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La vie religieuse |
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Deux
jubilés en 2005
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Le
17 septembre 2005, fête des stigmates de saint François,
on célèbrera au Bartèu deux jubilés
d'argent.
Que
dire de deux fois vingt-cinq ans de vie en quelques pages
?
Laissons parler nos sœurs Anne-Marie et Marie-Hélène.
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Rendons
grâces au Seigneur car Il a fait pour moi des merveilles
!
Le Seigneur a fait pour moi des merveilles.
Oui, Il m'a conduite par des chemins inconnus. Il m'a fait
reposer sur de verts pâturages.
Je suis née la huitième d'une famille de neuf
enfants, une famille profondément chrétienne
dans un pays de l'Amérique latine, le Costa Rica.
Le départ de l'une de mes trois sœurs aînées,
dont deux étaient déjà religieuses,
dans une congrégation franciscaine, avait bouleversé
mon enfance. Je n'avais alors que neuf ans : j'ai juré
que jamais je ne serai religieuse. Je grandis comme tous
les jeunes de mon époque, mais loin d'une vie chrétienne
fervente.
À l'âge de dix-huit ans je reçus
une grâce de conversion. Elle aussi est venue bouleverser
ma vie. Pendant plusieurs mois je vécus sans savoir
ce que je devais faire. Le Seigneur me façonnait
lentement.
Un jour je compris que le Seigneur m'appelait à la
vie religieuse, à vivre dans son intimité.
Alors je suis venue frapper à la porte de la congrégation
franciscaine. Pendant mon noviciat la maîtresse des
novices nous a expliqué les deux formes de vie consacrée
: vie active et vie contemplative. À ce moment une
lumière s'est faite en moi et je compris que c'était
la vie contemplative que je désirais. Mais au Costa
Rica il n'y avait pas de monastère. Que faire ? Je
n'avais pas le choix, ni personne pour m'aider.
Après ma profession temporaire, la
Mère générale venue d'Espagne, en visite
au Costa Rica, me propose de venir avec elle en France.
Je dis oui, sans savoir que le Seigneur me préparait
le chemin. J'avais alors juste vingt-et-un ans. C'est en
France, près de Paray-Le-Monial, que j'ai connu et
approfondi la vie contemplative. La pensée d'entrer
dans un monastère et de vivre pour Dieu seul me revenait
souvent. Je la repoussais comme une tentation.
Après un long temps dans cette lutte
- dix-huit ans - un prêtre me conseilla de faire une
retraite de huit jours à l'Annonciade à Thiais.
Oh ! merveille, le Seigneur m'attendait là ! À
ma première rencontre avec la communauté,
j'ai eu l'impression d'être chez moi, l'impression
d'avoir fait un long chemin et que - enfin - j'étais
arrivée. J'avais trouvé le trésor caché,
la perle fine de l'évangile (Mt 13,44-46). Pour acquérir
cette perle fine, il fallait tout vendre. Mais moi, je n'avais
rien à vendre car je ne possédais rien, mais
à tout quitter : la congrégation que j'ai
aimée, ma famille et même l'idée de
retourner un jour dans mon pays. C'était le don total
de moi-même que j'ai fait, portée par la grâce
; je sais bien que par moi-même je n'aurais pas pu
faire ce don dans la paix et la joie.
À l'Annonciade j'ai été
portée par la spiritualité de sainte Jeanne
de France que je ne connaissais pas : vivre Évangile
à la manière de Marie pour le plaisir de Dieu,
Marie la première contemplative, celle qui a fait
plus parfaitement le plaisir de Dieu.
Aujourd'hui je fais le point de mes vingt-cinq
ans de vie monastique, vie de prière, de travail,
vie fraternelle. Tout n'a pas été facile durant
ces vingt-ans ans. Mais Jésus était là
pour me soutenir. Un jour quelqu'un m'a demandé si
j'étais heureuse. J'ai répondu oui, parce
que je vis ce que j'aime. Les difficultés font partie
de la vie, et loin de nous décourager, elles nous
donnent l'occasion de nous plonger dans les bras de Marie,
notre Mère.
Le 17 septembre je ferai à nouveau
don de moi-même, prononçant la formule de profession
des trois vœux de pauvreté, obéissance
et chasteté pour la gloire de Dieu et le salut du
monde. Cette dernière phrase - le salut du monde
- remplit tout mon être.
Et si c'était à refaire... je recommencerai...
avec joie !
Sœur Anne-Marie |
J'avais
bientôt quarante ans, une vie de célibataire
tout à fait assumée, une vie chrétienne
stabilisée par un engagement de tertiaire franciscaine
depuis de longues années - tradition familiale -
Non, je ne cherchais rien d'autre, surtout pas la vie religieuse,
sinon l'avancement de ma carrière administrative.
Comment suis-je venue à l'Annonciade
? Je travaillais à Lyon. Un vendredi je reçus
ma nomination pour Paris. Elle prenait effet le lundi suivant.
Débarquer pour la première fois à Paris
le samedi, manquer la station de métro, ne pas savoir
où aller coucher le soir avec mes deux valises...
Dans la première église ouverte, je rencontre
des religieuses, qui se mettent en quête pour moi
d'un logis... et j'arrive au monastère de Thiais,
proche de mon futur lieu de travail. J'y passais quelques
semaines.
Mais si je profitais du monastère pour assister à
la messe et aux complies, je n'éprouvais aucune curiosité
vis-à-vis de leur spiritualité ni de leur
mode de vie. Mon souci majeur était mon nouveau travail,
et trouver un logement. Puis je trouvai un appartement dans
le quartier.
Pourtant je sentais en moi comme un vide.
J'avais bien repris les réunions bi-mensuelles du
Tiers-Ordre franciscain, mais cela ne me suffisait plus.
Les démarches que j'entrepris pour m'occuper plus
spécialement d'enfants ou de jeunes adolescents n'aboutissaient
pas. Quel était donc cet appel que je ne comprenais
pas ? Devais-je accepter cette énième demande
en mariage, ou partir rejoindre mon frère missionnaire
en Amazonie péruvienne avec une amie infirmière,
tertiaire comme moi, ou me diriger vers une vie consacrée
? Confusément il me semblait que je devais faire
un pas dans ce sens.
Discrètement je suis allée dans diverses familles
religieuses prendre contact. Mais non, ce n'était
pas çà...
Et cette veille de Pentecôte, je ne
sais pourquoi, je me suis rendue à la chapelle de
l'Annonciade. À nouveau je priais le Seigneur de
bien vouloir me faire comprendre ce qu'Il voulait de moi.
Et levant les yeux, je remarquai deux vitraux ; sur l'un
était écrit : Ecce Ancilla Domini
et sur l'autre : Fiat.
Cela me parut comme une évidence, alors que depuis
deux ans je fréquentais cette chapelle. Jamais je
n'y avais fait attention. Toujours est-il que, brusquement,
je me sentis apaisée et envahie d'une grande joie
! Il n'y avait pas de doute : c'était là que
le Seigneur me voulait.
Toute heureuse je retournai chez moi, et
en cours de route un monsieur, qui repeignait sa porte de
garage, m'interpella : « Oh, oh, mademoiselle, comme
vous devez être heureuse... Vous venez de vous fiancer,
je parie ! » Surprise, je lui dis
: « Oui, oui... » Comment pouvais-je lui
dire que ce fiancé, c'était Jésus !
Je suis entrée au monastère dès le
mois d'octobre. Toutes les questions du genre : clôture,
habillement, alimentation, ou encore dorment-elles en dortoir
ou chambre individuelle, ne m'effleuraient même pas...
Durant ces vingt-ans ans tout n'a pas été
facile. Si le noviciat s'est écoulé sans trop
de problèmes, envoyée en fondation quelques
mois après mes vœux temporaires, je me suis
trouvée très vite seule et face à moi-même.
Alors vinrent les mûrissements, périodes plus
ou moins longues, austères ou plus légères,
étapes dont on ne voit le bout que bien après
qu'il soit dépassé, et tandis que déjà
on est engagé dans une autre... Tentations de découragement,
nouveaux élans toujours repris sur le premier appel
: c'est Lui qui m'a appelée, c'est Lui qui sait,
c'est Lui qui m'a amenée jusqu'aujourd'hui. Ecce
- me voici. Garde-moi !
Sœur Marie-Hélène |
Qu'ajouter
? Chaque histoire personnelle est différente. Chaque
histoire est simple et merveilleuse, y compris celle de
chacun et chacune des internautes. Quand vient le temps
de se retourner, de remonter le temps, vient le temps de
l'émerveillement, non pas devant notre vie en tant
que telle - pauvres de nous ! - mais devant la fidélité,
la miséricorde, l'amour de Celui qui nous aime.
Nous ne savons - tous et chacun - quelle
forme aura demain, mais Il sera là, et, avec l'aide
de Marie, « la première en chemin »,
c'est encore Lui que nous suivrons, Lui que nous aimerons,
Lui que nous servirons « pour la gloire de Dieu et
le salut du monde », ici ou ailleurs, qu'importe
! |
Pour nous contacter :
Monasterio de la Annuciada
El Llano - Aptdo 1838 – 4050
Alajuela
Costa Rica (Amérique Centrale)
Tel/Fax : (00 506) 431 49 14
 anunciada@icr.co.cr
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