Le prieuré rural de Saint-Paul, qui s'élève dans la campagne, entre Saint-Michel et Lincel, au bord de la petite route départementale 105, est un minuscule édifice rectangulaire couvert de lauzes.
Le site était déjà occupé à l'époque préhistorique et à l'époque gallo-romaine, comme en témoignent les silex taillés que l'on trouve au midi, les tuiles à crochets et les céramiques du Haut et du Bas Empire dont le sol est jonché autour de la chapelle, et enfin les vestiges de maçonnerie mis au jour par des labours au nord du monument. En outre, de nombreuses tombes sous lauzes et des sarcophages qui paraissent du Haut Moyen Âge ont été déterrés au nord et au sud de l'oratoire.

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À l'intérieur : une petite nef de 4 m. de long sur 3,50 m. de large environ, ornée latéralement de pilastres et couverte d'une voûte appareillée en plein cintre, dont le départ est souligné par un simple cordon mouluré, donne sur une absidiole en cul-de-four prise dans un chevet rectangulaire massif. En avant de l'abside, dans les angles nord-est et sud-est de la nef, deux colonnettes sur socles élevés supportent un petit arc triomphal en plein cintre. L'éclairage est obtenu par une mince fenêtre ménagée dans l'abside et par deux autres ouvertures étroites, à la manière de meurtrières, dans la face sud (peut-être ouvertes lors de récentes restaurations).

À l'extérieur : à l'ouest, plaquées sur la façade, mais faisant corps avec elle, trois arcades surbaissées retombent sur des colonnettes trapues (2 m. d'entre-colonnement), établies sur un stylobate bas. La porte s'ouvre sous l'arcade centrale. Deux autres colonnettes isolées surmontées de chapiteaux et disposées trois mètres en avant de l'édifice, appartiennent au même dispositif sans que l'on puisse assurer qu'elles soient exactement en place - ces colonnettes sont disparues.
L'édifice est parementé en moyen appareil dans tout l'intérieur (marques rares : V, P, I), mais, à l'extérieur, seulement dans la partie qui à l'ouest se trouve sous les arcades et dans la partie haute des angles N.-O. et S.-O. sur les trois faces. Les autres surfaces extérieures du monument et le chevet ont été repris en maçonnerie ordinaire.
Mais il y a plus : les faces nord et sud de ce petit oratoire campagnard, jusqu'à 1,80 m. du sol, et certains éléments de la paroi orientale sont en petits moellons smillés gallo-romains, les angles seuls repris étant en moyen appareil. Il n'y a pas eu là remploi de moellons trouvés sur place mais réutilisation de murs romains encore debout à l'époque romane : il semble en fait que cet oratoire ait été aménagé à l'intérieur d'un mausolée antique. La meilleure preuve de ce remploi est que l'on trouve du moyen appareil roman en place dans la partie haute de la façade ouest (aux angles) débordant sur les faces nord et sud, à l'aplomb du mur gallo-romain.

On y célèbre habituellement la messe de la fête de Saint Pierre et Saint Paul.

Bibliographie :

• Saint-Michel l'Observatoire
• Collier