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Billet spirituel                           

LETTRES DE SAINTE THERESE DE LISIEUX

 
 

                                         

 

 
 
    avril 2009                     lire également:     janvier février  -  mars                    
                                                                                                                                            billets spirituels de 2008: Bernadette
 
 

 

L’adolescence (suite)

Lettres 22 à 45

(Noël 1886 - avril 1888)

 

Lettre 32 : A Mme Guérin (14 novembre 1887)

 

   Thérèse veut obtenir du Pape l’autorisation d’entrer au Carmel avant l’âge requis. Comment l’aborder ? « Il paraît que pour parler à tout le monde le Saint Père passe devant les fidèles mais je ne crois pas qu’il s’arrête. » Pauline avait incité Thérèse à saisir l’occasion « Je ferai ce que Pauline me dit », bien que Thérèse y ait déjà songé « avant que Pauline ne m’ait écrit, j’y pensais ». Elle n’a aucune stratégie « je ne sais pas comment je m’y prendrai » mais « je suis bien résolue à lui parler ». Il faut lui parler mais comment procéder ? « Vraiment si le Bon Dieu ne se chargeait pas de tout, je ne sais comment je ferais. Mais j’ai une si grande confiance en lui qu’il ne pourra pas m’abandonner, je remets tout entre ses mains. »

 

Lettre 34 : A sœur Agnès de Jésus (14 novembre 1887)

 

   Mgr Hugonin ayant refusé l’entrée au Carmel d’une si jeune enfant « Monseigneur ne veut pas », il faut frapper plus haut et « parler au Pape ». A vue humaine « c’est le dernier moyen », « mais il faut que cela soit possible. »

   Thérèse supplie sa sœur « Oh ! Pauline, continue à me protéger ».

   Elle signe « Le petit Jouet de Jésus ». De même qu’une légère impulsion fait rouler la balle, « il faut que ce soit le Petit Jésus qui prépare tout pour que sa petite balle n’ait plus qu’à rouler où il veut. » Thérèse est « le jouet », « la petite balle » du « Petit Jésus ».  C’est l’image d’un enfant qui s’amuse. Et si tout cela était le jeu de l’Enfant divin ?

 

Lettre 35 : A Marie Guérin (19 novembre 1887)

 

   Nous sommes à la veille du grand jour, « C’est demain dimanche que je parlerai au Pape. » Comme on dit chez nous, Thérèse est tout émotionnée : « Si tu savais comme mon cœur bat fort quand je pense à Demain ». Pour la première fois elle ne parvient pas à écrire « ma plume s’arrête, elle a trop à dire. »

   Thérèse parle à sa cousine des arts italiens mais elle s’interrompt pour revenir à son unique préoccupation : « Si seulement je pouvais avoir un mot du Pape, je n’en demanderais pas davantage. »

 

Lettre 36 : A sœur Agnès de Jésus (20 novembre 1887)

 

   Thérèse fait une description sans complaisance de l’état physique du saint Père: « Le bon Pape est si vieux qu’on dirait qu’il est mort, je ne me le serais jamais figuré comme cela, il ne peut dire presque rien. » Les gens sont impressionnés : « Le Pape était assis sur une grande chaise très haute…. Les pèlerins passent devant lui après lui avoir embrassé le pied. » Monsieur le vicaire général de Bayeux se tient auprès du Pape et lui « disait un mot de quelques-uns ». Thérèse se rapproche « Tu penses que mon cœur battait fort en voyant mon tour arriver. » Son avenir est suspendu à cet instant. « Je ne voulais pas m’en retourner sans avoir parlé au Pape. » Pauline lui avait écrit ce qu’elle devait dire, « J’ai dit ce que tu me disais dans ta lettre. » Il ne faut pas se lancer dans un long discours mais être très concise et formuler clairement sa demande. Thérèse ouvre la bouche et avant qu’elle ne puisse finir sa phrase elle est interrompue par M. Révérony, le vicaire général. Ce n’est pas un mauvais bougre. Les consignes étaient de ne pas adresser la parole au Pape. Thérèse passe outre. N’importe quel responsable de pèlerinage aurait réagit. M. Révérony résume la situation au Pape qui n’a pas dû bien saisir les paroles de l’adolescente: « Très Saint Père, c’est une enfant qui veut entrer au Carmel à quinze ans. ». Les mots qui suivent sont pour Thérèse des mots assassins car ils dédouanent le Pape de se prononcer puisque d’autres s’en chargent : « Ses supérieurs s’en occupent en ce moment. » Thérèse veut passer en force. « J’aurais voulu pouvoir expliquer mon affaire mais il n’y a pas eu moyen. » Si Thérèse écrivait que le Pape « ne peut dire presque rien » c’est parce qu’il fut particulièrement avare en mots à son égard : « Si le bon Dieu veut vous entrerez. » Tout est dit. D’autres personnes attendent de passer devant l’auguste momie et Thérèse est poussée « dans une autre salle. » Alors l’adolescente s’effondre : « Oh ! Pauline, je ne puis te dire ce que j’ai ressenti, j’étais comme anéantie, je me sentais abandonnée… ».

   Ces souffrances intérieures sont interprétées comme « des épreuves » voulues par Dieu pour affermir la petite Thérèse. « Le bon Dieu me fait passer par bien des épreuves avant de me faire entrer au Carmel » ; « Le Bon Dieu ne peut pas me donner des épreuves qui sont au-dessus de mes forces. Il m’a donné le courage de supporter cette épreuve, oh ! elle est bien grande. »

   Thérèse reprend l’image de la balle. « Je suis la petite Balle de l’Enfant Jésus. » Elle s’abandonne entre ses mains. « S’il veut briser son jouet il est bien libre, oui je veux bien tout ce qu’il veut. » Elle vit son Gethsémani : « Non pas ce que je veux mais ce que tu veux. » Du côté humain les obstacles sont grands mais « Je n’ai que le Bon Dieu tout seul, tout seul » un peu comme Jésus au jardin des Oliviers qui priait alors que ses disciples dormaient.

 

   Toujours une écriture rapide pour épouser au plus près les mouvements de l’âme : « Je n’ai pas le temps de relire ma lettre, elle est bien certainement remplie de fautes, excuse-moi. »

 

Lettre 37 : A Marie Guérin (25 novembre 1887)

 

   Thérèse ne revient pas sur l’audience pontificale car sa lettre précédente a été envoyée au Camel. Son cœur gémit mais elle se soumet à la volonté de Dieu : « J’ai eu bien de la misère, mais puisque c’est la volonté du Bon Dieu… »

 

   A Assise, Thérèse s’est retrouvée seule dans une voiture aux côtés de M. Révérony, son bourreau d’un jour.  « Il était très aimable… Il ne m’a pas du tout parlé de mes affaires, je ne sais pas ce qu’il pense de l’audience. »

 

   Il faut désormais songer au retour. Lisieux et son Carmel attirent Thérèse. « Il y a là comme un aimant qui m’y attire. »

                                                                                                         Thierry Cazes

 

... à suivre  ....

 
   
 
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