«
Par de nombreuses paraboles, Jésus leur annonçait
la Parole »
(Marc 4, 33)
Après le temps de l’Avent, où les communautés
religieuses nous ont invité chez elles à des
« haltes spirituelles », nous poursuivons,
dans la prière, la première étape de
notre démarche diocésaine « pour un nouvel
élan missionnaire »
Il est très opportun d’écouter maintenant,
pendant ce temps du carême, l’Évangile
de Jésus, de l’écouter comme la Parole
de Dieu qui nous est adressée et de nous laisser guider
par la pédagogie concrète de Jésus dans
son enseignement en paraboles.
En effet, à travers différentes situations
très concrètes, Jésus dessine, par ses
paraboles, une physionomie du monde et de l’Église
selon le désir de Dieu : « le Royaume de Dieu
est semblable à… ». Ce faisant, il nous
donne en même temps un portrait de lui-même, l’homme-Dieu
parfaitement accompli !
Nous sommes alors invités à nous laisser surprendre
et instruire par ce que ces paraboles nous disent sur la façon
d’être et de faire de Jésus, afin qu’elle
devienne notre façon de penser et d’agir dans
l’aujourd’hui de l’Eglise et du monde pour
la réalisation du Royaume de Dieu.
C’est donc à un renouvellement intérieur
que nous sommes appelés au cours de ce temps de carême,
à une conversion de nos manières d’être,
personnellement et en communauté d’Église,
paroisses et diocèse, à un nouvel élan
pour témoigner du Royaume de Dieu.
Cette conversion se réalisera en nous laissant renouveler
par le Christ Jésus lui-même. Notre « nouvel
élan missionnaire » ne peut venir que d’un
renouveau intérieur, alimenté dans la contemplation
de ce que Jésus nous dit, en particulier dans et par
les paraboles de son Évangile, avant de vivre avec
lui et en lui l’Acte suprême de son mystère
pascal, accomplissement de la Parole.
Bon chemin de carême vers Pâques ! Et merci à
ceux qui ont préparé ce livret diocésain
pour notre randonnée !
+ François-Xavier Loizeau, évêque
de Digne
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Qu’est-ce
qu’une parabole ?
La parabole est un petit récit qui met en scène
une action sous nos yeux ; nous la voyons se dérouler
et elle produit son effet sur celui qui écoute.
Pour les auditeurs de Jésus, le langage des paraboles
est tissé d’allusions à leur vie quotidienne.
Une caractéristique du langage des paraboles est de
permettre à tous leurs lecteurs de rejoindre les premiers
auditeurs de Jésus, dans leurs soucis et leurs projets
de tous les jours : bâtir un nouveau grenier pour entasser
une bonne récolte, payer de manière juste les
ouvriers qui travaillent au champ, etc. La fête non
plus n’est pas exclue : grand mariage et invités
de choix, salle préparée pour le festin, vêtement
de noce, etc. Il s’agit du monde réel dans lequel
nous vivons. Tel est le point de départ du langage
sur la vie avec Dieu dont Jésus et les évangélistes
veulent nous entretenir.
Les paraboles sont un moyen employé par Jésus
pour dire le mystère de l’action de Dieu, le
mystère de son royaume à l’œuvre
dans le cœur des hommes. Mais de manière encore
plus forte, c’est au travers des gestes mêmes
et des paroles de Jésus que ce mystère se dit.
Les paraboles ne font donc qu’expliciter par la parole
la vie de Jésus, sa parole en actes.
Partant de la réalité, la parabole ouvre à
une autre dimension. Elle le fait en cultivant des situations
un peu étranges, inhabituelles, paradoxales.
Voilà donc l’auditeur de la parabole entraîné
dans une histoire qui le conduit face à des comportements
étranges : il lui faut se situer, révéler
sa pensée, démasquer son propre intérêt.
La situation étrange, le paradoxe développé
par l’histoire agit comme un révélateur
et oblige celui qui se laisse toucher à prendre position
devant l’attitude de Jésus. La parabole produit
donc un jugement, sans condamnation. C’est l’auditeur
ou le lecteur qui se juge lui-même.
D’ordinaire on distingue trois grandes catégories
de paraboles : les paraboles du Royaume, les paraboles de
la miséricorde et les paraboles de jugement.
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