble de l'humanité qui a besoin de salut ; bien mieux, elle est vraiment "Mère des membres du Christ"... ayant coopéré par sa charité à la naissance dans l'Église des fidèles qui sont les membres de ce Chef". C'est pourquoi encore elle est saluée comme un membre suréminent et absolument unique de l'Église, modèle et exemplaire admirables pour celle-ci dans la foi et dans la charité, objet de la part de l'Église catholique, instruite par l'Esprit-Saint, d'un sentiment filial de piété, comme il convient pour une mère très aimante. »

L’une des grandes particularités de ce concile est de ne pas avoir produit de texte autonome concernant la Vierge Marie à une époque pourtant où de nombreux courants catholiques réclamaient le titre de médiatrice pour Marie. Cette demande n’a pas été honorée pour au moins deux raisons. La première par respect des autres confessions chrétiennes et la seconde est que le terme de médiation ou médiateur a été réservé à la fonction et à la personne de Jésus-Christ. « Mais à présent, le Christ a obtenu un ministère d'autant plus élevé que meilleure est l'alliance dont il est le médiateur, et fondée sur de meilleures promesses. » Jésus-Christ est donc l’unique médiateur entre son Père et l’humanité mais aussi entre les hommes. Son ministère est en forme de croix, une médiation transversale qui nous révèle Dieu en alliance paternelle et une médiation horizontale qui nous révèle une fraternité universelle. Le mystère de Noël que nous célébrons dans quelques jours et que nous méditons depuis le premier dimanche de l’Avent est porteur de cette vie du Christ en forme de croix. Sa mère, Marie reçut par le message de l’ange cette vie en elle du médiateur. À Noël, nous accueillons par Marie la Terre-Promise tellement désirée.

Le dialogue fut alimenté sur l’opportunité de faire un texte autonome à propos de Marie. Finalement la décision fut prise de placer un chapitre entier au sein du schéma sur l’Église à propos de la Vierge. Mais là aussi la discussion fut vive pour considérer la place de ce chapitre, voici d’ailleurs l’une des interventions du futur Jean-Paul II à ce propos : « Puisque le schéma sur la Bienheureuse Vierge-Marie, mère, doit être considéré, selon le vote de la majorité du Concile, comme un chapitre du schéma De Ecclesia , il convient de trouver sa juste place dans ce schéma. Et il semble que ce lieu ne se situe pas à la fin. Si le chapitre sur la Bienheureuse Vierge Marie, mère de l'Église était placé comme le chapitre VI de tout le schéma, la doctrine qu'il contient paraitrait être quelque chose d'ajoutée, et peut-être artificiellement annexée à la doctrine de ce schéma. Or, le but de la décision de transférer la doctrine de la Bienheureuse Vierge-Marie, Mère de l'Église, dans le schéma De Ecclesia a été de montrer le lien intime de cette doctrine et la totalité de celle de l'Église, à savoir l'ecclésiologie catholique complète. En effet, Marie ne peut pas être réellement connue et comprise comme mère de l'Église sinon quand on explique la nature même de l'Église, surtout sous son aspect christologique, c'est-à-dire quand l'Église est présentée comme le corps mystique du Christ. Une telle relation Mère-du-Christ avec l'Église sous son aspect maternel suppose que cette doctrine occupe un autre lieu que le dernier. »

Nous comprenons la critique du jeune évêque de Cracovie , éviter une espèce de placage artificiel du visage de Marie à propos de la théologie sur l’Église (l’ecclésiologie). Le chapitre VIII de Lumen-Gentium évite cet écueil en articulant finement la place de Marie à la fois Mère du Christ, donc Mère-de-Dieu et Mère-de-l’Église. « La bienheureuse Vierge, de par le don et la charge de sa maternité qui l'unissent à son fils, le Rédempteur, et de par les grâces et les fonctions singulières qui sont les siennes, se trouve également en intime union avec l'Église: de l'Église, selon l'enseignement de saint Ambroise, la Mère-de-Dieu est le modèle dans l'ordre de la foi, de la charité et de la parfaite union au Christ. »

Nous savons combien Jean-Paul II avait une dévotion mariale profonde mais ce n’est pas pour cette unique raison qu’il terminait systématiquement ces textes par plusieurs paragraphes à propos de Marie. Il désirait orienter le regard de l’Église vers la vocation de la Vierge, comme le fait l’évangéliste Luc. Certains spécialistes pensent que lorsque saint Luc pense à sa communauté, il évoque Marie pour lui indiquer le chemin de l’Évangile .  « À la veille du troisième millénaire, toute l'Église est invitée à vivre plus intensément le mystère du Christ, en collaborant dans l'action de grâce à l'œuvre du salut. Elle le fait avec Marie et comme Marie, sa mère et son modèle. Marie est le modèle de l'amour maternel dont doivent être animés tous ceux qui, associés à la mission apostolique de l'Église, travaillent à la régénération des hommes. C'est pourquoi, " soutenue par la présence du Christ (...), l'Église marche au cours du temps vers la consommation des siècles et va à la rencontre du Seigneur qui vient; mais sur ce chemin (...), elle progresse en suivant l'itinéraire accompli par la Vierge Marie ". » Si je propose ce passage de l’encyclique Rédemptoris-Missio de Jean-Paul II, c’est que l’œcuménisme appartient à la mission de l’Église. Non pas que l’Église doive transformer protestants, orthodoxes, anglicans en fervents catholiques romains mais la mission est intimement liée à l’unité et à la communion. Comment pouvons-nous témoigner d’un Dieu-Communion en lui-même et avec l’humanité, si nous-mêmes nous vivons dans la division , les querelles intestines, la suspicion, l’indifférence, la méfiance, et même l’hostilité mutuelle des autres chrétiens ? « Accorde-nous de nous rencontrer tous en toi, afin que, de nos âmes et de nos lèvres, monte incessamment ta prière pour l’unité des chrétiens, telle que tu la veux, par les moyens que tu veux. » L’œcuménisme nous interpelle pour éviter de confondre unité et uniformité et communion vitale dans la diversité. La dévotion à la Vierge-Marie est l’un des lieux de dialogue œcuménique très fécond. Contrairement à ce que beaucoup pensent, la séparation entre catholiques et protestants ne se joue pas sur le fait que les premiers croiraient en la Vierge-Marie et les seconds s’y refuseraient. Les dévotions mariales sont très différentes d’une Église à l’autre et il est certain qu’elles sont fortement développées chez les catholiques et les orthodoxes avec des expressions différentes, peu apparentes dans les Églises de la Réforme et pratiquement inexistantes dans les communautés évangéliques. Ces différences de dévotions sont l’occasion d’échanges profonds à propos de questions dogmatiques : la conception virginale de Jésus, l’Immaculée-Conception, l’Assomption , Marie-Mère-de-Dieu

En cette année de la foi, dans notre diocèse, nous pourrions intensifier le dialogue œcuménique avec l’Église réformée, les nombreuses communautés évangéliques, la communauté mennonite à Lurs, l’aumônerie protestante de la prison, la communauté orthodoxe de Manosque, la communauté du Moulin à Valernes, les communautés adventistes et j’en oublie sûrement. Ne soyons pas naïfs, ces approches de la personne de Marie ne sont pas qu’intellectuelles pour théologiens désœuvrés. Elles touchent à l’existentiel des chrétiens car Marie est comme l’icône de l’Église-du-Christ. La manière donc de se situer d’une communauté par rapport à Marie dit sa manière de se situer comme Église dans le « paysage chrétien » et dans notre monde.

« Cependant, tout comme dans le ciel où elle est déjà glorifiée corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l'Église en son achèvement dans le siècle futur, de même sur cette terre, en attendant la venue du jour du Seigneur (cf. 2P 3,10), elle brille déjà comme un signe d'espérance assurée et de consolation devant le peuple de Dieu en pèlerinage.  Le saint Concile trouve une grande joie et consolation au fait que, parmi nos frères séparés, il n'en manque pas qui rendent à la Mère du Seigneur et Sauveur l'honneur qui lui est dû, chez les Orientaux en particulier, lesquels vont, d'un élan fervent et d'une âme toute dévouée, vers la Mère-de-Dieu toujours Vierge pour lui rendre leur culte. Que tous les chrétiens adressent à la Mère-de-Dieu et des hommes d'instantes supplications, afin qu'après avoir assisté de ses prières l'Église naissante, maintenant encore, exaltée dans le ciel au-dessus de tous les bienheureux et des anges, elle continue d'intercéder près de son Fils dans la communion de tous les saints, jusqu'à ce que toutes les familles des peuples, qu'ils soient déjà marqués du beau nom de chrétiens ou qu'ils ignorent encore leur Sauveur, soient enfin heureusement rassemblés dans la paix et la concorde en un seul peuple de Dieu à la gloire de la Très-Sainte et indivisible Trinité. »

Stéphane Ligier, prêtre

Concile Vatican II, constitution dogmatique sur l’Église, Lumen-Gentium n°53

Hb 8,6, traduction Bible-de-Jérusalem

Schéma qui donnera la constitution dogmatique à propos de l’Église : Lumen-Gentium

Le texte final : Lumen-Gentium, comptera huit chapitres dont le dernier s’intitule : « La Bienheureuse Vierge-Marie, Mère-de-Dieu dans le mystère du Christ et de l’Église »

Interventions de Karol Wojtyla au concile Vatican II, Mgr Dominique Lebrun, éd. parole et silence, p.57-58, 2012

Le père Wojtyla est ordonné évêque auxiliaire de Cracovie le 28 septembre 1958.

Concile Vatican II, constitution dogmatique sur l’Église, Lumen-Gentium n°63

Jean-Paul II écrira une encyclique à propos de Marie : Rédemptoris-Mater donné le 25 mars 1987, en la solennité de l'Annonciation du Seigneur et d’autres textes, particulièrement une très belle lettre apostolique sur la vocation de la femme : Mulieri-Dignitatem, donné le 15 août 1988, en la solennité de l'Assomption de la Bienheureuse-Vierge-Marie. Vous pouvez retrouver ces différents textes : http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/encyclicals/index_fr.htm

  « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur. » Luc 2,19, traduction Bible-de-Jérusalem

Lettre encyclique de Jean-Paul II, la mission du Rédempteur, Redemptoris-Missio, n° 92,7/12/1990, XXVe anniversaire du décret conciliaire Ad-Gentes.

Le 21 novembre 1964 le Concile adopte le décret sur l'œcuménisme par 2137 voix pour sur 2148. Il se nomme : Unitatis-Redintegratio, en effet il commence ainsi : « Promouvoir la restauration de l'unité entre tous les chrétiens est l'un des buts principaux du saint Concile œcuménique de Vatican II. Une seule et unique Église a été instituée par le Christ Seigneur. Et pourtant plusieurs communions chrétiennes se présentent aux hommes comme le véritable héritage de Jésus-Christ. Tous certes confessent qu'ils sont les disciples du Seigneur, mais ils ont des attitudes différentes. Ils suivent des chemins divers, comme si le Christ lui-même était partagé. Il est certain qu'une telle division s'oppose ouvertement à la volonté du Christ. Elle est pour le monde un objet de scandale et elle fait obstacle à la plus sainte des causes: la prédication de l'Évangile à toute créature. » n°1

Diabolon signifie celui qui désunit. Le sumbolos (symbole) est pour nous le Christ, celui qui unit l’humanité avec son Père et les hommes entre eux.

Paraphrase de la prière pour l’unité des chrétiens

« La multitude des croyants n'avait qu'un cœur et qu'une âme. » Ac 2,32, trad. Bible-de-Jérusalem

La prière du Christ pour l’unité, Abbé Paul Couturier (1881-1953, prêtre du diocèse de Lyon et grand promoteur de l’unité des chrétiens, à n’en pas douter le Concile a bénéficié de son travail œcuménique)

Expression d’ailleurs maladroite qui signifie sûrement : « croire en la virginité de Marie » car bien entendu aucun chrétien ne croit en Marie comme l’on croit en Dieu et aucun chrétien ne refuse le fait que Marie soit bien la mère de Jésus-Christ.

Les orthodoxes appellent ce dogme la Dormition.

Le travail passionné et passionnant du Groupe-des-Dombs composé de théologiens des différentes Églises demeure pertinent, notamment « Marie dans le dessein de Dieu et la communion des saints, Groupe-des-Dombes, 195 p., 1999, éd. Bayard. Site : http://www.groupedesdombes.org/

Chaque année dans le diocèse nous célébrons la semaine de prière pour l’unité des chrétiens (du 18 au 25 janvier, le thème de 2013 est « que nous demande le Seigneur ? » Mi 6,6-8) en plusieurs lieux : Digne, Manosque, Riez… et une table ronde est aussi proposée chaque année à Malijai

Concile Vatican II, constitution dogmatique sur l’Église, Lumen-Gentium n°68 et 69

 

 

 

 

voir également les billets spirituels de 2008:  Mario RONCELLI , diacre        La vocation de Bernadette

voir également les billets spirituels de 2009: Père Thierry Cazes                  Sainte Thérèse de Lisieux

voir également les billets spirituels de 2010: Père André Jannini                Une année sacerdotale: la vie de Jean Marie Vianey

voir également les billets spirituels de 2010: Père Philippe Michel et Pierre Léouffre, diacre        l' Eucharistie



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